Sous le titre peu flatteur « de « Pourquoi le régime pourri de l’Algérie a eu de la chance », sous-titré « lorsque les prix de l’ énergie baiseront à nouveau, il vacillera », », le magazine britannique The Economist dresse un tableau sombre de la situation dans le pays. Il écrit : « les mots du lexique local résument le malaise algérien : hogra et haraga. Le premier englobe une série de sentiments sombres qui affectent les Algériens: un sentiment d’humiliation et d’oppression, un déni de dignité. Cela conduit au deuxième mot de plus en plus commun, signifiant littéralement « ceux qui brûlent ». Il s’applique au nombre croissant d’Algériens désireux d’émigrer illégalement pour avoir une vie meilleure à l’étranger, impliquant l’incendie de papiers d’identité. Jusqu’à présent cette année, quelque 13 000 personnes ont atteint l’Espagne à bord de bateaux de fortune.
Le magazine britannique affirme qu’en dehors du gaz et du pétrole, l’économie est lamentable et la plus grande compagnie pétrolière, Sonatrach, est un mastodonte mal géré, au moment où la population « surtout les jeunes, sont malheureux, frustrés et craignent l’autorité ».
Il est vite devenu clair que le nouveau régime de Abdelmadjid Tebboune est à peu près le même que celui de son prédécesseur Abdelaziz Bouteflika, et qu’il n’a été sauvé que par l’apparition du covid-19 en 2020, qui a fait s’effondrer le mouvement contestataire du Hirak, et par la flambée des prix du gaz et du pétrole qui permettent à l’État de subventionner les aliments de base, l’électricité, l’huile de cuisine, l’essence et le logement, selon The Economist.
Pour le magazine britannique, commente Le Courrier Stratégique, «la réalité est que l’économie et la politique de l’Algérie sont à la fois sclérosées, son leadership répressif mais faible, son rôle en Afrique et dans le monde arabe égocentrique mais non reconnu». Ceci, alors que «les masses qui ont soutenu le Hirak n’ont pas disparu. Si les prix du gaz et du pétrole chutent, on voit mal comment ce régime opaque mais pourri pourrait survivre».