ALGERIE – FRANCE – Alors que ces Jeux Méditerranéens sont marqués par un fort engouement populaire à Oran, les Français sont régulièrement pris pour cible par les spectateurs. Le ton avait d’ailleurs été donné dès la cérémonie d’ouverture comme en témoignent les sifflets descendus des tribunes au passage de la délégation tricolore. Le match France-Espagne en football a été un autre exemple de l’ambiance pesante avec laquelle doivent composer les Bleus. La Marseillaise a en effet été copieusement sifflée, A tel point que l’Ambassadeur de France présent au stade a quitté la tribune officielle pour marquer son mécontentement, revenant seulement après le coup d’envoi selon la presse algérienne.
« On n’entendait même pas l’hymne tellement les sifflets étaient impressionnants », a confié un joueur à La Gazette du Fennec. Au lendemain de leur match nul (1-1) contre des Espagnols encouragés au son de « Espagna ! Espagna ! », les Bleus ont d’ailleurs reçu les excuses d’officiels algériens venus à leur hôtel.
Mais les Français peuvent s’attendre à un accueil encore plus hostile ce jeudi à l’occasion de leur match face au pays hôte. La tension est en effet à son comble et ce d’autant plus que les Fennecs doivent l’emporter pour espérer se qualifier.
ALGERIE-ESPAGNE – Le gouvernement espagnol a accusé ce jeudi l’Algérie de bloquer la quasi-totalité des échanges commerciaux bilatéraux, à l’exception du gaz, contredisant ainsi les démentis d’Alger, en pleine crise diplomatique avec Madrid autour du Sahara occidental.
« Malgré les déclarations algériennes disant qu’il s’agissait de fantaisies malintentionnées de la part de l’Espagne, il y a effectivement un blocage des opérations » commerciales bilatérales par l’Algérie, a affirmé le chef de la diplomatie espagnole, José Manuel Albares, dans une interview à la Radio nationale(RNE). Début juin, l’Association des banques et établissements financiers (ABEF), organisme bancaire clé en Algérie, avait annoncé des restrictions sur les transactions commerciales avec l’Espagne, après la suspension la veille par Alger d’un traité liant les deux pays. L’UE avait alors mis en garde l’Algérie contre les conséquences de ces restrictions, affirmant qu’elles semblaient être « en violation de l’Accord d’Association UE-Algérie, en particulier dans le domaine du commerce et de l’investissement ». Par l’intermédiaire de sa mission auprès de l’UE, l’Algérie avait aussitôt démenti l’arrêt « des transactions courantes » avec l’Espagne, parlant d’une « prétendue mesure » qui « n’existe en fait que dans l’esprit de ceux qui la revendiquent et de ceux qui se sont empressés de la stigmatiser ».
Mais malgré ces dénégations algériennes, Madrid a constaté « une paralysie pratiquement totale des opérations de commerce extérieur avec l’Algérie, aussi bien des importations que des exportations, à l’exception des produits énergétiques », c’est-à-dire du gaz, a indiqué mercredi devant une commission parlementaire la secrétaire d’état espagnole au commerce, Xiana Méndez, soulignant qu’il s’agissait d’une « paralysie des flux dans les deux sens ».
MAROC – En raison des actions de protestations et des manifestations quasi quotidiennes contre la cherté de la vie, le gouvernement marocain s’est adressé, de nouveau, au Fonds monétaire international (FMI) pour solliciter une ligne de liquidité financière.
Selon le représentant du FMI, Roberto Cardarelli, le Maroc cherche une «nouvelle ligne de crédit flexible», assurant que le Maroc avait déjà bénéficié d’une ligne de liquidité de précaution de 3 milliards de dollars mais devait encore rembourser 2 milliards de dollars.
«Le Maroc et le FMI en sont aux premiers stades de la négociation d’une ligne de liquidité flexible par mesure de précaution contre les chocs externes, y compris l’inflation», a-t-il affirmé.
Cependant, le Maroc doit satisfaire à un ensemble de critères pour bénéficier de cette ligne de crédit, a fait savoir M. Cardarelli, faisant remarquer que les réserves de change du Royaume ne couvrent actuellement que 6 mois d’importations.
Cette information démontre clairement, selon des observateurs, que le régime « n’a plus de solutions de rechange à proposer pour répondre aux attentes du peuple marocain que de s’endetter auprès des institutions internationales», aggravant la situation financière et sociale «très chaotique» du pays. Selon les chiffres du Trésor marocain, la dette totale du pays a atteint 903,3 milliards de dirhams (environ 90 milliards de dollars) à fin mai 2022, en progression de 2,1% par rapport à fin 2021.

