
ALGERIE-MAROC – « Ce crime ne restera pas impuni » et la presse proche du pouvoir expose les possibles représailles après la mort de trois camionneurs de Ouargla dans leurs camions bombardés, semble-t-il, par un drone marocain. Le ministre des Affaires étrangères d’Alger parle de « terrorisme d’Etat » et en appelle aux instances internationales. Ramtane Lamamra a adressé des messages au Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Au Président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat. Au Secrétaire général de la Ligue des Etats arabes, Ahmed Aboul Gheit et au Secrétaire général de l’Organisation de la coopération islamique, Youssef Ben Ahmed Al-Othaime. Il souligne que “l’emploi par l’Etat occupant d’un armement sophistiqué meurtrier pour entraver la libre circulation de véhicules commerciaux dans un espace territorial sur lequel il n’a aucun droit, constitue un acte de fuite en avant porteur de risques imminents pour la sécurité et la stabilité au Sahara Occidental et dans toute la région ». Le ministre affirme que son pays assumera ses responsabilités. Jusqu’à une guerre ouverte ? La Minurso enquête sur l’attaque qui, selon les experts qui ont examiné les photos, a bien été menée par un drone. Rabat n’a pas reconnu sa responsabilité et indique officieusement que le Maroc ne se laisserait « jamais entraîner dans une spirale de violence et de déstabilisation régionale ». A l’ONU, on indique que le secrétaire général Antonio Guterres suit la situation et exhorte les deux parties à engager le dialogue afin d’apaiser les tensions.
LIBAN – Le juge chargé de l’enquête sur l’explosion au port de Beyrouth en 2020 a été contraint pour la troisième fois de suspendre ses investigations à la suite du recours présenté par l’ancien ministre des Transports Youssef Fenianos. Tareq Bitar est soumis à d’intenses pressions, notamment de la part du puissant Hezbollah pro-iranien qui l’accuse de politiser l’enquête sur cette explosion qui a fait plus de 215 morts, et exige son remplacement. Les politiciens mis en cause ont déposé quinze plaintes au total contre le juge Bitar pour entraver l’enquête. L’affaire paralyse le gouvernement, qui ne s’est plus réuni depuis trois semaines en raison des exigences du Hezbollah, et a dégénéré en violences qui ont fait sept morts le 14 octobre. Le Premier ministre Najib Mikati a appelé les dirigeants politiques à mettre fin aux querelles qui paralysent son gouvernement.
SYRIE-CHINE – Le président chinois Xi Jinping a déclaré ce vendredi que son pays était prêt à travailler avec la Syrie pour promouvoir les valeurs communes de l’humanité et faciliter le dialogue entre les civilisations. Lors d’une conversation téléphonique avec son homologue syrien Bachar al-Assad, M. Xi a appelé à des efforts conjoints pour défendre l’équité et la justice internationales et protéger les intérêts communs des pays en développement. En juillet, la visite du chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, dans la capitale syrienne avait conforté les relations cordiales entre les deux pays et confirmé la détermination de Pékin à jouer un rôle important dans la Syrie post-conflit, aux côtés des autres principaux alliés de Damas – en la qualité de la Russie et de l’Iran. Wang Yi avait rappelé qu’en tant que partenaires dans l’Initiative la Ceinture et la Route (ICR), la Chine et la Syrie discuteront conjointement des moyens efficaces à faire avancer une coopération mutuellement bénéfique, en particulier dans les domaines de l’agriculture et du commerce, de manière à aider la Syrie à améliorer les moyens de subsistance et à accélérer la reconstruction.

