MAROC – Près de 18 millions de Marocaines et de Marocains sont appelés à voter ce mercredi 8 septembre pour élire les 395 députés de la Chambre des représentants et 31 000 conseillers communaux et régionaux. Les bureaux restent ouverts jusqu’à 19 heures et les résultats seront annoncés dans la nuit. La participation est une grande inconnue de ce scrutin car les électeurs sont sans illusion. On s’attend à moins de 45% de votants. Côté politique, l’enjeu principal est de savoir si les islamistes du parti de la justice et du développement vont l’emporter comme en 2011 et 2016 ou s’ils vont laisser la victoire au Rassemblement national des indépendants d’ Aziz Akhannouch, ministre de l’Agriculture, l’une des plus grandes fortunes du Maroc, proche du pouvoir royal. C’est la première fois au Maroc que le scrutin est organisé un mercredi, et non un vendredi. Les autorités ont donc appelé les employeurs à faciliter le vote des salariés en les laissant s’absenter le temps d’aller glisser un bulletin dans l’urne.
LIBAN – Les boulangeries du nord du pays devaient fermer leurs portes à partir de ce mercredi jusqu’à nouvel ordre: les propriétaires de ces établissements ne peuvent plus assurer la production de pain. Ils déplorent le fait que les autorités n’ont pris aucune mesure pour assurer la bonne distribution de la farine et du mazout dans cette région la plus pauvre du Liban. Un peu partout, les routes étaient paralysées ce jour par de longues files d’attente devant les stations-service et manifestations organisées pour dénoncer la situation actuelle provoquées par les déclarations exprimées par plusieurs acteurs de la filière des carburants au Liban concernant une suppression prochaine des subventions.
SYRIE – Les tirs d’artillerie du régime ont tué mardi quatre civils, dont un enfant, dans la ville d’Idlib, dernier grand bastion rebelle de Syrie. Il s’agit du premier bombardement aussi meurtrier sur cette ville du nord-ouest du pays depuis environ 10 mois, selon l’OSDH, qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie. Un correspondant de l’AFP dans la ville d’Idlib a vu des secouristes et des civils transporter le corps d’une jeune femme de la maison familiale vers une ambulance, tandis que des badauds alarmés fuyaient les lieux par crainte de nouveaux tirs d’artillerie.
La région d’Idlib abrite environ trois millions de personnes, dont les deux tiers sont des déplacés venus d’autres régions du pays en guerre depuis plus d’une décennie. Le groupe djihadiste Hayat Tahrir al-Cham, ex-branche syrienne d’Al-Qaïda, et ses alliés contrôlent environ la moitié de la province, comprenant la capitale, ainsi que certaines parties des provinces voisines. Malgré des violations répétées, le cessez-le-feu, conclu en mars 2020, a été globalement respecté, mais depuis juin, les forces du régime ont intensifié leurs bombardements sur le sud de la région.
ISRAËL – Lancée dans une vaste chasse à l’homme, l’armée a arrêté au moins cinq de leurs proches en Cisjordanie occupée et autour de la bande de Gaza, , a rapporté ce mercredi 8 septembre un organisme palestinien de défense des détenus. Des drones d’observation ont été déployés, des barrages mis en place, notamment en Cisjordanie occupée et autour de la bande de Gaza, pour retrouver ces détenus dont certains avaient été condamnés à perpétuité, pour leur rôle dans des attaques anti-israéliennes. Deux frères de Mahmoud Ardah, présenté par des médias locaux comme l’architecte de l’opération, ont été arrêtés par l’armée israélienne, a indiqué dans un communiqué le Club des prisonniers palestiniens. L’un de ses cousins s’est aussi enfui. Son frère a été arrêté, ainsi que le docteur Nidal Ardah, membre de leur famille, a ajouté l’association. Le père de Munadel Infeiat, un évadé également membre du groupe armé Jihad islamique, a aussi été interpellé, selon cette source. D’autres membres des familles des fugitifs pourraient avoir été arrêtées, a indiqué à l’AFP Amani Sarahneh, une porte-parole du Club des prisonniers palestiniens, précisant que certains proches ont été interrogés puis relâchés. La justice israélienne a émis une ordonnance de non-publication des détails de l’enquête.
