ALGÉRIE – Imane Houda Feraoun, ancien ministre de la Poste et des Communications (2015-2020) a été condamné ce lundi à 3 ans de prison ferme, assortie d’une amende de 500 000 dinars dans l’affaire Algérie Télécom et du géant chinois des télécoms Huawei. Le parquet avait requis la semaine passée 8 ans de prison et 100 000 dinars d’amende à son encontre. Poursuivie dans la même affaire, l’ancien PDG d’Algérie Telecom Tayeb Kebbal, qui comparaissait libre, a été plus lourdement condamné : 5 ans de prison ferme avec mandat de dépôt à l’audience et une amende de 100 000 Da. Le parquet avait requis une peine de 8 ans de prison ferme à son encontre. L’ancien PDG de l’opérateur mobile Mobilis, Ahmed Choudar, ainsi que d’autres cadres de l’entreprise, ont été relaxés. Les entreprises chinoises Huawei et ZTE ont été pour leur part condamnées à une amende de 4 millions de dinars chacune, un dédommagement de 100 millions de dinars avec confiscation des biens saisis. Les accusés étaient poursuivis pour dilapidation des deniers publics, octroi d’indus privilèges et abus de fonction dans l’octroi d’un marché de réalisation d’un réseau de fibre optique aux sociétés chinoises du temps où Houda Feraoun était ministre des Télécoms.
MAROC – Mohamed Benchaâboun a été nommé dimanche ambassadeur du Maroc en France. L’ancien ministre de l’Économie et des finances succède ainsi à ce poste stratégique à Chakib Benmoussa. Né à Casablanca en 1961, le nouvel ambassadeur a occupé de hautes fonctions au sein de différents organismes publics et privés, dont notamment le poste de Directeur Général du Groupe de la Banque Populaire et de Directeur Général de l’Agence Nationale de la Réglementation des Télécommunications.
Après une brouille passagère due à la réduction du nombre de visas, les deux pays, notamment en raison de l’animosité de l’Algérie à leur égard, ont décidé de renforcer leur coopération -pour rejoindre le Sahel, les avions français survolent maintenant le royaume.
Youssef Amrani, a été nommé ambassadeur auprès de l’Union européenne.
SAHARA – Le chef du Front Polisario, Brahim Ghali, a appelé samedi le Conseil de sécurité de l’ONU à préciser la mission du nouvel émissaire des Nations unies pour le conflit au Sahara occidental, et à fournir des garanties pour la tenue d’un référendum d’autodétermination. « Notre principal objectif est de mettre fin à la colonisation et non pas la nomination d’un nouvel émissaire onusien », a affirmé M. Ghali lors d’une conférence de presse dans un camp de réfugiés sahraouis à Tindouf. Il a affirmé que ses combattants poursuivent la « guerre au quotidien contre les bases marocaines ». La semaine dernière, le Front Polisario a affirmé lancer une attaque contre une base de l’armée marocaine, située près de la région de Mahbas, non loin des frontières entre le Maroc, l’Algérie et la Mauritanie. La presse marocaine, qui confirme cette attaque, explique que les Forces armées royales ont apporté la réplique en lançant notamment plusieurs tirs de mortiers. Le conseil de sécurité doit tenir une session sur le Sahara occidental.
LIBAN – Au terme d’une visite de deux jours au Liban, le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a exhorté la communauté internationale à intensifier son soutien au peuple libanais et aux réfugiés qu’il accueille. « Je visite le Liban à un moment très difficile », a-t-il déclaré. « Le peuple libanais et les réfugiés souffrent car la crise politique, économique et financière frappe tout le monde. » Le Liban continue d’accueillir le plus grand nombre de réfugiés par habitant au monde. Neuf réfugiés syriens sur dix dans le pays se retrouvent dans une situation d’extrême pauvreté et plus de la moitié des libanais vivent sous le seuil de pauvreté. Filippo Grandi a rendu visite à des réfugiés syriens dans la plaine de la Bekaa. Ces derniers ont évoqué les terribles difficultés qu’ils rencontrent pour subvenir aux besoins élémentaires de leurs familles. Le Haut-Commissaire va maintenant se rendre en Syrie où, avec des responsables, il examinera la situation et la réponse humanitaire.
