
MAROC-ALGÉRIE- Alors que les appels entre les deux pays se multiplient, la presse marocaine est relativement modérée. Al Massae écrit que le régime algérien n’aurait sans doute pas trouvé d’autre moyen de sortir de la crise, dans laquelle il s’est mis lui-même, si ce n’est celui de la carte de la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc. Un jeu grossier qui ne dupe personne, note le quotidien. Al Ahdath Al Maghribia relève que la décision de la junte militaire au pouvoir à El Mouradia était attendue, voit une décision déplorable et redoute que cette escalade inédite présage quelque chose de grave qui se trame en secret. Bayane Al Yaoum souligne que le Maroc regrette cette décision complètement injustifiée, bien qu’attendue -au regard de la logique d’escalade constatée ces dernières semaines- ainsi que son impact sur le peuple algérien. L’Opinion écrit que la décision d’Alger représente un exemple éloquent de la faiblesse du régime algérien qui semble ne plus avoir d’autre choix que de recourir au stratagème de « l’ennemi extérieur » pour calmer le mécontentement de ses concitoyens.
ISRAËL-ALGÉRIE – Les « accusations » algériennes contre Israël dans le cadre de la crise diplomatique entre l’Algérie et le Maroc sont « infondées et sans intérêt », a réagi une source diplomatique israélienne, appelant Alger à « se focaliser » sur ses « problèmes » économiques. L’Algérie a notamment imputé à Israël et au Maroc la responsabilité des feux de forêt qui ont fait des dizaines de morts la semaine dernière, suggérant que les auteurs présumés des incendies font partie d’organisations terroristes soutenues, selon elle, par Jérusalem et Rabat. A Casablanca le 12 août, M. Lapid avait exprimé ses « inquiétudes au sujet du rôle joué par l’Algérie dans la région, son rapprochement avec l’Iran et la campagne qu’elle a menée contre l’admission d’Israël en tant que membre observateur de l’Union africaine » (UA). La source diplomatique affirme qu’ « Israël et le Maroc sont une partie importante d’un axe pragmatique et positif dans la région face à un axe qui va en sens inverse et qui inclut l’Iran et l’Algérie ».

GAZA – Une vingtaine de Palestiniens ont été blessés, dont certains à balles réelles, mercredi 25 août, dans des affrontements avec l’armée israélienne en marge d’une manifestation près de la barrière frontalière séparant la bande de Gaza et l’État hébreu, selon des secouristes palestiniens. À l’appel de plusieurs factions de l’enclave palestinienne, dont le Hamas islamiste au pouvoir, quelque 3 000 manifestants s’étaient de nouveau rassemblés pour protester notamment contre le blocus imposé par Israël à Gaza depuis près de 15 ans. De nombreux policiers palestiniens présents sur place ont tenté de les empêcher de s’approcher de la barrière, ont constaté des journalistes de l’AFP. Certains, ayant réussi à s’avancer, ont lancé des pierres en direction des forces de sécurité israéliennes positionnées de l’autre côté. L’armée a tiré des balles en caoutchouc, des balles réelles et des grenades de gaz lacrymogène.
KABOUL- Des kamikazes du groupe jihadiste Etat islamique (EI) ont attaqué jeudi la foule des Afghans massés à l’aéroport de Kaboul dans l’espoir de fuir le nouveau régime taliban, faisant des dizaines de morts dont au moins treize soldats américains. Visiblement secoué, le président américain Joe Biden a promis en réaction de « pourchasser » et de « faire payer » les auteurs de l’attaque, et il a qualifié de « héros » les militaires tués.Ce premier attentat meurtrier depuis le retour au pouvoir des talibans le 15 août intervient à quelques jours du départ du pays des troupes américaines, prévu le 31 août après vingt ans de guerre infructueuse contre les islamistes. La double explosion a tué au moins treize soldats américains et en a blessé dix-huit autres, selon le Pentagone. Le régime taliban a recensé jusqu’à vingt morts et 52 blessés. Mais d’autres sources évoquent un bilan bien plus lourd.
BIDEN-BENNETT- La rencontre à la Maison Blanche entre le président américain Joe Biden et le Premier ministre Naftali Bennett prévue jeudi a été reportée à vendredi après qu’un attentat près de l’aéroport de Kaboul a fait plusieurs victimes, dont certaines Américaines. « La réunion bilatérale du président (…) a été reportée à demain », a communiqué brièvement l’exécutif américain quelques heures après l’annonce de plusieurs explosions meurtrières en Afghanistan.

