Savez-vous qu’entre l’accord de Paris sur le climat et la réunion qui s’ouvre à Glasgow, il y a eu plusieurs COP ? Qui a entendu parler des « Conférence of parties » de Marrakech, Bonn, Katowice et Madrid ? En 2015, la COP 21 qualifié de magnifique succès avait acté que la température, pour sauver la planète, ne devait pas monter, à la fin du siècle de plus de 1,5 degré par rapport à l’ère préindustrielle. Les signataires s’étaient donné rendez-vous cinq ans plus tard pour examiner les résultats et prendre de nouveaux engagements. Décalée d’un an à cause de la pandémie, la COP 26 va surtout mesurer l’immense retard pris par l’échec global. Le G20 réuni à Rome a confirmé l’objectif de 1,5 degré, une preuve s’il en fallait que rien ou presque n’a bougé en cinq ans. Aujourd’hui, les températures à l’échelle du monde ont déjà grimpé de 1,1 degré, 2 en France selon le CNRS et l’actuelle trajectoire, reconnue comme « pas bonne » conduit vers un réchauffement « catastrophique » de 2,7 degrés. Combien de villes seront alors sous les eaux. Certaines sont déjà menacées par ce seuil de 1,5 ° qui serait atteint dès 2030.
A Glasgow, les quelque 200 pays présents vont réaffirmer leurs bonnes intentions, annoncer leur neutralité carbone entre 2050 et 2060 au plus tard et les riches, metteurs de 80% des pollutions, vont à nouveau promettre des milliards pour aider les plus pauvres. Les pays africains vont demander où sont passés les 100 milliards de dollars par an promis en 2009 à l’horizon 2020. « On ne voit pas l’argent sur le terrain » affirme leur négociateur le Gabonais Tanguy Gahouma-Bekalé. En 2019, la contribution s’élevait à 79,6 milliards de dollars et à 78,3 milliards en 2018. L’Afrique va demander bien davantage, ce qui lui sera accordé sur le papier… Sur le papier également s’étalent les ambitions chinoises, premier pollueur du monde qui sur le terrain produit de plus en plus de charbon… Xi Jinping, comme son homologue russe ne viendront pas en Ecosse. Le covid a bon dos. On attend aussi des actes américains revenus dans l’accord de Paris renié par Trump.
L’optimisme n’est pas au rendez-vous de Glasgow. Mais au moins, et c’est déjà positif, le réchauffement climatique, l’écologie seront au premier rang de l’actualité pendant deux semaines. De quoi convaincre de la réalité du danger des citoyens qui, dans leur vie de tous les jours, ont du mal à saisir l’urgence mis en avant par les scientifiques du Giec et par l’Onu.
Pour le moment, un seul Etat a pris les mesures nécessaires pour rester sous les deux degrés : la Gambie !