YÉMEN – Près de 80 combattants ont été tués dans de récents affrontements entre forces progouvernementales et rebelles dans la province de Marib, dans le nord du Yémen, ont indiqué mercredi à l’AFP des sources militaires loyalistes. Dernier bastion du pouvoir dans le nord du pays ravagé par la guerre, la province de Marib est le théâtre de violents affrontements et la cible d’une offensive des Houthis depuis février. Le ministre yéménite de l’Intérieur, Mouammar al-Iryani, a qualifié les attaques rebelles à Marib de «dangereuse escalade», selon l’agence de presse officielle Saba. Elles montrent selon lui que «le but des rebelles est de saborder les efforts de paix et d’intensifier le conflit au Yémen et dans la région, quel qu’en soit le prix». Depuis la prise de la capitale Sanaa en 2014, les rebelles, proches de l’Iran, ont conquis la majeure partie du nord du pays au gouvernement, appuyé depuis 2015 par une coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite. En février, les Houthis ont lancé une offensive acharnée pour s’emparer de la province de Marib, riche en pétrole, et notamment de la capitale provinciale éponyme qu’ils encerclent depuis des mois.
Selon les enquêteurs indépendants mandatés par l’ONU, les crimes de guerre se poursuivent au Yémen. Dans leur nouveau rapport publié ce mercredi à Genève, ils déplorent que leurs recommandations ne soient pas prises au sérieux. Le président du groupe, le Tunisien Kamel Jendoubi, en appelle à la « volonté politique » pour mettre un terme à un conflit qui dure depuis sept ans.
IRAN – L’Iran a significativement augmenté ces derniers mois la quantité d’uranium hautement enrichi produit, en violation des engagements pris dans le cadre de l’accord international de 2015, selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) consulté mardi 7 septembre par l’AFP. Selon des estimations de fin août, Téhéran a ainsi porté son stock d’uranium enrichi à 60%, soit bien au-delà de la limite autorisée de 3,67%, à 10 kg contre 2,4 kg en mai, tandis que celui à 20% est passé de 62,8 kg à 84,3 kg. Aujourd’hui, le président iranien Ebrahim Raïssi a répondu que son pays faisait preuve de « transparence » dans ses activités nucléaires: « la coopération sérieuse de la République islamique avec l’AIEA est un exemple clair de la volonté de l’Iran de faire preuve de transparence dans ses activités nucléaires », a-t-il dit lors d’un entretien téléphonique avec Charles Michel, président du Conseil européen. « Naturellement, en cas d’approche non constructive de l’AIEA, il est déraisonnable d’attendre de l’Iran une réponse constructive. D’ailleurs, les actions non constructives perturbent naturellement le processus de négociation », a-t-il ajouté selon un communiqué de la présidence.
ÉTHIOPIE – Des rebelles tigréens ont tué au moins 125 civils début septembre dans un village de l’Amhara, région du nord de l’Éthiopie gagnée ces derniers mois par le conflit qui fait rage au Tigré voisin, ont indiqué mercredi 8 septembre des médecins. «Il y a eu 125 morts dans le village de Chenna (…) J’ai vu le charnier moi-même», a déclaré à l’AFP Mulugeta Melesa, chef de l’hôpital de la ville voisine de Dabat, située à 25 kilomètres de Chenna. Les habitants «cherchent toujours des cadavres dans les environs» et «le décompte est toujours en cours», a-t-il ajouté. Les habitants de Chenna ont raconté que les forces pro-TPLF contrôlaient le village fin août avant que n’éclatent début septembre des combats avec les troupes pro-gouvernementales, a expliqué ce mercredi à l’AFP Sewunet Wubalem, administrateur du district de Dabat. Les rebelles ont abattu des civils pendant plusieurs jours début septembre avant de battre en retraite, a-t-il indiqué.