TURQUIE – Une quinzaine de tournées en autant d’années, trente pays visités à l’issue de la visite débutée dimanche 17 octobre : Recep Tayyip Erdogan revient sur le continent africain avec des ambitions en constante progression, note Le Monde. A deux mois du troisième sommet Turquie-Afrique qui doit se tenir à Istanbul en décembre, le chef de l’Etat effectue un voyage de trois jours devant le mener en Angola, au Togo et au Nigeria. Le partenariat avec ce continent est « stratégique » pour son pays, a-t-il déclaré. Si Ankara a un temps envisagé sa relation avec l’Afrique sous un horizon avant tout commercial, porté par un argument qui fait mouche : « Moins cher que les produits européens et de meilleure qualité que les chinois », les perspectives se sont depuis élargies au champ sécuritaire. Comme le rapporte la lettre spécialisée Arica Intelligence, une importante délégation du Savunma Sanayii Baskanlıgı, l’agence qui pilote l’industrie militaire turque, est du voyage. « La Turquie affiche aujourd’hui une vraie politique de puissance complète où le soft power installé par le commerce, la culture islamique et les ONG est couplé au hard power avec la vente d’armements », analyse Dorothée Schmid, la responsable du programme Moyen-Orient à l’Institut français des relations internationales (IFRI).
SYRIE – L’envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, Geir Pedersen, a déclaré dimanche que les coprésidents du gouvernement et de l’opposition du Comité constitutionnel syrien s’étaient accordés pour lancer le processus de rédaction d’une nouvelle constitution. Le comité, composé de 45 représentants du gouvernement syrien, de l’opposition et de la société civile, a pour mandat d’élaborer une nouvelle loi fondamentale menant à des élections supervisées par l’Onu. L’envoyé spécial a indiqué que les coprésidents syriens, qu’il a rencontrés pour la première fois avant des pourparlers d’une semaine, avaient accepté de « préparer et commencer à rédiger une réforme constitutionnelle ». Les pourparlers, qui ont repris ce lundi matin dans le cadre d’un sixième cycle de discussion en deux ans et pour la première fois depuis janvier pour le comité de rédaction, porteront sur des « principes clairs », a-t-il dit aux journalistes à Genève, sans donner de détails.
ISRAËL – Ce lundi, Israël commémore la date hébraïque à laquelle l’ancien Premier ministre Yitzhak Rabin a été assassiné, le 4 novembre 1995. Le chef d’Etat Isaac Herzog recevra la famille à la résidence présidentielle, avant une cérémonie officielle au mont Herzl avec la participation du Premier ministre Naftali Bennett et du président de la Knesset Mickey Levy. Le Parlement a consacré dans l’après-midi une séance spéciale à la mémoire d’Yitzhak Rabin, et un service commémoratif aura lieu sur une place à Tel Aviv qui porte son nom depuis l’assassinat. Dimanche soir, quelque 6.000 personnes, des jeunes, se sont réunies place Rabin dans le cadre de cercles de discussions sur le thème du « caractère sacré de la vie ». La fille de l’ancien Premier ministre, Dalia Rabin, a clôturé l’événement, estimant que « le thème choisi ne pouvait mieux correspondre » à son père. « Il a toujours veillé à ne jamais gaspiller la moindre goutte de sang, par conséquent, il également toujours recherché la paix », a-t-elle déclaré.
Par ailleurs, un haut responsable de l’armée, a indiqué que 4 400 roquettes avaient été tirées depuis Gaza lors du dernier conflit en mai et affirmé que si une nouvelle guerre avait lieu avec le Hamas, « Israël s’attendait à ce qu’il y ait au moins cinq fois plus de roquettes tirées chaque jour du Liban vers Israël. Cela ferait entre 1500 et 2500 roquettes ».
