ALGÉRIE – Si le football passionne presque tout le pays qui se félicite d’un record de 29 matchs sans défaite -presque autant que la France -30 -, il est des sportifs trop peu considérés : l’autre jour, au retour des équipes de retour des jeux paralympiques, il n’y avait aucun officiel, aucune célébration malgré 12 médailles, dont 4 en or, 4 en argent et 4 en bronze, deux nouveaux records mondiaux et quatre autres africains ! Le bus qui leur était réservé n’était pas adapté : on a vu des championnes et des champions peinent à monter dans ce bus, obligés à démonter, pour certains, les roues du fauteuil roulant, ou poussant difficilement le chariot des bagages, ou se faire hisser à la force des bras… Ce traitement a indigné et des journalistes se sont adressés au président Tebboune pour protester contre cette humiliation. Une enquête a été ouverte, Le secrétaire général du ministère de la Jeunesse et des Sports, le directeur général des Sports du même ministère ont été démis de leurs fonctions, Jeudi, le président Tebboune a reçu et décoré les athlètes paralympiques.
MAROC – La direction du Parti de la justice et du développement a pris « toute sa responsabilité politique » et présenté sa démission jeudi après-midi, y compris le secrétaire général et chef du gouvernement sortant, Saad Eddine El Othmani. Ce dernier n’a pas été réélu député dans sa circonscription à Rabat. Le PJD va désormais basculer dans l’opposition, sa « position naturelle », selon un communiqué de cette formation. « Une nouvelle séquence s’ouvre avec des partis qui ne contestent pas les fondements du pouvoir et ont une proximité avec le roi », a déclaré à l’AFP le politologue Mustapha Sehimi. Le chef du Rassemblement national des indépendants, Aziz Akhannouch, sera sans doute désigné Premier ministre, mais il devra conclure des alliances pour obtenir le majorité de 198 voix à l’Assemblée. Il en a 102. Le Parti authenticité et modernité (PAM), également libéral, occupe la 2ᵉ place avec 87 sièges, suivi du Parti de l’Istiqlal en forte progression (81 sièges), de l’Union Socialiste des Forces populaires (USFP, 34 sièges).
LIBAN – A l’issue d’une période de 13 mois marquée par d’interminables tractations politiques ayant aggravé une crise économique inédite dans laquelle se débat le pays depuis deux ans, le Liban s’est enfin doté d’un gouvernement. Cet après-midi, le président Michel Aoun et le Premier ministre désigné Najib Mikati « ont signé le décret pour former le nouveau gouvernement en présence du chef du Parlement Nabih Berri », a indiqué la présidence sur son compte Twitter. La nouvelle équipe comporte des personnalités apolitiques, dont certaines jouissent d’une bonne réputation, à l’instar de Firas Abiad, directeur de l’hôpital gouvernemental Rafic Hariri, fer de lance de la lutte contre le coronavirus. Le gouvernement de 24 ministres devrait tenir sa première réunion lundi. Najib Mikati s’est engagé à assurer une aide internationale : « Je contacterai les instances internationales pour sécuriser les choses les plus basiques de la vie » des Libanais, a-t-il dit.
LIBYE – Au terme de la 156è session du Conseil de la Ligue arabe au niveau ministériel, ouverte le 7 septembre, les ministres arabes des Affaires étrangères ont salué le rôle des pays voisins de la Libye, notamment le Maroc, la Tunisie et l’Égypte, qui ont accueilli les sessions de dialogue libyen dans le cadre du soutien au processus de paix parrainé par la Mission d’appui des Nations Unies en Libye dans ses trois volets : politique, économique et militaire. Les ministres des Affaires étrangères ont réitéré leur attachement au contenu de l’Accord politique libyen de Skhirat, signé le 17 décembre 2015 au Maroc sous les auspices des Nations Unies, tout en renouvelant leur soutien à la tenue des élections législatives et présidentielles à la date prévue du 24 décembre.
A Tripoli, le président du Parlement libyen, Aguila Saleh, a ratifié une loi électorale permettant aux citoyens de nommer un président au suffrage populaire direct durant les prochaines élections de décembre, malgré les objections de certains partis. Le Parlement avait déjà approuvé cette nouvelle loi en août, durant une session houleuse..