INSOLITE – A près de 60 ans, Alain Robert, surnommé le spiderman français, a escaladé mardi 7 septembre à mains nues une tour du quartier d’affaires de La Défense, en lisière de Paris. Une action qui avait pour objectif de marquer son opposition au pass sanitaire. Après un peu plus d’une heure d’ascension, sans équipement et avec simplement des « straps » autour des doigts, « l’homme araignée » a été interpellé et placé en garde à vue à la mi-journée pour « mise en danger de la vie d’autrui ». Une punition dont il a l’habitude. Pour la onzième fois de sa vie, grimpeur s’était lancé à l’assaut de la tour Total Coupole, haute de 187 mètres. Une ascension de « difficulté moyenne », a-t-il expliqué à la presse. D’ordinaire solitaire, il était accompagné pour la première fois de trois jeunes grimpeurs âgés de 21, 28 et 33 ans, pour qui c’était un « honneur » de se joindre à une légende de la discipline.
RUSSIE – Le ministre russe des Situations d’urgence, Evguéni Zinitchev, un ancien membre des services de sécurité et garde du corps du président Vladimir Poutine, est mort en tentant de sauver une personne en marge d’entraînements dans l’Arctique, a indiqué ce mercredi son ministère. Le haut fonctionnaire âgé de 55 ans « est mort tragiquement en service à Norilsk (nord) dans le cadre d’un exercice interministériel de protection de la zone arctique, alors qu’il sauvait la vie d’une personne », a affirmé cette source à l’agence de presse publique Tass. Il se trouvait au bord d’une haute falaise avec Alexandre Melnik, un scénariste et réalisateur russe de 63 ans, également mort dans l’accident. Lorsque ce dernier a glissé puis est tombé, Evguéni Zinitchev s’est « immédiatement précipité pour le sauver mais il a lui-même perdu la vie », a expliqué le vice-ministre de ce même ministère, Andreï Gourovitch, à la chaîne Rossïia-24. Selon des sources internes citées par les médias RBC et Taiga.info, l’accident se serait déroulé dans la réserve naturelle de Poutorana, à une centaine de kilomètres de Norilsk, réputée pour ses cascades et classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.
INDONESIE- Quarante-et-un détenus ont été tués et plusieurs dizaines blessés dans un incendie qui s’est déclenché dans la nuit de mardi à mercredi dans une prison indonésienne surpeuplée de la région de Jakarta. Le feu s’est déclenché mercredi matin tôt dans la prison de Tangerang, à l’ouest de la capitale indonésienne, piégeant des dizaines de détenus, ont annoncé les autorités. Le ministre a révisé à 31 le nombre de blessés légers, contre 72 annoncés initialement par la police. Des images de l’intérieur de la prison montraient des murs calcinés et des toits effondrés après un vaste incendie qui n’a laissé aucune chance aux prisonniers. Les pompiers ont pu venir à bout vers 03H00 mercredi (20H00 GMT mardi) de l’incendie, qui a embrasé un bâtiment de la prison hébergeant surtout des condamnés pour trafic ou consommation de drogues. Les autorités recherchent encore les causes de l’incendie mais suspectent un problème électrique. Les installations électriques de la prison de Tangerang, construite en 1972, n’ont pas été modernisées depuis plus de 40 ans, a noté le ministre de la Justice. Cette prison hébergeait par ailleurs deux fois et demi plus de détenus que prévu – plus de 2.000 au lieu de 600 -, selon les données du site du département des prisons.
