
MAROC – La blague était très mauvaise. Les propos ont blessé. Mais la sentence est chèrement payée. Alors que la saison 2 de la série sur le rap « Validé » arrive ce lundi sur Canal +, le comédien Brahim Bouhlel, 25 ans, qui y tient un des rôles principaux, est toujours incarcéré au Maroc. Le 21 avril, il a été condamné à huit mois de prison suite à une vidéo parodique, filmée quelques semaines plus tôt à Marrakech dans un cadre privé, mais qui a fini sur les réseaux sociaux. Sur les images de quelques minutes, tournées dans un restaurant début avril, Brahim Bouhlel et deux amis se filmaient à côté de trois enfants marocains, proférant des insultes sur eux et leurs mères. La vidéo, parodie extrêmement maladroite selon les auteurs eux-mêmes, a fait le tour des réseaux sociaux et a beaucoup choqué l’opinion publique marocaine, qui l’a jugée insultante. Brahim Bouhlel s’est excusé quelques jours après. Mais la justice marocaine a tranché. Sammy Tami, qui apparaît également sur les images, a écopé de douze mois de prison et est incarcéré avec lui. Un troisième homme filmé dans la vidéo, Hedi Bouchenafa, a réussi à quitter le pays avant le début de l’enquête. Les deux amis sont incarcérés dans des conditions difficiles, à quinze détenus dans une cellule de 30 m2. Les parloirs, fermés depuis le mois de juillet à cause du Covid, ont rouvert depuis quelques jours, permettant la visite des familles. « J’ai pu lui parler, mais pas longtemps », confie un ami, qui a participé à des collectes d’argent pour aider le comédien à financer les frais de justice.
LIBAN – Blackout total. Le Liban a été plongé dans le noir, samedi 9 octobre, après l’arrêt de l’activité de deux importantes centrales thermiques électriques faute de carburant, a annoncé la compagnie nationale Electricité du Liban (EDL). Ces pauses forcées ont conduit à un « effondrement total du réseau sans aucune possibilité de le restaurer pour le moment », selon l’entreprise, alors que les autres centrales du pays fonctionnent a minima. Il s’agit de la deuxième panne totale signalée par EDL depuis le début du mois. Pour la première, le réseau avait été rétabli quelques jours plus tard. Selon la compagnie, un pétrolier devait arriver samedi soir et être déchargé en début de semaine prochaine. Les coupures paralysent la vie de la population et plusieurs secteurs vitaux. Les gérants de générateurs privés, qui prennent généralement le relais dans ce cas, rationnent aussi commerces, hôpitaux et foyers, à mesure que le carburant se raréfie. Le courant électrique a été rétabli partiellement cet après-midi.
LIBYE – Le ministère libyen de l’Intérieur a démenti samedi tout usage excessif de la force après la mort de six migrants tués par balles et une évasion massive d’un camp de rétention, affirmant dans un communiqué « respecter les droits humains dans le traitement du dossier migratoire ». Ce samedi, des centaines de personnes observaient un sit-in en face du bureau local du Haut-Commissariat des Nations unie pour les réfugiés (HCR), qui a provisoirement suspendu ses activités cette semaine en raison d’une pression migratoire grandissante. « Pour notre sécurité, nous demandons à être évacués », était-il écrit sur une banderole. « La Libye n’est pas un pays sûr pour les réfugiés », lisait-on sur une autre. Selon plusieurs ONG, près de 5.000 candidats à l’exil ont été arrêtés et placés en détention le week-end dernier au cours d’une opération menée officiellement au nom de la lutte contre le trafic de drogue.

IRAN – Téhéran a franchi un nouveau seuil en augmentant à plus de 120 kg son stock d’uranium enrichi à 20%, a annoncé samedi soir le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique. « Nous avons dépassé les 120 kg. Nous avons plus que ce chiffre. Notre peuple sait bien qu’ils (les Occidentaux, NDLR) étaient censés nous donner le combustible enrichi à 20% pour utiliser dans le réacteur de Téhéran, mais ils ne l’ont pas fait », a déclaré Mohammad Eslami à la télévision d’État. « Si nos collègues ne le produisaient pas, nous aurions naturellement des problèmes avec le manque de combustible pour le réacteur de Téhéran », a-t-il ajouté. Selon les estimations de fin août, Téhéran avait porté à 84,3 kilos son stock d’uranium enrichi à 20 %, un niveau qui permet en théorie de produire des isotopes médicaux, utilisés notamment dans le diagnostic de certains cancers. Puis en avril, la République islamique d’Iran a franchi le seuil inédit de 60 % et en a produit depuis 10 kilos, se rapprochant des 90 % nécessaires à la confection d’une bombe.