KOWEÏT – Les pompiers ont réussi ce lundi à maîtriser un incendie dans la plus grande raffinerie de pétrole au Koweït, qui s’était déclaré plus tôt dans la matinée. Environ deux heures après avoir annoncé l’incendie –qui n’avait interrompu ni les opérations du site ni les exportations d’or noir–, la compagnie nationale a indiqué que la situation était sous contrôle. Après avoir assuré dans un premier temps que personne n’avait été blessé, la compagnie nationale de pétrole du Koweït a tweeté que « quelques travailleurs ont été légèrement blessés et d’autres ont eu du mal à respirer après avoir inhalé des fumées », a indiqué l’AFP. L‘incendie s’est déclaré sur le site de Mina al-Ahmadi, situé sur le Golfe face à l’Iran à environ 40 km au sud de la capitale koweïtienne.
CAP VERT – Le candidat du parti de la gauche historique au Cap-Vert a remporté l’élection présidentielle. L’ex-Premier ministre José Maria Neves, a été élu dès le premier tour, dimanche 17 octobre, dans cet archipel cité en exemple de réussite démocratique en Afrique de l’Ouest, selon des résultats provisoires publiés sur un site officiel. L’homme de 61 ans, membre du Parti africain pour l’indépendance du Cap-Vert (PAICV) et chef du gouvernement de 2001 à 2016, a recueilli 51,5% des suffrages, soit une majorité absolue nécessaire pour être élu dès le premier tour, selon ces résultats portant sur 97% des bureaux de vote. Il devance largement Carlos Veiga, du Mouvement pour la démocratie (MPD, centre droit, majoritaire au Parlement) qui a obtenu 42,6% des suffrages. L’abstention a atteint 51,7% des inscrits lors de ce scrutin. Le champ d’action du président est restreint car le Cap-Vert est doté d’un régime semi-parlementaire faisant la part belle au Premier ministre, au gouvernement et au Parlement.
CENTRAFRIQUE – Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a accusé dimanche soir les mercenaires du groupe privé russe Wagner de se « substituer » à l’autorité de l’Etat en Centrafrique et d’en « confisquer la capacité fiscale ». « Lorsqu’ils pénètrent dans un pays, ils multiplient les violations, les exactions, les prédations pour se substituer parfois même à l’autorité du pays », a-t-il affirmé dans l’émission « C dans l’air » sur la chaîne France 5. « L’exemple le plus spectaculaire c’est la République centrafricaine où finalement, pour pouvoir se payer, ils confisquent la capacité fiscale de l’Etat », a-t-il dit. « Wagner c’est d’abord une société de mercenaires russes qui fait la guerre par procuration pour le compte de la Russie même si la Russie s’en défend (…) Ça ne trompe personne », a tonné le ministre. La France, très impliquée militairement dans la lutte antiterroriste au Mali, est vent debout contre une possible arrivée du groupe Wagner dans ce pays pour y former les forces armées locales et assurer la protection des dirigeants. Elle a d’ores et déjà averti les autorités de transition maliennes qu’une présence de Wagner remettrait en cause son engagement militaire au Mali.
INSOLITE – La mozzarella a remplacé le camembert dans l’assiette des Français. En 2020, le camembert, fromage le plus célèbre de France, a été détrôné par la boule de fromage italienne. Une issue inévitable qui pointe du doigt la crise du camembert qui touche les acteurs du secteur en France. « Pour la première fois en France, la courbe des ventes de camembert, en baisse régulière de 3% par an, est passée en dessous de celle des ventes de mozzarella qui connaît, elle, une croissance annuelle de 5%, a annoncé au Figaro Fabrice Collier, président du Syndicat normand des fabricants de camemberts (SNFC) et directeur juridique de Lactalis, leader mondial du lait. Depuis le début de l’année jusqu’au 11 septembre on a vendu 29.230 tonnes de camemberts en France contre 33.170 tonnes de mozzarella. » Les Français ont favorisé les “tomates-mozzas” aux camemberts rôtis, la boule italienne au terroir de Normandie. Ce succès, tous les fromages l’ont connu l’année dernière. En 2020, près de 890.000 tonnes de fromage ont été consommées dans l’Hexagone, contre un peu plus de 790.000 en 2019. D’après une étude de France AgriMer sur la consommation de fromage des Français l’année dernière, la mozzarella doit son succès à son utilisation avant tout culinaire.