AFGHANISTAN- Les Occidentaux ont réagi négativement mercredi à la composition du gouvernement intérimaire afghan, qui comprend la vieille garde talibane mais aucune femme, et tranche avec les promesses d’ouverture du régime. De retour au pouvoir depuis la mi-août, les talibans ont présenté mardi un gouvernement qui n’est ni « inclusif » ni « représentatif » de la diversité ethnique et religieuse de l’Afghanistan, a déploré l’UE. son sein, figurent plusieurs personnalités talibanes déjà très influentes deux décennies plus tôt, quand les islamistes avaient imposé un régime fondamentaliste et brutal entre 1996 et 2001. Tous les membres de ce gouvernement dirigé par Mohammad Hassan Akhund, un ancien proche collaborateur du fondateur du mouvement, le mollah Omar, décédé en 2013, sont des talibans. Et presque tous appartiennent à l’ethnie pachtoune. Plusieurs des nouveaux ministres figurent sur des listes de sanction de l’ONU. Quatre sont passés par la prison américaine de Guantanamo. En annonçant ce gouvernement, le porte-parole taliban, Zabihullah Mujahid, a affirmé qu’il n’était « pas complet » et que le mouvement essaierait d’inclure par la suite « des gens venant d’autres régions du pays ». Les États-Unis, eux, ont relevé l’absence de femmes et se sont dits « préoccupés » par « les affiliations et les antécédents de certains de ces individus », même s’ils jugeront « sur (les) actes ». Le secrétaire d’Etat Antony Blinken devait s’entretenir mercredi en Allemagne avec ses partenaires de vingt pays secoués par le retrait d’Afghanistan, pour coordonner leurs positions. La Chine, l’un des rares pays à maintenir son ambassade ouverte à Kaboul, a pour sa part salué la mise sur pied d’un gouvernement qui met fin « à plus de trois semaines d’anarchie ».
ZEMMOUR- Éric Zemmour a été relaxé. Le polémiste, qui avait été condamné à payer une lourde amende pour injure et provocation à la haine à la suite de propos anti-islam et anti-immigration prononcés en 2019, a vu sa condamnation annulée et la cour d’appel de Paris prononcer sa relaxe mercredi 8 septembre. En première instance, le chroniqueur de 63 ans, à qui certains prêtent l’intention de se présenter à l’élection présidentielle de 2022, avait été condamné pour ces propos à une peine de 10 000 euros d’amende. Les motivations de l’arrêt de la cour d’appel n’étaient pas immédiatement disponibles. Rappelons que lors d’une « convention de la droite » organisée par des proches de l’ex-députée du Front national (devenu RN) Marion Maréchal le 28 septembre 2019, Éric Zemmour avait prononcé un discours fustigeant des immigrés « colonisateurs » et une « islamisation de la rue ». Le journaliste y avait également décrit le voile et la djellaba comme « les uniformes d’une armée d’occupation ».
PROCES 13 NOVEMBRE- « Nous commençons ce jour un procès qualifié d’historique, hors norme », a déclaré le président de la cour d’assises spéciale, Jean-Louis Périès, dans un propos liminaire. Il est « historique certainement car les faits par leur intensité dramatique font partie des événements historiques nationaux et internationaux de ce siècle », a-t-il ajouté. Les attentats du 13 novembre 2015 ont fait 130 morts et plus de 350 blessés à Paris et Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), et profondément traumatisé tout un pays. Pour ce qui est du procès, alors que les parties civiles craignaient qu’il reste silencieux, il s’est montré bavard. « J’ai délaissé toute profession pour devenir un combattant de l’Etat islamique », a déclaré Salah Abdeslam dans ses premiers mots, lors de l’ouverture du procès des attentats du 13-Novembre à Paris, mercredi 8 septembre. L’audience a été suspendue une trentaine de minutes, aux alentours de 17 heures, à la suite du malaise de l’un des accusés, Farid Kharkhach. Lors de la reprise, Salah Abdeslam est intervenu pour se plaindre des conditions de détention des accusés. « On est des hommes, on est des êtres humains, on a des droits ! On est traités comme des chiens », a-t-il lancé. Les débats sont désormais clos et reprendront jeudi.