Le 32e sommet arabe, qui s’est tenu vendredi 19 mai en Arabie saoudite, a entériné officiellement le retour de la Syrie de Bachar Al-Assad dans la Ligue arabe. Pour Bachar Al-Assad, l’objectif est de capitaliser sur ce succès diplomatique. La plupart des pays arabes, à l’exception du Qatar et du Maroc notamment, vont renvoyer des ambassadeurs et rouvrir leurs missions diplomatiques à Damas. Mais le prochain test crucial pour le pouvoir syrien dans sa sortie de quarantaine, c’est la Turquie.
Quel que soit le vainqueur de la présidentielle, dimanche 28 mai (reconduction de Recep Tayyip Erdogan ou élection de Kemal Kiliçdaroglu), le processus de normalisation entre la Syrie et la Turquie va se poursuivre, et sans doute s’accélérer.
L’enjeu entre les deux pays concerne l’administration des régions du nord-est syrien par les Kurdes, ennemis jurés de la Turquie, qui pourraient faire les frais d’un basculement géopolitique en leur défaveur, car Bachar Al-Assad n’a jamais caché qu’il comptait bien reprendre le contrôle de l’ensemble du territoire syrien.
Face au retour en grâce de Bachar Al-Assad, les Occidentaux ont constitué un « front du refus », en posant trois « non » : non à la levée des sanctions contre le régime syrien, non à la normalisation et non à la reconstruction tant qu’il n’y aura pas de solution politique en vue, incluant l’opposition. Or, cette dernière a quasiment disparu des écrans radars diplomatiques.
Pour le raïs syrien, après avoir récupéré son siège à la Ligue arabe, il s’agit désormais de capter la manne financière de l’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis en particulier.