MAROC – Publié récemment par l’ONU Femmes Maroc, un Guide référentiel « pour des espaces publics plus accessibles aux femmes et aux filles » a été développé avec le ministère de l’Aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville. Il part du constat que l’urbanisation pose des défis de pauvreté et d’exclusion qui impactent surtout les femmes et les filles, « confrontées à des risques liés à la vulnérabilité accrue, au harcèlement et à la violence ». Il permet également de repenser l’espace public, en tenant compte des impératifs d’inclusion des femmes. On apprend que «76% des déplacements des femmes à Casablanca se font à pied contre 57% pour les hommes ; ce pourcentage augmente lorsqu’il s’agit de petites distances », et le guide, met en avant l’importance de faire de cet espace un endroit inclusif. 51% des femmes interrogées ont indiqué se faire harceler verbalement au moins une fois par semaine. 31% se font suivre une fois par semaine et 24% se font harceler physiquement au moins une fois par an. Par ailleurs, elles se sentent en insécurité « du fait des cas de violences sexuelles qui se déroulent dans les 2/3 des cas l’espace public, selon les chiffres de l’Observatoire national de la violence faite aux femmes ».
LIBAN – Le Fonds Monétaire International (FMI) s’est dit, jeudi 16 septembre, « prêt à s’engager avec le nouveau gouvernement » libanais, sans toutefois qu’aucun calendrier n’ait encore été publié. « Nous avons eu quelques appels de courtoisie avec des membres du nouveau gouvernement au Liban, et nous sommes prêts à nous engager avec (eux) dans la période à venir », a indiqué ce vendredi le porte-parole du FMI Gerry Rice, lors d’un point presse. Le Liban qui vient de recevoir 1,135 milliard de dollars en échange de droits de tirages spéciaux (DTS) du FMI, doit, avant de recevoir de nouvelles aides mettre sur pied un programme de réformes. Jusqu’à présent, toutes les tentatives ont été bloquées par des responsables politiques et économiques. Le gouvernement de Najib Mikati a fort à faire…
IRAN – Dans un communiqué, Amnesty International exhorte le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, à mettre en place un mécanisme d’enquête pour recueillir les preuves des crimes commis en Iran. AI dénonce le « climat d’impunité » systémique en Iran face à la mort en détention d’au moins 70 personnes en dix ans malgré des informations indiquant que nombre de ces décès étaient liés à l’usage de la torture. Les autorités iraniennes « se sont abstenues d’établir les responsabilités dans au moins 72 cas de morts en détention depuis janvier 2010 » malgré des informations indiquant qu’ils étaient dus au recours à la « torture ou autres mauvais traitements, ou à l’usage illégal d’armes à feu et de gaz lacrymogène par des agents de l’État », selon Amnesty. Le 24 août, le chef des prisons a reconnu qu’un « comportement inacceptable » s’était tenu dans une prison de Téhéran après la publication à l’étranger de vidéos prétendument obtenues par des pirates informatiques montrant des violences contre des détenus.
ISRAËL – Les 1380 prisonniers palestiniens qui devaient entamer ce vendredi une grève de la faim ont annulé leur mouvement après des négociations avec les autorités pénitentiaires israéliennes ayant satisfait leurs demandes, a rapporté un organisme de défense des détenus. La grève avait pour objectif de protester contre la détérioration des conditions de détention, depuis l’évasion la semaine dernière de six détenus – dont quatre ont depuis été capturés – de la prison de haute sécurité de Gilboa, dans le nord d’Israël. Les demandes portaient sur le rétablissement du droit de visite des proches, la réception de certains objets, ou l’accès à un téléphone public, tel qu’autorisé avant l’évasion. Contactée par l’AFP, l’administration pénitentiaire israélienne a refusé de confirmer qu’elle avait répondu favorablement aux demandes des détenus. Qadri Abou Bakr, président de la Commission palestinienne chargée des prisonniers, avait affirmé que la situation à l’intérieur des prisons était « très mauvaise ».
