
MAURITANIE – La lutte contre l’esclavage en Mauritanie « est une priorité constante et irréversible » des autorités, a affirmé mercredi à Nouakchott un haut responsable de l’Etat mauritanien, lors d’une rare rencontre autorisée sur ce thème dans le pays. « La main du gouvernement est tendue à tous les forums et tribunes, dans la légalité et le rejet de l’extrémisme afin d’éliminer, dans les plus brefs délais, l’esclavage et ses séquelles », a dit le commissaire aux Droits de l’Homme de Mauritanie, Cheikh Ahmedou Ould Sidi. Ce dernier représentait l’Etat mauritanien à l’ouverture de la première rencontre sur l’esclavage autorisée depuis des années en Mauritanie où le phénomène persiste, selon des ONG, malgré son interdiction officielle. L’esclavage est assimilé à un crime contre l’humanité dans la Constitution mauritanienne. La rencontre de deux jours, ouverte mercredi à Nouakchott, est organisée à l’initiative des ONG des pays membres du G5 Sahel et se tient sous le thème: « faire de la lutte contre l’esclavage un combat commun et consensuel » dans le G5 Sahel. « La tenue de ce forum, une première dans le pays, constituera le début d’une nouvelle ère de coopération avec le gouvernement pour enrayer l’esclavage », a déclaré, dans son discours, Biram Dah Abeid, président de l’Initiative pour la résurgence de la lutte anti-esclavagiste (IRA), la principale ONG anti-esclavagiste mauritanienne.
On estime qu’en 2018-2019, 1 à 2,1% de la population était concernée par l’esclavage, soit de 40 000 à 90 000 personnes.
SYRIE – Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a lancé mardi un appel mondial pour que le sort des Syriens déplacés par une guerre qui ravage leur pays depuis 12 ans ne soit pas oublié. « 11 ans après son début, la crise du déplacement en Syrie reste la plus grande au monde. Plus de 13 millions de personnes ont fui le pays ou sont déplacées à l’intérieur de ses frontières », a souligné mardi Boris Cheshirkov, le porte-parole du HCR, lors d’un point de presse.
Selon M. Cheshirkov, les pays limitrophes ou proches de la Syrie ont accueilli plus de 5,6 millions de réfugiés syriens. Ces pays subissent désormais une pression financière accrue, notamment en raison de l’impact socio-économique dévastateur de la pandémie de COVID-19. « Aujourd’hui, la plupart des réfugiés syriens dans la région vivent dans la pauvreté. Les perspectives sont désastreuses pour les plus vulnérables d’entre eux, comme les mères célibataires, les enfants vivant sans une personne s’occupant d’eux et les handicapés », a dit M. Cheshirkov. La situation est particulièrement grave au Liban, où plus de 90 % des Syriens vivent dans l’extrême pauvreté, a-t-il noté.
Plus de 6,9 millions de personnes sont toujours déplacées à l’intérieur de la Syrie et 14,6 millions de personnes dans le pays ont besoin d’une aide humanitaire. Selon le porte-parole, en 2021, les trois quarts de tous les ménages du pays ont déclaré ne pas être en mesure de répondre à leurs besoins les plus élémentaires.
IRAN – Un cargo des Émirats arabes unis a coulé dans les eaux du Golfe au large de l’Iran, où une opération de secours a été lancée pour sauver l’équipage, a annoncé ce jeudi 17 mars un responsable maritime iranien. «Un cargo émirati transportant des voitures a coulé à quelque 50 km d’Assalouyeh» dans la province de Bouchehr (sud-ouest), a déclaré à l’agence officielle Irna un responsable local de sûreté maritime et portuaire. Le nom du navire n’a pas été précisé. Mercredi, l’Organisation météorologique locale avait émis une «alerte rouge» pour des vents violents et des turbulences en mer dans cette zone. «En raison de conditions météorologiques défavorables et de vents puissants», le navire a coulé avant l’arrivée de trois embarcations de sauvetage, a dit le responsable. Port de la côte sud de l’Iran situé dans la province de Bouchehr, Assalouyeh est un important centre pétrochimique sur le Golfe. Les autorités iraniennes ont indiqué avoir secouru 16 membres d’équipage d’un cargo des Émirats arabes unis ayant fait naufrage. Les recherches se poursuivent pour retrouver les 14 autres.