IRAK – 25 millions d’électeurs sont appelés ce dimanche à voter pour des élections législatives anticipées deux ans après le soulèvement populaire qui avait secoué le pays. Dès l’ouverture, le Premier ministre Moustafa al-Kazimi a voté dans un bureau de vote de l’ultra-sécurisée zone verte de Bagdad. « C’est une opportunité pour le changement », a-t-il lancé, interpellant les Irakiens et « ceux qui hésitent ». « Sortez et votez, changez votre réalité, pour l’Irak et pour votre avenir », a-t-il ajouté. « Votez, votez, votez », a-t-il martelé. Cependant, les Irakiens ont peu d’espoir et une large majorité pourrait s’abstenir. La crainte de violences est dans tous les esprits et la milice soutenue par l’Iran Hachd al-Chaabi ne cache pas qu’elle pourrait pousser des électeurs à « bien » voter. Le courant sadriste est donné grand favori. Son leader, le sulfureux Moqtada al-Sadr, ex-chef de milice à la rhétorique anti-américaine, tient déjà le plus gros bloc au Parlement sortant. Mais il devra composer avec ces grands rivaux du Hachd al-Chaabi.
ISRAËL-MERKEL – En visite « d’adieu » à Jérusalem, la chancelière allemande a déclaré ce dimanche que la sécurité d’Israël restera une priorité de « tout gouvernement allemand ». Angela Merkel, qui doit se rendre à Yad Vashem, le mémorial de la Shoah à Jérusalem, s’est félicitée qu’après le génocide juif par l’Allemagne nazie, les relations aient pu atteindre un «tel niveau » entre les deux pays. « La relation entre l’Allemagne et Israël était forte, mais sous votre mandat, elle est devenue plus forte qu’elle ne l’avait jamais été. Il ne s’agit plus simplement d’une alliance, mais d’une véritable amitié et ça nous le devons à votre leadership », a répondu Naftali Bennett. Les deux dirigeants ont discuté du programme nucléaire iranien qui a « franchi toutes les lignes rouges », avait déclaré récemment à l’ONU Naftali Bennett, affirmant dans la foulée que l’État hébreu « n’allait pas permettre » à Téhéran de se doter de l’arme atomique.
Pour cette dernière visite à Jérusalem, Angela Merkel n’a pas prévu de détour par Ramallah, siège de l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas en Cisjordanie occupée, bien que l’Allemagne reste favorable à la solution à « deux États ».

MALI – Une religieuse franciscaine colombienne, sœur Gloria Cecilia Navarez, enlevée en février 2017 par des jihadistes au Mali, a été libérée samedi, a annoncé la présidence malienne. Celle-ci a salué dans un communiqué « le courage et la bravoure de la sœur », précisant que cette libération est « le couronnement de quatre ans et huit mois d’efforts conjugués de plusieurs services de renseignements ». Gloria Cecilia Narvaez fait partie des Franciscaines de Marie Immaculée, une congrégation d’origine suisse fondée en 1893 et présente dans 17 pays. Elle avait été enlevée le 7 février 2017 près de Koutiala, à 400 km à l’est de Bamako. Elle travaillait alors comme missionnaire depuis six ans dans la paroisse de Karangasso avec trois autres religieuses. Selon une de ses collègues, sœur Carmen Isabel Valencia, sœur Gloria Cecilia Navarez s’était volontairement livrée à ses ravisseurs alors qu’ils s’apprêtaient à enlever deux religieuses plus jeunes. « Je suis la supérieure, emmenez-moi », avait-elle dit, selon cette collègue. La religieuse est maintenant à Rome où elle a été reçue ce matin par le pape.