TRUMP- Les policiers du Capitol portent plainte contre Donald Trump. Ils l’accusent d’être directement responsables de l’assaut meurtrier contre le Capitole, le 6 janvier. Jeudi 26 août, sept membres de la police du siège du Congrès américain à Washington ont ainsi porté plainte contre l’ancien président des États-Unis. L’ancien hôte de la Maison Blanche est déjà visé par une plainte d’élus démocrates pour sa responsabilité présumée dans cette attaque qui a fait vaciller pendant quelques heures la démocratie américaine. La plainte a été déposée devant un tribunal de Washington par un collectif d’avocats défenseurs des droits humains, au nom de sept policiers qui ont affronté les manifestants. Elle vise l’ex-président, son organisation de campagne pour la présidentielle, Roger Stone (un proche de Donald Trump), les groupes d’extrême-droite Proud Boys, Oath Keepers et Three Percenters, ainsi que plusieurs de leurs responsables. Ils sont accusés d’avoir « illégalement d’utilisé la force, l’intimidation et les menaces pour empêcher le Congrès de certifier les résultats » du scrutin présidentiel. Donald Trump a toujours refusé de reconnaître sa défaite, dénonçant des fraudes massives, une accusation qui n’a jamais été vérifiée.
KAZAKHSTAN- Une forte explosion a retenti au Kazakhstan. Celle-ci est survenue jeudi 26 août 2021 dans l’ex-république soviétique d’Asie centrale, faisant 32 blessés et provoquant l’évacuation de plusieurs villages voisins, ont indiqué les autorités kazakhes. Le feu s’est déclaré vers 13 heures GMT, dans le dépôt de munitions situé dans une unité militaire dans la région de Jambyl (Sud), en provoquant une « explosion d’objets non identifiés », a déclaré dans un communiqué le ministère kazakh de la Défense. Une vidéo partagée sur la messagerie Telegram et dont l’authenticité n’a pas pu être vérifiée dans l’immédiat a montré une colonne de fumée s’échappant d’un feu au milieu des arbres, avant qu’une puissante explosion n’éclate. En 2019, une explosion dans un dépôt de munitions près de la ville d’Arys, dans la région de Tourkestan voisine, avait fait deux morts et de nombreux blessés, provoquant également l’évacuation de dizaines de milliers de personnes.

BRESIL- Des milliers d’indigènes en tenue traditionnelle ont manifesté mercredi à Brasilia où la Cour suprême devait rendre un jugement crucial sur leurs terres ancestrales. Quelque 6.000 membres de 170 tribus, beaucoup portant des coiffes en plumes et brandissant des arcs et des flèches, sont partis vers le siège de la plus haute juridiction brésilienne, espérant faire pression sur ses 11 juges. Il s’agit de la plus importante manifestation d’indigènes jamais organisée au Brésil, selon l’Association des peuples indigènes du Brésil (Apib) qui coordonne la mobilisation. Depuis dimanche, des milliers d’autochtones au corps souvent peint ont dressé des tentes, chantant et dansant près des édifices modernistes du palais présidentiel, de la Cour suprême et du Parlement.
ETATS-UNIS-CHINE- La vice-présidente américaine Kamala Harris a lancé jeudi, depuis Hanoï où elle achève sa tournée asiatique, un nouvel avertissement à Pékin pour qu’il renonce à ses revendications sur les eaux contestées de la mer de Chine méridionale. « Nous allons parler haut et fort si Pékin prend des mesures qui menacent l’ordre international », a déclaré Mme Harris lors d’un point presse. « La liberté de navigation (…) est une question vitale pour cette région ». Au cours de sa tournée, elle a accusé à plusieurs reprises les autorités chinoises d’intimider leurs voisins. Pékin a répliqué en lançant des reproches similaires sur l’attitude des Etats-Unis en Afghanistan. Les différends sont nombreux, allant de la cybersécurité à la lutte pour la suprématie technologique ou aux violations des droits de l’homme à Hong Kong et au Xinjiang. Mme Harris s’est efforcée d’apaiser les craintes, insistant jeudi sur le fait que les États-Unis ne « cherchaient pas un conflit » avec Pékin, mais resteraient « engagés envers leurs partenaires ».