LIBAN – Le ministère de l’Intérieur a annoncé mardi à minuit qu’à l’expiration du délai officiel et légal pour le dépôt des candidatures en vue des élections législatives du 15 mai prochain, 1043 candidats, dont 155 femmes, ont déposé au ministère de l’Intérieur tous les documents requis pour se lancer dans la course. Ce chiffre n’est cependant pas définitif, les candidatures pouvant être retirées dans le délai légal sans que le candidat perde le montant requis pour déposer sa candidature. L’expiration du délai légal pour le retrait des candidatures est fixée au 4 avril à minuit. Notons qu’en 2018, le nombre de candidatures s’était élevé à 976. Après l’expiration du délai pour le dépôt des candidatures, le ministre de l’Intérieur Bassam Maoulaoui a tenu une courte conférence de presse au cours de laquelle il a réaffirmé que son ministère est fin prêt à organiser les élections législatives du 15 mai prochain. « Nous sommes totalement prêts à satisfaire l’aspiration des citoyens à la liberté et la démocratie en vue d’édifier une véritable patrie et un État sain », a déclaré M. Maoulaoui, ajoutant que « toutes les tentatives d’ajourner les élections ont été vouées à l’échec ».
ISRAËL – Une chaîne Telegram anonyme a publié mercredi une vidéo comprenant des photos et des documents personnels appartenant apparemment au chef du Mossad David Barnea. La vidéo publiée sur le canal « Open Hands » – qui a été créé mardi – soutient que les informations obtenues proviennent d’une longue opération de renseignement menée contre Barnea, débutée en 2014. « Nous avons un petit cadeau pour le Mossad ; ‘Avec de l’amour pour David’. Joyeux Pourim », peut-on lire sur un post de la chaîne, en référence à la fête juive qui a commencé mercredi soir. La vidéo – traduite en anglais, en hébreu et en arabe – montre plusieurs photos personnelles, des billets d’avion au nom de Barnea, sa carte d’identité, des documents fiscaux adressés à sa femme et des images satellites de son domicile dans la ville de Hod Hasharon. Le bureau du Premier ministre a déclaré au nom du Mossad que le téléphone de Barnea n’a pas été piraté et que les « matériaux en question sont anciens », sans donner plus de détails.
Si l’origine du groupe « Open Hands » n’a pas été révélée, certains médias en hébreu ont rapidement pointé du doigt l’Iran. Nour News, un site lié aux Gardiens de la Révolution iranienne, a également publié des détails sur le matériel dévoilé. Lundi soir, les sites du gouvernement israélien ont été interrompus pendant plus d’une heure en raison d’une cyberattaque majeure, liée à l’Iran selon plusieurs médias.
ARABES ISRAÉLIENS – Le nombre d’Arabes israéliens ayant obtenu un diplôme d’enseignement supérieur a significativement augmenté ces dernières années, selon un rapport statistique annuel sur la société arabe publié ce jeudi pour la première fois par l’Institut israélien pour la démocratie. Il y avait 437.000 élèves arabes israéliens l’année dernière, ce qui représente environ 24% de l’ensemble des élèves du pays, ainsi qu’une hausse du nombre d’étudiants, d’écoles et de salles de classe dans le système éducatif arabe. Surtout, le taux d’étudiants arabes de premier cycle dans les établissements universitaires en Israël a presque doublé au cours de la dernière décennie, passant de 10% (22.268) pour l’année universitaire 2010 à 18,3% (43.454) pour l’année universitaire 2020. La proportion et le nombre d’étudiants arabes diplômés ont presque triplé, passant de 6,5 % (3.270) en 2010 à 14,6 % (9 252) en 2020, tandis que le nombre d’Arabes étudiant dans le cadre d’un doctorat est passée de 3,9 % (413) en 2010 à 7,3 % (855) en 2020. « L’augmentation du niveau de vie, de l’espérance de vie et de l’éducation, ainsi que la baisse du taux de fécondité, le changement de la structure de la famille arabe et le désir de réaliser les aspirations individuelles au détriment des valeurs collectives sont en train de saper les modèles traditionnels et de révolutionner la société arabe », ont déclaré les auteurs du rapport.
Ce même rapport note aussi que la criminalité dans cette communauté a bondi avec une hausse 44 % du nombre de fusillades en l’espace de trois ans.