ISRAËL – Les forces de sécurité israéliennes sont en état d’alerte ce vendredi, après l’appel du Hamas à une « journée de la colère » en solidarité avec les six détenus palestiniens qui se sont échappés de prison en début de semaine et qui sont toujours en fuite. Si la police pense que certains des fugitifs ont quitté le pays pour la Jordanie, les autorités estiment que certains d’entre eux se trouvent encore en Cisjordanie et sont aidés par des Palestiniens locaux. Avant cette « journée de la colère », les les Palestiniens ont organisé des manifestations de grande ampleur, parfois violentes, en Cisjordanie et à Jérusalem, en solidarité avec les prisonniers en fuite. Jeudi soir, des affrontements ont eu lieu à Hébron, où des dizaines de Palestiniens ont jeté des pierres sur des soldats israéliens. Aucun blessé n’a été signalé dans l’immédiat. Cet après-midi, un Palestinien de Jérusalem-Est, âgé de 50 ans, a tenté de poignarder des policiers dans la Vieille ville. Il a été tué par la police .
L’Autorité palestinienne a accepté de coopérer avec Israël pour localiser et appréhender les six prisonniers, rapporte ce vendredi un journal libanais. Selon Al Akhbar, basé à Beyrouth, l’Autorité palestinienne a même commencé à travailler avec les forces israéliennes pour localiser les fugitifs. Cette décision aurait été prise en raison de la crainte qu’une opération israélienne majeure visant à attraper les fugitifs ne conduise à une escalade de la violence en Cisjordanie, et ne fasse dérailler la coopération entre Israël et l’Autorité palestinienne visant à soutenir l’économie arabe dans la région. À Ramallah, les responsables palestiniens redoutent également que les six terroristes en fuite ne soient tués par les forces israéliennes, ce qui pourrait entraîner une flambée de violence, selon Al Akhbar.
CISJORDANIE – De hauts-responsables de l’administration Biden ont, en privé, demandé au président de l’Autorité palestinienne et notamment à son président Mahmoud Abbas de renoncer à l’initiative prise par Ramallah de faire juger Israël pour crimes de guerre devant la Cour pénale internationale, a déclaré un responsable de la diplomatie moyen-oriental au Times of Israël, jeudi. Abbas, de son côté, a refusé jusqu’à présent, affirmant qu’il a le droit de poursuivre cette enquête et que cette dernière est l’une des rares cartes non-violentes dont il dispose contre l’État juif, a noté le diplomate. Renoncer à ces investigations de la CPI serait aussi une initiative très impopulaire auprès des Palestiniens à un moment où le président de l’AP affronte déjà une crise de légitimité sévère.
SYRIE – Le drapeau syrien flotte à nouveau dans les rues de Deraa al-Balad. Les forces du régime sont entrées, mercredi 8 septembre, dans ces quartiers sud de la ville de Deraa (sud-ouest de la Syrie), jusqu’ici hors de leur contrôle. Les rebelles tiennent toujours certains secteurs. Mais la reprise en main totale de la capitale de la province par Damas semble inéluctable, une semaine après la signature d’un accord de trêve négocié par la Russie. Ne restera bientôt plus que la ville de Tafas, à l’ouest de Deraa, à bénéficier encore d’un statut d’autonomie négocié avec les Russes depuis 2018. Mais ce n’est qu’une question de temps avant que la ville tombe à son tour.
En France, la cour d’appel de Paris a confirmé jeudi 9 septembre la condamnation de Rifaat al-Assad, oncle du président Bachar al-Assad, à quatre ans d’emprisonnement pour s’être frauduleusement constitué en France un patrimoine évalué à 90 millions d’euros. L’ancien vice-président de la Syrie, âgé de 84 ans et qui vit en exil depuis 1984, a été reconnu coupable de «blanchiment en bande organisée, de détournement de fonds publics syriens et de fraude fiscale aggravée». Comme en première instance, il voit l’ensemble des biens immobiliers concernés confisqués par la justice.
