« Ils payent et continueront de payer chèrement. Ce n’est pas encore fini » a déclaré Benjamin Netanyahu en milieu d’après-midi. Aux roquettes qui tombaient sur Israël répondaient les missiles qui écrasaient Gaza, ou vice-versa, et la liste des victimes s’allongeait. Au moins 120 morts, dont une trentaine d’enfants et plus de 830 blessés côté palestinien, 9 morts et des centaines de blessés côté israélien. Et surtout, le plus grave et dangereux pour l’avenir, les violences opposants juifs et arabes dans plusieurs villes, violences qui gagnent la Cisjordanie où une dizaine de Palestiniens a été tuée et une centaine blessée. De très mauvaise augure pour demain jour de la naqba. . A Lod, pour ne pas arranger les choses, le député extrémiste et raciste Smotrich accusait la police de mollesse… Conscient du danger, le président israélien Rivlin a réuni à Akko des chefs religieux et des éducateurs musulmans, chrétiens et juifs afin qu’ils contribuent à l’arrêt de ce cycle infernal. « Israël est notre maison à tous et nous la protégeons, non pas avec des couteaux, ni des pierres et des armes à feu qui sèment la destruction et la ruine, mais d’abord et avant tout avec la loi et l’ordre qui sont les garants les plus élémentaires pour assurer la sécurité », leur a-t-il dit. « Si nous ne stabilisons pas le navire, assumons nos responsabilités, la violence ne peut pas être une option, jamais », a affirmé le rabbin Ahikam Getz » et Salim Najmi, l’un des chefs du Waqf a souligné que « nous ne pouvons pas oublier que nous croyons au même Dieu, nous sommes tous les enfants d’Abraham. »
Ce combat inégal, asymétrique va sans doute se poursuivre quelques jours -à moins que les Etats-Unis… – jusqu’à ce que les deux adversaires acceptent un cessez-le-feu, jugeant qu’ils ont obtenu ce qu’ils souhaitaient.
Pour l’instant, Netanyahu et le Hamas sont en quelque sorte des alliés objectifs, l’un aidant l’autre dans ses objectifs de pouvoir, de leadership. Incapable de former un nouveau gouvernement, Benjamin Netanyahu voit une occasion de se remettre en selle. Naftali Bennett, du parti Yamina, qui l’avait lâché et s’apprêtait à rejoindre le camp des anti-Bibi revient vers lui. En cas de nouvelles élections, les cinquièmes, il aurait le vent en poupe ayant prouvé sa détermination à protéger son pays. « Dès l’instant où (l’incendie) a été allumé, le gouvernement du changement était mort et Netanyahu revenait à la vie », écrit ce vendredi l’éditorialiste Ben Caspit dans le journal Maariv. Un confrère palestinien aurait pu remplacer Netanyahu par Haniyeh ou Yahya Sinwar Les dirigeants du Hamas entendent convaincre qu’ils sont les meilleurs défenseurs d’Al Qods et de tous les Palestiniens, qu’ils sont forts, capables de frapper partout en Israël, pas comme le vieux Mahmoud Abbas qui les a privés d’une possible victoire électorale. Corrompus et peu à l’écoute des Gazaouis, les chefs du Hamas sont comme leur ennemi: ils servent leurs intérêts politiques.