MAROC – Alors que le pays est frappé par le stress hydrique, Casablanca tente de s’adapter au phénomène. Dans ce contexte, Lydec, la filiale marocaine de groupe français Suez qui gère la distribution de l’eau potable et de l’électricité ainsi que la collecte des eaux usées, a lancé du 19 au 26 mars 2022 une campagne de sensibilisation sur les réseaux sociaux, et avec la distribution de flyers et de débats dans les écoles et les quartiers, dans le but de rationner la consommation d’eau des populations. Dans un contexte marqué par l’absence de précipitations, cette campagne qui cible les 4 millions d’habitants de la région, a pour objectif d’assurer une meilleure gestion du déficit des ressources en eau, de la pénurie d’eau (vigilance, alerte et crise), des réserves en eau durant la saison estivale notamment à travers le plan de réajustement des consignes de pression et des débits, la réduction des pertes en eau, les solutions alternatives d’approvisionnement et l’augmentation des ressources en eau non conventionnelles.
Selon l’Organisation des Nations unies (ONU), le Maroc dispose seulement de 500 m3 d’eau potable par habitant et par an, contre 2 500 m3 en 1960. Un chiffre sous la barre des 1 000 m3 d’eau recommandés pour chaque habitant par an.
LIBYE – Médecins sans frontières a déclaré que le pétrolier commercial « Allegria 1 » avait secouru quatre personnes sur un canot pneumatique en Méditerranée aux premières heures de samedi matin. « Nous savons de notre premier contact avec Allegria 1 que des survivants ont déclaré être restés en mer pendant au moins quatre jours sur un bateau transportant environ 100 personnes », a ajouté l’organisation dans un tweet. Selon un compte rendu de conversations avec le pétrolier vu par l’Agence France-Presse, le pétrolier a déclaré qu’ »environ 96 personnes sont mortes dans les eaux ».
« Plus de 90 personnes sont mortes dans une énième tragédie en Méditerranée », a déclaré dimanche le haut-commissaire des Nations unies Filippo Grandi dans un tweet. « L’Europe a prouvé sa capacité à accueillir généreusement et efficacement quatre millions de réfugiés d’Ukraine », ajoutant : » Maintenant, il doit examiner de toute urgence comment étendre cela aux réfugiés et autres migrants qui frappent à ses portes en détresse. »
IRAN – L’Iran a averti ce lundi que ses négociateurs ne retourneraient à Vienne que pour finaliser un accord avec les grandes puissances sur le dossier nucléaire, marquant ainsi son agacement face à des pourparlers qui s’éternisent. L’actuelle administration américaine de Joe Biden veut revenir dans l’accord à condition que Téhéran renoue aussi avec ses engagements. Et l’Iran exige la levée des sanctions et le retrait des Gardiens de la Révolution, son armée idéologique, de la liste noire américaine des «organisations terroristes étrangères». «Nous ne nous rendrons pas à Vienne pour de nouvelles négociations mais pour finaliser un accord sur le nucléaire. Il faut donc attendre la réponse de Washington», a affirmé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Saïd Khatibzadeh lors de sa conférence de presse hebdomadaire à Téhéran. «Pour le moment, nous n’avons pas encore de réponse définitive de Washington. Si Washington répond aux questions en suspens, nous pouvons nous rendre à Vienne dans les plus brefs délais», a-t-il ajouté.
LIBAN – Le vice-Premier ministre libanais, Saadé Chami, a estimé, rapporte L’Orient-Le Jour que « l’État et la Banque du Liban (BDL) sont en faillite », alors que le pays traverse la pire crise économique de son histoire moderne et que le gouvernement peine à légiférer sur le contrôle des capitaux et à garantir les avoirs des déposants, bloqués illégalement dans les banques depuis 2019. « L’État est en faillite, tout comme la Banque du Liban, et il y a des pertes », a affirmé M. Chami lors d’un entretien télévisé dimanche sur la chaîne al-Jadeed. « La répartition des pertes sera imputée aux acteurs concernés, à savoir l’État, la BDL, les banques et les citoyens », a-t-il poursuivi.
Saadé Chami tient un rôle-clé pour tenter de sortir le Liban de la crise économique, ayant été chargé de conduire la délégation chargée de négocier avec le Fonds monétaire international (FMI) le déblocage d’un « fonds de sauvetage ». Pur technocrate, il a fait l’essentiel de sa carrière au FMI, où il a occupé pendant près de 20 ans des postes-clés et dirigé le Centre de soutien technique au Moyen-Orient.
LIBAN-TUNISIE – Ÿuma, un duo tunisien à deux voix et une guitare, et à l’univers folk minimaliste, a présenté ce vendredi 25 mars au Studio de l’Ermitage à Paris son nouvel album » Hannet Lekloub » rapporte le site Ici Beyrouth.