CANARIES – Les vols en direction et en provenance de l’île de La Palma ont repris ce samedi après 48 heures d’interruption mais tout danger est loin d’être écarté. Une partie du cône du volcans s’est effondrée ouvrant la voie à deux nouvelles coulées de boue. Les autorités s’inquiètent en particulier de l’une de ces coulées, qui charrie « une grande quantité de lave » et s’approche d’une zone industrielle de l’île, où se trouvent des entrepôts et des commerces, a expliqué à la presse Miguel Ángel Morcuende, directeur technique du Plan d’urgence volcanique des Canaries (Pevolca). Les experts avertissent aussi que l’avancée sur la mer de près de 32 ha créée par la lave solidifiée au contact de l’eau pourrait s’effondrer, car elle a atteint le bord du plateau côtier de l’île. Cet effondrement pourrait s’accompagner de la brusque libération de gaz, d’explosions de magma et de la formation de vagues.
PAKISTAN – Abdul Qadeer Khan, qui a fait du Pakistan la première puissance nucléaire islamique, est mort à 85 ans, ont indiqué les autorités pakistanaises dimanche. Héros national pour ses admirateurs, il avait été testé positif au Covid-19 et hospitalisé plusieurs fois depuis août. Le scientifique nucléaire pakistanais, admiré pour avoir fait du pays la première puissance nucléaire islamique, mais accusé d’avoir diffusé illégalement des technologies vers l’Iran, la Corée du Nord et la Libye, est mort après avoir été transféré à l’hôpital KRL d’Islamabad pour des problèmes pulmonaires, selon la télévision pakistanaise publique PTV. Le président pakistanais Arif Alvi s’est dit sur Twitter « profondément attristé » par le décès du scientifique, qu’il connaissait depuis 1982. « Il nous a aidés à développer une dissuasion nucléaire critique pour la survie de la nation, et le pays, reconnaissant, n’oubliera jamais ses services », a déclaré Arif Alvi. Accusé de diffuser illégalement des technologies, il avait été placé de facto en résidence surveillée à Islamabad à partir de 2004. En 2009, un tribunal avait prononcé la fin de son placement en résidence surveillée. Depuis, il était resté soumis à une protection ultra-rapprochée, contraint d’informer à l’avance les autorités de chacun de ses mouvements. Ses funérailles ont eu lieu ce matin.

YÉMEN – Au moins cinq personnes ont péri ce dimanche dans un attentat à la voiture piégée dans le sud du Yémen contre un convoi de responsables gouvernementaux qui en sont sortis indemnes. Selon des sources de sécurité, le gouverneur d’Aden, Ahmed Lamlas, le ministre de l’Agriculture, Salem al-Socotri, et un troisième responsable dont l’identité n’a pas été précisée dans l’immédiat, étaient à bord du convoi qui roulait à Aden. Le ministre de l’Agriculture est membre du Conseil de transition du Sud (séparatistes, STC) qui participe au gouvernement d’union avec le gouvernement reconnu par la communauté internationale. Ce gouvernement a son siège à Aden.
INSOLITE – 174 objets ayant appartenu à Al Capone ont été mis aux enchères par ses trois petites-filles âgées de plus de 70 ans, ce 8 octobre à Sacramento en Californie, parmi lesquels son Colt préféré. Près de 1 000 enchérisseurs étaient inscrits à cette vente de souvenirs allant des pistolets et des bijoux aux photographies teintées à la main avec la famille et les « associés », en passant par une lettre envoyée par Alcatraz au seul enfant de Capone, son fils Sonny. L’article le plus cher était un pistolet semi-automatique Colt 45, décrit comme le favori de Capone. Il a attiré une offre élevée de 860 000 $, bien plus que ce que le directeur de la vente aux enchères, Brian Witherell, avait prévu. « Nous nous attendions à ce que l’arme personnelle d’Al Capone soit l’article le plus vendu, car nous avons immédiatement reçu plusieurs offres à six chiffres lorsque nous avons annoncé la vente aux enchères en août », a déclaré Witherell, cofondateur de la maison de ventes aux enchères du même nom. Parmi les autres articles les mieux vendus appartenant autrefois à Capone, figurent un pistolet semi-automatique bleu calibre 38, qui est parti à 200 000 $, une montre de poche Patek Philippe monogrammée à 200 000 $, un humidificateur à cigares décoratif à 120 000 $; un couteau de poche monogrammé en diamant de platine à 75 000 $, un lit appartenant à Capone et à sa femme, Mae, à 70 000 $; un collier pendentif en diamant portant les initiales AC, et la lettre à son fils d’Alcatraz à 45 000 $. Au total, le prix de vente total devrait se situer autour de trois millions de dollars.
