
ALGÉRIE-FRANCE – Les relations entre la France et l’Algérie sont en train de se tendre un peu plus. Samedi soir 2 octobre, la présidence algérienne a indiqué rappeler immédiatement son ambassadeur pour « consultation ». Une décision prise après des propos critiques sur le système algérien attribués à Emmanuel Macron dans un article du quotidien « Le Monde ». Dans un communiqué, la présidence algérienne a exprimé son « rejet de toute ingérence dans ses affaires intérieures » en précisant réagir à des « propos non démentis que plusieurs sources françaises ont attribués nommément » à M. Macron. Avant même qu’Alger diffuse un deuxième communiqué expliquant sa courte annonce initiale via la télévision publique, les médias algériens avaient diffusé largement des déclarations prêtées à M. Macron publiées samedi par le journal français Le Monde, en les qualifiant d’« acerbes » et de « dérapage ».
Selon un article qui relate une rencontre jeudi entre le président et de jeunes descendants de protagonistes de la guerre d’Algérie (1954-1962), le président français aurait estimé qu’après son indépendance en 1962, l’Algérie s’est construite sur « une rente mémorielle », entretenue par « le système politico-militaire ». M. Macron a évoqué aussi « une histoire officielle totalement réécrite » qui « ne s’appuie pas sur des vérités » mais sur « un discours qui repose sur une haine de la France ».
MAROC – Le comité de soutien de Maâti Monjib veut mobiliser l’opinion nationale et internationale sur le cas de l’historien marocain, deux jours après la décision de la cour d’appel de Rabat de repousser de nouveau l’examen de son dossier au 2 décembre prochain. Maâti Monjib a été condamné en première instance à un an de prison ferme pour « atteinte à la sécurité intérieure de l’État ». Le défenseur des droits humains est notamment accusé de malversations dans la gestion d’un centre qu’il avait créé pour promouvoir notamment le journalisme d’investigation. « Maâti Monjib est accusé, ainsi que six autres personnes, d’atteinte à la sécurité intérieure de l’État, parce qu’ils avaient formé officiellement, publiquement, des journalistes à l’utilisation de certains logiciels disponibles gratuitement sur Internet. Et il a été condamné, alors qu’il se trouvait en détention et il a été jugé par contumace, alors que c’est une aberration judiciaire » affirme son comité de soutien.
SAHARA – La situation au Sahara occidental s’est « fortement dégradée » depuis un an, avec la reprise des hostilités entre le Maroc et le mouvement indépendantiste du Front Polisario et la pandémie de Covid-19, estime le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres dans un rapport remis au Conseil de sécurité. Ces deux facteurs « ont considérablement modifié l’environnement opérationnel de la Minurso (opération de l’ONU formée de 235 observateurs), limitant la capacité de la mission à exécuter son mandat », ajoute-t-il dans ce document pas encore rendu public et obtenu samedi par l’AFP. En affirmant être « profondément préoccupé » par les évènements survenus depuis un an au Sahara occidental, le chef de l’ONU estime que «la reprise des hostilités entre le Maroc et le Front Polisario est un revers majeur vers l’obtention d’une solution politique » à ce conflit ancien. « Il subsiste un risque évident d’escalade tant que les hostilités persistent » et « j’appelle donc les parties à calmer la situation et cesser immédiatement les hostilités », indique Antonio Guterres.

LIBYE – Une vaste opération anti-drogue a été menée vendredi 1er octobre à Tripoli. La police libyenne a arrêté un grand nombre de migrants dans la banlieue de la capitale. Dans un communiqué, le procureur général explique que ces personnes sont soupçonnées d’être impliquées dans le trafic « de stupéfiants, d’alcool et d’armes à feu ». L’ONG Norwegian refugee council, elle, dénonce une opération qui vise surtout à arrêter des migrants et réfugiés. Le chef du gouvernement de transition, Abdelhamid Dbeibah, a salué sur twitter « les héros du ministère de l’Intérieur » après cette opération de police. « Parmi les personnes arrêtées, il y a des réfugiés déjà enregistrés. Nous savons aussi qu’il y a des femmes, dont certaines sont enceintes, et des enfants. Des images ont circulé sur les réseaux sociaux de douzaines de personnes, mains liées, qui sont emmenées. Ce n’est pas la première fois que la Libye arrête un nombre important de migrants. Tout au long de l’année, des réfugiés sont détenus dans des centres de détention. Et il faut noter que leurs conditions de réclusion sont déplorables : les centres sont surpeuplés et insalubres » déclare le responsable de l’ONG.
