Donald Trump et Joe Biden sont, sans surprise, sortis vainqueurs mardi des primaires du «Super Tuesday» aux Etats-Unis. Voici les quatre événements à retenir de cette soirée électorale.
Comme attendu, le «Super Tuesday» s’est conclu par une série de victoires éclatantes de Donald Trump aux scrutins républicains, lui assurant une avance presque insurmontable pour l’investiture de son parti en vue de la présidentielle de novembre.
L’ancien président a écrasé sa concurrente Nikki Haley, raflant la quasi-totalité des 15 Etats en jeu lors de cette grande journée électorale, selon les projections des médias américains.
Preuve en est: le républicain n’a même pas pris la peine d’évoquer sa rivale lors de sa prise de parole suivant les résultats, s’affichant tout absorbé par le match retour contre Joe Biden. Le président démocrate en a fait de même, prenant directement à partie le magnat dans la soirée, l’accusant d’être «déterminé à détruire notre démocratie» et «focalisé sur sa propre revanche et sa vengeance» dans un communiqué.
Une conquête surprise de Nikki Haley
Seule candidate républicaine encore en lice face à l’ultra favori, l’ancienne gouverneure de la Caroline du Sud Nikki Haley n’a remporté mardi qu’un seul des Etats en jeu: le Vermont.
L’ex-ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU accumule un retard considérable sur son opposant, qui a jusqu’ici remporté l’immense majorité des délégués en jeu lors des scrutins. Ces derniers se rendront à l’été à la convention nationale du Parti républicain pour désigner le candidat officiel pour l’élection de novembre.
Dans ces conditions, continuera-t-elle la course? La candidate, qui ne s’était jusqu’à présent pas projetée publiquement après le «Super Tuesday», n’a pas directement réagi dans la soirée, laissant planer le doute sur son avenir.
Trump doit séduire davantage d’électeurs
Si Donald Trump l’emporte mardi haut la main quasiment partout, des éléments suggèrent qu’après les primaires, le nécessaire élargissement de sa base électorale ne sera pas aisé.
Dans la poignée d’Etats disputés qui décideront en novembre du résultat de l’élection, Donald Trump aura besoin de récolter les voix des républicains modérés et des indépendants, au-delà de ses très fidèles partisans. Des sondages de sorties des urnes mardi montrent l’ampleur de la tâche pour l’ex-président.
En Caroline du Nord par exemple, 66% des électeurs de Nikki Haley pensent que le milliardaire n’est pas apte, mentalement ou physiquement, à être président, selon un sondage de CNN. Et 81% d’entre eux affirment qu’ils ne soutiendraient pas automatiquement le gagnant des primaires de leur parti.
Cette part d’électeurs n’est pas négligeable: ils comptent pour environ 30% des voix républicaines. Donald Trump, cerné par les procès, «devrait s’inquiéter de l’unification du Parti républicain», analyse Karl Rove, consultant républicain.
Aucun concurrent pour Biden
Joe Biden, président candidat à sa réélection, n’affronte aucun concurrent sérieux côté démocrate, mais la guerre à Gaza s’est immiscée dans la campagne. Mardi, une initiative visant à lui demander d’agir pour instaurer un cessez-le-feu immédiat dans le territoire palestinien a de nouveau affecté son score dans un Etat.
Après le Michigan la semaine passée, plus de 40’000 personnes ont glissé mardi dans le Minnesota un bulletin blanc. Des militants ont appelé les électeurs à manifester ainsi leur mécontentement afin d’exhorter le gouvernement Biden à cesser de soutenir Israël.
Le Minnesota, l’un des Etats avec la plus grande part de la population musulmane du pays, a ainsi voté à environ 20% blanc, selon des résultats partiels dans la nuit de mardi à mercredi – une «victoire» pour ce mouvement, selon la responsable de l’association «Uncommitted Minnessota», Asma Nizami. Par ailleurs, plus anecdotique: au beau milieu du Pacifique, Jason Palmer, un illustre inconnu, a battu le président Biden dans les Samoa américaines avec… 51 voix contre 40.