Le tribunal de Constantine a condamné ce mardi 29 août à deux ans de prison ferme le chercheur algéro-canadien Raouf Farrah et le journaliste algérien Mustapha Bendjama, incarcérés depuis plus de six mois. «Ils ont été condamnés tous les deux à deux ans de prison ferme», confirme Me Kouceila Zerguine, alors qu’il se trouvait encore dans ce tribunal de l’est du pays. Le parquet avait requis la semaine dernière trois ans de prison ferme à leur encontre.
Raouf Farrah, 36 ans, et Mustapha Bendjama, 32 ans, ont été jugés coupables de «publication d’informations et de documents dont le contenu est classé partiellement ou intégralement secret, sur un réseau électronique ou d’autres moyens technologiques de médias». Raouf Farrah a également été condamné pour «réception de fonds d’institutions étrangères ou intérieures dans l’intention de commettre des actes qui pourraient porter atteinte à l’ordre public», selon son avocat.
Pour ce même motif, son père Sebti, 67 ans, s’est vu infliger une peine d’un an d’emprisonnement avec sursis et une amende. Me Zerguine a déjà annoncé qu’il va faire appel de ces condamnations. Selon plusieurs avocats et médias, l’affaire a démarré lorsque les services de sécurité algériens ont eu accès au téléphone de Mustapha Bendjama après son arrestation le 8 février au sein du journal privé francophone le Provincial, basé à Annaba, dont il est le rédacteur en chef.
Il a été interpellé sur le soupçon d’avoir aidé la militante politique franco-algérienne Amira Bouraoui à quitter l’Algérie via la Tunisie deux jours plus tôt, alors qu’elle était interdite de sortie. L’affaire Bouraoui, qualifiée d’«exfiltration illégale» par le gouvernement algérien, avait provoqué une brouille diplomatique avec la France.