ISRAËL- Le député de Raam à la Knesset Walid Taha a déclaré samedi que si les demandes du parti ne sont pas prises en compte, « il y aura de nouvelles élections », rapporte Kan. « Nous sommes entrés dans la coalition afin de promouvoir des questions importantes pour la société arabe, en tant que partenaires influents. Si les problèmes ne sont pas résolus, nous irons aux urnes. Nous ne sommes pas venus introniser des gens sans apporter d’avancées », a-t-il affirmé. Walid Taha a notamment exprimé son mécontentement à l’égard du traitement par le gouvernement de la violence dans la société arabe et a déclaré que « les résultats sur le terrain indiquent que nous devons nous renforcer en matière de collecte d’armes », a-t-il dit alors qu’Israël a enregistré sa 100e victime de la violence dans le secteur arabe, depuis le début de l’année. L’éradication du crime au sein de la société arabe fait partie du programme du nouveau gouvernement et un budget lui a été alloué. « La violence dans la société arabe est devenue insupportable. Nous la combattrons de toutes nos forces » a tweeté le Premier ministre Naftali Bennett.
CISJORDANIE – Un rapport indique que plus de 600 banques et fonds d’investissements européens sont impliqués dans le financement d’entreprises liées aux colonies israéliennes en Cisjordanie occupée, sur ces trois dernières années. Les cinquante entreprises que ces institutions ont financées sont israéliennes (des stations-service, des opérateurs de télécom, des banques) mais aussi américaines ou européennes, comme Airbnb, Volvo ou encore Siemens. La plupart faisaient déjà partie de la base de données sur les entreprises opérant dans les publications en 2020 par l’ONU. En tout, 672 institutions financières européennes sont concernées. Elles sont citées façon « name and shame » dans le nouveau rapport intitulé « Don’t Buy Into Occupation », publié par une coalition de vingt-six ONG. Dans le top trois, l’on retrouve la banque française BNP Paribas, la Deutsche Bank en Allemagne, et HSBC au Royaume-Uni. Toutes, entre 2018 et 2021, ont fourni plus de 114 milliards de dollars, sous forme de prêts et souscriptions, à des entreprises impliquées dans les colonies israéliennes en Cisjordanie occupée. Toutes ces banques, ces fonds d’investissement, tous ceux cités dans le rapport sont plus ou moins actifs, alors parfois, ils peuvent financer ces entreprises sans savoir qu’elles ont une activité dans les colonies israéliennes illégales.

ISRAËL-EGYPTE – Le premier vol commercial de la compagnie aérienne nationale égyptienne, Egyptair, a atterri en Israël ce dimanche midi. Comme le veut la tradition, l’avion a été aspergé d’eau à son arrivée sur le tarmac. A partir d’aujourd’hui, la compagnie proposera quatre vols par semaine entre Le Caire et l’aéroport Ben Gourion de Tel Aviv. Depuis la signature du traité de paix entre l’Egypte et Israël en 1979, l’Egypte a créé la compagnie Air Sinaï pour desservir exclusivement des vols entre l’Egypte et Israël, mais Egyptair n’avait jusqu’à lors jamais programmé de vol vers Israël pour des raisons politiques.
La semaine dernière, le premier vol commercial en provenance de Manama à Bahreïn s’est posé à Tel Aviv.
