TRUMP- C’est officiel: Donald Trump est suspendu sur Facebook pour deux ans. Il ne pourra revenir que quand les « risques pour la sécurité du public » auront disparu, a précisé la plateforme, qui l’avait exclu temporairement le 7 janvier dernier pour avoir encouragé ses partisans lors de l’attaque du Capitole à Washington la veille, une décision sans précédent.. Au même titre que l’ex-président américain, les personnalités politiques seront désormais sanctionnées comme les autres utilisateurs quand elles enfreignent les règles du réseau social, notamment en cas de désinformation, a fait savoir la plateforme américaine ce vendredi 4 juin. « La décision de Facebook est une insulte aux 75 millions de personnes, plus de nombreuses autres, qui ont voté pour nous lors de l’élection présidentielle frauduleuse de 2020 », a réagi dans un communiqué l’ancien chef d’État, ostracisé par la plupart des grandes plateformes depuis les émeutes qui avaient fait plusieurs morts et choqué le pays. Une nouvelle règle sur mesure par rapport aux événements du 6 janvier, avec des sanctions allant d’un mois à deux ans de suspension pour les personnalités publiques en cas de troubles et de violences, d’après un communiqué. Dans ce contexte, les récidivistes pourront être bannis pour de bon.
POUTINE- Vladimir Poutine a promulgué vendredi la loi interdisant aux collaborateurs d’organisations « extrémistes » de participer aux élections, une mesure décriée par l’opposition qui y voit un moyen de la neutraliser avant les législatives de septembre. A trois mois des législatives, la loi est largement considérée par les détracteurs du Kremlin comme visant les partisans de l’opposant d’Alexei Navalny le parquet ayant demandé à la justice de classer ses organisations comme « extrémistes », en particulier son Fonds de lutte contre la corruption (FBK) qui révélait le train de vie de l’élite russe. La loi, adoptée par les députés en mai et mercredi par les sénateurs du Conseil de la Fédération, a été publiée sur le portail officiel des législations russes une fois signée par le président russe. Ce texte interdit aux personnes impliquées dans une organisation « extrémiste » d’être élues.
Alors que la campagne d’immunisation contre le Covid-19 est à la traîne dans son pays, le président russe Vladimir Poutine a appelé ses compatriotes, vendredi 4 juin, à se faire vacciner, tout en souhaitant que des étrangers viennent également le faire en Russie « Je veux demander à nos concitoyens de saisir cette opportunité de se faire vacciner gratuitement », a-t-il plaidé lors du forum économique de Saint-Pétersbourg (SPIEF), avant d’ordonner à son gouvernement de travailler à « l’organisation des conditions d’une vaccination payante des étrangers dans notre pays ». Puis lors d’une séance de question-réponse, Vladimir Poutine est ensuite revenu sur l’approbation en Europe du vaccin russe spoutnik,en cours d’examen par l’agence européenne des médicaments (EMA), une procédure qui prend trop de temps aux yeux de Moscou. « Je pense que c’est une course à l’argent de la part de ceux qui produisent ce vaccin dans d’autres pays et veulent exploiter le marché européen, et ils le font avec leur brio habituel, ils sont bons là-dedans », a-t-il assuré.
OUIGHOURS- Un groupe d’avocats et experts des droits humains qui enquêtent sur le traitement infligé à la minorité musulmane ouïghoure a commencé vendredi à Londres à entendre des témoignages racontant tortures, stérilisations et viols. Les neuf membres du « Tribunal ouïghour », ainsi nommé malgré l’absence de toute autorité judiciaire et dénoncé par Pékin comme une « machine à mensonges », recueillent des témoignages de première main sur les crimes dénoncés à l’encontre des Ouïghours dans la région chinoise du Xinjiang, qui fait l’objet de tensions entre la majorité musulmane (principalement Ouïghoure) et la minorité Han (Chinois de souche).L’organisation entend à l’issue de ses auditions dire dans un rapport en décembre si elle estime que Pékin s’est rendu coupable de génocide et de crime contre l’Humanité contre les Ouïghours et d’autres minorités musulmanes en Chine. Elle espère ainsi attirer l’attention internationale et entraîner de possibles actions.
RDC- Environ 1.300 enfants ont été séparés de leurs familles depuis la séquence qui s’est ouverte le 22 mai, selon les acteurs de la protection de l’enfance: du premier soir de l’éruption soudaine du volcan Nyiragongo, dont les laves sont venues lécher les faubourgs nord de la ville; la première fuite dans la panique des habitants, leur retour progressif et méfiant, puis la nouvelle évacuation dans la panique du 27 mai. Près de 400.000 personnes ont été déplacées dans ce dernier exode, selon le gouvernement. Beaucoup sont revenues depuis dans la ville, où l’activité a fortement repris. Les acteurs de la protection de l’enfance -le CICR, l’Unicef et la Croix-Rouge congolaise notamment- précisent que 978 enfants ont, à ce jour, déjà retrouvé leurs proches. Les systèmes d’entraide communautaire, dans cette région tristement habituée aux crises, ont facilité le travail des humanitaires et de la division des affaires sociales du Nord-Kivu.