IRAK – Des heurts opposaient ce vendredi à Bagdad les forces de sécurité irakiennes à plusieurs centaines de partisans de groupes pro-Iran, qui manifestaient contre les résultats des législatives, selon une source sécuritaire et des journalistes. Les partisans du Hachd al-Chaabi, influente coalition d’anciens paramilitaires, ont lancé des objets en direction de la police et « bloqué trois des quatre accès à la zone verte », où se trouvent des bâtiments gouvernementaux, avant d’être « repoussés » par les forces de l’ordre, a indiqué une source au sein des forces de sécurité qui a requis l’anonymat. Certains manifestants « lancent des pierres et toutes sortes d’objets » vers les policiers équipés de boucliers, a précisé la source au sein des forces de sécurité. Selon la source sécuritaire, « les manifestants soutiennent Assaïb Ahl al-Haq et les brigades du Hezbollah », deux factions pro-Iran réunies au sein du Hachd al-Chaabi. Le Hachd est une coalition pro-Iran d’anciens paramilitaires intégrés aux forces régulières, dont l’un des leitmotivs est le départ des troupes américaines d’Irak.
Plusieurs centaines de leurs partisans ont entamé le 19 octobre un sit-in à proximité de la zone verte pour dénoncer les résultats préliminaires des élections législatives du 10 octobre, marquées par un fort recul de la vitrine politique du Hachd al-Chaabi.
IRAN – L’Iran a annoncé ce vendredi que son stock d’uranium enrichi à 60% s’établissait désormais à 25 kilogrammes, a rapporté vendredi l’agence officielle Irna. « Pour l’instant, nous avons produit 25 kg d’uranium à 60%, ce que, à l’exception des pays dotés d’armes nucléaires, aucun autre pays n’est capable de produire », a déclaré Behrouz Kamalvandi, porte-parole de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), cité par l’agence. En avril, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a confirmé dans un rapport que Téhéran était parvenu à porter à plus de 60% l’enrichissement d’une partie de son uranium sur le site nucléaire souterrain de Natanz. Téhéran avait annoncé en juin disposer de 6,5 kg d’uranium enrichi à 60%. Des discussions organisées à Vienne, la capitale autrichienne, pour relancer l’accord de 2015 sur le programme nucléaire iranien doivent reprendre le 29 novembre.
Le Plan d’action global commun (PAGC ou JCPoA en anglais), dont les Etats-Unis se sont retirés en 2018, incitant l’Iran à s’affranchir de ses engagements, plafonne le niveau d’enrichissement de l’uranium à 3,67%, bien en deçà du niveau de 20% atteint par la République islamique avant l’accord, et du seuil de 90% jugé nécessaire pour la fabrication d’une arme nucléaire.
SOUDAN – Le général Abdel Fattah Al-Burhane, a ordonné jeudi 4 novembre la libération de quatre ministres arrêtés le jour du coup d’Etat le 25 octobre. Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, venait de s’entretenir avec lui, le pressant de « restaurer le gouvernement mené par des civils ». Le général a également annoncé la formation imminente » d’un gouvernement. Alors que le niveau de vie des Soudanais, sévèrement dégradé depuis le début de la transition démocratique, en août 2019, commençait à s’améliorer, le coup d’État du général Abdel Fattah al-Burhane, au nom de la menace d’une prochaine guerre civile, fait désormais craindre un effondrement économique.
D’autre part, selon l’Agence humanitaire de l’ONU (Ocha), près de 760.000 personnes sont affectées par les inondations qui frappent le Soudan du Sud. Au moment où les rivières débordent et provoquent de graves inondations, des affrontements ethniques ont contraint de nombreux habitants à fuir leur foyer dans ce pays de 11 millions d’habitants, a averti Ocha dans une note d’information.

