Au Bangladesh, le Prix Nobel de la paix Muhammad Yunus vient d’être condamné à six mois de prison pour une violation de certaines règles du droit du travail. Des accusations que dément cet économiste, reconnu pour avoir déployé des solutions de microcrédit dans ce pays émergent. L’économiste fait face à de nombreuses accusations depuis plus de dix ans, considérées par beaucoup comme une forme de harcèlement politique envers celui qui a critiqué le gouvernement.
Muhammad Yunus a été reconnu coupable de ne pas avoir engagé de manière permanente 67 employés de la compagnie qu’il dirige, Grameen Telecom, et d’avoir omis plusieurs avantages sociaux à ses employés. Il est donc condamné à six mois de prison avec trois des dirigeants de la société, mais tous ont pu obtenir une libération sous caution et faire appel.
Ce n’est là qu’une accusation parmi la centaine lancée par les autorités contre l’économiste de renom : les problèmes ont commencé pour lui après qu’il a envisagé de se lancer en politique, en 2007, et a ouvertement critiqué le gouvernement. Depuis, Muhammad Yunus a été poursuivi pour diffamation, corruption et fraude et été écarté en 2011 de la direction de sa banque de microfinance, la banque Grameen, par la Cour suprême.
Plus d’une centaine de Prix Nobel ont récemment écrit à la Première ministre pour lui demander de mettre fin à ce harcèlement politique, mais cela n’a pas eu d’effets. Sheikh Hasina devrait être reconduite dimanche 7 janvier pour un quatrième mandat consécutif à la tête du Bangladesh, après que le principal parti d’opposition, acculé par l’arrestation de ses dirigeants, a décidé de boycotter ces élections législatives.