Le directeur de l’agence Interface Médias, Ihsane El-Kadi, a été placé en garde à vue dans la nuit du vendredi 23 décembre au samedi 24 décembre à la caserne Antar, sur les hauteurs d’Alger, un site appartenant à la Direction générale algérienne de la sécurité intérieure (DGSI), indique Jeune Afrique. Les locaux de son agence, qui abritent les sièges de Radio M ainsi que du journal en ligne Maghreb Émergent, ont été placés sous scellés. Les avocats et les proches du journaliste affirment ignorer les motifs de son interpellation.
Un membre de sa famille, qui a pu lui rendre visite dimanche après-midi à la caserne d’Antar, a indiqué à Jeune Afrique que le journaliste est « bien traité », mais, en fin de matinée ce lundi 26 décembre, il n’avait toujours pas été auditionné par la police judiciaire. « Il est choqué par la mise sous scellés des médias qu’il dirige et se dit très inquiet pour le sort des journalistes et du personnel », affirme sa fille, Tin Hinane, jointe par téléphone. Le collectif d’avocats chargé de sa défense devrait lui rendre visite ce même jour, dans l’après-midi.
Journaliste indépendant et très critique à l’égard du pouvoir et de l’armée, Ihsane El-Kadi a déjà été convoqué à deux reprises par la DGSI et fait l’objet de poursuites judiciaires. Ses proches et ses soutiens affirment qu’il est victime de « harcèlement ».
Dimanche, dans l’après-midi, et alors même que le journaliste se trouvait dans les locaux de la DGSI, la Cour d’Alger l’a condamné à une peine de six mois de prison ferme, sans mandat de dépôt, et à une amende de 50 000 dinars (environ 340 euros), pour « publication de fausses informations ».