HAÏTI – Il n’y avait aucune nouvelle ce lundi des seize Américains et du Canadien enlevés samedi 16 octobre en Haïti par un gang armé qui a également kidnappé de nombreux Haïtiens. Les autorités américaines n’ont pas réagi officiellement à cet enlèvement spectaculaire. Mais il fait couler beaucoup d’encre dans la presse américaine. Selon le Miami Herald des agents du FBI sont arrivés à Port-au-Prince. Adam Kinzinger, républicain membre de la Commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, a assuré dimanche que les États-Unis feront tout pour libérer les missionnaires et leurs familles. Mais il a aussi déclaré qu’il n’était pas question de payer une rançon et que le cas échéant il faudrait mobiliser : « les moyens militaires ou policiers » afin récupérer les otages. Cet enlèvement spectaculaire pose en tout cas un nouveau défi au gouvernement provisoire haïtien. Dimanche, le Premier ministre par intérim, Ariel Henry, a dû prendre la fuite devant des tirs nourris dans un quartier de Port-au-Prince contrôlé par des gangs armés.
ÉTATS-UNIS – Bill Clinton, 75 ans, a quitté dimanche 17 octobre l’hôpital de Californie où il avait été admis mardi pour une infection, a annoncé le chef de l’équipe de médecins qui l’ont soigné. Des images en direct de la chaîne CNN l’ont montré, masque sur le visage et accompagné de son épouse Hillary, quitter l’établissement et lever le pouce face aux caméras.
Dimanche en Louisiane, une personne est morte et sept autres ont été blessées lors d’une fusillade à l’université d’État de Grambling. Il s’agit du deuxième incident mortel de ce type sur le campus en moins d’une semaine.
RACISME – Les meurtriers d’un jeune jogger noir sont jugés à partir d’aujourd’hui à Brunswick en Géorgie. Le 23 février 2020, Ahmaud Arbery, 25 ans, faisait un jogging dans cette localité côtière du sud des États-Unis, quand il avait été pris en chasse par trois hommes. Un père et son fils, armés, étaient à bord du même pick-up, tandis que leur voisin les suivait avec son propre véhicule en filmant la scène. Après une altercation, le jeune McMichael avait ouvert le feu et tué le joggeur. Les trois hommes avaient ensuite assuré l’avoir pris pour un cambrioleur actif dans les environs et avaient invoqué une loi de Géorgie autorisant de simples citoyens à procéder à des arrestations. Il avait fallu la diffusion de la vidéo du drame, relayée massivement sur les réseaux sociaux début mai 2020 pour que l’enquête soit confiée à la police de l’État. Peu après, les trois hommes avaient été interpellés et inculpés pour « meurtre » et « fausse arrestation ». Par ailleurs, la mère d’Ahmaud Arbery a déposé une plainte au civil et réclame un million de dollars de dédommagements. Elle vise les McMichael et William Bryan, mais aussi des policiers et procureurs locaux accusés d’avoir voulu étouffer l’affaire. En septembre dernier, une procureure locale a été inculpée pour avoir selon l’acte d’accusation, « montré des faveurs et de l’affection » envers Gregory McMichael, qui a longtemps travaillé dans son service, et ordonné aux policiers chargés des investigations de ne pas arrêter son fils.
CHINE – Pékin a démenti ce lundi 18 octobre les informations du Financial Times selon lesquelles elle aurait testé cet été un nouveau type de missile, Pékin affirmant en revanche avoir procédé à un test de « véhicule spatial ». Le quotidien britannique affirmait ce week-end que le géant asiatique avait lancé en août un missile « hypersonique » ayant fait le tour de la Terre en orbite avant de descendre vers sa cible, finalement manquée. « Cet essai était un test de routine d’un véhicule spatial, destiné à tester la technologie de véhicule spatial réutilisable », a assuré devant la presse Zhao Lijian, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. Pressé de clarifier s’il estimait que l’article du Financial Times était erroné, Zhao Lijian a répondu par l’affirmative. La Chine a déjà présenté en 2019 un missile hypersonique, le DF-17. Cette arme de portée intermédiaire (autour de 2.000 km), sous forme de « planeur », peut porter des têtes nucléaires. Le missile mentionné par le Financial Times, différent, pourrait atteindre l’espace, être placé en orbite puis retraverser l’atmosphère avant de frapper sa cible. Sa portée serait ainsi bien plus grande.