ETHIOPIE – Neuf groupes rebelles éthiopiens, dont ceux de la région du Tigré qui menacent de marcher sur la capitale Addis Abeba, ont annoncé ce vendredi la création d’une alliance contre le gouvernement du Premier ministre Abiy Ahmed, au moment où la guerre connaît une nouvelle escalade. Ce « Front uni des forces fédéralistes et confédéralistes éthiopiennes » réunit le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), en première ligne depuis un an de conflit, l’Armée de libération oromo (OLA), groupe armé de l’ethnie oromo qui avait déjà fait alliance avec le TPLF, et sept mouvements moins connus et à l’envergure incertaine. Il s’agit d’organisations issues des diverses régions (Gambella, Afar, Somali et Benishangul) ou ethnies (Agew, Qemant, Sidama) qui constituent l’Ethiopie. Elles estiment aussi « nécessaire » de « travailler ensemble et joindre leur forces vers une transition » en Ethiopie, dans une menace à peine voilée contre Abiy Ahmed. Pour l’instant, les deux camps en conflit restent sourds aux appels des Etats-Unis et de la communauté internationale en faveur d’un cessez-le-feu et de négociations.
NIGER – Soixante-neuf personnes ont été tuées mardi au Niger dans l’attaque d’un village du sud-ouest du pays, a annoncé jeudi soir le ministre de l’Intérieur. Un groupe emmené par le maire de la commune de Banibangou est tombée dans une embuscade à environ 50 km de la localité, près de la frontière avec le Mali. Quinze personnes ont survécu et des opérations de recherche sont en cours, a précisé Alkach Alhada à la télévision publique. L’attaque n’a pas été revendiquée mais elle s’est produite dans la zone dite des trois frontières, où opèrent des groupes djihadistes. Selon des sources locales interrogées par l’Agence France-Presse, le maire, tué lors de l’attaque, était à la tête de « comités de vigilance » de plusieurs villages du territoire de sa commune. L’une de ces sources a précisé que quatre-vingt-quatre membres de ces comités circulant à moto ont été visés par « des éléments de l’EIGS [Etat islamique dans le Grand Sahara] lourdement armés » circulant également à moto. L’attaque n’a pas été revendiquée et les assaillants sont repartis « vers le Mali en emportant les corps de leurs combattants », selon cette source. Le bilan annoncé de cette attaque porte à plus de 600 le nombre de personnes tuées cette année dans des raids contre des civils dans les régions frontalières du sud-ouest du Niger, soit plus de cinq fois le bilan de toute l’année 2020 selon l’ONG Acled (Armed Conflict Location & Event Data Project), qui collecte des données sur les conflits dans le monde.
ARABIE SAOUDITE – Le gouvernement américain a décidé de vendre à l’Arabie saoudite 280 missiles air-air de moyenne portée, malgré l’engagement de Joe Biden à donner la priorité à la diplomatie pour mettre fin au conflit au Yémen, où Ryad intervient militairement. L’Arabie saoudite, qui appuie les forces gouvernementales au Yémen contre les rebelles Houthis soutenus par l’Iran, avait demandé d’acquérir 280 missiles AIM-120C et leurs équipements pour une valeur estimée à 650 millions de dollars, a indiqué jeudi le département d’Etat. L’administration a prévenu le Congrès qu’elle avait décidé d’accepter cette requête, a ajouté la diplomatie américaine dans un communiqué. « Nous avons assisté à une hausse des attaques transfrontalières contre l’Arabie saoudite au cours de l’année passée », a indiqué un porte-parole du département d’Etat. « Les missiles AIM-120C saoudiens ont joué un rôle clé dans l’interception des multiples attaques de drones qui ont mis les forces américaines en danger et menacé plus de 70.000 ressortissants américains dans le royaume », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, le prince héritier Mohammed ben Salmane projette de construire un parc à thème flottant de 1.400 hectares inspiré d’une plateforme pétrolière. Le complexe, situé dans le golfe persique et baptisé « The Rig » (plateforme pétrolière), comprendra notamment des montagnes russes, des toboggans aquatiques, une grande roue et différents manèges à sensation. Il sera également possible d’y pratiquer du parapente, de la tyrolienne, du jet-ski ou du karting. L’accès se fera par bateau et par hélicoptère. Aucune date d’ouverture ni aucun chiffre concernant le financement n’ont encore été avancés.