OMS – Il ne faut plus compter sur le seul vaccin pour mettre fin à la pandémie. Ce vendredi, le directeur de l’OMS en Europe, Hans Kluge qui avait affirmé que la pandémie sera(it) terminée lorsque nous aurons atteint une couverture vaccinale minimale de 70 % de la population mondiale, . Avec une probabilité accrue que la maladie demeure de façon endémique sans être éradiquée, Hans Kluge a appelé lors d’une conférence de presse à anticiper pour adapter nos stratégies de vaccination, notamment sur la question des doses supplémentaires. Si on considère que le Covid va continuer à muter et rester avec nous, comme la grippe, alors nous devons anticiper comment adapter progressivement notre stratégie de vaccination à la transmission endémique, et acquérir un savoir très précieux sur l’impact des doses supplémentaires, a-t-il ajouté. Selon des épidémiologistes, il semble désormais illusoire d’atteindre l’immunité collective uniquement grâce aux vaccins, mais ceux-ci restent tout de même cruciaux pour circonscrire la pandémie de covid et réduire la pression sur nos systèmes de santé .
INSOLITE – Il expliquait à son frère et à tout le monde que sa mère, atteinte de démence, avait été hospitalisée. Mais un nouveau facteur a voulu voir la personne à qui il apportait un mandat postal mensuel. Il n’a pas pu et a fait un signalement. Samedi dernier, le fils a craqué et avoué. Sa mère, âgée de 89 ans est décédée en juin 2020 et lui, 66 ans a conservé son corps afin de continuer à toucher des allocations. Il a raconté aux policiers avoir congelé la défunte pour s’assurer de l’absence d’odeur, avant d’absorber les fluides corporels avec des bandages. Puis il a recouvert sa mère de litière pour chat et finalement, le cadavre a été momifié, a expliqué à la chaîne publique ORF Helmut Gufler, en charge de la cellule policière dédiée à la fraude aux prestations sociales. Ce fils « aimant » est accusé de délit de fraude aux prestations sociales et de recel de cadavre.
ETATS-UNIS – Le gouvernement de Joe Biden a déposé plainte ce jeudi 9 septembre contre le Texas pour obtenir l’annulation d’une loi qui interdit quasiment tous les avortements dans cet État conservateur. Cette loi, entrée en vigueur le 1er septembre, a été vivement critiquée par le dirigeant américain. Elle est « est clairement inconstitutionnelle au regard de la jurisprudence de la Cour suprême », a déclaré le ministre de la Justice Merrick Garland lors d’une conférence de presse. « Le ministère de la Justice a pour responsabilité de défendre la Constitution des États-Unis et l’État de droit, aujourd’hui nous accomplissons ce devoir en déposant plainte », a-t-il ajouté, en assurant avoir agi « après un examen du Droit et des faits » et non sous « pression » politique.
Face aux 80 millions de récalcitrants à la vaccination, le président a haussé le ton et signé un décret obligeant les fonctionnaires de l’exécutif à se faire vacciner, sans possibilité de recourir à des tests réguliers, sous peine de sanctions disciplinaires. Sont également concernés les salariés de sous-traitants d’agences fédérales, le personnel de maisons de retraite recevant des subventions fédérales (17 millions de personnes) et les écoles placées sous le contrôle fédéral (écoles militaires ou tribales). Pour le secteur privé, le ministère du Travail va instaurer l’obligation de se faire vacciner ou d’effectuer un test de dépistage hebdomadaire pour les employés des entreprises de plus de 100 salariés, soit plus de 80 millions de personnes.
TRUMP – Demain, jour de commémoration des attentats du 11 septembre, Donald Trump commentera, avec son fils, un match de boxe entre Evander Holyfield et Vitor Belfort. En Floride, à l’hôtel-casino Hard Rock d’Hollywood, au nord de Miami, l’ex-champion du monde des poids-lourds Evander Holyfield est opposé à la star brésilienne des arts martiaux mixtes Vitor Belfort. Interrogé, l’ancien président a affirmé que s’il pouvait boxer, il défierait Joe Biden qui « s’écroulerait très, très vite ! ».
Holyfield, qui n’a plus disputé de combat de boxe depuis plus de dix ans, a remplacé une autre légende de la boxe, Oscar de la Hoya qui a déclaré forfait et a été hospitalisé après avoir contracté le covid-19. Deux autres anciens grands champions de MMA, Anderson Silva et Tito Ortiz, doivent aussi s’affronter samedi.
