ALGÉRIE – Othmane Belouizdad, dernier survivant du « Groupe des 22 », des militants indépendantistes algériens ayant décidé en 1954 le lancement de la lutte armée contre la colonisation française, est décédé mercredi à l’âge de 92 ans, ont annoncé les médias d’Etat. Othmane Belouizdad était resté à l’écart de la vie politique après l’indépendance de l’Algérie en 1962 et ses apparitions publiques étaient rares. La dernière remonte à mai 2020 lorsqu’il avait été reçu par le président Abdelmadjid Tebboune. Le chef de l’Etat avait alors salué l’« un des symboles emblématiques de la glorieuse guerre de libération nationale, qui a accompli avec abnégation, son devoir aux côtés de ses vaillants compagnons pour libérer le pays du joug colonial, refusant après l’indépendance tout poste de responsabilité au sein de l’Etat et préférant vivre en tant que simple citoyen ». Après la mort de son compagnon Abdelkader Lamoudi en mai 2020, Othmane Belouizdad était le dernier membre du « Groupe des 22 » historiques encore en vie. Réuni à Alger en juin 1954, un groupe de 22 militants indépendantistes, anciens membres de l’Organisation spéciale (OS) démantelée en 1950 par les autorités coloniales françaises, avait décidé du passage à l’insurrection – qui sera déclenchée le 1er novembre 1954 – pour obtenir l’indépendance de l’Algérie. L’OS était dirigée par Mohamed Belouizdad, frère d’Othmane.
MAROC – Un professeur d’université marocain, poursuivi pour « attentat à la pudeur avec violence » dans une affaire de chantage sexuel visant des étudiantes en échange de bonnes notes, a été condamné à deux ans de prison ferme, rapportent mercredi soir des médias locaux. Il s’agit du premier jugement prononcé dans le cadre du scandale connu sous le nom de « sexe contre bonnes notes », qui éclabousse l’université de Settat, dans l’ouest du Maroc. L’enseignant en sciences économiques, qui était en détention préventive, a été reconnu coupable « d’attentat à la pudeur », de « violence » et de « harcèlement sexuel » devant la chambre criminelle de la cour d’appel de cette ville. L’une des plaignantes a renoncé à toute poursuite judiciaire en échange d’un dédommagement de 70 000 dirhams (6 640 euros). Quatre autres professeurs d’université, dont deux sont en liberté provisoire, devaient comparaître ce jeudi dans le cadre du même scandale.
LIBYE – « L’élection présidentielle libyenne doit avoir lieu avant la fin du mois de juin, date butoir fixée d’après la feuille de route convenue par les participants au Forum de dialogue politique inter-libyen », a fait savoir Mme Williams d’après la chaine de télévision libyenne Libya Al Ahrar. La conseillère spéciale d’Antonio Guterres a indiqué que la commission libyenne chargée d’élaborer des actions concrètes visant à organiser le processus électoral dans le pays « se réunira les 24 et 25 janvier ». Fin décembre, le Haut Conseil d’État libyen (HCE) avait exprimé l’espoir que les élections présidentielle et législatives auront lieu mi-2022. Mais comme l’a fait remarquer à l’époque son porte-parole, Mohamed Abdel Nasser, les élections dans le pays ne pourraient avoir lieu à cette date « qu’à condition que toutes les forces politiques [libyennes] fassent preuve de bonne volonté ».
LIBYE-ISRAËL – Le patron du service de renseignement israélien du Mossad, David Barnea, et le Premier ministre libyen par intérim, Abdel Hamid Dbeibah -, se sont récemment rencontrés en Jordanie pour discuter d’une possible normalisation entre les deux pays et d’une coopération en matière de sécurité, ont rapporté mercredi soir des médias saoudiens et libyens. Les médias indiquent cependant que le bureau de Dbeibah a démenti la tenue de cette rencontre. En novembre, le quotidien Haaretz avait rapporté que Saddam Haftar, le fils du général Khalifa Haftar, chef de guerre libyen, s’était rendu à l’aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv pour rencontrer des responsables israéliens au sujet d’une éventuelle normalisation. Selon les médias israéliens, le département « Tevel » du Mossad entretient des contacts avec divers responsables libyens depuis plusieurs années. Cependant, la conduite d’un processus de normalisation avec Israël paraît actuellement compliquée côté libyen, étant donné le chaos permanent qui règne dans le pays.