ISRAËL – Des heurts se sont produits à Jérusalem ce vendredi matin entre des centaines de manifestants ultra-orthodoxes et la police au moment où les membres du mouvement « les Femmes du Mur » sont venus prier sur le site du Mur des Lamentations. Les « Femmes de Mur » viennent régulièrement prier sur le site à l’occasion de la célébration de Rosh Hodesh, au début de chaque mois. « Le comportement des Femmes du Mur est une provocation. Le Mur occidental nous est cher à tous, religieux, laïcs et haredi (ultra-orthodoxes). Elles ne viennent pas prier, elles viennent nous provoquer et porter atteinte au caractère sacré du Mur occidental », a déclaré le député d’extrême-droite Itamar Ben Gvir, qui s’est rendu sur place. Alors qu’aucune violence de la part des Femmes du Mur n’a été signalée, des images télévisées ont montré des centaines de manifestants ultra-orthodoxes en train de pousser la police pour tenter d’atteindre les femmes fidèles. Les Femmes du Mur ont finalement été contraintes de quitter la place par des agents de sécurité. Le mouvement est soutenu par les mouvements juifs libéraux qui accordent une place égale aux femmes et aux hommes dans les rituels, mais qui sont très minoritaires en Israël.
CISJORDANIE – La Cour suprême israélienne a rejeté jeudi une requête palestinienne contre un projet visant à rendre le Tombeau des Patriarches d’Hébron accessible en fauteuil roulant. Le panel de trois juges a rejeté les arguments de la mairie d’Hébron, gérée par les Palestiniens, qui soutenait que le projet d’installation d’un ascenseur sur le site était motivé par des raisons politiques, qu’il nuisait à l’esthétique du lieu saint et qu’il existait d’autres solutions plus appropriées et moins dommageables. Le site, sacré à la fois pour les Juifs et les musulmans, n’est plus accessible que par son escalier emblématique. Le projet, d’un coût de 1,2 million d’euros, comprend un ascenseur, un chemin pour atteindre l’entrée depuis le parking et un pont reliant l’ascenseur à l’entrée. Les travaux sur le site sacré ont commencé en août dernier et doivent durer six mois.
INSOLITE – Mike Hall est un pasteur britannique originaire de Luton, une petite ville du centre de l’Angleterre, à qui il est arrivé une drôle de mésaventure, en août 2021. Alors qu’il s’était absenté de chez lui durant plusieurs semaines, pour un déplacement au pays de Galles, sa maison a été vidée et vendue à son insu. L’histoire a été rapportée il y a quelques jours par la BBC. Il était rentré en catastrophe après que des voisins lui ont téléphoné pour lui dire qu’il y avait des intrus dans sa maison qui lui appartient depuis trente ans. Mais il ne peut ouvrir, les serrures ont été changées. Un ouvrier, en train de faire des travaux, lui ouvre et lui explique qu’il a été engagé par le nouveau propriétaire pour rénover la maison. Le pasteur s’empresse alors d’appeler la police. L’ouvrier, lui, téléphone au père du nouveau propriétaire. Tous ont pu ensuite s’expliquer, en défendant leur version des faits. Le pasteur dit n’avoir jamais vendu sa maison. Le néo-propriétaire affirme, lui, avoir versé une somme équivalente à 154 000 € pour acquérir en toute légalité le bien immobilier, et exige donc que Mike Hall quitte les lieux. Le pasteur Mike Hall a en fait été victime d’une usurpation d’identité, rapporte la BBC. Après vérification auprès de la police, il s’avère qu’une personne encore non identifiée s’est fait passer pour Mike Hall en utilisant son permis de conduire et ses coordonnées bancaires. L’acquisition a même été officiellement enregistrée le 4 août 2021 au cadastre municipal de Luton. La vente réalisée par l’imposteur est parfaitement légale pour le nouveau propriétaire. Une enquête est en cours…