ISRAËL-ETATS-UNIS – Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a appelé ce vendredi d’autres pays à reconnaître Israël, en célébrant le premier anniversaire des accords de normalisation conclus par plusieurs Etats arabes avec l’Etat hébreu. « Nous encourageons davantage de pays à suivre la voie des Emirats, de Bahreïn et du Maroc », a-t-il dit lors d’une réunion virtuelle avec ses homologues de ces trois pays. « Nous voulons élargir le cercle de la diplomatie pacifique. C’est dans l’intérêt des pays de la région et du monde qu’Israël soit traité comme tous les autres pays », a-t-il insisté. « Ce gouvernement va continuer à développer les efforts couronnés de succès du gouvernement précédent, pour continuer de faire avancer la normalisation », a assuré Antony Blinken.
Le ministre israélien des Affaires étrangères Yaïr Lapid a annoncé qu’il se rendrait à Bahreïn d’ici la fin du mois, pour la première visite à ce niveau d’un chef de la diplomatie israélienne. « Ce club des accords d’Abraham est ouvert à de nouveaux membres », a-t-il lancé.
JORDANIE – Depuis des millénaires, le cuivre est exploité dans le pays et, attiré par la hausse des cours, Amman envisagerait d’amputer la plus importante réserve naturelle du pays d’un quart de son territoire- soit 76 km² pour un projet minier. Le pays souhaite pourtant inscrire la réserve de biosphère de Dana au patrimoine de l’humanité. À Dana, le gouvernement espère générer 4, 23 milliards de revenus sur vingt ans. Les gisements contiendraient selon le gouvernement 45 millions de tonnes de minerai brut, soit 1 million de tonnes de cuivre pur. Le secteur minier, que la Jordanie a l’ambition de développer, représente 7 % du produit intérieur brut (PIB), selon le ministère de l’Énergie et des Ressources minières. Fin septembre, la capitale jordanienne hébergera le salon régional Arab Mining, où le pays compte promouvoir son potentiel en or, cuivre, terres rares et lithium.
Par ailleurs, l’armée israélienne a annoncé, ce vendredi, avoir déjoué une tentative de contrebande d’armes à travers la frontière avec la Jordanie. 23 armes ont été saisies.
EGYPTE – La Banque mondiale accorde un financement de 200 millions de dollars à l’Égypte. Cette enveloppe est destinée à la mise en œuvre d’un projet visant la réduction de la pollution de l’air dans le grand Caire, ainsi que la mitigation des effets du changement climatique. En Égypte, une épaisse nappe de fumée appelée « nuage noir » recouvre les villes du Caire et du delta du Nil depuis 1997. La brume est en partie causée par de la paille de riz accumulée et brulée par des agriculteurs qui n’ont pas les moyens de transférer la paille de riz de leurs champs vers les centres de recyclage. Selon le ministère égyptien de l’Environnement, le nuage noir représente 42 % de la pollution atmosphérique du pays. L’incinération de déchets fait partie des premières sources de pollution de l’air ambiant dans la capitale. En effet, cette opération est souvent réalisée à l’air libre. Les polluants issus de ce procédé alourdissent ainsi le bilan d’une ville déjà saturée par les gaz nocifs.
ARABIE SAOUDITE – Washington a approuvé un contrat de maintenance de la flotte d’hélicoptères de l’Arabie saoudite, le premier conclu avec le royaume depuis l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche, a annoncé jeudi 16 septembre le département d’État. Ce contrat, dont le montant pourra atteindre 500 millions de dollars, est destiné à assurer la maintenance de la flotte saoudienne d’hélicoptères, notamment les engins d’attaque Apache et Black Hawk, ainsi que de la future flotte d’hélicoptères de transport Chinook, a précisé la diplomatie américaine dans un communiqué. Il implique l’envoi en Arabie saoudite de deux fonctionnaires américains et de 350 employées de sociétés sous-traitantes pendant deux ans, précise le communiqué. Le président Biden, qui avait promis avant son élection de faire « payer » les dirigeants saoudiens pour leur responsabilité dans la mort du journaliste Jamal Khashoggi et de les traiter en « parias », a ordonné dès le début de son mandat un réexamen de tous les contrats d’armement conclus par son prédécesseur Donald Trump avec l’Arabie saoudite.