YEMEN – Les rebelles Houthis ne participeront pas à d’éventuels pourparlers de paix s’ils se tiennent à Ryad, l’Arabie saoudite étant son « ennemie » dans la guerre au Yémen, a indiqué cde jeudi un responsable des Houthis à l’AFP. Mardi, un responsable du Conseil de coopération du Golfe (CCG) avait indiqué à l’AFP que cette organisation régionale cherchait à organiser un dialogue à Ryad, son siège, entre le gouvernement yéménite et les rebelles Houthis pour tenter de mettre fin au conflit qui ravage le Yémen depuis plus de sept ans. « Nous accepterons toute invitation au dialogue qui ne se déroule pas dans des pays ennemis », a déclaré sous couvert d’anonymat un responsable des Houthis, assurant que les rebelles « tendraient toujours la main à la paix ».
D’autre part, l’ONU a annoncé que des consultations de trois jours, dans la capitale jordanienne, Amman, ont abordé les moyens d’épargner aux civils les effets du conflit. Le 7 mars, l’envoyé de l’ONU au Yémen, Hans Grundberg avait annoncé que plus de 100 Yéménites représentant des partis politiques, des secteurs de la sécurité, de l’économie et des organisations de la société civile en Jordanie et au Yémen prendront part à ces consultations.
SOUDAN DU SUD – Le gouvernement a annoncé ce jeudi 17 mars avoir obtenu 120 millions de dollars de la Banque mondiale par l’intermédiaire de sa branche de développement, l’Association internationale de développement, pour renforcer ses infrastructures. Agak Achuil Lual, ministre des Finances et de la Planification économique, a déclaré que les fonds seraient également utilisés pour consolider les institutions communautaires et améliorer la résilience alimentaire de ce pays d’Afrique de l’Est. « Les fonds aideront à améliorer la prestation des services de base, en particulier pour les populations les plus vulnérables du pays, et à favoriser la cohésion sociale qui est vitale pour le développement du Soudan du Sud », a expliqué M. Lual dans un communiqué.
Firas Raad, directeur national de la Banque mondiale pour le Soudan du Sud, a déclaré que les conflits avait forcé des millions de Sud-Soudanais à se déplacer, affectant ainsi leur tissu social et affaiblissant les institutions formelles et informelles du pays.
KENYA – Alors que l’élection présidentielle doit se tenir en août 2022 au Kenya, un amendement pourrait permettre aux candidats d’apparaître sur les bulletins de vote sous un nom d’emprunt, rapporte le quotidien Daily Nation. Validée par le Sénat à la mi-février, la proposition doit désormais être votée par l’Assemblée nationale pour être définitivement adoptée. Jusqu’à présent, la loi électorale interdit aux candidats de se présenter sous un autre nom que celui qui apparaît sur leurs documents d’identité. Au Kenya, pourtant, “la plupart des politiciens ont acquis des ‘noms politiques’, en référence à leur caractère”, précise le Daily Nation. Certains ne sont, d’ailleurs, connus que sous leur nom d’emprunt. “J’ai perdu deux fois parce que mes supporters ne connaissaient que mon surnom. Ils ont fini par voter pour d’autres candidats”, racontait dans une interview à la télévision le député Kanini Kega, dont le nom complet est en réalité James Mathenge Kanini. Si elle est adoptée, la proposition pourrait bénéficier en particulier à Raila Odinga, opposant historique à l’actuel président Uhuru Kenyatta, devenu finalement son successeur désigné. “Tinga”, “Agwambo”, “Baba”, l’homme a acquis “une myriade de surnoms” au cours de sa “longue carrière politique chargée de controverses”, souligne le quotidien.