QATAR – Pour la première fois, les Qataris ont voté, samedi, pour élire la majorité des membres de leur organe législatif. Toutefois, aucune femme n’a été élue lors de ce scrutin qui ne devrait pas changer l’équilibre du pouvoir dans ce riche pays du Golfe gouverné par une famille régnante et où les partis politiques restent interdits. Les électeurs étaient invités à choisir 30 des 45 membres du Majlis al-Choura, un organe consultatif sans grand pouvoir. Jusqu’alors, tous les membres de ce conseil étaient nommés par l’émir Tamim ben Hamad Al-Thani. La totalité des 30 sièges à pourvoir ont été remportés par des candidats masculins, selon le ministère de l’Intérieur. Aucune des 28 femmes autorisées à se présenter n’a été élue. L’émir du Qatar, à qui il revient de désigner les 15 autres membres du Majlis al-Choura, peut encore réduire ce déséquilibre en nommant des femmes. Le taux de participation a été de 63,5 %, selon des chiffres officiels, soit beaucoup plus que lors des élections municipales de 2019 où moins d’un électeur sur dix avait voté.
MALI – Un casque bleu de la Minusma, la mission des Nations unies au Mali, a été tué et quatre autres grièvement blessés « après que [leur] convoi a heurté un engin explosif improvisé à Tessalit », dans le nord-est du pays, près de la frontière algérienne, samedi 2 octobre. « Cet incident est un triste rappel du danger permanent qui pèse sur nos casques bleus et des sacrifices consentis pour la paix au Mali », a souligné le chef de la Minusma, El-Ghassim Wane, dans un communiqué de l’ONU. « L’attaque lâche intervenue aujourd’hui ne fait que renforcer la détermination de la Minusma à soutenir le Mali et son peuple dans leur quête de paix et de stabilité », a-t-il assuré.
La Minusma, déployée au Mali depuis 2013, est actuellement la mission de maintien de la paix des Nations unies qui a subi le plus de décès au monde, avec 145 tués dans des actes hostiles recensés au 31 août, selon les statistiques de l’ONU.

INSOLITE – Le 26 septembre, ils ne voulaient pas rater une miette du championnat du monde cycliste, mais pour calmer leur fim, ils avaient commandé deux sandwichs à la sandwicherie, la Hoegaards Broodje. À l’intérieur de l’établissement, c’est l’affluence des grands jours. Les clients se succèdent et les règlements se multiplient à un rythme effréné. Le couple, une fois servi, s’apprête à régler sa consommation via Payconiq, une application de paiement dématérialisée plutôt populaire en Belgique. Dans la précipitation, ni les gérants ni les consommateurs ne vérifient le montant affiché. Au lieu de payer 7,50 € les deux sandwichs, le couple valide sans faire attention, et paie donc sans le vouloir un montant de 750 € affiché… Et le plus fou dans cette histoire, c’est que les deux personnes quittent le restaurant sans demander leur reste, trop pressées de retourner voir la course. Siegrid Gilis, le gérant, explique : « Tout s’est passé si vite… Je n’avais pas mes lunettes et l’homme lui-même était également pressé car il ne voulait rien manquer de la course. Il a donc payé cette énorme somme sans vérifier. Il est immédiatement reparti avec sa commande. » Selon le site belge 7sur7.be, le client malchanceux et sa compagne ont pu être retrouvés deux jours plus tard et ils ont été remboursés.

FRANCE – Bernard Tapie est mort ce dimanche matin à l’âge de 78 ans. « Dominique Tapie et ses enfants ont l’infinie douleur de faire part du décès de son mari et de leur père, Bernard Tapie, ce dimanche 3 octobre à 8 h 40, des suites d’un cancer », indique un communiqué publié dans la Provence, le journal de cœur de Bernard Tapie. L’homme, aux mille vies, aura traversé et marqué le monde des affaires, du sport et de la politique, pendant plus de quarante ans. Son nom restera attaché aux années 80 et 90, comme un symbole aujourd’hui disparu des années fric et mais aussi du combat contre la montée de l’extrême droite. Il aura également vécu près de trente ans de combats judiciaires qui ont défrayé la chronique de la vie des affaires. Ce qui a fait la force de cet homme, c’est bien sa capacité de résilience à toutes les épreuves, sa capacité hors normes à rebondir à chaque fois. Sa vie a été en effet ponctuée de coups d’éclats et d’échecs aussi retentissants.