IRAK – Adel Bakawan, directeur du Centre français de recherche sur l’Irak (Cfri) et auteur de « L’Irak, un siècle de faillite, de 1921 à nos jours » (éd. Tallandier), a déclaré sur France 24 que « tout est réuni pour que les tensions politiques plongent le pays dans la guerre civile ». Le courant sadriste et ses alliés semblent même décidés à aller au bout de leur démarche. C’est à dire à imposer leur candidat au poste de Premier ministre et former seuls un « gouvernement majoritaire ». Les autres acteurs se retrouveraient exclus de facto du processus. Dans ce contexte, toutes les conditions objectives sont réunies pour que les tensions politiques plongent le pays dans la guerre civile, le règlement des désaccords se ferait alors par la voie des armes et des drones ». Il rappelle que l’Irak compte près de 80 organisations miliciennes « lourdement armées » reconnues par l’État irakien, qui leur a accordé en 2021 un budget de plus de 2,6 milliards de dollars. Un certain nombre d’entre elles bénéficient du soutien ou sont sous l’influence de puissances étrangères, dont l’Iran.
IRAN – La chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, qui avait été placée en résidence surveillée en 2020, a été de nouveau incarcérée à Téhéran, a annoncé mercredi 12 janvier son comité de soutien à Paris. « Nous apprenons avec stupeur et indignation la réincarcération dans la prison d’Evin de Fariba Adelkhah », a annoncé ce comité dans un communiqué, dénonçant des agissements « cyniques » du pouvoir iranien qui utiliserait le cas de la chercheuse « selon des fins extérieures ou intérieures qui demeurent opaques ». Une décision qui a fait réagir côté français. « La décision de sa réincarcération, que nous condamnons, ne peut qu’avoir des conséquences négatives sur la relation entre la France et l’Iran et réduire la confiance entre nos deux pays », a déclaré dans un communiqué le ministère des Affaires étrangères, exigeant la « libération immédiate » de la chercheuse. Le comité de soutien de la chercheuse craint également pour sa santé. « Alors que la pandémie de Covid continue de battre son plein le gouvernement iranien met délibérément en danger la santé et même la vie de Fariba Adelkhah – la mort en détention du poète et réalisateur Baktash Abtin, samedi dernier, ayant démontré son incapacité ou son mauvais vouloir à garantir la sécurité de ses détenus », juge le comité.
SYRIE-ALLEMAGNE – Un ancien colonel des services de renseignement syrien a été condamné jeudi 13 janvier par la justice allemande à la prison à vie pour crimes contre l’humanité dans le cadre du premier procès au monde lié aux exactions attribuées au régime de Bachar al-Assad. La Haute Cour régionale de Coblence (ouest) a reconnu coupable le Syrien Anwar Raslan, 58 ans, de la mort de 27 prisonniers et de la torture de milliers d’autres dans un centre de détention secret du pouvoir à Damas, entre 2011 et 2012. Il s’agit de la deuxième condamnation dans ce procès après celle, en février 2021, d’un ancien agent plus subalterne du renseignement syrien. Anwar Raslan, qui dirigeait le service des enquêtes de la branche 251 – le centre de détention d’Al-Khatib- du tentaculaire appareil de sécurité syrien, est resté muet tout au long de ce procès fleuve entamé le 23 avril 2020. En 2016, une commission d’enquête de l’ONU avait accusé le régime Assad d' »exterminer » des détenus.
SYRIE – Onze jihadistes du groupe État islamique (EI) ont péri dans une série de frappes nocturnes menées par l’aviation russe dans l’est de la province de Homs (centre), a indiqué ce jeudi 13 janvier l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Les frappes ont été menées «dans le désert de al-Sakhné et Tadmor (centre) et dans le désert de Deir Ezzor (est)». «Les jihadistes se cachent dans des grottes» situées dans cette région désertique où des cellules de l’EI sont toujours actives, a indiqué le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahman. Selon l’OSDH, environ 20 autres jihadistes ont été blessés, certains d’entre eux gravement. Cette attaque est la plus meurtrière du genre depuis novembre quand 16 jihadistes avaient été tués dans des raids russes. L’OSDH a recensé plus de 229 frappes aériennes russes contre des cibles similaires en Syrie depuis le début de l’année.