AUTRICHE – Le chancelier autrichien Sebastian Kurz a annoncé samedi sa démission après l’ouverture d’une enquête pour corruption à son encontre tout en prévoyant de rester à la tête du parti conservateur ÖVP. Le départ de Sebastian Kurz, qui rejette toute accusation, a donné satisfaction aux Verts, partenaires des conservateurs au sein de la coalition au pouvoir, trois jours seulement avant une session extraordinaire du Parlement au cours de laquelle ils s’apprêtaient à soutenir une motion de défiance qui aurait contraint le jeune dirigeant à démissionner. « Je voudrais donc céder la place afin de mettre un terme à une impasse, d’éviter le chaos et de garantir la stabilité », a déclaré Sebastian Kurz. Il a ajouté avoir proposé que le ministre des Affaires étrangères, Alexander Schallenberg, lui succède à la à la chancellerie, ce que les Verts ont rapidement accepté. L’enquête qui vise Kurz concerne des faits ayant eu lieu entre 2016 et 2018. Le parquet anticorruption autrichien soupçonne celui qui était à l’époque un simple ministre (jusqu’en décembre 2017) d’avoir détourné, avec l’aide de son entourage, des fonds publics pour acheter une couverture favorable dans un journal de type tabloïd, sur la base de sondages manipulés.

TCHÉQUIE – Finalement, l’alliance tchèque de centre-droit Ensemble a remporté de justesse samedi les élections législatives face au Premier ministre populiste milliardaire Andrej Babis. Ces résultats presque complets ont créé la surprise car après le dépouillement de 80% des bulletins, le mouvement populiste ANOI du premier ministre était donné vainqueur. Ensemble dont le chef de file Petr Fiala s’est positionné immédiatement pour former le prochain gouvernement, disposerait d’une majorité 108 siège au Parlement (qui compte 200 élus) s’il forme une coalition plus large avec le Parti pirate antisystème et le mouvement centriste des Maires et indépendants (STAN). Constitutionnellement, c’est au président pro-russe Milos Zeman qu’il revient de désigner le nouveau Premier ministre. Avant le scrutin, il avait laissé entendre qu’il choisirait M. Babis, son ancien allié. Malade, le président Zeman a été contraint à voter de chez lui mais il a rencontré M. Babis pour des entretiens ce matin. Peu après, on annonçait qu’il avait dû être hospitalisé d’urgence en soins intensifs, ce qui laisse dans l’expectative le processus de désignation du nouveau gouvernement.
VATICAN – Inciter tous les catholiques à se rencontrer et à s’écouter les uns et les autres pour permettre à Dieu de cheminer « là où nous sommes ». C’est ce à quoi le pape François a invité l’Église, dimanche 10 octobre, au cours d’une messe célébrée à Saint-Pierre de Rome pour lancer la démarche qui doit aboutir au Synode de 2023. Pour François, cette démarche, qui doit passer par la consultation, à partir du dimanche 17 octobre, de tous les catholiques du monde, s’apparente à « une aventure » à laquelle chacun doit prendre part. « Sommes-nous disposés à vivre l’aventure du cheminement ou, par peur de l’inconnu, nous réfugions-nous dans les excuses du « cela ne sert à rien » et du « on a toujours fait ainsi » ? », a-t-il interrogé. Au cours de son homélie, le pape François a mis en garde contre un certain nombre d’écueils du synode, qui doit selon lui « suggérer des parcours et des langages nouveaux » pour l’Église catholique. « N’insonorisons pas notre cœur, ne nous blindons pas dans nos certitudes », a-t-il insisté, en encourageant aussi les catholiques à sortir de leurs « routines fatiguées ». En évitant absolument les « réponses artificielles et superficielles ».
Le Synode n’est ni une « convention ecclésiale, un colloque d’études ou un congrès politique », et encore « un parlement », mais « un processus de guérison conduit par l’Esprit Saint », a averti François.
