L’ex-président Jair Bolsonaro, dont des proches avaient déjà été mis en cause, est désormais lui-même directement visé par la justice pour son rôle dans le saccage d’institutions nationales à Brasilia.
Le parquet général a demandé vendredi à la Cour suprême de soumettre l’ancien chef d’Etat d’extrême droite à une enquête « qui cherche à clarifier l’instigation et le magistère moral des actes antidémocratiques qui ont débouché sur des épisodes de vandalisme et de violence à Brasilia » dimanche.
Jair Bolsonaro, battu de justesse par le candidat de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, « a effectué une incitation publique à l’exécution d’un crime » en diffusant sur les réseaux sociaux une vidéo « mettant en cause la régularité de l’élection présidentielle de 2022 », a expliqué le parquet dans un communiqué.
La vidéo a été publiée deux jours après la violente invasion du siège de la présidence, du Congrès et de la Cour suprême par des milliers de bolsonaristes, puis effacée, a rappelé le parquet, mais elle pourrait apporter « un lien de preuve » justifiant « une enquête globale sur les actes effectués avant et après le 8 janvier 2023 » par Jair Bolsonaro.
La demande d’enquête du parquet suit de peu une révélation déjà liée au remake de l’assaut du Capitole américain le 6 janvier 2021, et qui met en cause l’ex-ministre de la Justice, Anderson Torres, chez qui a été retrouvé un projet de décret qui aurait pu permettre l’annulation de l’élection de Lula à la présidence. Soupçonné de connivence avec les émeutiers, M. Torres, qui clame son innocence, a été interpellé ce samedi alors lors qu’il rentrait en avion des Etats-Unis pour se présenter devant la justice.