CHINE – La « journaliste citoyenne » chinoise Zhang Zhan, emprisonnée après avoir filmé la mise en quarantaine de Wuhan, première ville du monde frappée par le Covid-19, est proche de la mort, a averti sa famille. Mme Zhang, 38 ans, observe une grève de la faim après avoir été condamnée fin 2020 à quatre ans de prison pour « provocation aux troubles à l’ordre public », un motif fréquemment invoqué en Chine à l’encontre d’opposants politiques. En février 2020, cette ancienne avocate shanghaienne s’était rendue à Wuhan, dans le centre de la Chine, pour rendre compte de la situation sur place quelques jours après la mise en quarantaine de la métropole de 11 millions d’habitants. Ses images de malades alités dans le couloir d’un hôpital surchargé avaient donné un rare aperçu des conditions sanitaires dans la ville en proie au coronavirus. Elle est à présent très amaigrie et « risque de ne plus vivre très longtemps », a averti son frère, Zhang Ju, la semaine dernière sur Twitter. « Elle ne passera peut-être pas l’hiver ». « Il semble que pour elle il n’y a plus que Dieu qui compte, et les vérités auxquelles elle croit », a-t-il écrit, précisant avoir prié sa sœur dans ses lettres de « prendre soin d’elle ». L’AFP n’a pas été en mesure d’entrer en contact avec Zhang Ju, tandis que sa mère s’est refusée à tout commentaire. Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, interrogé, a répondu : « la Chine est un état de droit. Toute personne qui enfreint la loi doit être punie », a-t-il estimé devant la presse, qualifiant les appels à la libération de Zhang Zhan de « manipulation politique anti chinoise ».
TAÏWAN – Alors que Pékin a indiqué ce vendredi matin qu’il compte rendre les personnes défendant l’indépendance de Taïwan passibles de sanctions pénales à vie, sept députés européens terminaient une visite de trois jours ce pays démocratique de 24 millions d’habitants indépendant de fait, mais revendiqué par la Chine, qui compte le « réunifier » au continent, par la force si nécessaire. La venue de cette délégation menée par l’eurodéputé français Raphaël Glucksmann, avait fait l’objet de vives protestations de la part de la Chine. « L’idée, c’était de briser une forme de tabou et de montrer que ces visites sont normales, et que le monde ne s’arrête pas de tourner parce qu’il y a les protestations officielles de Pékin », explique l’eurodéputé Raphaël Glucksmann. L’Union européenne n’apporte officiellement aucune garantie de sécurité à Taipei. Mais le Parlement européen a voté en octobre une résolution historique appelant à renforcer les liens entre Bruxelles et Taipei, y compris « au plus haut niveau ». « Plus on a de relations avec Taïwan, moins on a de chance que le régime chinois décide d’envahir Taïwan, estime l’eurodéputé.
PEGASUS – La Hongrie a bien utilisé le logiciel espion israélien Pegasus, a admis jeudi 4 novembre un député du parti au pouvoir, Lajos Kosa, tout en affirmant que cela n’avait pas été pour espionner illégalement des citoyens hongrois. La Hongrie était le seul pays de l’UE figurant sur la liste publiée en juillet par un consortium de journalistes d’investigation comme utilisateur potentiel de ce logiciel d’espionnage, avec des centaines de cibles, dont des journalistes, des avocats et d’autres personnalités publiques. Les smartphones infectés par Pegasus se transforment en dispositifs d’espionnage, permettant à l’utilisateur de lire les messages de sa cible, de regarder ses photos, de suivre sa localisation et même de mettre en marche son appareil photo à son insu. Le gouvernement de Viktor Orban avait jusqu’à présent refusé de confirmer qu’il avait utilisé Pegasus. Mercredi, les Etats-Unis placé NSO Group, la société israélienne qui fabrique Pegasus, sur une liste noire d’entreprises soumises à d’importantes restrictions en matière d’exportations et d’importations. La décision est motivée par des activités « contraires à la sécurité nationale ».

