Au lendemain des attaques, les regards se tournent vers les autorités du district de Brasília, accusées d’avoir laissé faire. Le gouverneur et le chef de la sécurité, alliés de Bolsonaro, ont été démis de leurs fonctions
Les œuvres d’art du Palais présidentiel saccagées, des vitres de la Cour suprême détruites n’offrant plus aucune résistance, des manifestants confortablement assis dans les fauteuils du Congrès, mettant à sac ses documents ou jouant au toboggan sur des rambardes… Au lendemain des scènes de chaos à Brasília, où des milliers de partisans de l’ex-président Jair Bolsonaro revêtus du maillot jaune et vert de la Seleçao (le nouveau symbole de l’extrême droite brésilienne) ont envahi la Place des Trois Pouvoirs contre la réélection de Lula, le Brésil cherche des coupables.
Le président Lula da Silva a condamné ces émeutes dimanche soir, qualifiant les fauteurs de troubles de « fascistes » et affirmant que les responsables seraient identifiés et punis. Le dirigeant du Parti des Travailleurs a également pointé du doigt la responsabilité des autorités du district fédéral de Brasília dans le débordement de ces manifestations : « C’était à la Police Militaire d’assurer l’ordre, mais elle ne l’a pas fait. Je dirais qu’il y a eu de l’incompétence ou de la mauvaise foi de la part de ceux qui gèrent la sécurité », a sous-entendu le chef d’État récemment élu.
Les regards se tournent en effet vers Anderson Torres responsable de la Sécurité de Brasília, qui n’est autre que l’ancien ministre de la Justice de Bolsonaro. Suite aux événements, il a été démis de ses fonctions et pourrait être emprisonné. Le maintien de l’ordre de la capitale a quant à lui été placé sous responsabilité fédérale.
Désigné par Lula comme le « responsable moral » des événements, l’ex-président Jair Bolsonaro, qui s’est envolé pour les États-Unis, quelques heures avant l’investiture de son successeur, a dénoncé a minima les attaques : « Les manifestations pacifiques, dans le cadre de la loi, font partie de la vie démocratique », mais pas « les dégradations et les intrusions dans des bâtiments publics », a écrit Jair Bolsonaro.