VENEZUELA – A la suite de l’extradition vers les Etats-Unis d’un de ses proches, le président Maduro a suspendu le dialogue politique engagé depuis deux mois avec l’opposition. Arrêté en juin 2020 au Cap-Vert, où son avion privé faisait escale, l’homme d’affaires colombo-vénézuélien Alex Saab, 49 ans, sera jugé à Miami pour blanchiment d’argent. Il devrait comparaître ce lundi 18 octobre pour une première audience devant un tribunal fédéral. Alex Saab est soupçonné par Washington d’être, avec son partenaire Alvaro Pulido, à la tête d’un réseau ayant permis à Nicolas Maduro de détourner de l’aide alimentaire à destination du Venezuela. Ils sont soupçonnés d’avoir transféré quelque 350 millions de dollars du Venezuela vers des comptes qu’ils contrôlaient aux Etats-Unis et dans d’autres pays. Début septembre, Maduro avait nommé M. Saab membre de la délégation officielle des négociations à Mexico, toujours dans l’espoir d’éviter son extradition. Des pancartes « Free Alex Saab » ont alors fait leur apparition. Elles sont désormais placardées sur les murs de Caracas.
BIRMANIE – La junte militaire fait un geste : son chef, le général Min Aung Hlaing, a annoncé ce lundi 18 octobre la libération de 5 636 prisonniers politiques emprisonnés pour avoir protesté contre le coup d’État. « Ils seront graciés et libérés » avant la grande fête bouddhiste de Thadingyut qui débute mardi 19 octobre. Cette annonce intervient trois jours après que l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean) a exclu la Birmanie de son prochain sommet prévu du 26 au 28 octobre prochains. 1 316 d’entre eux retrouvent la liberté à condition qu’ils ne commettent pas de nouvelles infractions. Les 4 320 autres sont graciés et les poursuites à leur encontre, abandonnées. Au moins 24 artistes et 10 célébrités sont directement concernés par cette amnistie. « L’armée utilise ces annonces comme une forme de distraction pour les gouvernements étrangers. La junte continuera à refuser d’être transparente sur les personnes libérées et celles qui restent détenues, a commenté l’AAPP, l’ONG qui documente les incarcérations et les exécutions depuis le 1er février et s’efforce d’obtenir la libération des prisonniers politiques.
HONGRIE – Un candidat unique représentant les six principaux partis d’opposition a été élu dimanche 17 octobre au terme d’une primaire qui a mobilisé plus de 650.000 citoyens. Le vainqueur, Péter Márki-Zay, est un outsider, non affilié politiquement mais qui s’était fait connaître pour avoir battu en 2018 le candidat du Premier ministre, Viktor Orban, dans la ville de Hódmezővásárhely (sud-est), un bastion du Fidesz, lors d’une élection municipale. Arrivé troisième au premier tour des primaires (20 % des voix) de l’opposition, il a remporté le second tour dimanche avec 56,7 % des voix, l’emportant largement sur la candidate de centre gauche, l’avocate et eurodéputée Klára Dobrev, 43 %, pourtant arrivée en tête lors du premier tour le 30 septembre dernier. C’est l’abandon du favori du scrutin, Gergely Karácsony, le jeune et populaire maire écologiste de Budapest de 46 ans quelques jours après le premier tour des primaires, qui a permis l’élection de Péter Márki-Zay. Ce catholique pratiquant, père de sept enfants, a apparemment su récupérer les voix des libéraux, des jeunes et de l’opposition de gauche. Les deux hommes ont préféré s’entendre plutôt que de laisser la victoire à Klára Dobrev qu’ils jugent peu à même de battre Viktor Orban.
