
LIBAN – Le ministre libanais de l’Intérieur a annoncé ce mercredi 29 décembre la saisie d’une importante cargaison de comprimés de captagon, drogue constituée d’amphétamines, dissimulés dans des caisses d’oranges au port de Beyrouth. Des membres de la direction des douanes ont saisi «près de neuf millions de comprimés de captagon», a déclaré Bassam Mawlawi lors d’un point de presse, indiquant que la cargaison était destinée à l’exportation vers un pays du Golfe. Un membre des douanes libanaises a précisé à l’AFP que la cargaison était en route vers le Koweït. Les comprimés de captagon étaient placés dans de petits sacs et dissimulés dans de fausses oranges. Une enquête est en cours pour déterminer l’origine de la cargaison. D’autre part, le roi saoudien Salmane ben Abdelaziz a appelé ce mercredi les autorités libanaises à « stopper la stopper la mainmise du Hezbollah terroriste sur l’Etat », une énième revendication du Golfe qui conditionne, entre autres, la restauration de ses liens avec le Liban à une mise à l’écart du parti pro-iranien, bête noire de Riyad. Il a également assuré que son pays « se tient auprès du peuple libanais frère », appelant les autorités locales à « faire primer les intérêts de leur peuple et à travailler afin d’instaurer la sécurité, la stabilité et la prospérité auxquelles ce dernier aspire ».
IRAK – Le nouveau Parlement tiendra le 9 janvier sa séance inaugurale, selon un décret promulgué jeudi 30 décembre par le président de la République Barham Saleh, près de trois mois après les législatives du 10 octobre. Il a dit «espérer un gouvernement véritablement fort et actif (…), protégeant et servant les Irakiens. Cela impose la coopération (de tous) pour réaliser les réformes nécessaires à un Irak stable et prospère». Dans les 30 jours suivant sa séance inaugurale, le Parlement élira le président de la République. Celui-ci devra ensuite désigner un premier ministre, choisi par la plus grande coalition au Parlement. Une fois désigné, le premier ministre aura 30 jours pour former un gouvernement, certains experts et politiciens espérant une nouvelle équipe d’ici mars.
IRAN – Téhéran affirme avoir lancé dans l’espace trois appareils de recherche spatiale, ce jeudi 30 décembre. « Le lanceur de satellites Simorgh a envoyé trois appareils », a annoncé Ahmad Hosseini, porte-parole de l’unité spatiale du ministère iranien de la Défense, cité par la télévision d’Etat. « Les objectifs de recherche prévus pour ce lancement ont été atteints », a-t-il ajouté, sans livrer davantage de précisions. La télévision officielle a diffusé une séquence décrite comme l’allumage du lanceur. « Il s’agissait d’un lancement préliminaire (…). Si Dieu le veut, nous procéderons bientôt à un lancement opérationnel », a-t-elle expliqué. Téhéran avait annoncé en février avoir testé un nouveau lanceur de satellites équipé de son « plus puissant » moteur à combustible solide. Ce projet pourrait susciter la condamnation de l’Occident, alors que les négociations pour sauver l’accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015 ont été relancées fin novembre. L’accord, validé par la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l’ONU, enjoint à Téhéran de « ne mener aucune activité liée aux missiles balistiques conçus pour pouvoir emporter des charges nucléaires, y compris les tirs recourant à la technologie des missiles balistiques ».

ISRAËL-PALESTINE – Le vice-ministre et député Abir Kara a assuré mercredi que si le processus de paix avec les Palestiniens venait à reprendre, le gouvernement n’y survivrait pas, en réaction à la réunion qui s’est tenue mardi soir entre Benny Gantz et le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas au domicile du ministre de la Défense. Abir Kara, qui est membre du parti Yamina (droite nationaliste religieuse) a déclaré au site Arutz 7 qu' »Abou Mazen (Abbas) est le chef d’une Autorité palestinienne terroriste qui verse de l’argent aux terroristes ». Selon lui, « si le processus de paix est renouvelé, le gouvernement chutera. Je ferai aussi chuter le gouvernement en cas d’évacuation des implantations. L’époque de « la terre contre la paix est révolue ».