INSOLITE – Une à deux minutes en fonction des conditions météorologiques voire seulement cinquante-trois secondes lorsque le vent souffle dans la bonne direction, c’est la durée du vol Loganair LM711. Reliant deux îles de l’archipel des Orcades, au nord de l’Écosse, il s’agit du vol intérieur le plus court du monde reconnu par le Guinness des records. Si le vol est aussi rapide, c’est parce que la distance à parcourir entre les îles de Westray et Papa Westray n’est que de 2,74 kilomètres. Pour ce trajet, les passagers prennent place dans des avions bimoteurs à hélices du constructeur Britten-Norman. Seuls huit passagers peuvent ainsi monter à bord à chaque décollage. La compagnie aérienne Loganair effectue ce trajet deux à trois fois par jour afin d’assurer une liaison régulière aux quelque 80 habitants que compte l’île de Papa Westray, d’une superficie d’une dizaine de kilomètres carrés. Elle leur permet d’avoir accès au quotidien aux services médicaux et sociaux, à un coiffeur ou à un café Papa Westray dispose en revanche d’une école pour ses quatre élèves. Pour ceux qui n’aiment pas voyager en avion, une liaison maritime est également accessible mais elle est plus lente.
KAZAKHSTAN – Le contingent militaire mené par la Russie a débuté ce jeudi son retrait du Kazakhstan, où il avait été dépêché pour soutenir le pouvoir après des émeutes meurtrières ayant marqué un tournant pour cette ex-république soviétique d’Asie centrale. Une cérémonie solennelle de départ réunissant des soldats de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), alliance militaire menée par Moscou, s’est déroulée dans la matinée à Almaty, principale ville kazakhe. « L’opération de maintien de la paix est finie (…), les tâches ont été accomplies », s’est félicité le général russe Andreï Serdioukov, commandant du contingent comprenant 2 030 soldats russes, bélarusses, arméniens, tadjiks et kirghizes. Ces hommes avaient été déployés dans l’ex-république soviétique le 6 janvier et doivent achever leur départ avant le 22 janvier, selon l’OTSC et les autorités kazakhes. « Le contingent de l’OTSC a fourni toute l’assistance nécessaire pour enrayer la crise (…) et nous voyons que la situation est en train de se stabiliser », a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
UKRAINE – Vladimir Poutine a affirmé ce jeudi que l’adoption de sanctions américaines à l’encontre de la Russie constituerait le dépassement d’une « limite » dans les tumultueuses relations qui opposent les deux blocs. Cette déclaration a fait suite à la présentation par les États-Unis d’un plan visant justement à sanctionner les velléités russes en Ukraine. Ces sanctions évoquées par Washington visent nommément Vladimir Poutine. « Des sanctions contre un chef d’État, c’est une mesure qui franchirait une limite, ce serait équivalent à une rupture des relations », a dénoncé le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov. Il a noté que la proposition des sénateurs démocrates américains « ne facilite pas l’établissement d’une atmosphère constructive pour les pourparlers » russo-occidentaux en cours cette semaine sur une désescalade des tensions autour de l’Ukraine. Le projet de loi intitulée « Défendre la souveraineté de l’Ukraine » prévoit des sanctions contre le président russe, le Premier ministre Mikhaïl Michoustine, des hauts responsables militaires et plusieurs entités du secteur bancaire russe. Mercredi, l’Otan et Moscou ont tenu des pourparlers à Bruxelles, en faisant à leur issue le constat de leurs profondes « divergences » sur la sécurité en Europe. Après Genève et Bruxelles, les ministres de la Défense de l’Union européenne sont réunis à Brest en France ce jeudi et pour deux jours. L’objectif de cette réunion est de discuter de la sécurité du continent et notamment de la crise ukrainienne.