INSOLITE – Le plomb des munitions des chasseurs entraîne une réduction d’au moins 55.000 rapaces de la population des oiseaux de proie en Europe à cause de la contamination de leur alimentation par le plomb des chasseurs, selon une étude publiée mercredi 16 mars. Menée par des chercheurs de l’université de Cambridge, cette étude est présentée comme la première à calculer l’impact de ces empoisonnements à travers l’Europe. Elle a analysé les concentrations de plomb dans le foie de 3.000 rapaces de 22 espèces retrouvés morts ou mourants dans 13 pays européens (France, Allemagne, Autriche, Hongrie, Espagne, Portugal, Italie, Pologne, Suède, Danemark, Suisse, Royaume-Uni et Grèce). Les chercheurs estiment que, pour 10 espèces de ces oiseaux, qui se nourrissent de proies vivantes et de charognes, l’empoisonnement de l’alimentation par le plomb des munitions des chasseurs entraîne une réduction de leur population de 55.000 individus adultes dans le ciel européen – par rapport à ce que serait leur nombre sans cet empoisonnement. Les modèles indiquent que leur population est ainsi 6% plus faible qu’elle ne le serait sans les effets du plomb, qui promet aux oiseaux contaminés une mort «lente et douloureuse». La population des aigles à queue blanche est ainsi 14% plus faible qu’elle ne le serait sans exposition depuis plus d’un siècle au plomb, celles de l’aigle royal et du vautour fauve respectivement de 13% et 12%. Elle est de 3% pour des oiseaux communs tels que le Milan royal ou le busard des roseaux. La population des busards communs est inférieure de 1,5%, mais ce faible pourcentage correspond à 22.000 oiseaux tant cette espèce est répandue. Sans surprise, les chercheurs ont observé une corrélation entre la densité de chasseurs et le nombre de rapaces empoisonnés. Et «le fait qu’aucun rapace empoisonné au plomb n’ait été trouvé au Danemark après que le pays a interdit en 1996 les munitions au plomb indique que le plomb à l’origine du problème vient des munitions des chasseurs», a précisé à l’AFP le Pr Rhys Green, auteur principal de l’étude. La chasse est tenue pour responsable de la dissémination d’environ 14.000 tonnes de plomb chaque année dans l’Union européenne, rappelle l’étude.
MALI – La junte malienne a ordonné ce jeudi 17 mars la suspension de la diffusion de RFI et France 24, après la diffusion par ces médias français d’informations selon lesquelles l’armée malienne est impliquée dans des exactions contre des civils. Dans un communiqué publié ce jeudi matin, le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga « rejette catégoriquement ces fausses allégations contre les vaillantes FAMa », les forces armées maliennes. Le gouvernement « engage une procédure (…) pour suspendre jusqu’à nouvel ordre la diffusion de RFI (…) et France 24 », annonce le communiqué. Les deux médias continuaient d’être reçus au Mali ce jeudi matin, a constaté l’AFP.
L’UE juge « inacceptable » la décision de la junte malienne de suspendre la diffusion de RFI et France 24 sur la base d’« accusations infondées », a déclaré ce jeudi une porte-parole de la diplomatie européenne. « Nous avons vu les annonces faites par le gouvernement malien de suspendre RFI et France 24. Nous considérons que c’est inacceptable. Nous déplorons cette décision et les accusations infondées », a déclaré la porte-parole Nabila Massrali, lors d’un point presse, en déplorant une « fuite en avant » de la junte. Une telle suspension de deux grands médias d’information étrangers n’a pas de précédent depuis des années au Mali. Le colonel Maïga estime que « les agissements de RFI et France 24 ressemblent » aux pratiques et au rôle tristement célèbre de la radio “Mille Collines” « qui avait encouragé le génocide au Rwanda en 1994.

NIGER – Au moins vingt-et-une personnes, dont deux policiers, ont été tuées mercredi dans une attaque de jihadistes présumés contre un bus et un camion dans la région de Tillabéri, dans le sud-ouest du Niger, près du Burkina Faso, ont rapporté ce jeudi à l’AFP des sources sécuritaire et locale. « Une attaque terroriste menée mercredi après-midi par des individus lourdement armés à moto et en véhicule, a fait dix-neuf morts parmi les passagers d’un bus dont deux policiers et deux autres tués dans l’attaque d’un camion », a indiqué une source sécuritaire. Le bus, appartenant à une compagnie nigérienne, et le camion ont été incendiés, a ajouté cette source sous couvert d’anonymat. Les deux occupants du camion transportant des fruits et des légumes sont morts calcinés tandis que l’attaque du bus a également fait cinq blessés graves dont un policier, évacués vers la capitale Niamey pour des soins, a précisé cette source. Sept passagers rescapés du bus dont quatre femmes et trois hommes ont été retrouvés. Cette double attaque est survenue dans le département de Téra, près du poste de contrôle frontalier de Petelkole situé à 10 km de la frontière avec le Burkina, pays voisin également visé par les jihadistes, selon un élu local.
L’immense et instable région de Tillabéri, d’une superficie de 100.000 km2, se situe dans la zone dite « des trois frontières » entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali et est le théâtre depuis 2017 d’actions sanglantes de mouvements jihadistes liés à Al-Qaïda et au groupe État islamique (EI).