Suite à sa rencontre avec le chef de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, Benny Gantz, a approuvé un certain nombre de mesures en faveur de l’Autorité palestinienne, notamment des facilités fiscales, et des permis d’entrée en Israël, sur une base humanitaire pour des milliers de Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza. Les États-Unis sont « très satisfaits » de la rencontre entre le ministre israélien de la Défense Benny Gantz et le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, a tweeté mercredi, au lendemain de cette entrevue, le porte-parole du département d’État, Ned Price.
CISJORDANIE – « Les politiques israéliennes risquent de mener à une véritable explosion en Cisjordanie, théâtre récurrent de heurts », a déclaré ce jeudi le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas lors d’un entretien téléphonique avec le président russe Vladimir Poutine. La rencontre Abbas/Gantz était la « dernière chance avant une explosion », avait commenté sur Twitter le ministre de l’AP des Affaires civiles Hussein al-Sheikh, sans épiloguer sur les causes et les effets de cette possible « explosion ». Dans un entretien avec Vladimir Poutine, dont le pays est membre du Quartette (ONU, UE, USA, Russie) pour le Proche-Orient, Mahmoud Abbas a attribué cette possible « explosion » en Cisjordanie aux politiques israéliennes. M Abbas « a souligné l’importance de mettre fin aux pratiques unilatérales d’Israël quant aux colonies, à la confiscation des terres, à l’expulsion de Palestiniens à Jérusalem-Est (…) et au terrorisme des colons car ces mesures israéliennes vont mener à une explosion de la situation », a indiqué l’agence officielle palestinienne Wafa.

JEFFREY EPSTEIN – Après cinq jours de délibération, Ghislaine Maxwell, 60 ans, a été reconnue coupable, mercredi 29 décembre, de cinq chefs d’accusation de crimes sexuels. Rabatteuse pour le compte de son ancien compagnon, Jeffrey Epstein, retrouvé pendu dans sa cellule en 2019, Ghislaine Maxwell, la fille préférée du magnat britannique de la presse Robert Maxwell (mort en 1991), aurait recruté des dizaines d’adolescentes, parfois âgées de 14 ans seulement, entre 1994 et 2004, près de leur école ou à leur travail. Les jeunes filles étaient convaincues, pour quelques centaines de dollars, de venir faire un massage, présenté comme non sexuel à un puissant New-Yorkais qui ferait décoller leur carrière. Outre Epstein, les noms d’autres célébrités planent sur ce procès, comme le prince britannique Andrew, Bill Clinton ou encore Donald Trump. L’avocate de Ghislaine Maxwell a déclaré faire appel dès la sortie de l’audience. L’accusée risque des dizaines d’années de prison. «Très déçue par le verdict», son avocate Bobbi Sternheim a annoncé à la presse son intention de faire appel.
TAÏWAN – Les États-Unis risquent de devoir payer «un prix insupportable» pour leur soutien à Taïwan, a déclaré ce jeudi 30 décembre le ministre chinois des Affaires étrangères, avertissant l’île qu’elle faisait face à «une situation extrêmement dangereuse». Dans un entretien à la télévision nationale et à l’agence Chine nouvelle, Wang Yi a accusé Washington d’encourager «l’indépendance» de Taïwan, île que Pékin considère comme l’une de ses provinces, bien qu’elle soit gouvernée séparément depuis 1949. «Cela va non seulement placer Taïwan dans une situation extrêmement dangereuse mais aussi mettre les États-Unis devant un prix insupportable», a-t-il prévenu. Mercredi, le porte-parole du Bureau chinois des affaires taïwanaises, Ma Xiaoguang, avait affirmé que la Chine prendra des « mesures drastiques » contre Taïwan si l’île décide d’accéder à l’indépendance formelle, ajoutant que les provocations de Taipei et l’ingérence extérieure pourraient s’intensifier l’an prochain.