RUSSIE – Seize personnes ont été tuées dans le crash d’un avion transportant des parachutistes civils dans le centre de la Russie, a annoncé le ministère des Situations d’urgence. « Six personnes ont été secourues, 16 ont été retrouvées sans signe de vie », a indiqué le ministère sur Telegram. L’avion, fabriqué en République tchèque et de type L-410, s’est écrasé à 09 h 23 (06 h 23 GMT) dans la république du Tatarstan, avec 22 personnes à son bord. Il s’est brisé en deux sous l’impact, selon des images transmises par le ministère. Il s’est écrasé une vingtaine de minutes après le décollage, l’équipage ayant détecté une panne de moteur, selon les autorités locales. Seuls les six parachutistes qui étaient assis au bout de l’avion et portaient des casques ont survécu.
A Moscou, un danseur du légendaire théâtre russe du Bolchoï est décédé samedi dans un accident survenu sur scène pendant la représentation d’un opéra. Selon Interfax, l’homme de 37 ans a été écrasé par une rampe tombée du plafond lors du changement de décor.

COPENHAGUE – La capitale du Danemark, Copenhague, a décroché, avec la note de 82,4 sur 100, la première place au classement annuel des ville les plus sûres du monde établi par le magazine britannique The Economist. Soixante grandes villes étaient en compétition et ont été jugées sur 76 critères, classés en cinq catégories, qui influent sur la sécurité. On retrouve la sécurité numérique, les infrastructures, la sécurité sanitaire, personnelle et environnementale. Pourtant, l’image idyllique ne doit pas faire oublier une criminalité faible, certes, mais en hausse depuis quelques années. Depuis 2010, les signalements pour crimes violents sont en hausse de 66 % dans le pays. Le maire de la ville, Lars Weiss, défend pourtant dans le rapport de The Economist, le « faible taux de criminalité, actuellement à son plus bas niveau depuis plus d’une décennie ». Pour le reste, le classement place Toronto à la deuxième place, avec 82,2/100, suivie de Singapour, Sydney, Tokyo et Amsterdam. New York arrive quant à elle à la onzième place du classement, et Paris, seule ville française à figurer au rapport, se hisse à la 23e place avec une note de 74,3/100.
FMI – Le conseil d’administration du FMI devait rencontrer ce dimanche des représentants du cabinet d’avocats WilmerHale, responsable d’une enquête ayant mis en cause la directrice générale de l’institution, Kristalina Georgieva. Le conseil souhaite obtenir des précisions sur cette enquête, « avec l’idée de parvenir à une conclusion très bientôt » sur le maintien ou non de Mme Georgieva à sa tête, avait indiqué vendredi un porte-parole du Fonds monétaire international (FMI). Le conseil d’administration s’est déjà réuni à trois reprises cette semaine, mercredi, vendredi puis samedi, pour évoquer la situation de sa directrice générale, accusée d’avoir manipulé des données d’un rapport en faveur de la Chine quand elle était directrice générale de la Banque mondiale. Elle a reçu le soutien de la France, et plus largement des pays membres européens, avait indiqué vendredi à l’AFP une source proche du dossier sous couvert d’anonymat. En revanche, les Etats-Unis, membre crucial du FMI, n’ont pour l’instant pas laisser filtrer leur position et semblaient réticents à donner leur accord, selon deux sources proches du dossier. Le temps presse alors que le FMI et la Banque mondiale entament lundi leurs réunions d’automne.
MEXIQUE -ETATS-UNIS – Les Etats-Unis et le Mexique ont ouvert vendredi une « nouvelle étape » dans leur lutte contre les trafics de drogue, d’armes et de migrants le long de leurs 3.150 kilomètres de frontière, en annonçant la refonte d’une coopération que le Mexique voulait plus équilibrée avec son puissant voisin. Santé et sécurité des populations, prévention des trafics et poursuite des réseaux criminels transfrontaliers sont les « trois piliers » de ce nouvel accord a indiqué Antony Blinken lors d’une conférence de presse avec son homologue mexicain Marcelo Ebrard. Au moment de la visite, 652 migrants d’Amérique centrale ont été arrêtés à bord de camions. « Le voyage est dangereux et n’a aucune chance de réussir », a déclaré Antony Blinken au sujet de l’immigration clandestine, en promettant de s’attaquer aux « causes fondamentales » de l’immigration illégale.