GUINÉE – Les 15 chefs des Etats membres de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), réunis jeudi à Accra pour décider de leur réponse au putsch contre Alpha Condé, le 5 septembre, « ont insisté pour que la transition (militaire) soit très courte », a déclaré à la presse le président de la Commission de la Cédéao, Jean Claude Kassi Brou. « La transition ne devrait pas durer plus de six mois. Dans six mois, il faudrait organiser des élections », a-t-il précisé. La Cédéao a également décidé de geler les avoirs financiers des nouveaux dirigeants du pays et des membres de leurs familles, et de leur imposer des interdictions de voyager. Le président déchu qui est, selon les uns dans le déni de la réalité et très combatif selon les autres, refuse de démissionner. La junte de Mamadou Doumbouya poursuit ses concertations. Les patrons des compagnies minières se disent rassurés.
MADAGASCAR – Deux heures de pluie en mai et pas une goutte depuis. Rien à manger, rien à semer. Dans le sud de Madagascar, sur des dizaines de milliers d’hectares, la campagne est désolée et fébrile. Une sécheresse exceptionnelle, qui a transformé les champs en poussière, condamne plus d’un million de personnes à la faim. « Chaque jour je me demande ce que nous allons bien pouvoir manger », confie à l’AFP Monique Helmine, mère de six enfants qui approche de la cinquantaine, dans le village d’Atoby. Cette femme menue aux cheveux gris, visage fermé et sourcils froncés, fait bouillir du cactus, après avoir retiré les piquants à la machette, devant sa maison en bois. Un recours coupe-faim courant dans la région, en dépit des maux de ventre qu’il provoque.
La faim, mais, rapporte Le Monde, plus de 4 millions d’euros ont été dépensés en pure perte par le ministère de la défense de Madagascar pour acquérir un avion de transport de troupes qui, au final, a été saisi en raison de défauts répétés sur les échéances de paiements. Antananarivo ne commente pas…
INSOLITE – Les pompiers ont emballé jeudi 16 septembre dans des couvertures ignifugées le pied de séquoias géants, les arbres les plus imposants du monde, pour les protéger des feux de forêt qui ravagent la Californie. Un bosquet de séquoias, dont le « Général Sherman » et ses 83 mètres de haut, considéré comme l’arbre le plus volumineux du monde, ont reçu la visite de « secouristes » qui ont enroulé la base des troncs de feuilles d’aluminium au cas où les flammes menaceraient ces arbres millénaires. Quelque 2 000 pompiers au total sont mobilisés dans la zone du parc national de Séquoia, dans le centre de la Californie, pour débroussailler et y prépositionner des engins. « Ils prennent des mesures extraordinaires pour protéger ces arbres, a dit l’une des responsables du parc, Christy Brigham, citée par le quotidien Mercury News. On veut vraiment faire tout notre possible pour protéger ces arbres vieux de 2 000 à 3 000 ans ».
Les incendies de faible intensité ne sont en général pas suffisants pour nuire aux séquoias géants, adaptés à ces sinistres, grâce à leur écorce très épaisse et leurs branches situées très en hauteur, hors d’atteinte des flammes. Ces arbres ont même besoin des incendies pour se reproduire : la chaleur des flammes fait éclater les cônes comme du pop-corn pour en libérer des centaines de graines. Ces géants, qui ne poussent qu’en Californie sur les contreforts de la Sierra Nevada, ne sont en revanche pas adaptés pour survivre aux feux plus intenses.
RUSSIE – Quelque 108 millions de Russes sont appelés aux urnes de ce vendredi à dimanche pour élire les 450 députés de la chambre basse du Parlement, la Douma. La moitié sont désignés au scrutin proportionnel de liste, l’autre au mode majoritaire uninominal. Impopulaire, sur fond de scandales de corruption et de baisse du niveau de vie, le parti de Vladimir Poutine, Russie Unie, compte moins de 30 % d’opinions favorables selon les sondages. Mais la formation devrait néanmoins s’imposer, faute de concurrence réelle, les autres partis représentés à la Douma – communistes, nationalistes et centristes – étant dans l’ensemble dans la ligne du président Poutine, qui reste lui populaire.