BIRMANIE – Après les Etats-Unis, l’Union européenne hausse à son tour le ton. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a annoncé jeudi 30 décembre soutenir l’imposition d’un embargo international sur les armes à destination de la Birmanie. L’UE s’est également déclarée prête à durcir ses sanctions, à la suite d’un massacre imputé à l’armée dans lequel une trentaine de civils et deux membres de l’ONG Save the Children ont été tués dans l’État de Kayah, situé dans l’est de la Birmanie. « Face à l’escalade des violences en Birmanie, des actions préventives supplémentaires sont nécessaires au niveau international, y compris un embargo sur les armes » qui pourrait être acté au niveau de l’ONU, a déclaré Josep Borrell, dans un communiqué. Bruxelles bloque déjà les ventes d’armes et d’équipements susceptibles d’être utilisés à des fins de répression interne, ainsi que l’interdiction d’exporter des biens à double usage destinés à l’armée et à la police des frontières. Les Etats-Unis, qui restreignent depuis longtemps les ventes d’armes au régime militaire birman, ont renouvelé mardi leur appel à adopter un embargo international sur les armes à destination de la Birmanie. A propos du massacre, l’armée a déclaré avoir abattu un nombre indéterminé de « terroristes armés » appartenant aux forces armées de l’opposition dans le village, car ils ne s’étaient pas arrêtés pour un contrôle militaire.

AFGHANISTAN – Le chef suprême des talibans, le mollah Hibatullah Akhundzada, a ordonné à ses troupes de ne pas punir les fonctionnaires de l’ancien gouvernement afghan, selon des propos rapportés sur Twitter par un porte-parole des talibans, ce jeudi 30 décembre. « Respectez mon amnistie et ne punissez pas les employés du précédent régime pour leurs crimes du passé », a-t-il déclaré mercredi soir à Kandahar, un fief taliban. Toujours selon la même source, Hibatullah Akhundzada s’exprimait devant des responsables afghans. Il n’a pas été vu en public, filmé ou photographié depuis des années. Ces déclarations interviennent après une vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux, dans laquelle on voit un ancien officier de l’armée être passé à tabac dans une cellule par deux combattants talibans. L’émirat islamique, nom donné par les talibans à leur régime, a annoncé qu’un des soldats serait sanctionné. L’ONU et les ONG Amnesty International et Human Rights Watch ont fait état d’« allégations crédibles » sur l’exécution sommaire ou de la disparition forcée de plus de 100 ex-agents de la police et du renseignement. Mardi, une trentaine de femmes ont manifesté dans Kaboul pour leurs droits, mais aussi pour demander aux talibans d’arrêter leur « machine criminelle » et les assassinats de membres de l’ancien régime.
AFRIQUE DU SUD – « On est venus rendre hommage » : les Sud-Africains ont commencé jeudi à se recueillir devant la dépouille de Mgr Desmond Tutu, arrivée à la cathédrale Saint-Georges du Cap, d’où il a longtemps pourfendu le régime raciste de l’apartheid. Le cercueil en pin clair – il avait demandé « le moins cher possible » –, simplement décoré d’un bouquet d’œillets blancs, a été porté dans le chœur par six prêtres en chasuble, ont constaté des journalistes de l’AFP. Il y restera pour une chapelle ardente prévue sur deux jours. Infatigable défenseur des droits de l’Homme, Desmond Tutu est mort paisiblement à 90 ans dimanche. Après l’hommage planétaire, rendu par les grands de ce monde, de son ami le dalaï-lama au pape François en passant par de nombreux chefs d’Etat, c’est au tour des simples citoyens.
MALI – Quatre soldats de l’armée malienne ont été tués et une dizaine d’autres blessés dans une attaque survenue mardi soir à Nara, dans l’ouest du pays, une zone où sont implantés les djihadistes. «Une unité Fama dans la région de Nara a fait l’objet d’une attaque complexe combinant attaques EEI (engin explosif improvisé) et armes lourdes», mardi en fin d’après-midi, a annoncé l’armée malienne dans un communiqué. Elle n’a pas précisé qui étaient les auteurs de l’attaque, soulignant que le bilan provisoire s’élevait à «quatre morts et une dizaine de blessés graves». Ce n’est pas la première fois que l’armée est attaquée dans cette partie du Mali. Un camp de l’armée a été la cible d’une attaque d’hommes armés imputée aux djihadistes en avril 2019 à Guiré, dans la région de Koulikoro, près de la frontière avec la Mauritanie.

