C’est un dossier déjà évoqué, et maintes fois abandonné, que vient de déterrer le président algérien Abdelmadjid Tebboune, rapporte Jeune Afrique. Dès l’année prochaine, il entend accélérer la mise en place d’un véritable impôt sur la fortune (ISF) et en améliorer la collecte, a-t-il annoncé, le 9 octobre, lors d’une réunion extraordinaire du Conseil des ministres consacrée à l’examen du projet de la loi de finances 2023.
L’idée de taxer spécifiquement les citoyens les plus riches vise, pour partie au moins, à répondre à certaines des revendications exprimées par les manifestants du Hirak. C’est également un projet porté depuis longtemps puisque, dès 1986, les autorités algériennes avaient évoqué l’idée d’un impôt sur les constructions somptueuses à usage d’habitation individuelle, qui n’a finalement jamais été mise en œuvre. Il a fallu attendre 1993 pour qu’apparaisse un premier « impôt sur le patrimoine ».
Quant à l’ISF proprement dit, il figurait dans le projet de loi de finances de 2018, mais avait alors été rejeté par l’Assemblée nationale au motif qu’il risquait de « provoquer une fuite des capitaux vers le circuit informel et l’étranger ». L’idée a toutefois été conservée et est réapparue dans la loi de finances de 2021, puis de nouveau en 2022. Son application reste toutefois relativement hétérogène, différant d’une wilaya à l’autre. Le président Tebboune entend donc procéder à de nombreux changements censés apporter une meilleure efficacité.