GUANTANAMO – Les Etats-Unis ont approuvé la libération de cinq détenus supplémentaires de la prison militaire de Guantanamo, où sont encore détenus 39 prisonniers, suspectés d’être complices de groupes terroristes comme Al-Qaïda, selon des documents officiels du Pentagone consultés mercredi. Jamais formellement inculpés, les Yéménites Mouaz Hamza al-Alaoui, Souheil al-Charabi et Omar al-Rammah, le Somalien Guled Hassan Duran et le Kenyan Mohammed Abdul Malik Bajabu ont reçu leur bon de sortie fin 2021, selon de nouveaux documents publiés cette semaine par la commission de révision de Guantanamo. Cette instance, qui est composée de hauts responsables de l’administration américaine, a jugé qu’ils ne représentaient plus de danger pour les Etats-Unis. Le feu vert à leur libération porte à 18 le nombre des détenus promis à être libérés si les Etats-Unis leur trouvent un point de chute, ce qui pourrait retarder leur sortie effective, car Washington ne rapatrie pas les ex-prisonniers vers le Yémen, pays en proie à une violente guerre civile, ni vers la Somalie, autre pays en crise.
QUEBEC – Alors que le Québec fait état de 8.351 nouveaux cas pour 766.927 personnes infectées ces dernières 24 heures selon l’OMS, la deuxième province canadienne la plus peuplée poursuit les mesures contraignantes, en travaillant notamment à l’élaboration d’une « contribution santé » pour les adultes qui refusent d’être vaccinées contre le Covid-19 sans raison médicale, a annoncé le Premier ministre provincial François Legault. « Le vaccin est la clé pour combattre le virus. C’est la raison pour laquelle nous étudions une contribution santé pour les adultes refusant d’être vaccinés pour des raisons non-médicales », a-t-il affirmé lors d’un point de presse. Les habitants non-vaccinés du Québec représentent une charge financière pour les vaccinés, a-t-il également estimé, indiquant que le gouvernement local étudiait le montant à fixer pour cette « taxe » tout en se penchant sur l’aspect juridique d’un tel levier. La mesure serait inégalitaire et favoriserait les riches…D’après François Legault, si seuls environ 10% des Québécois ne sont pas vaccinés, ils représentent environ 50% des patients en unités de soins intensifs.
MALI- La compagnie Air France a annoncé, mercredi, la suspension de ses liaisons avec le Mali “avec effet immédiat”, après que Paris a emboîté le pas à la Cédéao pour sanctionner la junte. L’Union européenne va aussi prendre des sanctions, a annoncé le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian. Air France suit la situation en temps réel et tiendra ses clients informés des possibilités de réacheminement une fois la suspension levée”, a ajouté la compagnie, en soulignant que “les clients concernés [étaient] informés individuellement”. La Cédéao a décrété, dimanche, la fermeture des frontières avec le Mali et un embargo commercial et financier, sanctionnant durement le projet de la junte de continuer à diriger le pays pendant plusieurs années. En riposte, le Mali a interdit le survol de son territoire, sauf pour des vols militaires, notamment de Barkhane.
SOUDAN – La police soudanaise a annoncé qu’un de ses généraux avait été tué jeudi lors de nouvelles manifestations anti-putsch à Khartoum, faisant redouter une nouvelle flambée de violence dans le pays quelques jours seulement après le lancement d’un dialogue sous l’égide de l’ONU. Ce décès pourrait changer la donne car d’un côté les manifestants se réclament du pacifisme et de l’autre, les autorités accusent certains d’entre eux de chercher l’affrontement, dans un pays où des millions d’armes sont en circulation. Selon des témoins, les forces de sécurité ont tiré de nouveau jeudi des grenades lacrymogènes sur des milliers de manifestants anti-putsch à Khartoum où la foule scandait: « Burhane, c’est les islamistes qui t’ont amené là! ».
L’Association des professionnels soudanais, au rôle déterminant dans les manifestations anti-Béchir, a « rejeté complètement » les pourparlers, tandis que les Forces de la liberté et du changement (FLC), le principal bloc politique civil, a demandé des garanties sur le fait que ce dialogue ne cherche pas « à légitimer » le nouveau « régime » né du putsch.