Selon le secrétaire général de l’Organisation patronale des gares modernes du Niger, s’il n’y a pas de sécurité sur les tronçons frontaliers avec le Burkina Faso, « les affaires de compagnies de transport vont s’arrêter ».
HONDURAS – La justice a donné son feu vert, mercredi 16 mars, à l’extradition de l’ancien président Juan Orlando Hernandez (2014-2022) vers les Etats-Unis, a annoncé sur Twitter la Cour Suprême de Justice (CSJ) du Honduras. Il doit être jugé pour trafic de drogue. Selon les autorités américaines, Juan Orlando Hernandez a « protégé les narcotrafiquants des enquêtes (évitant leur) arrestation et leur extradition », en échange de ces pots-de-vin. Cette décision d’extradition est susceptible d’appel, a précisé un porte-parole du pouvoir judiciaire. Dans ce cas, ce serait la Cour Suprême siégeant en session plénière qui aurait le dernier mot. Aux termes de la demande d’extradition, la justice américaine veut juger l’ancien chef de l’Etat notamment pour « conspiration » pour importation de drogue aux Etats-Unis et « possession d’armes à feu, dont des mitraillettes et du matériel de destruction pour contribuer à la conspiration d’importation de narcotiques ».
JAPON – Les autorités et des habitants du nord-est du Japon s’employaient jeudi à nettoyer les dégâts du violent séisme de magnitude 7,4 qui a secoué la région la veille, faisant au moins un mort et plus de 160 blessés selon un bilan révisé à la baisse par les autorités. L’alerte au tsunami a été levée. Le tremblement de terre a fait s’effondrer des pans de maison, dérailler un train, sans faire de victimes, ouvert des fissures sur des autoroutes et renversé des étalages dans des magasins. Mais les dégâts ont semblé relativement mineurs par rapport à la puissance du séisme qui a affecté principalement les départements de Fukushima et Miyagi, dans le nord-est du Japon.
Hirokazu Matsuno, porte-parole du gouvernement, a cité cet après-midi un bilan d’un mort confirmé et un autre suspecté, après avoir dans un premier temps quatre décès. Il a indiqué que 161 personnes avaient été blessées.
Selon l’Agence météorologique japonaise (JMA), l’hypocentre de la secousse survenue mercredi à 23H36 (14H36 GMT), réévaluée à 7,4 (contre 7,3 initialement), se trouvait à 60 km de profondeur sous l’océan Pacifique au large du département de Fukushima, où une centrale nucléaire avait été ravagée par un tsunami le 11 mars 2011.

CUBA – Un groupe de 128 Cubains ayant participé aux manifestations des 11 et 12 juillet 2021 dans deux quartiers de La Havane ont été condamnés à des peines allant de 6 à 30 ans d’incarcération, a annoncé mercredi 16 mars la Cour suprême de l’île. Les deux rassemblements ont été considérés comme les plus violents ces jours-là. Au cours de procès qui se sont déroulés entre les 14 décembre et 3 février, 129 Cubains ont été jugés pour « avoir commis et provoqué des troubles graves et des actes de vandalisme » lors des manifestations dans les quartiers de Diez de Octubre et de La Guinera, a indiqué la Cour suprême (TSP) dans un communiqué publié sur son site internet.
Sur les 129 accusés, 128 ont été reconnus coupables de sédition et de vol, et deux d’entre eux – Dayron Martin Rodriguez et Miguel Paez Estiven – ont été condamnés à trente ans de prison, précise la TSP. Selon le communiqué, les manifestants ont renversé des véhicules, notamment des voitures de patrouille des forces de l’ordre et ont lancé des pierres, des bouteilles et des cocktails Molotov sur les installations de la police et les agents du ministère de l’Intérieur, causant « des blessures (…) et des dégâts matériels importants ». Le gouvernement a indiqué le 25 janvier que 790 personnes, dont 55 âgées de moins de 18 ans, avaient été inculpées pour les manifestations de juillet. À cette date, 172 autres personnes avaient été condamnées.