Enfant de la balle, Bernard Tapie a été successivement chanteur, vendeur d’assurances, redresseur d’entreprises, ministre, animateur de TV, dirigeant de club de foot, comédien, taulard, et, jusqu’ à ces derniers jours, patron de presse. Bernard Tapie ne connaîtra pas l’issue du litige qui l’oppose au Crédit Lyonnais au sujet de la revente d’Adidas : la décision en appel doit être rendue le 6 octobre.
Emmanuel Macron et son épouse se sont dit « touchés », dimanche, par la mort de Bernard Tapie, « dont l’ambition, l’énergie et l’enthousiasme furent une source d’inspiration pour des générations de Français ». « Cet homme qui avait une combativité à déplacer les montagnes et à décrocher la lune ne déposait jamais les armes, et livra bataille contre le cancer jusqu’à ses derniers instants », ajoute aussi un communiqué de l’Elysée.
ETATS-UNIS– L’esclavage, les lynchages, la ségrégation, mais aussi la surreprésentation des Afro-Américains en prison et parmi les victimes de violences policières : un musée, qui a ouvert vendredi dans l’Etat de l’Alabama, trace un lien direct entre le passé raciste des Etats-Unis et les inégalités d’aujourd’hui. Le « Legacy museum », une extension d’un projet plus modeste lancé en 2018, est situé à Montgomery, sur un site où, autrefois, des hommes et femmes noires ont été contraints à du travail forcé. « C’est un musée de l’histoire des États-Unis, centré sur l’esclavage et ses conséquences (…) parce qu’aucune autre institution n’a autant formaté notre économie, notre politique, nos structures sociales et notre tempérament », explique à l’AFP son promoteur, l’avocat et militant Bryan Stevenson. Or, note-t-il, cette histoire est mal enseignée outre-Atlantique : « beaucoup de gens ne savent pas que douze millions de personnes ont été enlevées en Afrique et emmenées en Amérique, que deux millions sont mortes lors de la traversée… » Une aile est consacrée aux milliers de victimes de lynchages, survenus entre 1877 et 1950. Le Monument national pour la paix et la justice, proche du musée, leur rend également hommage.
TRUMP – Dix mois après la suspension controversée de son compte Twitter, Donald Trump tente un nouveau coup de force. L’ancien président américain a demandé à la justice de forcer Twitter à rétablir l’accès à son compte, suspendu indéfiniment après l’assaut de ses partisans contre le Capitole, le 6 janvier, selon des documents judiciaires consultés par l’Agence France-Presse. Dans une plainte déposée, vendredi 1er octobre, devant un tribunal de Floride, où il réside, l’ancien président américain dénonce une « censure » à son encontre. Une suspension qui viole selon lui sa liberté d’expression, défendue aux Etats-Unis par le sacro-saint premier amendement de la Constitution. Twitter « exerce un degré de pouvoir et de contrôle sur le discours politique dans ce pays qui est incommensurable, historiquement sans précédent et profondément dangereux pour un débat démocratique ouvert », dénoncent les avocats de l’ancien président.

CANARIES – À la Palma, une coulée de lave a jailli d’une nouvelle bouche qui s’est formée sur le flanc du Cumbre Vieja. Le grondement est sourd, permanent et ponctué d’explosions qui envoient des jets de lave dans les airs. Deux semaines après son éruption, le volcan est plus actif que jamais. Au contact de l’océan, d’énormes panaches de fumée toxique se dégagent du magma. Impuissants, les pêcheurs d’un village voisin restent à quai. « Nous ne pouvons pas sortir à cause de l’activité du volcan, même si on va pêcher, le poisson n’est pas comestible avec ce sable noir qui n’arrête pas de tomber« , explique l’un d’entre eux. Près de 900 bâtiments ont été entièrement détruits par la coulée incandescente. Les scientifiques ignorent jusqu’à quand le Cumbre Vieja va cracher de la lave. Les îles volcaniques des Canaries n’avaient pas connu une telle activité depuis 50 ans.