ROYAUME-UNI- Des supermarchés aux restaurants en passant par les usines, les pénuries s’aggravent au Royaume-Uni à cause des problèmes d’approvisionnement générés par le Brexit et la pandémie, les patrons pressant le gouvernement d’agir, notamment à l’approche des fêtes de Noël. Le roi américain des hamburgers McDonald’s a annoncé mardi qu’il ne pourrait plus offrir pour l’instant de milkshakes ou de boissons en bouteille en Grande-Bretagne et son rival KFC a également averti de certains éléments manquant sur son menu. Dans l’industrie, les usines automobiles ont dû faire une pause dans leur production à cause de manques de composants électroniques, ce qui s’est traduit en juillet par une chute des ventes de voitures de près de 30 % tandis que la production est tombée au plus bas depuis les années 50. Les PME ne sont pas en reste, notamment dans la construction, certaines se retrouvent à court de matériaux en plus d’un manque d’ouvriers. La CBI, principale organisation patronale britannique, fait de son côté valoir que les stocks des distributeurs sont à des records de faiblesse depuis près de 40 ans.
La pandémie de Covid-19, qui a plombé pendant des mois l’activité dans la distribution, la logistique, les transports, la restauration, entre autres, a accentué l’exode des travailleurs étrangers tandis que nombre d’employés mis au chômage partiel ou licenciés ont cherché du travail ailleurs. Les pénuries sont aggravés par le Brexit, entré concrètement en vigueur le 1er janvier, qui complique l’entrée au Royaume-Uni de travailleurs originaires de l’Union européenne.

ALLEMAGNE- Réputée stable et prévisible, l’Allemagne s’avance vers une avenir totalement incertain à un mois d’élections à suspense qui tourneront la page de l’ère Merkel et pourraient sacrer les sociaux-démocrates. Quelle que soit l’issue du scrutin, la première économie européenne se prépare à plusieurs mois turbulents de négociations compliquées pour former un nouveau gouvernement de coalition, avec une multitude d’options possibles faute pour un seul parti de clairement se démarquer. Aucun des candidats à la succession de l’inoxydable chancelière, au pouvoir depuis 16 ans, ne semble convaincre les 62 millions d’Allemands appelés aux urnes le 26 septembre. Si elle briguait à 67 ans un cinquième mandat, Mme Merkel, dont la popularité reste au zénith, aurait ainsi toutes les chances d’être réélue. Mais elle a décidé de passer la main, sans pour autant préparer sa succession et en se contentant de soutenir du bout des lèvres son propre camp conservateur.
Les conservateurs, au pouvoir depuis 16 ans, sont confrontés, selon M. Söder, à leur scrutin « le plus difficile depuis 1998 », quand Helmut Kohl avait été battu par M. Schröder. Les Verts allemands, un temps favoris au printemps après la désignation de leur cheffe de file, Annalena Baerbock, ne sont pas plus fringants. Eux aussi voient leur cote s’effriter et pâtissent de la campagne difficile de leur candidate de 40 ans, cible favorite de « fake news ». La co-présidente des « Grünen » a commis des « erreurs » pour lesquelles elle a présenté des excuses, concernant des primes de son parti non déclarées à des soupçons de plagiat. Les difficultés de MM. Laschet et Mme Baerbock font mathématiquement le jeu des sociaux-démocrates, auxquels les observateurs prêtaient il y a peu un destin similaire au Parti socialiste français, marginalisé. Ministre des Finances et vice-chancelier du gouvernement Merkel, leur chef de file, Olaf Scholz, est peu charismatique. Mais cet élu expérimenté de 60 ans fait pour le moment un sans-faute.