BRIGITTE BARDOT – Le tribunal judiciaire de Saint-Denis a condamné ce jeudi 4 novembre Brigitte Bardot à 20.000 euros d’amende après des propos tenus en 2019 dans lesquels elle qualifiait les Réunionnais à d' »autochtones ayant gardé leurs gènes sauvages« . Lors du procès le 7 octobre dernier, le parquet avait requis 25.000 euros d’amende à son encontre. L’ancienne actrice avait adressé en mars 2019 une lettre ouverte à Amaury de Saint-Quentin, alors préfet de La Réunion. Se disant « envahie par des lettres et dénonçant la barbarie que les Réunionnais exercent sur les animaux », Brigitte Bardot avait affirmé que « les autochtones ont gardé leurs gènes de sauvages », comparant la Réunion à « l’île du diable » avec « une population dégénérée encore imprégnée des traditions barbares qui sont leurs souches ».
Ces invectives avaient provoqué une grande indignation dans l’île. Annick Girardin, à l’époque ministre des Outre-mer, avait adressé une lettre ouverte à l’ex-actrice. « Le racisme n’est pas une opinion, c’est un délit« , avait notamment rappelé la ministre. Poursuivi pour complicité d’injures publiques, Bruno Jacquelin, l’attaché de presse de l’ancienne actrice française de 87 ans, a été condamné à 4000 euros d’amende.
PORTUGAL – Les Portugais sont appelés aux urnes le 30 janvier 2022 pour des législatives anticipées provoquées par la rupture entre le gouvernement socialiste d’Antonio Costa et ses anciens alliés de la gauche radicale au sujet du prochain budget de l’Etat. Le président conservateur Marcelo Rebelo de Sousa a confirmé jeudi son intention de dissoudre le Parlement et décidé de la date des élections, qui auraient normalement dû être organisées à l’automne 2023. Le rejet du budget a « totalement réduit la base de soutien du gouvernement », alors que 2022 sera « une année décisive pour la sortie durable de la pandémie et de la crise sociale qui nous a frappée », a fait valoir le chef de l’Etat dans une allocution télévisée. En 2015, l’ensemble de la gauche s’était uni pour la première fois depuis la Révolution des Œillets de 1974, afin de détricoter la politique d’austérité mise en œuvre par la droite en échange du plan de sauvetage international accordé au Portugal en 2011.Reconduit en 2019 avec 36 % des voix, mais resté à huit sièges de la majorité absolue, M. Costa s’était alors dispensé de reconduire les accords assurant la stabilité de son gouvernement minoritaire et avait refusé de faire des concessions.
COLOMBIE – Une vingtaine d’hommes encagoulés et lourdement armés a tenté jeudi à la mi-journée un audacieux braquage dans un quartier aisé de la ville de Medellin (nord-ouest de la Colombie), qui s’est finalement soldé par des échanges de tirs avec la police et l’arrestation de onze suspects. Les braqueurs visaient un dépôt d’or du quartier el Poblado, mais ont été surpris par une patrouille de police, selon d’impressionnantes séquences filmées par les téléphones portables des badauds, vidéos rapidement devenues virales sur les réseaux sociaux colombiens. Prenant la fuite à pied ou en montant précipitamment sur une dizaine de motos, les assaillants, certains avec des gilets pare-balles, ont ouvert le feu en pleine rue à l’arme automatique sur les policiers. « Ils pensaient qu’ils allaient faire ici La Casa de papel », a fustigé M. Quintero, le maire de Medellin en référence à une célèbre série de Netflix contant les exploits d’une équipe de braqueurs. « Mais non, Messieurs, ce n’est pas Netflix ici ! Que cela soit un message à tous les criminels », a-t-il ajouté. Onze suspects ont été capturés par la police dans les poursuites qui ont suivi l’assaut. L’un d’eux est blessé et a subi une intervention chirurgicale, selon le maire.