NICARAGUA – Le régime de Daniel Ortega a fait un pas de plus dans la persécution de ses opposants. Mercredi 8 septembre, la justice nicaraguayenne s’en est prise, cette fois, à l’écrivain Sergio Ramirez, prix Cervantes 2017 – le plus prestigieux du monde littéraire espagnol – en demandant son arrestation pour « conspiration » et « incitation à la haine ». Ancien allié de Daniel Ortega dans la lutte contre la dictature de Somoza (1936-1979), Sergio Ramirez, 79 ans, avait quitté le pays en juin après avoir été entendu comme témoin dans le cadre de l’enquête sur la Fondation Violeta Barrios de Chamorro, une ONG de soutien au journalisme et à la liberté de la presse, dirigée par Cristiana Chamorro. Le parquet accuse M. Ramirez, contre lequel un mandat d’arrêt a été lancé, d’avoir reçu des fonds de cette fondation qui auraient été déviés pour financer « des personnes et des organismes qui cherchaient la déstabilisation de la bonne marche du développement économique et social du pays ».
BELARUS-RUSSIE – Les présidents russe et bélarusse, Vladimir Poutine et Alexandre Loukachenko, se sont accordés jeudi sur un renforcement de l’intégration économique de leurs pays, dont le rapprochement est relancé depuis un mouvement de contestation réprimé au Bélarus. Lors d’une conférence de presse au Kremlin, les deux dirigeants ont annoncé la signature d’un paquet de « 28 programmes » pour renforcer l' »Union Russie-Bélarus », une alliance politico-économique datant de 1999 et longtemps restée à l’arrêt. M. Poutine a indiqué que ces programmes visent à « une unification de la législation russe et bélarusse dans différents secteurs économiques » et à la « construction de marchés financiers et énergétiques unifiés ». Selon le président russe, ils doivent permettre aussi d' »accomplir une politique industrielle et agricole commune ». Il a également évoqué la création d’un marché du gaz unifié entre les deux pays avant 2023.
La Russie et le Bélarus sont des alliés aux relations mouvementées où alternent les périodes de rapprochement et les disputes, notamment énergétiques. Alexandre Loukachenko a, lui, coupé court aux hypothèses d’une possible fusion des deux pays : « Il ne faut pas ressortir des vieilles phrases disant que nous essayons d’avaler l’un ou l’autre ou de fusionner au détriment des aspirations de nos peuples. » Pendant des années, M. Loukachenko, qui tient à la souveraineté du pays, s’est élevé contre toute tentative de rapprochement avec Moscou, plutôt mal vue par les Bélarusses.
SUEDE – On est loin de l’image de construction en kit d’une célèbre enseigne suédoise. Un gratte-ciel de 20 étages au design moderne a été inauguré cette semaine à Skellefteå, dans le nord de la Suède. Certes, ses 80 mètres de haut sont loin des 828 mètres du Burj Khalifade Dubaï. Cependant il s’agit bien du plus haut gratte-ciel au monde… en bois Le Sara Kulturhus abrite un centre culturel, le théâtre régional Västerbotten, le musée Anna Nordlander, la bibliothèque municipale, une galerie d’art et un hôtel -le Wood Hotel- de 200 chambres avec un centre de conférences, des restaurants et un spa. Le cabinet d’architecture White Arkitektur, très engagé écologiquement, a choisi du bois durable local, dans un rayon de 200km. Il a été découpé et travaillé dans une usine à 50km de Skellefteå. Le bâtiment comporte toutefois quelques structures en acier, et l’ensemble est recouvert de vitres. L’immeuble est prévu pour tenir au minimum 100 ans.
AFGHANISTAN – Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, estime qu’il ne faut pas rompre avec les talibans. « Il faut maintenir avec [eux] un dialogue, dans lequel nous affirmons nos principes de façon directe, un dialogue [montrant] un sentiment de solidarité avec le peuple afghan », a-t-il déclaré. « Notre devoir c’est d’étendre notre solidarité à un peuple qui souffre énormément, où des millions et des millions [d’Afghans] risquent de mourir de faim », insiste le chef de l’ONU. Antonio Guterres n’exclut pas de se rendre un jour en Afghanistan, et fixe des exigences respectives : « Nous voulons que le pays puisse être gouverné en paix et stabilité, avec les droits des gens respectés. » De leur côté, « les talibans veulent être reconnus, que les sanctions soient abolies, veulent l’appui financier et cela donne un certain levier à la communauté internationale ».
Un nouveau vol d’évacuation a quitté Kaboul cet après-midi avec à bord 49 ressortissants français et des membres étrangers de leurs familles.