Au premier jour de ces élections, Moscou a obtenu la suppression la suppression d’une application lancée par les partisans d’Alexeï Navalny encourageant le vote contre les candidats du Kremlin. Les opposants reprochent à Apple et Google de capituler face aux pressions. « L’Etat russe tout entier et même les grandes entreprises de la tech sont contre nous, mais cela ne signifie pas que nous pouvons baisser les bras », affirme sur Telegram l’équipe d’Alexeï Navalny.
ETATS-UNIS – Un américain irlandais de 36 ans a été condamné à 27 ans de prison. Éric Marques « était l’un des plus importants diffuseurs de pornographie infantile au monde », a relevé le procureur fédéral Jonathan Lenzner, cité dans un communiqué du ministère américain de la Justice. Il a « hébergé et aidé à partager des millions d’images et de vidéos horribles d’abus d’enfants », a-t-il ajouté. De juillet 2008 à juillet 2013, il a supervisé un service sur le dark web qui a hébergé plus de 200 sites pédophiles, dont certains contenaient des images de viols ou d’actes sadiques sur des nourrissons ou de très jeunes enfants, d’après le ministère. Près de deux millions de ces images étaient inconnues des enquêteurs. Éric Marques avait été arrêté en Irlande en 2013 lors d’une vaste opération de police, impliquant la police fédérale américaine mais aussi Europol, et extradé vers les Etats-Unis en 2019. Il avait plaidé coupable le 6 février 2020, s’évitant ainsi un procès. Les années passées en détention préventive seront prises en compte, mais il devra verser 87.000 dollars, a décidé mercredi le juge Theodore Chuang, chargé de fixer la peine.
ETATS-UNIS-MIGRANTS – Un juge fédéral a ordonné jeudi 17 septembre au gouvernement américain de suspendre le refoulement immédiat des familles de migrants interpellées à la frontière sous couvert de lutte contre le Covid-19. Le magistrat Emmet Sullivan, qui a donné 14 jours aux autorités pour se plier à sa décision, a estimé qu’il existait suffisamment de mesures alternatives pour limiter la propagation du virus. Cette mesure de refoulement avait été prise par Donald Trump. Depuis son arrivée à la Maison Blanche, le démocrate Joe Biden a suspendu sa pratique pour les mineurs isolés, tout en continuant à refouler les familles et les adultes au grand dam des associations de défense des migrants, qui ont salué la décision du juge Sullivan. Il est toutefois probable que le gouvernement, confronté à des flux migratoires historiques à la frontière avec le Mexique, fasse appel.
Plus de 200.000 arrestations ont encore eu lieu en août à la frontière sud, dont 86.000 migrants voyageant en famille, selon les derniers chiffres officiels. Il s’agit du niveau le plus élevé depuis une vingtaine d’années.
CHINE – Les trois taïkonautes sont revenus ce vendredi sur terre après trois mois dans la station spatiale chinoise en cours de construction, dont ils étaient les tout premiers occupants. Suspendue à un parachute à bandes rouges et blanches, leur capsule « s’est posée sans encombre » dans le désert de Gobi (nord-ouest de la Chine) à 13 h 34 (06 h 34 en Tunisie), a indiqué l’agence spatiale en charge des vols habités (CMSA). Les trois hommes devront désormais subir une quarantaine, a indiqué à CCTV Huang Weifen, une haute responsable du programme spatial habité. Une précaution prise « non pas en raison du Covid-19 », mais parce que « leur immunité a été affaiblie » par leur long séjour dans l’espace.
Une autre mission vers la station spatiale Tiangong doit partir dans les prochains jours. La CMSA indique, en effet, que la fusée Longue Marche 7 et le cargo Tianzhou étaient en train d’être acheminés vers le pas de tir de Wen Chang, sur l’île de Hainan, tout au sud du pays. Il ne s’agira pas de transporter un nouvel équipage mais d’acheminer de l’équipement par cargo.
