Le président syrien Ahmad el-Chareh a appelé mardi la communauté internationale à faire pression sur Israël pour qu’il retire « immédiatement » ses troupes du sud de la Syrie, dénonçant une « menace directe » pour la région.
Après la chute du président Bachar el-Assad en décembre, Israël a envoyé des troupes dans la zone tampon démilitarisée du Golan, dans le sud-ouest de la Syrie, à la lisière de la partie de ce plateau occupée par Israël depuis la guerre de 1967 et annexée en 1981. Cette annexion n’est pas reconnue par l’ONU.
Et le 23 février, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait exigé « la démilitarisation totale du sud de la Syrie », et indiqué que son pays ne tolèrerait pas que les forces du nouveau pouvoir syrien se déploient au sud de Damas.
« Nous exhortons la communauté internationale à tenir ses engagements (…) en soutenant les droits de la Syrie et en faisant pression sur Israël pour un retrait immédiat du sud de la Syrie », a indiqué M. Chareh lors d’un sommet arabe au Caire.
Il s’agit non seulement d’ »une violation de la souveraineté syrienne », mais aussi d’ »une menace directe pour la sécurité et la paix dans toute la région », a-t-il ajouté.
En plus des incursions au sol, Israël a intensifié ses frappes aériennes contre des sites militaires dans le sud ces derniers jours.
M. Chareh s’est exprimé lors du sommet de la Ligue arabe sur l’avenir de la bande de Gaza qui se tient au Caire, une première participation à ce type de rencontre depuis son arrivée au pouvoir, après avoir marché sur Damas à la tête d’une coalition de factions rebelles islamistes.
Les nouvelles autorités avaient dénoncé à plusieurs reprises les incursions israéliennes en Syrie mais aucune déclaration ferme n’avait encore été émise à l’encontre d’Israël, Ahmad el-Chareh ayant déclaré que la Syrie était trop épuisée par la guerre pour s’engager dans de nouveaux conflits.
La Syrie de Bachar al-Assad avait été exclue de la Ligue arabe fin 2011 après la répression sanglante de manifestations prodémocratie qui avait déclenché la guerre civile, avant de retrouver son siège sur la scène diplomatique arabe en 2023.
Après le renversement de Bachar el-Assad, l’armée israélienne a mené des centaines de frappes sur des sites militaires, affirmant vouloir éviter que l’arsenal de l’ancien pouvoir ne tombe entre des mains hostiles.
Des frappes israéliennes ont notamment touché lundi l’ouest de la Syrie, selon l’agence officielle syrienne.
L’envoyé spécial de l’ONU en Syrie, Geir Pedersen, les a qualifiées mardi d’ »inacceptables ».
L’armée israélienne a annoncé de son côté avoir frappé « un site militaire où étaient stockées des armes appartenant à l’ancien régime syrien ».