VATICAN – Le pape François poursuit son engagement de féminiser un peu plus l’institution. Il a nommé ce jeudi 4 novembre la Sœur Raffaella Petrini au poste de secrétaire générale du gouvernorat de la Cité du Vatican. C’est la première fois qu’une femme occupe ce poste, habituellement pris par une évêque. Le souverain pontife ne l’a pas choisie par hasard. A 52 ans, Sœur Raffaella est une figure importante de l’Eglise, bien connue à Rome d’où elle est native. Religieuse franciscaine, titulaire d’un doctorat en sciences sociales, spécialiste en science du comportement organisationnel, elle enseigne la sociologie et l’économie à l’université pontificale Saint-Thomas-d ’Aquin, à Rome. Secrétaire général du gouvernorat de la Cité du Vatican est un poste particulièrement stratégique au cœur du pouvoir exécutif. Avec le président, Mgr Fernando Vérgez Alzaga (qui occupait le nouveau poste de la religieuse juste avant elle), elle devient en charge des opérations administratives. Une tâche clé, puisqu’il s’agit de gérer la poste, la police, mais aussi les musées qui constituent l’une des premières sources de revenus de l’Etat. Il n’y a pas de femme plus haut placé à ce jour au Vatican. Sa nomination intervient après celle de Sœur Nathalie Becquart, propulsée en février numéro deux du synode des évêques. Cet été, François a nommé une autre économiste italienne, Sœur Alessandra Smerilli, secrétaire d’un dicastère (l’équivalent d’un ministère dans la curie romaine).
FRANCE – Trois ans et demi après la diffusion de vidéos montrant Alexandre Benalla s’en prendre à des manifestants place de la Contrescarpe à Paris, le tribunal de Paris s’est prononcé ce vendredi sur le sort de l’ancien chargé de mission à l’Elysée. L’ancien proche collaborateur d’Emmanuel Macron a été condamné par le tribunal de Paris à trois ans de prison, dont deux avec sursis, pour, notamment, « violences volontaires » en marge des manifestations du 1er Mai 2018, selon plusieurs médias. La peine est sévère, allant bien au-delà des réquisitions de l’accusation en septembre. Dix-huit mois de prison avec sursis avaient été requis contre Alexandre Benalla. « Vous avez été investi d’un certain pouvoir, réel au regard de vos fonctions, supposé du fait de votre proximité avec le président de la République », a déclaré la présidente du tribunal Isabelle Prévost-Desprez en prononçant le jugement. « Vous avez trahi la confiance qui vous a été faite par cette nomination », a-t-elle poursuivi. La magistrate a souligné le « sentiment d’impunité et de toute-puissance » du prévenu, qui a été en outre reconnu coupable d’avoir utilisé frauduleusement ses passeports diplomatiques après son licenciement, d’avoir fabriqué un faux document pour obtenir un passeport de service et d’avoir illégalement porté une arme en 2017. Son acolyte Vincent Crase, un ancien gendarme réserviste de 48 ans, a été condamné à deux ans d’emprisonnement avec sursis.
BOURSE DE PARIS – L’indice CAC 40, principal indice boursier de la Bourse de Paris rassemblant quarante fleurons de l’économie française, a dépassé, vendredi 5 novembre, peu après l’ouverture, 7 000 points, s’établissant à 7 018,31 points. Une première depuis sa création en 1897. Le marché reste soutenu par l’attitude toujours accommodante des banques centrales après le statu quo de la Banque d’Angleterre et les commentaires de la Fed comme de la BCE écartant la perspective de hausses des taux dans l’immédiat. Dans le même temps, le marché se prépare à un net rebond des créations d’emplois aux Etats-Unis qui pourrait influer sur la politique monétaire de la Réserve fédérale. Le Cac 40 reste tiré par les énièmes records du secteur du luxe.

