En 2023, il avait déjà tenté d’instaurer la peine de mort pour les « terroristes », c’est-à-dire les Palestiniens qui oseraient s’en prendre aux occupants et les tuer. Le projet avait été jugé anticonstitutionnel par le président de la Cour suprême, mais voté par la Knesset en première lecture avant d’être abandonné par Netanyahou à la suite de manifestations massives et d’une grève générale.
Il, c’est Itamar Ben Gvir, le suprémaciste d’extrême droite qui menace sans cesse de faire tomber le Premier ministre s’il n’obtient pas satisfaction. Dans n’importe quel pays respectueux de l’État de droit, il serait en prison ou, tout au moins, écarté de la vie publique, du pouvoir. En raison de ses activités extrémistes, il a été exempté de service militaire. En 1995, peu avant l’assassinat d’Yitzhak Rabin, il a affirmé à la télévision en brandissant un ornement de capot de Cadillac qui avait été volé dans la voiture du Premier ministre : « Nous sommes arrivés à sa voiture, et nous l’atteindrons aussi ». En novembre 2015, il s’est vanté d’ avoir été « inculpé 53 fois » pour incitation à la violence ou pour des discours de haine. En 2007, il a été reconnu coupable d’incitation au racisme et de soutien à une organisation terroriste.
Lundi, ce raciste condamné par la justice de son pays a « triomphé » : il a fait voter en faveur de cette peine de mort sélective, réservée aux Palestiniens. Il avait, bien sûr, menacé auparavant de lâcher Netanyahou. Pour célébrer sa « victoire », il a fait distribuer des baklavas aux députés. Ironie du sort ou signe de sa prétendue supériorité et de son impunité, ces pâtisseries sont d’origine perse ou ottomane. Donc de l’ennemi iranien, de la Turquie qui vient d’émettre contre lui, et Netanyahou, un mandat d’arrêt pour « génocide ».
Il faut noter que la victoire de Ben Gvir est toute relative, obtenue par 39 voix contre 16. Or, la Knesset compte 120 députés. Qu’en sera-t-il en seconde et troisième lecture ? Dans l’ensemble, les Israéliens sont majoritairement opposés à la peine de mort.
Leader de l’opposition, Yair Lapid répète que Ben Gvir est « une catastrophe nationale, une catastrophe internationale, une honte pour le judaïsme, une tache sur le sionisme, un dangereux fasciste juif ».
En Cisjordanie, la situation empire. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU a indiqué que le mois d’octobre 2025 a été le plus violent en matière d’attaques de colons depuis le début du recensement en 2006, avec 264 incidents ayant provoqué des blessés ou des dégâts matériels. Au moins 830 Palestiniens ont été tués depuis le 7 octobre 2023. Des résistants…