FMI-CHINE – La directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva, aurait fait pression en 2017 pour modifier un rapport de la Banque mondiale, où elle était en poste à l’époque, afin de ménager la Chine C’est la conclusion d’une enquête indépendante commandée par l’institution internationale et rendue publique ce jeudi 16 septembre. Kristalina Georgieva s’est dite « en désaccord » avec les conclusions de cette investigation, dont les auteurs ont interrogé plusieurs dizaines d’employés, actuels et anciens, et passé au crible 80 000 documents. Face à ces révélations, la Banque mondiale a annoncé qu’elle arrêtait la publication de son rapport annuel Doing Business. C’est l’édition de 2018 qui est ici incriminée. Elle a dit travailler sur une « nouvelle approche pour évaluer le climat des affaires et des investissements ». En 2017, la Chine avait assez peu apprécié sa 78e place dans le rapport Doing Business de la Banque. Pour lui éviter de dégringoler encore dans le classement de l’année suivante, et obtenir sa signature dans des négociations sensibles, l’institution basée à Washington a employé les grands moyens, selon une enquête du cabinet d’avocats WilmerHale demandée par le comité d’éthique de la Banque mondiale. Il en ressort que des « pressions directes et indirectes » ont été exercées par de hauts responsables du bureau du président Jim Yong Kim, « vraisemblablement à la demande » de ce dernier, pour modifier le classement de la Chine. Elle a gardé sa 78e place au lieu de chuter à la 85e.
HAÏTI – Visé par des accusations le mêlant à l’assassinat, en juillet, du président haïtien Jovenel Moïse, le premier ministre Ariel Henry a révoqué, mercredi 15 septembre, son ministre de la justice Rockefeller Vincent, déjà en poste du temps de Jovenel Moïse, après avoir, la veille, limogé le procureur Bed-Ford Claude qui voulait l’inculper. Ces nouvelles tensions confirment la gravité des divisions au sein de la famille politique, au pouvoir depuis dix ans à Port-au-Prince. Les accusations figurent dans un rapport publié dès le 20 août par le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), organisme membre de la Fédération internationale pour les droits humains. Les experts du RNDDH, qui ont examiné les procès-verbaux et se sont entretenus avec de nombreux acteurs de la crise, y compris des personnes détenues dans le cadre de l’enquête, rapportaient que le principal accusé, Joseph Félix Badio, « était en contact serré avec plusieurs personnalités », dont Ariel Henry. Badio, un proche du ministre e la Justice évincé, est toujours en cavale. Il y a manifestement un conflit interne au sein du gouvernement. Au moins quatre ministres n’ont pas signé l’arrêté révoquant Rockefeller Vincent.
ONU-IA – « Le risque de discrimination lié à des décisions basées sur l’intelligence artificielle n’est que trop réel », affirme Michelle Bachelet, la Haute-commissaire des droits humains de l’Onu. Elle appelle donc à imposer un moratoire sur certains systèmes d’intelligence artificielle comme la reconnaissance faciale, le temps de mettre en place des garde-fous pour protéger les droits humains. « Les technologies d’intelligence artificielle peuvent avoir des effets négatifs, voire catastrophiques s’ils sont utilisés sans prendre en compte suffisamment la manière dont ils affectent les droits humains », a déclaré la Haute-commissaire des droits humains de l’Onu. Elle a appelé à faire une évaluation des risques que présentent différents systèmes qui s’appuient sur l’intelligence artificielle pour le droit à la vie privée ou encore la liberté de circulation et d’expression. La responsable conseille ensuite de bannir, ou en tous les cas de réglementer fortement, celles qui présentent les plus grands dangers.
