En attaquant le gouvernement sur sa gestion économique et sociale, la présidente de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), considérée comme une proche du pouvoir, espérait faire bouger les choses. Mais son initiative semble s’être retournée contre elle, estime Jeune Afrique.
Pour Saida Neghza, les ennuis ont commencé le 7 septembre, quand a été rendue publique la lettre ouverte qu’elle avait adressée au président algérien, Abdelmadjid Tebboune. Dans ce message, celle que le quotidien gouvernemental El Moudjahid présentait encore au début de l’été comme l’incarnation « de l’entrepreneuriat et la promotrice de l’option d’ouverture de l’Algérie, tel qu’instruit par le président de la République », pointe un « marasme généralisé » et « des persécutions et des pressions diverses de la part des différents représentants de l’État ».
Saida Neghza s’attendait à obtenir un arbitrage du président Tebboune. La réaction, exprimée trois jours plus tard dans un article de l’agence officielle Algérie Presse Service (APS), n’a pas été celle espérée.
Dans le texte publié par APS, il est d’abord reproché à la présidente de la CGEA de diffuser massivement sa lettre ouverte sur les réseaux sociaux, bafouant ainsi « les usages d’une correspondance adressée à la présidence de la République ».
L’agence accuse également Saida Neghza d’être « la porte-voix d’intérêts qu’elle est prétendument censée combattre, ceux de l’ordre ancien, ceux d’une ’issaba’ dont le sport favori n’était pas la pratique du golf mais détourner l’argent du peuple ». Le texte évoque aussi « des pressions qui rappellent l’ancien temps, lorsque des groupes de pression, des lobbies et des oligarques – tels que des organismes prédateurs comme l’ex-FCE dont l’existence a été exterminée et ceci grâce d’abord au Hirak, et ensuite grâce à la présidentielle de 2019 – exerçaient leur chantage sur l’État ».
Quant aux propos de la responsable patronale sur les causes de la hausse des prix des produits de base, APS estime qu’ils constituent « un exemple de sa méconnaissance des réalités économiques ».
Saida Neghza, remarque JA, sollicite toujours l’intervention du chef de l’État pour mettre fin aux pratiques qu’elle dénonce.