Elias se précipite vers ses « ruches intelligentes ». L’apiculteur, raconte Le Monde Afrique a reçu un signal d’alerte sur son téléphone grâce à une application, 100 % tunisienne et pionnière en Afrique du Nord, destinée à éviter la surmortalité des abeilles et à optimiser la production de miel.
Sur une colline de son terrain familial à Testour, au nord-ouest de Tunis, Elias Chebbi, 39 ans, ouvre le volet d’une ruche et montre un petit appareil blanc similaire à un décodeur qui mesure les variables et l’avertit de tout incident, via l’application Smart Bee. La start-up tunisienne Beekeeper Tech a mis au point un dispositif de capteurs à infrarouge qui fournit en permanence des données sur l’environnement et la santé des abeilles, pour « un prix abordable ». Les capteurs mesurent l’humidité, la température ainsi que le bourdonnement des insectes. Lorsqu’il y a un problème, une alerte est envoyée. Les appareils sont même dotés d’un localisateur GPS pour éviter les vols de ruches. « Grâce à cela, je suis tranquille et je sais à distance ce qu’il se passe », se réjouit auprès de l’AFP, Elias, un ex-comptable qui s’est lancé dans l’apiculture en 2013.
C’est la même année qu’un groupe de jeunes ingénieurs tunisiens a eu l’idée d’un contrôle à distance des ruches, avant de lancer Beekeeper Tech en 2016. La phase de commercialisation n’a démarré qu’en 2020. Cette start-up est la seule de ce type en Afrique du Nord et a déjà vendu plus de mille dispositifs Smart Bee, principalement en Tunisie et dans les pays voisins.
Selon son PDG, Khaled Bouchoucha, il y a une demande importante et la société prépare 1 500 commandes pour des clients en Tunisie, en Libye, en Algérie, en Arabie saoudite et même en Nouvelle-Zélande.