BRÉSIL – Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi 2 octobre dans plusieurs villes du pays, à l’appel des mouvements et partis de gauche, pour réclamer une nouvelle fois la destitution du président d’extrême droite Jair Bolsonaro et dénoncer les hausses du coût de la vie. Les rassemblements les plus importants se sont tenus à Rio de Janeiro, São Paulo ou Brasília à l’appel de la « Campagne nationale Bolsonaro dehors », soutenue par une douzaine de partis de gauche et de nombreuses centrales syndicales. Si ces appels à manifester ont été lancés dans 167 villes du pays, un décompte de la presse brésilienne indique que des rassemblements se sont tenus dans 20 des 27 États du Brésil et dans 60 villes, dont 14 capitales régionales. Les précédentes manifestations menées par les mouvements de gauche visaient à demander la destitution de Bolsonaro pour sa gestion chaotique de la pandémie, qui a fait près de 600.000 morts. Samedi ont été également entendues des complaintes contre la hausse des prix de la nourriture, du gaz et du carburant, ainsi que contre les 14,1 millions de chômeurs.
PANAMA – Le gouvernement redoute d’être encore épinglé dans la nouvelle enquête sur les paradis fiscaux intitulée « Pandora Papers » que le consortium de journalistes d’investigation ICIJ compte publier ce dimanche soir, selon une lettre du gouvernement citée samedi par des médias locaux. « Les dommages pourraient être insurmontables », estime le gouvernement panaméen dans la lettre, transmise à l’International Consortium of Investigative Journalistes (ICIJ) par le biais d’un cabinet d’avocats. La lettre avertit que « toute publication » qui renforcerait « une fausse perception » du pays comme étant un éventuel paradis fiscal « aura des conséquences dévastatrices pour le Panama et ses habitants ». L’ICIJ annonce sur Twitter que ce sera son « exposé le plus vaste à ce jour sur le secret financier », fondé sur la fuite de 11,9 millions de documents « couvrant les quatre coins du monde ». La lettre du gouvernement panaméen cite plusieurs réformes effectuées ces dernières années par ce pays d’Amérique centrale qui demeure toutefois sur la liste des paradis fiscaux de la France et de l’Union européenne. Elle souligne que depuis 2016 plus de 395’000 compagnies et fondations ont vu leur enregistrement suspendu, soit la moitié de celles qui existaient alors.
L’enquête, révélée ce soir, montre que de nombreux chefs d’État ou de gouvernement, dont le Premier ministre tchèque, le roi de Jordanie ou les présidents du Kenya et d’Equateur, ont dissimulé des avoirs dans des sociétés offshore, notamment à des fins d’évasion fiscale. Le Premier ministre libanais Mikati et son prédécesseur Diab sont épinglés comme des proches de Vladimir Poutine

VENEZUELA – Un million de bolivars qui n’en valent plus qu’un : le Venezuela, en proie à l’inflation la plus élevée au monde, a dévalué vendredi 1er octobre sa monnaie pour la troisième fois en treize ans. Le pays qui traverse la pire crise de son histoire, va imprimer de nouveaux billets – qui auront donc perdu six zéros – pour accompagner la mesure, alors que ceux-ci ont presque disparu de la circulation dans le pays. La mesure, annoncée en août par la banque centrale, vise à faciliter les transactions quotidiennes des quelque 30 millions de Vénézuéliens. Il fallait avant la dévaluation sept millions de bolivars pour acheter une baguette de pain, dans un pays jadis considéré comme un des plus riches d’Amérique du sud grâce à son pétrole, qui a vu son PIB chuter de 80% depuis 2013, notamment en raison de la baisse de sa production et des cours du pétrole, mais aussi de la mauvaise gestion et de la crise politique. 94,5% des foyers vivent sous le seuil de pauvreté de 1,9 dollar par jour, selon une récente étude universitaire.
EGLISE – Entre 2 900 et 3 200 pédocriminels en 70 dans l’église catholique en France : c’est l’un des premiers constats d’une commission d’enquête indépendante sur la pédocriminalité dans l’Eglise catholique qui rend mardi, son verdict, inédit et très attendu. Après deux ans et demi de travaux, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise (Ciase) depuis 1950, présidée par Jean-Marc Sauvé, va dévoiler son rapport et ses nombreuses annexes, une somme qui atteint finalement « 2500 » pages, selon ce dernier. Il sera publiquement remis à la Conférence des évêques de France (CEF) et à la Conférence des religieuses et religieux des instituts et congrégations (Corref), qui l’avaient commandé. Cela se déroulera lors d’une conférence de presse à laquelle ont été invités des représentants d’associations de victimes. « Cela va être une déflagration », assure à l’AFP un membre de la Ciase, sous couvert d’anonymat. « Cela va faire l’effet d’une bombe », renchérit Olivier Savignac, du collectif Parler et Revivre. « Il ne va pas être complaisant », assure le sociologue Philippe Portier, autre membre de la Commission. Le rapport sera examiné à la loupe à Rome, où la question a été évoquée par le pape François et une partie des évêques français en visite au Vatican en septembre.