ESPAGNE-MAROC – L’Espagne a commencé, pour la toute première fois, à acheminer du gaz vers le Maroc à travers le gazoduc Maghreb Europe (GME), assurant qu’il ne s’agissait pas de gaz algérien, alors que l’Algérie n’alimente plus le GME à destination de l’Espagne depuis fin octobre 2021 sur fond de crise diplomatique.
« Sur la base des relations commerciales et du bon voisinage, hier [mardi] a eu lieu le premier envoi par le gazoduc du Maghreb de GNL [gaz naturel liquéfié] préalablement acquis par le Maroc sur les marchés internationaux et débarqué dans une usine de regazéification espagnole », ont indiqué à l’AFP des sources du ministère espagnol de la transition écologique. Alger avait menacé en avril de rompre son contrat de fourniture de gaz à l’Espagne si Madrid venait à acheminer du gaz algérien « vers une destination tierce », une référence implicite au Maroc.
D’autre part, on apprend que l’Espagne a vendu du matériel militaire au Maroc pour un montant précis de 14,9 millions d’euros en 2021. Il s’agit divers matériels dont des véhicules militaires, informe Infodefensa qui a eu accès au rapport du secrétaire d’État espagnol au Commerce sur les exportations de matériel de défense.
MAURITANIE – Le taux d’électrification dans l’ensemble du pays reste assez faible, à l’image des pays de l’Afrique subsaharienne. En effet plus de 570 millions de personnes dans cette région n’ont pas accès à l’électricité.
Le gouvernement mauritanien et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) ont signé, mardi 28 juin, un protocole d’accord relatif à un plan d’investissement ainsi qu’une convention de financement. La convention porte sur la mise en place d’un projet pilote, dans le cadre du grand programme d’électrification rurale de la Mauritanie, pour un total annuel de 5 millions $. Au terme du projet, 200 villages seront électrifiés. Les populations vivant dans les zones concernées par le projet vont bénéficier d’un accès à une énergie propre, à un coût abordable et vont expérimenter un modèle innovant d’énergie hors réseau.
Le renforcement de l’accès à l’électricité concerne aussi bien les zones rurales que les zones urbaines. En mai 2022, la société mauritanienne d’électricité (SOMELEC) avait signé un accord avec une société indienne pour le renforcement de la liaison électrique entre la capitale Nouakchott et Nouadhibou, la capitale économique.
Le taux d’électrification en Mauritanie est de 47,3% selon les dernières données de la banque mondiale et 18% de la consommation de l’électricité sont fournis par le barrage hydroélectrique de Manantali.
LIBYE – Les services de secours et d’urgence de la ville libyenne de Koufra, dans l’extrême nord ont récupéré des corps sans vie et en état de décomposition avancée de vingt personnes. Elles seraient mortes de soif en plein désert libyen, près de la frontière avec le Tchad, après la panne de leur véhicule. Les températures dépassent les 40° dans cette région. Le véhicule venait du Tchad et avait parcouru 120 kilomètres en territoire libyen avant l’ennui mécanique. Le pays plongé dans le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011 est devenu une véritable plaque tournante de l’immigration clandestine.
Des milliers de migrants traversent chaque année ses frontières depuis le Soudan, le Niger ou le Tchad pour tenter la traversée de la Méditerranée afin de rallier l’Europe.

SYRIE-RUSSIE – La Syrie, alliée de la Russie a annoncé mercredi 29 juin reconnaître l’indépendance des républiques séparatistes prorusses de Donetsk et de Lougansk, devenant ainsi le premier pays étranger à le faire. Jusqu’à présent seul Moscou avait reconnu en février l’indépendance de ces deux régions, situées dans l’est de l’Ukraine. «Conformément à la volonté et au désir commun d’établir des relations dans tous les domaines, la Syrie a décidé de reconnaître l’indépendance et la souveraineté de la république populaire de Lougansk et de la république populaire de Donetsk», a indiqué une source au sein du ministère syrien des Affaires étrangères, citée par l’agence de presse officielle Sana. Des responsables des «deux pays vont se mettre en contact pour convenir des cadres de renforcement des relations, y compris l’établissement de relations diplomatiques, conformément aux règles», ajoute la même source. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé mercredi soir mettre fin aux relations diplomatiques avec la Syrie,
En 2018, Damas avait reconnu l’indépendance des régions séparatistes d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud en Géorgie.
D’autre part, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a annoncé ce mercredi la nomination de la Marocaine Najat Rochdi comme Envoyée spéciale adjointe pour la Syrie. Elle succède à Khawla Matar, du Bahreïn.