SAHEL – Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a affirmé jeudi 9 septembre, dans un entretien à l’Agence France-Presse, craindre que l’exemple afghan ne donne des idées à des groupes armés djihadistes au Sahel, en réclamant un renforcement des « mécanismes de sécurité » dans cette région. Interrogé sur les risques que le scénario afghan se reproduise au Sahel, M. Guterres a dit craindre « l’impact psychologique et réel de ce qui s’est passé en Afghanistan ». « Il y a un vrai danger. Ces groupes terroristes [au Sahel] peuvent se sentir enthousiasmés par [la prise de pouvoir des talibans] et avoir des ambitions au-delà de ce qu’ils pensaient il y a quelques mois », a ajouté le chef de l’ONU. s’est aussi inquiété de la montée en puissance de « groupes fanatisés, avec une idéologie où la mort par exemple est désirable, des groupes disponibles pour tout faire. Et on voit des armées qui se désintègrent face à eux », a-t-il ajouté. « On a vu cela à Mossoul en Irak, au Mali lors de la première poussée vers Bamako, on a vu cela au Mozambique (…)
NORD STREAM 2 – Gazprom a annoncé ce vendredi la fin des travaux sous la Baltique. Ce gazoduc dont la construction a coûté 10 milliards d’euros doit doubler les capacités de son grand frère Nord Stream 1. Et donc acheminer davantage de gaz russe vers l’Allemagne puis au reste de l’Europe. Il doit entrer en service avant la fin de l’année. Jusque-là, les États-Unis s’étaient opposés à Nord Stream 2 car ils estimaient que ce projet était un mauvais accord pour l’Europe, augmentant sa dépendance énergétique vis-à-vis de Moscou. La Russie assure déjà plus du tiers de la consommation du Vieux Continent, une proportion qui augmente avec le déclin de la production des Pays-Bas. Le gazoduc de 1.230 kilomètres passe par la mer Baltique, contournant donc l’Ukraine, alliée des États-Unis, et menaçant de priver ce pays d’une partie de ses revenus. Washington est en fait soupçonné de s’être opposé avant tout pour défendre ses intérêts commerciaux. Les Américains exportent eux aussi leur gaz en Europe, sous forme liquéfiée (GNL) et donc plus cher que celui de Gazprom… Le président américain avait fini par renoncer à imposer des sanctions pour bloquer le projet, estimant qu’il était trop tard et qu’il valait mieux miser sur la coopération avec l’Allemagne. Sa marche arrière vaut désormais à Joe Biden les critiques des républicains, mais aussi de nombreux ténors de son camp démocrate et… des lobbies gaziers américains.
L’Ukraine proteste et annonce qu’elle va se battre contre l’exploitation de ce gazoduc contournant son territoire. Washington et Berlin ont promis de tenter de compenser les pertes subies par Kiev.
ALLEMAGNE – A un peu plus de deux semaines des élections législatives allemandes, à l’issue desquelles la chancelière Angela Merkel se retirera du pouvoir, Berlin alerte sur des soupçons de cyberespionnage russe. « Je peux confirmer que nous avons ouvert une enquête sur un soupçon d’activité de services de renseignements étrangers », a indiqué à l’AFP un porte-parole du parquet berlinois. Ce dernier était interrogé sur des accusations portées en début de semaine par le gouvernement allemand contre les services secrets russes concernant des attaques de « phishing » visant des parlementaires allemands. Les attaques auraient visé particulièrement les conservateurs de la chancelière et son allié au gouvernement, le parti social-démocrate (SPD), au coude-à-coude dans les sondages. Les autorités suspectent le groupe « Ghostwriter », spécialiste présumé de la diffusion de fausses informations dans de nombreux pays, à la solde des services de renseignement russes GRU.
D’autre part, le parquet allemand a annoncé jeudi avoir saisi des documents aux ministères des Finances et de la Justice dans le cadre d’une enquête sur une possible entrave à la justice par une agence gouvernementale chargée du contrôle en matière de blanchiment d’argent. La Financial Intelligence Unit (FIU), la cellule de renseignement financier, depuis 2020 n’aurait pas transmis à la police et à la justice les rapports établis par les banques sur un possible blanchiment d’argent. Les versements suspects, notamment en Afrique, portaient sur des millions d’euros de transactions entre 2018 et 2020.et pourraient être liées au trafic d’armes et de drogue et au financement du terrorisme.