SOUDAN – Des milliers de Soudanais ont réclamé de nouveau ce jeudi 30 décembre un pouvoir civil au Soudan sous la férule de l’armée, bravant grenades lacrymogènes, coupure des communications et verrouillage complet de Khartoum. À chaque nouvel appel des manifestants proclamant que «la révolution continue» face au chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, qui a renforcé son pouvoir avec un putsch le 25 octobre, les autorités mobilisent de nouvelles techniques. Pour la première fois, ni les appels téléphoniques locaux ni ceux venus de l’étranger ne pouvaient aboutir ce jeudi. Un coup dur pour les militants qui tentent de mobiliser le monde à leur cause, via les réseaux sociaux et la diaspora. En outre, les forces de sécurité –policiers, militaires et paramilitaires des Forces de soutien rapide– avaient installé des caméras sur les principaux axes de Khartoum.
Au Darfour, dans l’Ouest du pays, un groupe armé a pillé près de 2 000 tonnes d’aide du Programme alimentaire mondial (PAM, a indiqué mercredi 29 décembre un responsable à l’AFP. Dans cette région, un habitant sur trois dépend de l’aide humanitaire.
CHINE – Dans une volonté affichée de mettre un frein aux tendances jugées vulgaires dans le pays, le ministère chinois des Sports a interdit les tatouages aux footballeurs de la sélection nationale. Ceux qui en ont, sont priés de les « enlever ». « En cas de circonstances particulières, les tatouages devront être couverts » durant les entraînements et compétitions, a précisé le ministère dans un communiqué, qui interdit le recrutement de tout sportif tatoué. Les tatouages sont généralement mal perçus en Chine, qui reste très majoritairement une société conservatrice. Mais ils ont un certain succès dans les grandes villes en particulier auprès de la jeune génération. La mesure a été diversement appréciée par les fans de football en Chine. « Est-ce qu’on doit choisir un bon joueur ou un saint ? », s’est rapidement interrogé un supporter chinois sur le réseau social Weibo. Mais ce n’est pas la première fois que l’esthétisme s’invite dans le foot chinois.
La Fédération ordonnait déjà ces dernières années aux joueurs de couvrir leurs tatouages. La légende du football David Beckham était ainsi apparue floutée en 2020 dans un documentaire de la télévision publique chinoise. Une rencontre de football universitaire féminin avait par ailleurs été annulée, après une interdiction faite aux joueuses de se teindre les cheveux.

NIGER-RWANDA – Le Niger demande à huit ex-dignitaires du régime hutu rwandais, responsable du génocide de 1994, de quitter le pays. Un arrêté d’expulsion a été pris lundi 27 décembre, justifié par des « raisons diplomatiques », alors que ces personnes avaient récemment été accueillies dans le pays. Ils sont huit à être expulsés « définitivement » du territoire nigérien. Ils ont interdiction permanente de séjour dans le pays et ont sept jours pour quitter le Niger. Ces huit anciens dignitaires du régime hutu, nommément concernés par cette décision, se divisent en deux groupes de quatre, explique Nadia Ben Mahfoudh du service Afrique de RFI. Il y a ceux qui ont été acquittés par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) : un ancien haut gradé, deux ex-ministres, et Protais Zigiranyirazo, dit « Monsieur Z ». C’est un frère d’Agathe Habyarimana, l’ex-Première dame et pilier de la frange extrémiste du régime. Les quatre autres, trois cadres militaires et l’ex-préfet de Butare, avaient été condamnés par le TPIR, et ont déjà purgé leur peine. Leur séjour au Niger n’aura pas été long. L’accord permettant leur arrivée sur le territoire avait été signé entre le Niger et les Nations unies le 15 novembre dernier. Selon Jeune Afrique, c’est le mécontentement de Kigali qui serait à l’origine de ce revirement