À partir du 1er janvier 2023, la Norvège souhaite taxer les bénéfices des producteurs de saumons à hauteur de 40 %, comme le relève Le Monde. « Il convient de prélever une plus grande partie des bénéfices des industries qui reposent sur les ressources naturelles qui sont notre propriété commune. » Le discours du ministre des finances norvégien Trygve Slagsvold Vedum (parti du centre) tranche avec les tergiversations actuelles de nombreux pays sur la taxation des superprofits dans le secteur énergétique.
Plusieurs industries sont dans le viseur du gouvernement : l’aquaculture, mais également l’énergie éolienne et l’énergie hydroélectrique. « Les producteurs d’énergie et l’industrie aquacole gagnent des milliards de couronnes sur nos ressources communes », constate-t-il.
La nouvelle taxe sur les profits de l’aquaculture s’appliquerait à la production de saumon, de truite et de truite arc-en-ciel. Seuls les plus grands éleveurs seraient concernés. L’État évalue les recettes fiscales ainsi gagnées à 3,65, voire 3,8 milliards de couronnes par an (370 millions d’euros par an). Cet argent serait réparti à parts égales entre le gouvernement et les collectivités locales. Le projet de loi de finances doit désormais être validé par le Parlement.
Les défenseurs de l’environnement s’interrogent aussi sur les sushis qui séduisent le monde entier. En effet, rapporte Métro, la moitié du poisson contenu dans les sushis ne provient pas de la mer mais d’élevages intensifs. Bien souvent, ces élevages sont chinois (la Chine concentrant 62 % des élevages de poissons du monde). Mais dans le cas du saumon, ils peuvent aussi venir de Norvège ou d’Écosse, d’immenses fermes installées dans les eaux nordiques.
Là-bas, rien n’importe sauf le rendement. La production y est intensive et les poissons sont bien trop nombreux dans les bassins. Les maladies et parasites s’y propagent à vitesse grand V, faisant exploser le taux de mortalité. Pour y faire face, les éleveurs gavent leurs animaux en pesticides. Sans compter le coût environnemental : ces fermes d’élevages contaminent les eaux environnantes en y rejetant leurs déchets, les pesticides et autres produits toxiques qu’ils utilisent pour doper la production. Et les éleveurs nourrissent en partie leurs poissons avec des… poissons pêchés en mer.