Est-ce un effet de la pandémie qui a vu les Etats dépenser comme jamais pour éviter de trop grandes conséquences économiques, la perte d’emplois qui aurait provoqué une crise sociale en plus de la crise sanitaire. Le « quoi qu’il en coûte » n’a pas été seulement français et il continue avec des promesses électorales folles comme le doublement du salaire des enseignants inscrit au programme d’Anne Hidalgo.
Au Canada, en train de voter pour renouveler son parlement, on n’avait jamais vu de telles promesses coûteuses. Le pays, naguère salué pour ses réformes structurelles et sa maîtrise des dépenses publiques, a vu les candidats au poste de Premier ministre multiplier les offres alléchantes. Les plans de soutien et de relance dus au covid et qui s’élèvent à près de 300 milliards d’euros n’ont pas calmé les ardeurs dépensières. Justin Trudeau, qui veut poursuivre à la tête du pays, annonce 50 milliards de dépenses supplémentaires sur cinq ans. Et il y en a pour tout le monde, des primo-accédants à la propriété aux seniors vulnérables, des écologistes aux jeunes parents ou aux chercheurs. Son rival conservateur, Eric O’Toole, habituellement plus économe, veut augmenter les prestations sociales et ne prévoit un retour à l’équilibre budgétaire que dans dix ans. Le nouveau parti démocrate double les bourses des étudiants et efface jusqu’à14 000 euros de leur dette et le bloc québécois conserve les programmes d’aide à la culture.
Qui paiera ? La croissance, les plus riches, les sociétés qui font des profits… Les candidats sont peu loquaces sur cette question. Un économiste s’inquiète car la dette a déjà atteint 91,6% du PIB : ceux qui ont entre 16 et 25 ans aujourd’hui devront payer, durant leur vie, 24.000 dollars (16.000 euros) supplémentaires d’impôts en moyenne pour financer la seule augmentation de la dette depuis 2019″.
Dans certains pays, on achète les votes, dans d’autres, on met au pas les opposants. Là, on promet des jours qui chanteront. Mais comme partout, les promesses n’engagent que ceux qui y croient…