NOBEL – Dmitri Muratov, journaliste russe et lauréat du Prix Nobel de la paix, dit qu’il aurait donné cette distinction à Alexeï Navalny, le chef de l’opposition à Vladimir Poutine, emprisonné dans les geôles russes Le lauréat russe du prix Nobel de la paix Dmitri Muratov a indiqué vendredi qu’il aurait remis cette distinction à son compatriote Alexeï Navalny, bête noire de Vladimir Poutine et opposant emprisonné. « J’aurais voté pour la personne sur laquelle pariaient les bookmakers, et cette personne a tout l’avenir devant elle. Je veux dire Alexeï Navalny », a dit le rédacteur en chef du journal d’investigation russe Novaïa Gazeta, dédiant son prix une nouvelle fois à six collaborateurs de sa rédaction ayant été assassinés. « Je ne sais pas comment (ce prix) va influencer la censure qui a été mise en place », dit-il, ajoutant qu’il reverserait une partie de la somme accompagnant le Nobel pour soutenir les « médias indépendants et autonomes » de Russie.
Vendredi après-midi, les autorités russes ont encore classé neuf personnes, dont des journalistes, « agents de l’étranger », ce qui les soumet à de fastidieuses procédures administratives et contrôles de leurs dépenses, sous peine de prison.
AFGHANISTAN – Les talibans ont exhorté les États-Unis à ne pas « déstabiliser » leur gouvernement à Kaboul, lors des premiers pourparlers directs entre Américains et talibans depuis le retrait de Washington d’Afghanistan, a affirmé à Doha le ministre taliban des Affaires étrangères. « Nous leur avons dit clairement que tenter de déstabiliser le gouvernement en Afghanistan n’est bon pour personne », a affirmé Amir Khan Muttaqi à l’agence de presse afghane Bakhtar. « De bonnes relations avec l’Afghanistan profitent à tous. Rien ne devrait être fait pour affaiblir l’actuel gouvernement en Afghanistan, ce qui pourrait engendrer des problèmes pour le peuple », a-t-il affirmé dans une déclaration enregistrée, traduite par l’AFP. Les discussions se poursuivent aujourd’hui et, pour l’instant, les Etats-Unis n’ont fait aucun commentaire.
IRLANDE – Le Royaume-Uni exige des « changements importants » dans le protocole qui régit les dispositions douanières post-Brexit spécifiques à l’Irlande du Nord. Pour cette raison, le pays accentue la pression sur l’UE qui doit donner mercredi une réponse. Le secrétaire d’Etat britannique chargé du Brexit, David Frost, compte lors d’un discours mardi à Lisbonne presser de nouveau les 27 de faire preuve « d’ambition et de volonté », selon un communiqué diffusé samedi soir par Downing Street. Il soulignera que « des discussions sans fin ne sont pas une option », pour répéter que faute de solution rapide, Londres n’hésiterait pas à suspendre le protocole en activant son article 16, qui permet de passer outre certaines dispositions de l’accord en cas de « graves difficultés économiques, sociétales ou environnementales ». Destiné à empêcher le retour d’une frontière sur l’île d’Irlande risquant de fragiliser la paix, le protocole nord-irlandais signé avec l’accord de Brexit introduit des contrôles sur les marchandises arrivant dans la province britannique en provenance de Grande-Bretagne. Mais il est tenu pour responsable de difficultés d’approvisionnement et est accusé de créer une frontière en mer d’Irlande.

FRANCE – Emmanuel Macron dévoilera mardi « France 2030« . C’est un plan de plusieurs dizaines de milliards d’euros pour créer des champions dans les technologies d’avenir, capables de rivaliser avec les géants américains et chinois. Le président de la République va se projeter bien au-delà de la présidentielle de 2022 et se présenter en réformateur avec ce discours, qui sera prononcé à l’Élysée devant des étudiants et des chefs d’entreprises. Ce « plan d’investissement« , a pour objectif de faire émerger dans notre pays et en Europe les champions de demain qui, dans les domaines du numérique, de l’industrie verte, des biotechnologies ou encore dans l’agriculture, dessineront notre avenir« , avait expliqué Emmanuel Macron en juillet. Ce devrait être l’occasion pour le chef de l’Etat de lever le voile sur ses intentions concernant le développement de petits réacteurs nucléaires. La puissance de ces réacteurs ne dépasse pas les 300 mégawatts, contre plus de 1.000 MW pour les réacteurs nucléaires classiques, mais plusieurs peuvent être regroupés pour l’augmenter. Ils sont conçus pour être fabriqués en série en usine puis transportés sur le lieu de leur exploitation.