IRAN – Les Etats-Unis se sont dits « déçus » des négociations indirectes avec l’Iran sur le nucléaire entamées mardi à Doha, où « aucun progrès n’a été fait » vers un retour dans l’accord sur le nucléaire, a annoncé un porte-parole du département d’Etat américain. L’émissaire américain pour l’Iran, Robert Malley, et le négociateur iranien Ali Bagheri avaient ouvert, mardi dans la capitale qatarie, des pourparlers indirects par l’intermédiaire de l’Union européenne, en vue de débloquer les négociations de Vienne sur ce sujet.
Les discussions en Autriche ouvertes en avril 2021 sont destinées à réintégrer les Etats-Unis à l’accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015 et à ramener l’Iran au respect intégral de ses engagements dictés par ce pacte. « L’Iran a soulevé des points qui n’ont aucun lien avec le JCPOA (acronyme anglais de l’accord de 2015, NDLR) et ne semble pas prêt à prendre la décision fondamentale de savoir s’ils veulent faire revivre l’accord ou l’enterrer », a ajouté un porte-parole du département d’Etat américain. L’Iran avait pourtant estimé, dans la journée, qu’un accord avec les Etats-Unis était possible.
LIBAN – Un responsable politique libanais cite un diplomate occidental qui souligne que le commandant en chef de l’armée Joseph Aoun, et le chef du parti Marada Sleiman Frangié, sont les candidats présidentiels les plus probables aujourd’hui, à deux mois du début du délai des soixante jours pour l’élection d’un président de la République. Cette même source, rapporte Ici Beyrouth, affirme qu’au cas où un accord irano-américain aboutit, ce sera le général Joseph Aoun qui accédera à la présidence; s’il n’y a pas d’accord américano-iranien, les chances de M. Frangié seraient plus grandes.
Interrogé sur des rumeurs concernant la candidature d’autres personnalités expertes du secteur financier et économique – dont certaines ont présenté leurs lettres de créance à Paris et dans d’autres capitales – et qui sont en contact avec des institutions financières internationales pour la mise en œuvre d’un plan de redressement, la source susmentionnée a répondu qu’à la lumière des développements régionaux majeurs, la présidence sera le produit d’un compromis éventuel. Le sommet de Ryad auquel prendront part l’Égypte, les États-Unis, la Jordanie et l’Irak, est une étape charnière dans l’histoire actuelle de la région, et il est nécessaire de suivre ce qui pourrait en résulter, vu que le Liban sera le pays le plus influencé par ses décisions.

LIBAN – Le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah n’a pas réussi à mettre en place une visite à Damas, qui avait pour but de réconcilier le régime syrien avec le mouvement palestinien Hamas, et de consolider le front de la « moumanaa » (axe irano-syrien). A noter que des forces souverainistes sur la scène politique libanaise ont reproché au président de la Chambre, au Premier ministre et au président de la République d’avoir accepté de rencontrer Ismaïl Haniyé lors de sa dernière visite au Liban, à la lumière des développements régionaux. Ces partis ont critiqué le dirigeant palestinien, qui selon eux a voulu à travers sa visite transmettre un message à l’Iran, en demandant d’unifier les fronts palestiniens, libanais et syriens. Pour sa part, le mouvement palestinien Fatah a critiqué lui aussi la tournée du responsable du Hamas dans les camps de réfugiés au Liban.
ISRAËL – Les députés israéliens ont voté ce jeudi matin la dissolution du Parlement, avec 92 voix pour et 0 contre, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles élections et à l’entrée en scène du centriste Yaïr Lapid comme Premier ministre intérimaire. Le prochain scrutin, qui sera le cinquième en trois ans et demi, se tiendra le 1er novembre prochain.
La veille, le Premier ministre sortant Naftali Bennett a annoncé qu’il ne sera pas candidat aux prochaines élections, et confirmé qu’il cède la direction de sa formation Yamina à l’actuelle ministre de l’Intérieur, Ayelet Shaked. M. Bennett cède son titre de Premier ministre au chef de la diplomatie Yaïr Lapid qui restera en fonction jusqu’à la formation d’une nouvelle coalition, après les élections.
La coalition a perdu sa majorité à la Knesset au point où le gouvernement n’a pas été en mesure de faire voter le renouvellement d’une loi garantissant aux plus de 475.000 Juifs de Cisjordanie les mêmes droits que les autres Israéliens. Dans ce contexte, Naftali Bennet a préféré faire harakiri de son gouvernement, annonçant son intention de dissoudre la chambre pour convoquer de nouvelles élections. Peu avant le vote de la dissolution de la Knesset, le chef de l’opposition Benyamin Netanyahou a lancé la campagne électorale, affirmant que l’expérience de la coalition avait « échoué ».