BREXIT- Le Royaume-Unis a annoncé, vendredi 4 juin, un accord de libre-échange avec trois pays européens, la Norvége, l’Islande, et le le Liechtenstein , une nouvelle étape importante dans son ambition de renforcer son rayonnement commercial après le Brexit. L’accord conclu avec ces trois pays qui ne sont pas membres de l’Union européenne mais y sont étroitement liés via leur appartenance à l’Espace économique européen (EEE) porte sur un volume d’échanges de 21,6 milliards de livres en 2020. Couvrant pour l’essentiel les échanges avec la Norvège, l’accord prévoit notamment une réduction des droits de douane, qui peuvent aujourd’hui atteindre 277 %, pour les exportateurs de certains fromages cheddar vers le pays nordique. Il comprend également des réductions des taux dans le porc, les volailles, certains poissons et crustacés et « aide à préserver 18 000 emplois » dans la pisciculture. La Norvège de son côté a souligné que l’accord n’entraînerait pas une augmentation des quotas de bœuf et de fromages britanniques, apaisant ainsi a priori les peurs des producteurs nationaux alors que le gouvernement de centre droit fait face à des élections législatives qui se présentent mal en septembre. Le pays nordique sécurise ainsi l’accès à son premier marché, hors UE, puisque le Royaume-Uni absorbe 22 % de ses exportations, y compris beaucoup de gaz naturel et de poisson. Europhile dans un pays qui a rejeté à deux reprises d’adhérer à l’UE, Erna Solberg a toutefois souligné qu’« un accord de libre-échange ne sera pas aussi satisfaisant que l’accord EEE ». Avec le Brexit, le Royaume-Uni a aussi quitté cet espace qui garantit la libre circulation des personnes, des marchandises, des services et des capitaux entre l’UE et la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein.
EGLISE- L’un des cardinaux les plus influents d’Allemagne, l’archevêque de Munich Reinhard Marx, a demandé au pape François d’être démis de ses fonctions, tirant les conséquences de l' »échec », selon lui, de l’Église catholique dans « la catastrophe des abus sexuels » qui ébranle tout particulièrement un diocèse allemand. « Pour moi, il s’agit essentiellement de partager la responsabilité de la catastrophe des abus sexuels commis par des responsables de l’Église au cours des dernières décennies », a écrit l’ancien président de la Conférence épiscopale allemande dans ce courrier adressé le 21 mai au pape. Il dénonce également un « échec institutionnel ou systémique » dans ce vaste scandale qui éclabousse toute l’Église. Le prélat de 67 ans, considéré comme un libéral au sein de l’institution, juge que l’Église catholique est arrivée à « un point mort ». A ce stade, la démission du cardinal n’a pas été acceptée par le pape François, dont il est un proche. « Le pape lui-même voulait que cette lettre soit publiée, c’est important », a souligné Mgr Marx lors d’une conférence de presse. L’actuel président de la Conférence épiscopale, Georg Bätzing, a exprimé son « respect » pour le geste de son prédécesseur.
HONG-KONG- La police hongkongaise a arrêté vendredi à l’aube Chow Hang-tung, une des organisatrices de la veillée en souvenir de la répression de Tiananmen. Elle était jusqu’alors une des rares figures du mouvement pro-démocratie à ne pas être en détention ou à ne pas avoir choisi l’exil. Cette avocate de 37 ans est l’une des vice-présidentes de l’Alliance Hong Kong, à l’origine de l’organisation chaque 4 juin de la traditionnelle veillée avec des bougies qui se tenait dans le Parc Victoria, situé au cœur de l’île de Hong Kong. Cette arrestation, une manière pour les autorités de montrer leur implacable détermination à empêcher toute commémoration dans la ville. Quelque 7.000 policiers ont été mobilisés pour dissuader les habitants de braver l’interdiction de participer à la veillée annuelle commémorant l’intervention sanglante, le 4 juin 1989, de l’armée chinoise contre le mouvement social et étudiant à Pékin. Depuis la capitale chinoise, vendredi, la Chine n’a pas hésité à renvoyer les Etats-Unis à leurs propres « méfaits » en matière de droits de l’Homme. Pour la deuxième année consécutive, elle a été interdite et les autorités ont rappelé que toute participation à un rassemblement non autorisé était passible de cinq ans de prison.
Un parc de Hong Kong qui est traditionnellement le lieu de rassemblements lors des anniversaires de la répression de la place Tiananmen à Pékin est restée vide vendredi pour la première fois en 32 ans, les accès en ayant été bloqués par la police. Les policiers ont placé des barrières autour du parc et ont mis en garde contre tout rassemblement, empêchant, pour la première fois, la veillée aux chandelles habituellement organisée à 20h00 (12H00 GMT) pour commémorer la répression sanglante du 4 juin 1989 à Pékin.