AUTRICHE-COVID – Le premier procès d’une longue série intentée par des familles endeuillées par le Covid-19 dans les Alpes autrichiennes au tout début de la pandémie s’est ouvert vendredi à Vienne, avec une question au cœur des débats : les autorités auraient-elles pu éviter la formation d’un tel cluster ? Plus de 6.000 personnes originaires de 45 pays affirment qu’elles ou leurs proches ont été contaminées dans la station huppée d’Ischgl ou dans les environs en raison de négligences et d’une gestion chaotique en mars 2020. Au total, 32 personnes sont décédées, selon l’association de consommateurs VSV qui regroupe les procédures. Selon un rapport d’experts indépendants, une première alerte émise dès le 5 mars par l’Islande, qui s’alarmait du retour de touristes contaminés à Ischgl, a été ignorée. « Le 8 mars, il a été clairement établi que le personnel touristique d’Ischgl avait contracté le virus, mais cette fois encore la réaction a été trop faible, trop lente, trop tardive », dénonce un avocat auprès de l’AFP, alors que le virus flambait déjà de l’autre côté de la frontière en Italie. Il estime que tout a été fait pour minimiser la gravité de la situation et permettre à la saison de se poursuivre comme si de rien n’était.
AFGHANISTAN – Le président chinois, Xi Jinping, a appelé ce vendredi à des efforts en vue de promouvoir une transition en douceur de la situation en Afghanistan le plus vite possible, de mener des dialogues avec ce pays et d’aider le peuple afghan à surmonter les difficultés. Il participait par liaison vidéo à un sommet conjoint des dirigeants des Etats membres de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) et de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) sur la question de l’Afghanistan. Pour sa part, Vladimir Poutine a dit que son pays travaillerait avec les talibans. Il a indiqué que la Russie était favorable à la tenue d’une conférence de l’Onu sur l’Afghanistan et a appelé les principales puissances économiques mondiales à débloquer les avoirs afghans.
Jeudi, lors d’une réunion informelle à Douchanbé (Tadjikistan), Les chefs de la diplomatie chinoise Wang Yi, russe Sergueï Lavrov, pakistanaise Shah Mahmood Quereshi et le ministre adjoint iranien des Affaires étrangères Seyed Rasoul Moussavi sont convenus de renforcer leur communication et coordination sur l’Afghanistan.
FRANCE – Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a lancé la procédure de dissolution de « Nawa », une maison d’édition basée en Ariège, en raison notamment de la diffusion de « plusieurs ouvrages légitimant le jihad ». « Sa ligne éditoriale est clairement anti-universaliste et en contestation directe des valeurs occidentales. Elle a diffusé plusieurs ouvrages légitimant le jihad, ses dirigeants sont « en lien avec la sphère jihadiste », a précisé l’entourage du ministre. L’association, dont le nom complet est « Nawa Centre d’études orientales et de traduction » est une « maison d’édition associative », a-t-on détaillé de même source. Elle avait été déclarée en sous-préfecture de Pamiers en 2008. Elle se présente sur son site internet comme une maison d’édition ayant « la volonté de valoriser les sciences humaines et politiques issues de l’héritage musulman » et de contribuer « au renouveau de ces disciplines via l’étude du monde occidental ou occidentologie, l’histoire des idées et des doctrines politiques contemporaines ».
FRANCE-HARKIS – Emmanuel Macron est décidément sur tous les fronts. Il souhaite, lundi, « franchir un nouveau pas » dans la « reconnaissance du manquement qui a été fait aux Harkis » par l’État français et ouvrir le « chantier de la réparation ». « Le président considère que le travail accompli depuis 60 ans est important mais qu’il faut franchir un nouveau pas dans la reconnaissance au manquement qui a été fait aux Harkis mais aussi au manquement de la République française à ses propres valeurs », a précisé une source auprès de la présidence française. « L’histoire des Harkis, c’est une histoire de Français et c’est l’histoire des Français ; c’est dans cet état d’esprit qu’il faut aborder ce nouveau chapitre », a affirmé cette source. À quelques jours du 25 septembre – journée d’hommage national aux Harkis instaurée en 2001 – Emmanuel Macron accueillera lundi lors d’une « réception » à l’Élysée les « porteurs de cette mémoire si particulière » et s’« adressera aux Harkis ».