EGYPTE – La semaine dernière, le gouvernement égyptien a donné quelques jours aux habitants d’une trentaine de maisons flottantes du quartier d’Imbaba au Caire pour quitter le Nil. Et dès le mardi 28 juin, les tractopelles commençaient déjà leur travail de destruction. D’autres maisons étaient déplacées à quelques centaines de mètres de là avant d’être mises aux enchères. Les dernières expulsions sont prévues pour le 4 juillet. Un choc pour ces habitants brutalement expulsés. Et au-delà des cas particuliers, c’est également une partie du patrimoine du Caire qui va disparaître. Certaines de ces maisons sont centenaires et on peut même les voir dans certains classiques du cinéma égyptien. Elles sont également présentes dans l’œuvre de Naguib Mahfouz, le prix Nobel de littérature égyptien.
Pourquoi ces destructions en série ? Parce que le président Sissi a décidé il y a quelques années de transformer Le Caire. Partout on voit pousser des ponts, on voit des quartiers historiques détruits, des personnes expulsées parfois relogées à des dizaines de kilomètres de là. À Imbaba, il est prévu de transformer la corniche, le long du Nil, en une vaste esplanade commerciale. Il existe déjà plusieurs bateaux où l’on peut boire un café, organiser des mariages ou toute autre festivité. Un projet purement commercial.
En moins de dix ans, les taxes d’occupation ont été multipliées par vingt, d’autres ont été créées. Désormais, l’État réclame plusieurs dizaines de milliers d’euros aux propriétaires de ces maisons-bateaux et refuse de délivrer des permis d’occupation à ces habitants.

EGYPTE – Le Caire projette de fabriquer du pain avec de la patate douce pour réduire sa dépendance à l’égard du blé importé. Selon le ministre de l’Approvisionnement qui a annoncé la nouvelle, la patate sera ajoutée à la farine et permettra de réduire d’un million de tonnes les importations de blé.
Selon le ministre de l’Approvisionnement, la patate douce qui sera ajoutée est une variété génétiquement modifiée par le centre de recherches du ministère de l’Agriculture pour ne pas dénaturer le goût du pain. Une expérience grandeur nature a été tentée avec succès durant un mois dans la province des Oasis.
Le pain auquel sera ajouté la patate douce est la galette subventionnée vendue à un quart de centime d’euro, soit 15 fois moins cher que son coût réel. Un pain auquel ont droit 70 millions d’Égyptiens et qui constitue la nourriture principale des quelques 30 millions qui vivent sous le seuil de pauvreté. Résultat, l’Égyptien consomme en moyenne 230 kilos de blé par an, soit deux fois plus que la moyenne mondiale.
L’Égypte, qui importait près de 8 millions de tonnes de blé de Russie et d’Ukraine, doit impérativement trouver de nouveaux fournisseurs avant la fin de l’année si elle veut éviter des émeutes de la faim.
ETHIOPIE – La Commission éthiopienne des droits humains (EHRC), organisme officiel, a exigé mercredi 29 juin la libération immédiate de 8 560 Ethiopiens originaires du Tigré, région en conflit avec le gouvernement fédéral. Selon l’EHRC, institution publique mais statutairement indépendante, ces personnes – hommes, femmes et enfants – sont retenues depuis décembre 2021, « sans base légale et de manière discriminatoire », dans deux camps à Semera, capitale de la région de l’Afar, région voisine du Tigré, les familles étant séparées, hommes et femmes n’étant pas détenus ensemble.
Ces individus « ont fait l’objet d’arrestations arbitraires et illégales basées sur leur appartenance ethnique […] et devraient donc être relâchés immédiatement », a déclaré le chef de la commission, Daniel Bekele, dans un communiqué. Ces arrestations ont été menées dans les districts d’Abala, Konaba et Berhale, frontaliers du Tigré, « à l’initiative des responsables sécuritaires de la région Afar » et « en collaboration avec les responsables civils locaux » des divers échelons administratifs, selon l’EHRC : « Les Tigréens ont été d’abord triés puis transportés en véhicules » jusqu’aux camps. Les responsables de la région Afar ont affirmé « restreindre les mouvements des individus pour leur propre sécurité ainsi que pour effectuer un filtrage de ceux soupçonnés de crimes ou représentant un risque pour la sécurité », selon l’EHRC, à qui les personnes retenues ont affirmé l’être « contre leur gré ».
Par ailleurs, les enquêteurs de l’ONU sur les violations des droits de l’homme en Éthiopie ont indiqué ce jeudi 30 juin avoir reçu le feu vert du gouvernement pour se rendre à Addis-Abeba et espèrent obtenir un accès plus large au pays.
