Le géant danois du transport maritime Maersk a ordonné vendredi à ses navires de ne plus passer par le détroit stratégique de Bab al-Mandab « jusqu’à nouvel ordre », après de nouvelles attaques des rebelles Houthis du Yémen sur fond de guerre à Gaza.
Cette décision survient après que les Houthis, proches de l’Iran, ont prévenu qu’ils viseraient des navires naviguant en mer Rouge au large des côtes du Yémen ayant des liens avec Israël, en riposte à la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.
Vendredi, le groupe rebelle a affirmé avoir mené « une opération militaire contre deux porte-conteneurs, MSC Alanya et MSC Palatium III ».
Les navires ont été visés par deux missiles « après que leur équipages ont refusé de répondre aux appels des forces navales yéménites », a affirmé leur porte-parole militaire, Yehya Sari, lors d’une manifestation de soutien aux Palestiniens organisée à Sanaa, la capitale qu’ils contrôlent depuis 2014.
La société de renseignement maritime Ambrey avait indiqué plus tôt que les deux navires, dont l’un se dirigeait selon elle vers Jeddah, en Arabie saoudite, avaient été menacés probablement car leur propriétaires, l’armateur suisse MSC, a « coopéré avec Israël ».
Plus tôt dans la journée, une autre incident avait impliqué dans la même zone un porte-conteneur battant pavillon du Liberia, détenu par la société allemande Hapag-Lloyd.
« Nous savons que quelque chose, qui a été tiré d’une région contrôlée par les Houthis au Yémen, a touché un navire qui a été endommagé et qu’un incendie a été signalé », a dit à l’AFP un responsable militaire américain.
L’agence de sécurité maritime britannique UKMTO a également rapporté qu’un navire avait été touché par « un objet inconnu », déclenchant un incendie, sans faire de victimes.
Un porte-parole de Hapag-Lloyd a confirmé l’attaque à l’AFP, en précisant qu’il n’y a pas eu de blessés et que le bateau a poursuivi sa route vers Singapour, depuis le port grec du Pirée.
Selon Ambrey, l’armateur allemand a des bureaux dans les ports israéliens d’Ashdod, Haifa et Tel-Aviv.
Hapag-Lloyd a lui aussi annoncé vendredi qu’il suspendait au moins jusqu’à lundi les traversées de ses porte-conteneurs sur la mer Rouge.
Jeudi, les rebelles ont revendiqué une attaque contre le porte-conteneurs Maersk Gibraltar, mais le missile a raté sa cible, selon un responsable américain.