BELARUS – Le gouvernement a rappelé son ambassadeur de France après avoir obtenu la veille le départ de son homologue français à Minsk, a annoncé ce lundi la diplomatie de cette ex-république soviétique en pleine crise avec les Européens. « L’ambassadeur du Bélarus en France, Igor Fissenko, a été rappelé à Minsk pour consultations », a déclaré dans un communiqué le porte-parole du ministère bélarusse des Affaires étrangères, Anatoli Glaz. L’ambassadeur de France à Minsk, Nicolas de Bouillane de Lacoste, avait pour son part quitté le Bélarus dimanche à la demande des autorités locales. Selon les médias bélarusses, l’ambassadeur français a été expulsé parce qu’il n’a jamais présenté ses lettres de créances au président Alexandre Loukachenko. « La France n’a pas reconnu le résultat de l’élection du 9 août 2020, et je n’ai pas remis mes lettres de créance », a confirmé Nicolas de Bouillane de Lacoste. Selon l’ambassade, le diplomate avait présenté le 8 décembre 2020 « la copie figurée de ses lettres de créance » au ministre des Affaires étrangères Vladimir Makei.
POLOGNE – Quelques milliers de personnes ont manifesté dimanche à Varsovie contre les refoulements de migrants pratiqués à la frontière de l’Union européenne, entre la Pologne et le Bélarus. Depuis le mois d’août, des milliers de migrants, originaires pour la plupart du Moyen-Orient et d’Afrique, tentent de franchir la frontière polonaise depuis le Bélarus. Selon les témoignages de migrants et des organisations non-gouvernementales, la Pologne pratique le refoulement qui consiste à reconduire les migrants interpellés à la frontière, et les pousser à retourner au Bélarus. Les manifestants, réunis à l’appel de plusieurs ONG ont parcouru le centre de la ville, brandissant des pancartes « Stop aux tortures à la frontière », « Personne n’est illégal » ou « Cette nuit quelqu’un va mourir de froid à la frontière ». Des manifestations de moindre envergure se sont tenues dans d’autres villes de Pologne, selon les médias locaux.
INDE – Au moins vingt-cinq personnes ont péri dans des glissements de terrain et des inondations après des pluies torrentielles dans le sud-ouest du pays, ont annoncé ce dimanche les autorités. Les sauveteurs continuaient ce lundi de rechercher des survivants dans les débris boueux, tandis que l’armée amenait du matériel de secours par voie aérienne. Dans l’Etat côtier de Kerala, de nombreux habitants étaient coupés du monde à cause des pluies, qui ont commencé à s’intensifier vendredi soir, gonflant les cours d’eau et inondant les routes. Des milliers de personnes ont été évacuées et au moins 100 campements humanitaires mis en place, a déclaré le chef du gouvernement du Kerala, Pinarayi Vijayan. L’armée, la marine et l’aviation participent aux opérations de secours. Les fonctionnaires interrogés n’ont pu dire combien de personnes étaient portées disparues. Le département indien de météorologie a indiqué que les pluies torrentielles devraient s’affaiblir aujourd’hui lundi, mais dans le nord de l’Inde, certains Etats, dont les régions himalayennes de l’Uttarakhand et du Himachal Pradesh, devraient subir des « pluies fortes à très fortes » dans les prochains deux à trois jours.
AFGHANISTAN – La police talibane semble avoir un nouvel ennemi à Kaboul : les drogués. Raflés ou confiés par leurs familles, ils se retrouvent en centre de réhabilitation pour 45 jours de sevrage forcé. Leur cache est connue de tous. A Pul-e-Sukhta, le pont sous lequel la ville recrache ses eaux usées, les toxicomanes de Kaboul vivent et meurent à l’abri des regards. Ce lundi, deux combattants, armés de M16 et d’AK47 ont été envoyés ce lundi matin pour secouer les silhouettes amorphes au milieu d’un amoncellement de coussins, de couvertures, de sacs de sable, de seringues ou de pipes à crack. Après quelques tirs de semonce, les toxicomanes ont été poussés sans ménagement dans des ambulances, direction le service de réhabilitation de l’hôpital Ibn Sina, installé dans une ancienne base militaire. « La drogue est un terrible problème dans notre pays, il y a près de quatre millions de toxicomanes » explique un médecin à l’AFP. Environ dix pour cent de la population afghane est aux prises avec la drogue, un record mondial confirmé par les enquêtes internationales.