Ÿuma, prénom d’origine nord-amérindienne signifiant allié ou encore » fils ou fille de » en berbère, est le nom d’un duo composé de Sabrine Jenhani et Ramy Zoghlami, respectivement plasticienne et peintre, autant dire des musiciens autodidactes. De nationalité tunisienne, ils proposent un « univers » qu’ils ont imaginé de toute pièce. « Ce n’était pas prémédité, notre public nous décrivait des histoires et des souvenirs personnels que notre musique faisait ressortir en lui », expliquent les deux artistes dans un entretien avec Mondafrique. Inspirés de légendes urbaines tunisiennes qui disparaissent avec le temps, ou même de fables et de films, ces artistes aiment raconter des histoires. « On se questionne sur le divin, les esprits, les énergies, la réincarnation, surtout dans le premier album « Chura », poursuivent les artistes qui ne chantent qu’en dialecte tunisien pour que certains mots ne disparaissent pas.
Sans oublier ce travail d’harmonie de voix et de rythmes, ils jouent les thérapeutes. « Certaines personnes au sein de notre public nous racontent que nos chants et notre musique soignent et apaisent leurs douleurs et leurs peines », indiquent Sabrine Jenhani et Ramy Zoghlami. Leur dernier album, présenté à Paris le 25 mars, est porteur de sens et d’histoire. Certaines chansons sont très personnelles, comme » Wahna Kbar » (Quand on est grands). Cette chanson aborde leurs souvenirs d’enfance, un sujet très émouvant pour eux. » Ils seront sur plusieurs scènes tunisiennes en ce mois d’avril.
ISRAËL – Des heurts ont éclaté dimanche soir entre Palestiniens et policiers israéliens à la porte de Damas dans la vieille ville de Jérusalem, lorsque des jeunes ont commencé à lancer des bouteilles et des pierres en direction des officiers. Des forces de police en uniforme et en civil sont intervenues afin de mettre fin aux affrontements, une dizaine de suspects ont été arrêtés pour avoir jeté des objets et des pierres sur des policiers et des passants et troublé l’ordre public. L’un des policiers a été légèrement. « Quiconque choisit de troubler l’ordre ou de se livrer à des violences de toute nature, nuit en premier lieu à un large public de fidèles et de commerçants, dont la grande majorité souhaite célébrer le Ramadan dans la paix et la sécurité tout en préservant la liberté de culte », a-t-il été déclaré dans un communiqué de la police. « Nous ne leur permettrons pas de perturber l’ordre », a-t-il été précisé.
TURQUIE – L’inflation a atteint de nouveaux sommets en mars à 61,14% sur un an, en hausse de 5,46 points en un mois, aggravée par la guerre en Ukraine, selon les statistiques officielles publiées ce lundi. En février, la hausse des prix à la consommation avait atteint 54,4% en glissement annuel, accumulant les records liés à l’effondrement de la livre turque et à la flambée des prix de l’énergie notamment.
Des économistes turcs et étrangers accusent l’Office national des statistiques (Tüik) de sous-estimer de plus de la moitié l’ampleur des hausses de prix.
La livre turque qui a perdu 44% de sa valeur face au dollars en 2021 restait néanmoins stable ce lundi matin à 14,7 livres pour un dollar (16,2 pour un euro), le marché ayant déjà anticipé l’inflation en hausse. Le président Recep Tayyip Erdogan, a annoncé la semaine dernière une baisse de la TVA de 18 à 8% sur les produits d’hygiène et la restauration afin de soulager les finances de ses concitoyens.
CLIMAT – Les promesses « creuses » entraînent la planète vers un réchauffement désastreux de 3°C mais le monde a encore une chance d’éviter le pire : transformer radicalement l’économie et faire plafonner les émissions d’ici moins de trois ans, en commençant par se désintoxiquer des énergies fossiles.
Le troisième volet de la trilogie scientifique des experts climat de l’ONU (Giec) publié lundi ne laisse pas de place au doute: sans une réduction « rapide, radicale et le plus souvent immédiate » des émissions de gaz à effet de serre dans tous les secteurs, il ne sera pas possible de limiter le réchauffement à +1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle, ni même à +2°C. Mais les Etats qui s’y sont pourtant engagés en signant l’accord de Paris ne sont pour l’instant pas à la hauteur de l’enjeu, alors qu’un réchauffement de +1,1°C rend d’ores et déjà « très vulnérable » la moitié de l’humanité, frappée par des canicules, sécheresses, tempêtes et inondations qui se multiplient. Pour ne pas aller droit vers cet avenir de souffrance, il faudrait que les émissions atteignent leur pic avant 2025, dans seulement trois ans, et diminuent de près de la moitié d’ici 2030 par rapport à 2019, selon le Giec. « Nous sommes à un tournant. Nos décisions aujourd’hui peuvent assurer un avenir vivable », insiste le patron du Giec Hoesung Lee, assurant que ce nouveau rapport donne les « outils » pour le faire. Ainsi, pour respecter +1,5°C, l’usage sans capture de carbone (technologie non mature à grande échelle) du charbon devrait être totalement stoppé et ceux du pétrole et du gaz réduits de 60 % et 70 %, respectivement, d’ici 2050 par rapport aux niveaux de 2019. La « quasi-totalité de la production mondiale d’électricité devant provenir de sources zéro ou bas-carbone », insiste le Giec.