JOE BIDEN – En nette perte de vitesse, le président américain joue gros aujourd’hui : après des semaines de tractations et de querelles intestines, la Chambre des représentants va se prononcer vendredi sur les plans d’investissements du président américain, 3.000 milliards de dépenses grâce auxquelles il promet de transformer les Etats-Unis. Le premier est une énorme enveloppe pour rénover les routes, ponts et transports vétustes du pays, mais aussi investir dans l’internet à haut débit et le parc de voitures électriques américain. Le plan prévoit 1.200 milliards de dollars de dépenses — l’équivalent du PIB annuel de l’Espagne. Ce plan colossal d’investissements a déjà été approuvé au Sénat mi-août, soutenu par des élus des deux partis, un fait rare dans un Congrès ultra-divisé politiquement. Son passage à la Chambre marquerait une victoire majeure pour Joe Biden, qui n’aurait plus qu’à ratifier le texte. Le second plan examiné à la chambre basse, plus volumineux encore, est un volet social et climatique baptisé « Build Back Better » qui prévoit l’école maternelle pour tous, une profonde amélioration de la couverture maladie, et des investissements significatifs pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Son coût total a déjà été divisé par deux, raboté à 1.750 milliards de dollars contre un chiffre initial de 3.500 milliards de dollars. Son sort est entre les mains d’un élu de l’Etat minier de Virginie-Occidentale, le sénateur Joe Manchin, qui dit craindre que le plan ne creuse davantage la dette publique et n’alimente l’inflation. Avec un sénat à 50-50, sa voix est décisive.
COP26 – La cinquième journée, vendredi 5 novembre, est consacrée à la jeunesse. Celle-ci a profité de l’occasion pour donner de la voix : des milliers de jeunes ont battu le pavé à Glasgow, de Kelvingrove Park à George Square, à quelques centaines de mètres des bâtiments abritant les négociations internationales de la conférence sur le climat. L’appel avait été lancé par le mouvement Fridays For Future et Greta Thunberg. Beaucoup de jeunes ont le sentiment que leur voix ne porte pas jusqu’aux responsables politiques. « Nous voyons à la télé tous ces dirigeants politiques dire qu’ils vont agir mais nous ne savons jamais quelles genres d’actions ils vont entreprendre. Ce n’est pas vraiment de leur avenir qu’il est question mais du nôtre » a déclaré une manifestante témoignant du sentiment général. Pour l’égérie suédoise, « ce n’est plus une conférence climat. C’est un festival de greenwashing des pays riches. Une célébration de deux semaines du business as usual et du bla bla ». Boris Johnson a encore déclenché une polémique, selon le Daily Mirror : mercredi, juste après sa conférence, il prenait un jet privé pour aller dîner à Londres sans un cercle privé réservé aux hommes. Parmi les convives un climatosceptique notoire, le Lord Charles Moore.

DIDIER RAOULT – Le professeur marseillais Didier Raoult a été entendu ce vendredi à Bordeaux par la chambre disciplinaire de l’Ordre des médecins de Nouvelle-Aquitaine. Deux plaintes avaient été déposées par ses pairs pour entorse au code de déontologie. « Charlatanisme », « risques inconsidérés » pour les patients, manque de confraternité… Le controversé professeur Didier Raoult a fait face à la justice de ses pairs qui l’accusaient devant une chambre disciplinaire à Bordeaux d’avoir enfreint plusieurs articles du code de déontologie médicale en promouvant l’hydroxychloroquine contre la covid-19. « On fait le procès de la réussite », s’est défendu l’infectiologue marseillais de 69 ans. « Ce sont les médecins qui se plaignent de nous, pas les patients » pour Didier Raoult, qui assure avoir reçu « plus de 600 000 patients » au sein de l’IHU durant la crise sanitaire, « sans aucune plainte ». Durant près de trois heures, la chambre disciplinaire, présidée par un magistrat administratif assisté de huit médecins, a examiné deux plaintes déposées fin 2020 par l’Ordre des médecins des Bouches-du-Rhône et le Conseil national de l’Ordre des médecins, sur la base de plusieurs signalements. Les décisions seront rendues le 3 décembre