Quand il s’est présenté, le 28 novembre dernier, devant le contrôle de police de l’aéroport d’Alger, l’ex-chef du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrazak Makri, ne se doutait pas un instant qu’il était interdit de sortie du territoire national puisqu’il n’était, confie-t-il à Jeune Afrique, sous le coup d’aucune poursuite judiciaire. Surpris, il demande à l’agent de police le motif de cette mesure. Celui-ci lui répond qu’il ne dispose d’aucun détail sur l’origine de la décision.
Ce jour-là, l’ancien président du parti islamiste devait se rendre d’abord à Doha pour une « visite de courtoisie aux dirigeants du Hamas, dont Ismaïl Haniyeh, et prendre des contacts pour conclure des accords de partenariat en vue d’organiser le septième congrès international du forum de Kuala Lumpur sur l’effondrement moral et éthique des États occidentaux face au génocide en cours à Gaza ».
Il devait ensuite s’envoler pour la Malaisie dans le cadre de la préparation de cette même rencontre. L’ancien chef du MSP, qui a été reçu à quatre reprises par le chef de l’État Abdelmadjid Tebboune ces trois dernières années dans le cadre du dialogue avec les partis politiques, pensait pourvoir compter sur son carnet d’adresses « pour régler le problème ». Suite à l’incident de l’aéroport, il enchaîne donc les coups de fil. Sans succès, note JA. En l’absence de poursuites judiciaires, ce médecin de 63 ans, père de huit enfants, qui ne cache pas son admiration pour le président turc Recep Tayyip Erdoğan, en arrive à la conclusion que son interdiction de voyager est sans doute liée à son appel, lancé dans la soirée du 17 octobre dernier, à sortir dans la rue pour dénoncer le bombardement de l’hôpital Al-Ahli de Gaza . Il s’estime « directement et personnellement ciblé par le pouvoir politique