SOUDAN – Une grande « Marche du million » était prévue ce jeudi à Khartoum et dans plusieurs villes du pays pour une fois de plus exprimer l’opposition populaire au coup d’État du 25 octobre. Cela aussi pour commémorer la manifestation du 30 juin 2019 qui avait contraint les militaires à partager le pouvoir avec les civils, après la chute de l’ancien président Omar El-Béchir.
Des rassemblements spontanés ont eu lieu ces derniers jours dans les quartiers populaires de Khartoum à l’appel des Comités de résistance. L’objectif était partout le même : informer les habitants de la « Marche du million » vers le palais présidentiel de jeudi, de ses lieux de rendez-vous, de ses consignes et de ses mots d’ordre.
Dans plusieurs villes du pays, les Comités locaux voulaient bloquer des endroits stratégiques comme l’autoroute vers l’Égypte, les marchés ou les abords des palais de justice où les prisonniers politiques sont jugés. Les forces de sécurité ont arrêtés plusieurs personnes ces derniers jours. Un manifestant a été tué mercredi.

BOTSWANA – La compagnie minière «De Beers» a annoncé ce mercredi 29 juin, la prolongation jusqu’en juin 2023, de l’accord de vente des diamants bruts conclu en 2011 avec le Botswana. Selon un communiqué rendu public, «le nouveau délai supplémentaire devrait permettre de finaliser les négociations qui ont connu des progrès positifs au cours des derniers mois».
C’est la deuxième prolongation de ce partenariat qui devait prendre fin depuis fin 2020 mais il a été renouvelé «pour un an jusqu’en décembre 2021, puis pour six mois jusqu’en juin 2022». La pandémie du coronavirus a justifié le retard dans les négociations. Mais certaines indiscrétions, c’est une volonté manifeste des autorités botswanaises qui évoquent une nécessité d’augmenter «leurs parts du gâteau».
En 2021, la société publique chargée du négoce du diamant, Okavango Diamond Company, a reçu 25% des diamants bruts produits par Debswana, la coentreprise entre De Beers et l’Etat, contre 15% en 2011.
Au Botswana, l’exploitation des diamants représente le cinquième du PIB et 70% de ses recettes en devises. De Beers tire 70% de sa production de diamants du pays, contre 30% pour ses autres exploitations au Canada, en Afrique du Sud, et en Namibie.
INSOLITE – Vladimir Poutine a ironisé mercredi sur les dirigeants du G7 qui se sont amusés récemment à moquer l’image virile affichée par le président russe, en estimant que les voir torse nu serait un « spectacle dégoûtant ». Le Premier ministre britannique Boris Johnson avait demandé dimanche, à l’ouverture du sommet du G7 en Allemagne, si les grands dirigeants mondiaux devaient garder leurs vestes ou les enlever pour montrer leurs « pectoraux ».
« Nous devons montrer que nous sommes plus forts que Poutine », a-t-il lancé, alors que le Premier ministre canadien Justin Trudeau a renchéri : « Nous allons avoir droit à la démonstration d’équitation torse nu », se référant à une fameuse séance photo de Vladimir Poutine à cheval torse nu en 2009.
« Je ne sais pas s’ils voulaient se déshabiller jusqu’à la ceinture ou encore plus bas, mais de toute façon, cela aurait été un spectacle dégoûtant », a ironisé Vladimir Poutine, lors d’une conférence de presse à Achkhabad, la capitale turkmène.
FLORIDE AVORTEMENT – La Floride n’a pas attendu la décision de la Cour suprême sur l’arrêt Roe vs Wade pour durcir les conditions d’accès à l’avortement. En réaction, une synagogue du comté de Palm Beach a porté plainte vendredi 10 juin contre son État pour lui demander de renoncer à sa loi anti-IVG. Selon cette plainte, la nouvelle législation va à l’encontre de la liberté religieuse et de la loi juive qui garantit le droit à l’avortement.
À partir du 1er juillet, le droit des Floridiennes à avorter sera en effet considérablement restreint. Passé quinze semaines, elles n’auront plus le droit d’interrompre leur grossesse – contre vingt-quatre semaines auparavant – et ce, même en cas de de viol ou d’inceste. Les seules exceptions autorisées seront un « risque grave » pour la santé de la mère, ainsi qu’une anomalie pouvant entraîner la mort du fœtus. Or, ces restrictions vont à l’encontre du droit des femmes juives à avorter mais aussi au droit à la vie privée et à la liberté religieuse garantie par la constitution de l’État de Floride, affirment les 150 plaignants de la congrégation progressiste L’Dor Va-Dor emmenée par le Rabbin Barry Silver. D’après la plainte déposée par la synagogue, « si un fœtus représente une menace à la santé ou au bien-être de sa mère, à n’importe quelle étape de la grossesse, la loi juive non seulement recommande, mais impose à la mère de l’interrompre pour se protéger ».

