Les autorités doivent ordonner la fin de la persécution de jeunes Libyens par des membres de milices et des forces de sécurité sous prétexte de protéger les « valeurs libyennes et islamiques » et faire respecter leur droit à la liberté d’expression, a déclaré Amnesty International le 23 mars 2022 après la diffusion de vidéos inquiétantes dans lesquelles les détenus « avouent », visiblement sous la contrainte, propager le « mépris » de l’islam et communiquer avec des organisations étrangères, dont Amnesty International. Au cours des quatre derniers mois, l’Agence de sûreté intérieure (ISA) basée à Tripoli a arrêté au moins sept jeunes hommes pour l’exercice pacifique de leur droit à la liberté d’expression et les a détenus arbitrairement avec peu ou pas de contact avec le monde extérieur, ravivant les craintes pour leur sécurité et leur santé. D’autres hommes et femmes, notamment cités dans les « aveux » filmés ou ayant exprimé leur soutien aux sept jeunes arrêtés, sont entrés dans la clandestinité après avoir été visés par des menaces de mort et des campagnes de diffamation sur les réseaux sociaux.
« La diffusion par l’Agence de sûreté intérieure (ISA) des vidéos présentant ces ” aveux ” est une violation flagrante des droits à un procès équitable, y compris du droit de ne pas témoigner contre soi-même. Cet acte illégal et irresponsable incite à la haine contre un groupe de Libyens qui osent exprimer pacifiquement leurs opinions, a déclaré Hussein Baoumi, chercheur sur la Libye à Amnesty International.