GRANDE BRETAGNE-FRANCE – Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a demandé samedi la négociation d’un traité sur la question migratoire entre l’UE et le Royaume Uni, à qui il a fermement réclamé l’argent promis pour lutter contre le trafic sur les côtes françaises. « Il faut que nous négociions un traité –puisque M. Barnier ne l’a pas fait lorsqu’il a négocié le Brexit — qui nous lie sur les questions migratoires », a-t-il lancé lors d’un déplacement à Loon-Plage (Nord) puis à Marck (Pas-de-Calais), où des migrants tentent chaque jour de traverser la Manche pour rallier l’Angleterre. « Nous sommes pour un accord européen qui règle le problème des demandes d’asile, qui règle le problème des reconduites, qui règle le problème du regroupement familial », a-t-il détaillé. « Le gouvernement (britannique) n’a pas payé pour l’instant ce qu’il nous a promis », a ainsi affirmé samedi M. Darmanin. « Nous appelons les Anglais à tenir leur promesse de financement puisque nous tenons la frontière pour eux », a-t-il poursuivi. Le Royaume-Uni s’est engagé fin juillet à payer à la France 62,7 millions d’euros en 2021-2022 pour financer le renforcement des forces de l’ordre françaises sur les côtes. Londres reproche à Paris le fait qu’il y a de plus en plus de tentatives de traversée. Un millier de migrants secourus ou interceptés en Manche par le Royaume-Uni depuis vendredi. Selon le préfet maritime Philippe Dutrieux, quelque 15.400 migrants ont tenté la traversée entre le 1er janvier et le 31 août, dont 3.500 ont été « récupérés en difficulté » dans le détroit et ramenés sur les côtes françaises. En 2020, les traversées et tentatives de traversées avaient concerné quelque 9.500 personnes, contre 2.300 en 2019 et 600 en 2018. Paris riposte en disant que les interpellations, 65%, sont de plus en plus nombreuses.
POLOGNE – Des milliers de Polonais étaient attendus dans les rues ce dimanche soir pour défendre l’appartenance de leur pays à l’Union européenne, après la décision vendredi de la Cour constitutionnelle polonaise contestant la primauté du droit européen. Le chef de l’opposition et ancien président du Conseil européen Donald Tusk a appelé ses compatriotes à manifester pour « défendre une Pologne européenne ». « Nous devons sauver la Pologne, personne ne le fera pour nous », a-t-il ajouté sur Twitter. Les manifestations devaient commencer vers 18 heures.

ITALIE – Plusieurs membres d’un groupuscule d’ultradroite ont été arrêtés, dimanche 10 octobre, après les heurts violents qui ont suivi une manifestation contre le pass sanitaire, samedi, à Rome. Selon les médias italiens, douze personnes ont été arrêtées, dont Roberto Fiore, secrétaire national de Forza Nuova, et Giuliano Castellino, responsable local de ce mouvement. Dans la soirée de samedi, plusieurs centaines de personnes se sont opposées à la police dans le centre de la capitale, dévastant notamment le siège de la Confédération générale italienne du travail (CGIL), principal syndicat du pays. Devant ses locaux, le patron de la CGIL, Maurizio Landini, a réclamé la dissolution de Forza Nuova et annoncé une grande manifestation antifasciste pour le 16 octobre. « Ils ne peuvent pas nous intimider, ils ne nous font pas peur », a-t-il lancé. Dans la nuit, une trentaine de personnes ont aussi pris d’assaut les urgences d’un hôpital romain, où l’un des manifestants arrêtés avait été hospitalisé, selon l’agence Ansa . Deux policiers ont été blessés, tout comme deux professionnels de santé, dont une infirmière touchée à la tête par une bouteille.