OCEANS – Côté pile, le monde engloutit des quantités toujours plus importantes de produits de la mer – la consommation a doublé depuis les années 1960, et bondit de 3 % par an en moyenne depuis lors, tandis que la population s’accroît de 1,6 %. Côté face, les pêcheurs rapportent de moins en moins de poissons de leurs campagnes en mer, tandis que l’aquaculture bat des records. En 2020, le secteur progresse encore et s’impose sur les marchés des animaux aquatiques et ceux des algues, en plein boom. La FAO, l’agence onusienne pour l’alimentation et l’agriculture, saisit l’occasion de la tenue de la Conférence des Nations unies sur les océans à Lisbonne, jusqu’au 1er juillet, pour rendre publiques, mercredi 29 juin, ses données sur « La situation mondiale des pêches et de l’aquaculture ». Une version sous-titrée « Vers une transformation bleue », car elle appelle à des pratiques moins destructrices pour l’environnement marin.
En 2020, le total des pêches en mer a chuté de 4 % par rapport à la moyenne des trois années précédentes, pour atteindre 78,8 millions de tonnes. Les statistiques de la FAO, publiées depuis 1995, ont leurs limites : elles émanent des déclarations des Etats.
UE – La République tchèque prend ce vendredi 30 juin la présidence tournante de l’Union européenne, à l’heure d’un «mauvais temps» en Europe, quand tous les regards sont rivés sur l’Ukraine. Cette présidence, que les Tchèques héritent de la France et transmettront à la Suède, «n’est pas prévue pour le beau temps, elle est prévue pour le mauvais temps», met en garde Pavel Havlicek, de l’Association pour les affaires internationales, basée à Prague. Prague a promis de mettre au centre de sa présidence l’aide à l’Ukraine, de la crise des réfugiés à la reconstruction du pays en guerre, mais aussi la sécurité énergétique européenne. La République tchèque, fervent partisan des sanctions contre la Russie au sein de l’Union européenne, a accueilli près de 400.000 réfugiés ukrainiens depuis le début du conflit début 2022 et apporté une aide financière et militaire.
Les Tchèques sont traditionnellement eurosceptiques, et un sondage réalisé en mars par l’agence STEM montre que seuls 36% d’entre eux sont satisfaits de l’UE. Le gouvernement de Petr Fiala est moins eurosceptique que certains de ses prédécesseurs. Mais les analystes s’interrogent sur sa capacité à se distancier de Budapest et Varsovie, avec lesquels il entretient des liens étroits au sein du groupe Visegrad, qui comprend également la Slovaquie.
MALI – Le Conseil de sécurité de l’ONU a décidé mercredi 29 juin de prolonger d’un an la mission de paix Minusma au Mali, sans soutien aérien français comme dans le passé, ce qui pourrait pousser des pays européens à quitter cette force internationale d’environ 15 000 militaires et policiers. « C’est un risque », convient un diplomate sous couvert d’anonymat. La Russie et la Chine se sont abstenus. Moscou a expliqué son abstention par les « formulations intrusives » du texte en matière de droits humains qui s’opposeraient à la souveraineté malienne. Le Conseil condamne « l’utilisation de mercenaires et les violations du droit international humanitaire et des atteintes aux droits de l’homme qu’ils commettent », indique le texte, sans citer nommément Wagner comme le voulaient les Etats-Unis et le Royaume-Uni, selon une source diplomatique
Le document prévoit un maintien des effectifs actuels – 13 289 militaires et 1 920 policiers –, et réclame aux casques bleus de soutenir l’application de l’accord de paix de 2015, une transition politique, le retour de l’autorité étatique dans le centre, la protection des civils et des droits humains.
Dans un rapport confidentiel remis au Conseil de sécurité, les experts de l’ONU chargés des sanctions contre les groupes djihadistes Al-Qaida et Etat islamique mettent en garde contre leur développement au Sahel après le retrait français du Mali. « La reconfiguration militaire en cours dans la région pourrait compromettre les efforts antiterroristes passés », soulignent-ils dans ce document obtenu par l’AFP.

