Israël a transféré une soixantaine d’orphelins âgés de 3 à 15 ans de la bande de Gaza vers la Cisjordanie. L’opération, qui n’a pas reçu l’approbation préalable du cabinet politico-sécuritaire, a suscité la colère des ministres Smotrich et Ben Gvir.
Le Conseil national de sécurité, qui a coordonné l’initiative, a justifié celle-ci comme une marque de respect vis-à-vis de l’Allemagne, à l’origine de la requête concernant le transfert de ces enfants. Le pays finance en effet l’orphelinat SOS où se trouvaient ces derniers, et qui a cessé de fonctionner à Gaza en raison de la guerre. C’est la raison pour laquelle Berlin a demandé à l’armée israélienne d’approuver exceptionnellement le transfert des orphelins dans un nouveau foyer à Bethléem, en Cisjordanie. Après le feu vert d’Israël, les enfants ont quitté Gaza pour l’Égypte via Rafah, avant de rallier Bethleem via Taba.
Le ministre des Finances Betsalel Smotrich, membre du cabinet, a exprimé sa véhémente opposition à l’opération et dénoncé « la pitié d’Israël envers l’ennemi ». « Celui qui a pitié des cruels, finira par être cruel avec les compatissants », a-t-il commenté, citant un célèbre sage de la tradition juive. Une indignation partagée par le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, qui a jugé que cette initiative était « incompatible » avec la stratégie israélienne visant à obtenir « une victoire absolue » dans le conflit.