CHARBON – Sur fond d’explosion des prix du gaz, la production d’électricité à partir de charbon repart à la hausse après un reflux de près de dix ans. Compte tenu des difficultés d’approvisionnement en gaz et de la faible production nucléaire, le phénomène devrait encore s’amplifier. « En 2021, la production d’électricité à partir de charbon a augmenté en Europe pour la première fois depuis 2011. En croissance de 18 %, elle atteint 579 térawattheures (TWh), contre 470 TWh en 2020 », indiquent les analystes de Rystad Energy. Elle a ainsi peu ou prou retrouvé son niveau pré-Covid-19. Plusieurs États membres de l’Union européenne ont mis en suspens leurs plans de sortie progressive du charbon, car ils dépendaient pour ce faire des importations de gaz naturel en provenance de Russie. Au lieu d’investir dans les infrastructures gazières, les énergies renouvelables ou d’autres alternatives, la prolongation de l’exploitation du charbon est souvent considérée comme l’option privilégiée. C’est notamment le cas de la République tchèque, de la Bulgarie, de la Roumanie et aussi de l’Allemagne et de l’Italie. En France, les central à charbon tournent davantage.
ETATS-UNIS – Le ministère américain de la Justice a accepté mercredi de verser 127,5 millions de dollars (120 millions de francs) à des victimes de la fusillade dans un lycée de Parkland, en Floride, pour mettre un terme à des poursuites liées aux manquements supposés de la police fédérale avant le drame. «L’accord résout 40 plaintes» mais «n’est pas une reconnaissance de culpabilité des États-Unis», a annoncé le ministère dans un communiqué, sans donner plus de détails. Les avocats des plaignants avaient déclaré en novembre être près d’un «accord historique. Le 14 février 2018, Nikolas C., 19 ans, avait ouvert le feu avec un fusil semi-automatique AR-15 dans le lycée Marjory Stoneman Douglas à Parkland, dont il avait été exclu l’année précédente. Il avait fait 17 morts et une quinzaine de blessés, dans ce qui fut l’un des pires massacres commis en milieu scolaire aux États-Unis. En octobre, il a plaidé coupable et un jury devra déterminer sa sentence à l’issue d’un procès en avril. Les procureurs ont l’intention de requérir la peine de mort.

KOSOVO – Le Parlement du Kosovo a rejeté mercredi un projet de loi visant à autoriser les unions civiles pour les couples de même sexe, ce qui aurait été une première pour un pays à majorité musulmane. Après des heures de débat houleux, seulement 28 députés sur 120 ont voté en faveur de ce projet proposé par le gouvernement du premier ministre de gauche Albin Kurti. Le texte rejeté fait partie d’une vaste réforme du code civil soutenu par l’Union européenne à laquelle le Kosovo, ancienne province serbe qui a proclamé en 2008 son indépendance, souhaite adhérer un jour. De nombreux députés du parti du premier ministre, le Vetevendosje, ont voté contre, comme Labinote Demi Murtezi qui considère «comme acceptable uniquement le mariage des personnes de sexe opposé». «Tout lien outre cette combinaison est considéré comme une dépravation et une dégénérescence morale», a déclaré cette députée au cours du débat.
AFGHANISTAN – Le Conseil de sécurité de l’ONU a approuvé ce jeudi une résolution établissant une relation formelle et durable avec l’Afghanistan des talibans, toujours en panne de reconnaissance sur la scène internationale. La résolution, qui n’utilise pas le mot « talibans », détaille le nouveau mandat de la mission politique de l’ONU en Afghanistan (Manua) pour un an. Elle a été approuvée par 14 voix pour, seule la Russie s’abstenant. La résolution comprend plusieurs volets de coopération, sur le plan humanitaire, le plan politique et la défense des droits humains, dont ceux des femmes, des enfants et des journalistes.
« Ce nouveau mandat de la Manua est crucial non seulement pour répondre à la crise humanitaire et économique immédiate, mais aussi pour atteindre notre objectif primordial de paix et de stabilité en Afghanistan », a déclaré à l’AFP après le vote l’ambassadrice norvégienne à l’ONU, Mona Juul, dont le pays a rédigé la résolution. « Le Conseil envoie un message clair avec ce nouveau mandat: la Manua a un rôle crucial à jouer dans la promotion de la paix et de la stabilité en Afghanistan et pour soutenir le peuple afghan alors qu’il est confronté à des défis et à une incertitude sans précédent », a-t-elle ajouté.