VATICAN – Cap sur une Eglise « synodale », sans retour possible à la liturgie ancienne, dont «l’unique expression» demeurera celle du concile Vatican II. Le pape François, 85 ans, a choisi le 29 juin, jour de la fête de Saint-Pierre et Saint-Paul, particulièrement célébrée à Rome, pour marteler publiquement ces deux messages qui sont les clés de son pontificat. Il veut d’abord en finir avec le centralisme et le cléricalisme pour édifier une Église démocratique et décentralisée, «ouverte à tous». «Tutti», le mot est revenu dix fois dans son homélie très musclée, parfois improvisée, qu’il a prononcée devant les 44 nouveaux archevêques de l’année. Dans la perspective du synode mondial sur la synodalité, qui doit réformer la gouvernance de l’Église, François a fustigé «les nombreuses résistances intérieures qui nous empêchent de nous mettre en mouvement». Souvent par «paresse», «tiédeur», «médiocrité spirituelle» ou bien quand «certains restent assis à contempler les quelques choses sûres que nous possédons», en «vivotant» comme «repliés sur eux-mêmes». La solution pour le pape est donc une Église «sans chaîne et sans murs» avec des «portes ouvertes à tous» pour inclure et non pour «congédier ou condamner les gens».
HONG KONG – Hong Kong a surmonté ses défis et « renaît de ses cendres », a déclaré ce jeudi le président chinois Xi Jinping, à son arrivée dans l’ancienne colonie britannique pour célébrer les 25 ans de son retour sous domination chinoise.
« Hong Kong a résisté à de lourdes épreuves encore et encore, en surmontant les défis un par un », a déclaré Xi Jinping lors d’un bref discours. « Après le vent et la pluie, Hong Kong a ressuscité de ses cendres », a-t-il ajouté. « Les faits ont prouvé que le principe +Un pays, deux systèmes+ est plein de vitalité« , a affirmé Xi Jinping jeudi. « Il peut garantir la stabilité et la prospérité à long terme de Hong Kong et défendre le bien-être des Hongkongais« . Selon les critiques, la loi sur la sécurité nationale imposée en 2020 par Pékin après les manifestations de 2019 a réduit à néant les libertés promises.
Il s’agit de la première visite du président chinois dans la ville depuis 2017, qui constitue également son premier voyage connu en dehors du continent depuis plus de deux ans, dans un contexte de pandémie de COVID-19.
CHINE – Les populations des pays développés voient la Chine de façon de plus en plus défavorable, les critiques se faisant les plus vives aux États-Unis, en Allemagne et en Corée du Sud, selon une étude publiée mercredi 29 juin et menée par le centre de recherche Pew dans 19 pays.
Une proportion record d’Américains (82%), de Sud-Coréens (80%), d’Allemands (74%) et de Canadiens (74%) a ainsi une opinion défavorable de la Chine, selon cette étude. L’impopularité chinoise atteint aussi des niveaux presque records au Japon (87%), en Australie (86%) et en Suède (83%). Les Français voient également Pékin d’un mauvais œil, 68% d’entre eux en ayant une opinion défavorable, en dessous du record de 72% en 2008. L’image de la Chine s’est même assombrie auprès de nations avec lesquelles elle entretient de meilleures relations, comme la Grèce, où 50% des personnes interrogées en avaient une opinion défavorable, du jamais-vu. En Israël, où les opinions favorables et défavorables étaient presque équivalentes, la plupart des répondants souhaitaient que priorité soit donnée aux relations économiques même sans soulever la question des droits humains. L’étude portait sur les réponses de 24.525 adultes interrogés entre le 14 février et le 3 juin.
CHINE-OTAN – Pékin a dénoncé ce jeudi les efforts « complètement vains » de l’Otan pour la « salir », après la publication la veille par l’alliance militaire d’un document présentant Pékin comme une menace pour ses intérêts. « Ce prétendu document de « concept stratégique » de l’Otan fait peu de cas de la réalité et présente les faits à l’envers », a réagi Zhao Lijian, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. « Il s’obstine, à tort, à présenter la Chine comme un défi systémique et à salir la politique étrangère chinoise », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse régulière, soulignant la « ferme opposition » de Pékin.
L’Otan a jugé mercredi que Pékin représentait un « défi » pour les « intérêts » et la « sécurité » des pays de l’Alliance, dans sa nouvelle feuille de route adoptée à l’occasion de son sommet de Madrid. « Les ambitions déclarées de la Chine et ses politiques coercitives défient nos intérêts, notre sécurité et nos valeurs », écrit l’Otan dans ce document baptisé « concept stratégique » et qui n’avait pas été révisé depuis 2010.
C’est la première fois que ce document évoque la Chine qui ne relevait traditionnellement pas de la mission de l’Alliance atlantique. L’Otan dénonce en particulier « le partenariat stratégique approfondi » entre Pékin et Moscou « et leurs tentatives mutuelles de miner l’ordre international basé sur les règles ».