Par ailleurs, la militante pakistanaise des droits des femmes Malala Yousafzai, prix Nobel de la paix 2014, a adressé une lettre ouverte au gouvernement taliban en Afghanistan, l’appelant à laisser les filles revenir à l’école.
ENDOMETRIOSE – Une nouvelle étude, publiée dans Science Translational Medicine et menée par différents chercheurs américains et britanniques, a mis en lumière un gène potentiellement responsable de cette maladie chronique. Cette recherche, menée par les universités d’Oxford et du Wisconsin-Madison, par le Baylor College of Medicine (Houston, Texas) et par le géant pharmaceutique Bayer AG, a conduit à l’identification du gène NPSR1, qui augmenterait le risque de souffrir d’endométriose. Les chercheurs ont donc procédé à une expérimentation de traitements inhibiteurs du gène NPSR1 dans des essais cellulaires puis sur des souris. L’inhibiteur a ainsi entraîné une réduction de l’inflammation et donc, des douleurs abdominales. Pour Krina Zondervan, co-directrice du Center for Endometriosis Care, cette étude apparaît comme une lueur d’espoir, comme elle l’explique dans un communiqué : « Il s’agit d’un développement passionnant dans notre quête de nouveaux traitements de l’endométriose. […] Nous disposons d’une nouvelle cible non hormonale prometteuse pour la poursuite des recherches et du développement, qui semble s’attaquer directement aux composantes inflammatoires et douloureuses de la maladie. » Si des recherches et de nouvelles expérimentations, notamment sur des primates non humains sont encore nécessaires, il s’agit d’une grande avancée pour toutes les femmes atteintes d’endométriose.
PARIS – La première promotion de sa police municipale a été intronisée ce lundi 18 octobre. Cette police municipale était une promesse de campagne de la maire Anne Hidalgo. Elle compte 154 hommes et femmes, un effectif moins nombreux et moins paritaire qu’annoncé. 200 agents étaient prévus initialement et six sur dix sont des hommes. Ils ont été recrutés en interne : ces policiers municipaux sont issus des rangs des inspecteurs et agents de sécurité de la ville. Anne Hidalgo vise 3 600 policiers municipaux d’ici la fin de son mandat en 2026. Une grande campagne de recrutement est lancée dès aujourd’hui pour susciter des vocations, alors que de nombreuses polices d’Ile-de-France peinent à attirer des candidats. Cette police municipale est chargée d’une triple mission de prévention de la délinquance, de répression et de sécurisation de l’espace public. La grande priorité est portée sur la lutte contre les incivilités qui empoisonnent la vie des Parisiens : chasse aux mégots et autres crottes de chiens, au tapage nocturne ou aux dépôts sauvages d’ordures. Ces municipaux ne sont pas dotés d’armes létales.ITALIE – Les Romains ont choisi comme nouveau maire, l’ex-ministre de l’Économie Roberto Gualtieri qui l’a emporté sur son rival de droite accusé d’antisémitisme, selon des sondages sortie des urnes publiés ce lundi à la clôture des bureaux de vote. Roberto Gualtieri a récolté de 59 à 63 % des voix contre 37 à 41 % pour Enrico Michetti, selon un sondage de l’institut Opinio pour le groupe audiovisuel public RAI. Gualtieri, 55 ans, devrait donc succéder à Virginia Raggi (Mouvement 5 Étoiles, antisystème), première femme élue à la tête de la capitale italienne mais qui avait été éliminée dès le premier tour. Ce résultat constitue un nouveau camouflet pour la coalition de droite et d’extrême droite, qui rassemble le parti Forza Italia de Silvio Berlusconi, la Ligue du tribun souverainiste et anti migrants Matteo Salvini et le parti d’extrême droite Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni. Lors du premier tour il y a deux semaines, la droite et l’extrême droite avaient déjà perdu des villes-clé comme Milan, Naples et Bologne.