MIGRANT – Un Syrien se disant victime d’un refoulement par les autorités grecques vers la Turquie a déposé un recours devant la justice européenne pour obtenir réparation de l’agence Frontex qui aide les garde-côtes grecs, a indiqué ce jeudi à l’AFP l’ONG qui le représente. Le recours a été déposé le 10 mars, selon le site de la Cour de justice de l’UE. Le requérant, Alaa Hamoudi, réclame 500.000 euros d’indemnisation à Frontex, l’agence européenne des frontières, qu’il accuse de complicité dans ce refoulement illégal les 28 et 29 avril 2020, selon Front-Lex. Cette organisation juridique est déjà à l’origine d’une plainte devant la CJUE en 2021 contre l’agence européenne de garde-frontières et garde-côtes. Selon Front-Lex, M. Hamoudi est arrivé à cette date avec une vingtaine d’autres demandeurs d’asile sur l’île grecque de Samos, d’où ils ont été renvoyés « par les autorités » sur un canot pneumatique surchargé, et abandonnés en mer pendant 17 heures tandis qu’un avion « de Frontex surveillait la situation », avant d’être repoussés vers la Turquie, où le requérant vit désormais. Frontex intervient en Mer Egée pour aider les garde-côtes grecs à la surveillance des frontières maritimes avec la Turquie. Contactée par l’AFP, l’agence n’a pas réagi dans un premier temps.
CAMBODGE – L’opposant historique cambodgien Sam Rainsy, en exil en France, a été condamné à Phnom Penh ce jeudi par contumace à 10 ans de prison, accusé d’avoir tenté de renverser le Premier ministre Hun Sen, a indiqué à l’AFP son avocat. Il avait déjà été condamné il y a un an à 25 ans de détention dans le même dossier. « S’opposer aux dictateurs est un devoir, pas un crime », a réagi Sam Rainsy sur Twitter, déplorant que « le système judiciaire cambodgien ait de nouveau été utilisé (…) pour tenter d’étouffer toute opposition ». Co-fondateur du Parti du salut national du Cambodge (PSNC), Sam Rainsy vit en France depuis 2015 pour échapper à des procès qu’il estime motivés par des considérations politiques. En 2019, il avait tenté, en vain, de retourner au Cambodge, un projet perçu comme « une tentative de coup d’Etat » par les autorités.
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Au total, 150 opposants sont jugés dans le cadre de cette affaire, liés pour la plupart au PSNC, le principal parti d’opposition qui avait réalisé une percée aux élections de 2013 avant d’être dissous quatre ans plus tard. Nombre d’entre eux sont poursuivis pour avoir partagé des messages sur les réseaux sociaux soutenant la volonté de Sam Rainsy de revenir dans le pays. Ce jeudi, six autres personnalités de l’opposition ont été condamnées à dix ans de prison et treize militants à trois ans et huit mois de détention. Un activiste a été condamné à une peine de cinq ans de prison avec sursis. Des échauffourées ont éclaté à l’extérieur du tribunal lorsque des agents de sécurité ont tenté de confisquer une bannière déployée par des proches des accusés.
ESPACE – L’Agence spatiale européenne (ESA) a acté la suspension de la mission russo-européenne ExoMars et la recherche d’alternatives pour le lancement de quatre autres missions, à la suite de l’arrêt de la coopération avec l’agence spatiale russe Roscosmos en raison de la guerre en Ukraine, a-t-elle annoncé ce jeudi par communiqué à l’issue de son Conseil. La mission ExoMars prévoyait le lancement en septembre d’un rover de l’ESA à destination de la planète Mars, à l’aide d’un lanceur et d’un atterrisseur russes. Le conseil de l’agence spatiale européenne a chargé son directeur de lancer une étude industrielle rapide pour relancer ExoMars et chercher des alternatives pour les autres missions. Les lancements de nombreuses missions de l’ESA reposaient jusqu’ici sur l’utilisation du lanceur russe Soyouz depuis le port spatial européen de Kourou, en Guyane française. Roscosmos a riposté aux sanctions européennes, imposées à la suite de l’invasion russe de l’Ukraine, en suspendant ses lancements de Soyouz depuis Kourou et en en rappelant son équipe d’une petite centaine d’ingénieurs et techniciens. Initialement prévu en 2020, le lancement d’ExoMars avait été reporté à cause de la pandémie de Covid, à septembre 2022. Il est aujourd’hui plus que compromis à cause d’une fenêtre de tir vers la planète rouge qui ne s’ouvre que… tous les deux ans.