« Il est complètement vain de monter en épingle une soi-disant menace chinoise », a déclaré jeudi Zhao Lijian. « La Chine n’est pas du tout le défi systémique que s’imagine l’Otan. En comparaison, c’est bien l’Otan qui constitue le vrai défi systémique pour la paix et la stabilité mondiales », a répliqué le porte-parole chinois.

ETATS-UNIS – L’inflation s’est maintenue à un niveau élevé en mai, à 6,3% sur un an, et les dépenses des ménages ont ralenti, selon l’indice PCE, l’un des principaux indicateurs de l’inflation, publié ce jeudi par le département du Commerce, et privilégié par la Fed. Sur le mois, les prix ont en revanche accéléré à 0,6% contre 0,2% en avril. Le taux est toutefois légèrement inférieur aux prévisions des analystes (0,7%). L’autre indicateur d’inflation, l’indice CPI, publié par le département du Travail et utilisé notamment pour le calcul des retraites, a fait état d’une progression des prix de 8,6% en mai sur un an.
L’évolution des dépenses des ménages a, elle, ralenti à +0,2% contre 0,6% en avril (révisé à la baisse de 0,3 point), les consommateurs étant pénalisés par la poussée inflationniste et une hausse des revenus inchangée par rapport au mois précédent (+0,5%, révisé à la hausse de 0,1 point).
Si le ralentissement des dépenses des ménages venait à se poursuivre en juin, cela pourrait peser sur le produit intérieur brut du deuxième trimestre alors que la consommation est le principal moteur de l’économie américaine.
TURQUIE – Erdogan a affirmé qu’il avait obtenu ce qu’il voulait afin de lever son veto à l’entrée dans l’Otan de la Suède et de la Finlande. Il a peut-être raison . En effet, le président américain Joe Biden a poussé ce jeudi pour la vente par les Etats-Unis de F-16 à la Turquie, alors que la question des avions de combat empoisonne depuis des années les relations entre Ankara et Washington. « Nous devrions leur vendre des F-16 » et « moderniser » les avions de ce type que la Turquie possède déjà, mais « j’ai besoin de l’accord du Congrès pour cela et je pense que je peux l’obtenir », a-t-il déclaré devant la presse à l’issue du sommet de l’Otan à Madrid.
Le président américain a tenu à préciser qu’il ne fallait pas lier le réchauffement entre les deux pays sur ce dossier délicat avec la levée mardi soir du veto turc à l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’Alliance atlantique. On peut douter…
Au départ, la Turquie devait acquérir les chasseurs dernier cri F-35 des Etats-Unis, et avait déjà partiellement payé pour cela. Mais Washington a annulé ce contrat après que la Turquie a acquis un système de défense russe S-400, un partenariat qui selon les Américains est une menace pour leur avion de combat furtif à la pointe de la technologie.
De son côté, la Grèce va commander des avions de combat américains F-35, a déclaré le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis, dans un contexte où Athènes cherche à renforcer ses forces aériennes en raison de tensions avec la Turquie voisine.
FRANCE – Le président Emmanuel Macron a estimé ce jeudi que l’industrie de défense française devait apprendre à « produire davantage » et « plus vite », disant vouloir « tirer les enseignements de la guerre en Ukraine » dans la prochaine loi de programmation militaire. « Nous étions habitués à produire de la haute innovation, avec des programmes de très long terme », ce qui est « une force » pour l’armée française et ses « exportations », a souligné M. Macron lors d’une conférence de presse en marge du sommet de l’Otan à Madrid. Mais au vu de ce qui se passe en Ukraine, « nous devons maintenant, entrant dans une période de guerre, savoir produire plus vite, plus fort certains types d’équipements. C’est une réorganisation profonde », a-t-il poursuivi.
Selon le chef de l’Etat, cette adaptation du modèle industriel français sera l’un des enjeux de la mission confiée au ministre des Armées et au chef d’état-major des Armées, à qui il a demandé mi-juin de réévaluer la loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025. « On ne peut pas dire qu’il y a le retour de la guerre en Europe, et continuer d’avoir la même loi de programmation budgétaire », a défendu M. Macron, jugeant nécessaire de « tirer les enseignements » du conflit « sur l’organisation de nos armées » et sur « l’industrie de défense ». Le budget du ministère des Armées va ainsi de trois milliards d’euros par an d’ici 2025, pour atteindre 50 milliards en 2025. A ce stade, le chef de l’Etat n’a pas évoqué un effort budgétaire supplémentaire.