« Ce mois d’avril, nous avons déposé le dossier ’Art de l’ornementation architecturale en zellige : connaissances et compétences’, pour son inscription au nom de l’Algérie sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité auprès de l’Unesco », a annoncé jeudi à Béjaia Soraya Mouloudji, ministre de la Culture et des Arts, à l’ouverture du mois du patrimoine (18 avril-18 mai), rappelant que son pays compte « 11 éléments immatériels sur les listes du patrimoine culturel mondial de l’UNESCO » et qu’un dossier a été déposé en mars 2023 pour la « classification de la tenue traditionnelle de l’est algérien » dans la liste de l’UNESCO. Le « dossier arabe commun relatif au henné » qui a été soumis à l’organisation onusienne sera « examiné en décembre 2024 », a-t-elle précisé.
La décision de l’Algérie d’inscrire le zellige sur la liste de son patrimoine immatériel à l’UNESCO pourrait raviver l’animosité entre le Maroc et l’Algérie. Depuis des années, ces deux pays voisins se disputent la paternité de ce qu’on désigne par une mosaïque constituée de carreaux de faïence multicolores, formant des motifs géométriques ou figuratifs, que l’on trouve aussi bien à l’intérieur de bâtiments que sur les façades. En septembre 2022, le ministère marocain de la Jeunesse, de la culture et de la communication avait sollicité les services de l’avocat Mourad El Ajouti pour adresser une mise en demeure à Adidas pour « vol » de motifs de « zellige marocain » dans des dessins du maillot de football de l’équipe d’Algérie. L’avocat avait informé le premier responsable d’Adidas « que les motifs utilisés dans [sa] création sont inspirés de motifs présents dans les monuments de la Médina de Fès et le Site de Chellah, inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco en 1981 et 1985… ».
Dans sa réponse au Maroc, l’équipementier allemand disait « regretter la controverse. » « Le design s’est en effet inspiré du motif des mosaïques Zellige et n’a à aucun moment été destiné à offenser qui que ce soit » avait reconnu Adidas dans un communiqué, exprimant, son « profond respect au peuple et aux artisans du Maroc ».