ITALIE – Les Romains ont commencé ce dimanche 3 octobre au matin à voter pour élire leur nouveau maire, qui devra s’attaquer de front aux sempiternelles affres de la capitale italienne, accablée par des transports publics défaillants et une gestion désastreuse des ordures. Le vote, qui se déroule sur deux jours, s’achèvera lundi soir. La situation de cette métropole de 2,8 millions d’habitants, l’une des plus étendues d’Europe, s’est aggravée au point que des sangliers, attirés par les monceaux d’ordures entassés à même le sol, circulent régulièrement dans certaines zones résidentielles. Selon un classement publié en septembre par le magazine américain Time Out, la Ville éternelle figure en tête des villes les plus sales du monde avec New York et Bangkok. Partout, y compris dans le centre historique, les poubelles malodorantes débordent, pour le plus grand désespoir des Romains exaspérés. Portée à la mairie en 2016 sous la bannière du Mouvement 5 étoiles, Virginia Raggi brigue un deuxième mandat. Face à elle, l’ex-ministre de l’économie Roberto Gualtieri, soutenu par le centre-gauche, l’avocat Enrico Michetti, candidat des souverainistes, et Carlo Calenda, fondateur du parti libéral Azione. Tous promettent des changements radicaux. Mais les électeurs eux n’y croient plus.

SIBÉRIE – Au plus profond de la Sibérie, dans la taïga sauvage de Transbaïkalie, l’expédition soviétique menée par la géologue Elizaveta Bourova cherchait de l’uranium pour alimenter l’arsenal nucléaire national quand, en 1949, elle est tombée sur un gigantesque gisement de cuivre. Aujourd’hui, d’importants défis logistiques ont été surmontés et un complexe minier est en train de naître, entre le lac Baïkal et l’océan Pacifique, en plein boom du cuivre, un métal clé pour la transition énergétique. « C’est un évènement pour l’Extrême-Orient et toute l’industrie minière russe et mondiale« , affirme Valéri Kazikaïev, 66 ans, président du conseil d’administration de la société Udokan Copper, qui développe le site dans le massif de l’Oudokan. Dans les carrières, le travail de récolte du minerai contenant le cuivre a déjà commencé en faisant sauter à l’explosif le permafrost, ce sol gelé toute l’année. Refermant plus de 26 millions de tonnes de cuivre, Udokan Copper se présente comme le plus grand gisement inexploité de Russie, et le troisième au monde. « Dans les quinze prochaines années, la demande de cuivre va croître de 30%« , à mesure que « l’économie verte » montera en puissance, prévoit Ioulia Bouchkina, analyste chez Fitch à Moscou.
AFGHANISTAN – Une explosion, la première depuis plus d’un mois à Kaboul (Afghanistan), a fait au moins deux morts et trois blessés ce dimanche après-midi près de la mosquée Id Gah, où se tenait une prière en mémoire de la mère d’un haut responsable taliban. « Selon nos premières informations, deux civils ont été tués et trois blessés dans l’explosion », a déclaré Qari Sayed Khosti, porte-parole du ministère de l’Intérieur. Ahmadullah, un commerçant dont la boutique est située à proximité de la mosquée, a indiqué avoir « entendu le bruit d’une explosion suivie de coups de feu ». « Juste avant l’explosion, les talibans venaient de barrer la route en prévision d’une prière pour la mère de Zabihullah Mujahid à la mosquée. » Zabihullah Mujahid, porte-parole du gouvernement taliban et figure du mouvement, avait la veille largement relayé sur les réseaux sociaux le lieu et l’heure de la cérémonie en mémoire de sa mère.