Depuis une semaine, les arrestations vont bon train en Tunisie: Bhriri, Boutar, Kaabi, le procureur Akérmi…
Autant de noms rendus sulfureux depuis la prise de pouvoir en force de Kais Saied le 25 juillet 2021. En effet, le Président l’a promis, il mettra sous les verrous tous les « corrompus » et « purifiera le pays ».
Il est vrai, la Tunisie, depuis bien des décennies est rongée par ce mal silencieux qu’est la corruption. Néanmoins le pays semblait sur la bonne voie depuis la Révolution du « 17 décembre 2011 ». L’indépendance de la justice avait été mise en place, un organisme indépendant pour lutter contre la corruption a été créé ( INLUCC) etc…
Aujourd’hui tout celà a été défait, dissous, par le Président lui-même. Préférant les « coups de filet » sans aucune transparence, la justice militaire à la civile, la harangue à la pédagogie… et finalement l’épuration à la réconciliation. Laissant place petit à petit à un véritable climat de terreur dans le pays, où la vindicte populaire a remplacé la justice.
Mais ne soyons pas dupes, ces interpellations à la pelle ne sont que de la poudre aux yeux pour ne pas voir la menace concrète que vivent quotidiennement nos compatriotes: la banqueroute.
L’Agence Fitch Ratings rappelait hier, que l’année 2022, s’est démarquée par une hausse de 14% du prix des produits alimentaires en Tunisie. Le chômage reste en moyenne à 15% dont 40% de jeunes. L’immagration clandestine est en hausse de 18% 2022, et s’est transformée petit à petit en « projet familial » touchant femmes et mineurs….
Ainsi, le Président de la République semble se limiter à son ancienne profession de juriste sans s’attaquer aux problèmes réels et améliorer le quotidien des tunisiens… ce pourquoi il a été élu en somme.
Finalement, ces arrestations pour justifiées qu’elles puissent être, elles ne pourront occulter cette vérité, que jamais développement et prospérité ne sauront être possibles dans un climat de peur et de suspicion, voire avec un parfum de » règlement de compte » .