MADAGASCAR – Il y aura bientôt deux lignes de transport par câble qui relieront cinq arrondissements de la ville Antananarivo. Le projet de téléphérique dans la capitale malgache porté par le secrétariat d’État en charge des Nouvelles villes et de l’Habitat vient d’obtenir le permis environnemental de l’Office national pour l’environnement (ONE). À en croire les autorités malgaches, ce permis permettra la poursuite des études techniques et géotechniques et le début des travaux. Pourtant, une partie des riverains pointe le risque de glissements de terrain dans la capitale durant la saison des pluies. Pour certains défenseurs de l’environnement, ce projet est moins important que les coupures d’électricité et les risques d’inondations qui planent, entre la vétusté des digues, le manque de canaux d’évacuation, des aménagements anarchiques et une gestion des déchets défaillante. Autant d’inquiétudes qui remettent en question l’objectif de ce téléphérique. Grâce à 78 pylônes qui seront érigés à Antananarivo, l’infrastructure financée par un prêt de 152 millions d’eur de la France devrait permettre de réduire les embouteillages. La première ligne dénommée « Red Line » sera dotée de 4 stations et de 19 pylônes. Longue de 9,21 km, elle permettra de relier Anosy et Ambatobe en 30 minutes. La deuxième ligne baptisée « Yellow Line » connectera Anosy et Ambanidia en 10 minutes sur un trajet de 2,60 km. Au total le téléphérique devrait transporter 40 000 passagers par jour. À en croire le gouvernement malgache, le projet sera opérationnel avant les Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI) que le pays accueillera en 2023.
MALI – Les États-Unis suivent des « récits extrêmement troublants » faisant état d’un grand nombre de personnes tuées dans un village du centre du Mali, a déclaré dimanche le porte-parole du département d’État, Ned Price. L’armée malienne a déclaré samedi qu’elle avait tué plus de 200 militants islamistes lors du dernier affrontement en date d’ un mois d’escalade de la violence. Dans une déclaration, M. Price a indiqué qu’il existait des rapports contradictoires sur les responsables des meurtres qui ont eu lieu fin mars dans le village de Moura, à environ 400 km au nord-est de la capitale, Bamako. « Nous sommes préoccupés par le fait que de nombreux rapports suggèrent que les auteurs de ces meurtres étaient des forces indépendantes du Groupe Wagner, soutenu par le Kremlin. D’autres rapports affirment que les Forces armées maliennes (FAMa) ont pris pour cible des éléments de groupes extrémistes violents connus », a-t-il déclaré. « Ces rapports contradictoires illustrent le besoin urgent pour les autorités maliennes de transition d’accorder aux enquêteurs impartiaux un accès libre, sans entrave et sûr à la zone où ces événements tragiques se sont déroulés. »
Selon les informations recueillies par le journal français Libération, il y aurait eu entre 200 et 400 morts à Moura où des éleveurs de chameaux venus vendre des bêtes ont été pris sous le feu des soldats et de leurs supplétifs russes. Le massacre a duré cinq jours et les rescapés témoignent d’ arrestations, pillages, vols, viols et exécutions sommaires. L’assaut a été donné par trois hélicoptères d’où « des blancs sont sortis ».
NIGER – Invité samedi par TV5 monde, un an jour pour jour après son élection à la tête du Niger, le président Mohamed Bazoum a estimé que la force G5 Sahel, a « du plomb dans l’aile ». Interrogé sur la popularité du pouvoir malien, qu’il a amplement critiqué ces derniers mois, Mohamed Bazoum s’est voulu prudent. Mais son allusion au décès en prison de l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga était claire. « Je ne suis pas sûr qu’il soit populaire. Comment peut-on savoir s’il est populaire ? Dans le contexte de nos pays qui ont été fatigués par des promesses qui n’ont pas été tenues, il y a un grand désenchantement aujourd’hui et puis une certaine fatalité à laquelle se soumettent les citoyens, a affirmé le président nigérien. Si surtout par ailleurs on prend la précaution de leur dire que même si vous êtes malade vous pouvez mourir en prison, je pense que c’est de cette façon plutôt qu’il faut comprendre les choses ».
S’agissant du redéploiement qu’il souhaite de la force Barkhane du Mali vers le Niger, il a indiqué que des pourparlers formels allaient commencer bientôt. Avec, selon lui, un objectif pour le Niger : « La seule chose que nous devons à notre population et sur laquelle elle s’attend à ce que nous fassions quelque chose, c’est de lui assurer sa sécurité, a-t-il assuré. Quels sont les moyens que nous pouvons utiliser ? Avec qui nous pouvons nous organiser ? C’est notre affaire à nous ! »
Pour lui, le sentiment anti-français grandissant en Afrique n’est pas un sujet. En termes forts, il a insisté pour dire que ce que les Nigériens attendent d’abord de lui, c’est qu’il soit « efficace » et que ses promesses soient tenues.
AFGHANISTAN – Le chef suprême des talibans a ordonné dimanche l’interdiction de la culture du pavot en Afghanistan, et averti que les autorités détruiraient toutes les plantations qu’elles découvriraient et puniraient les responsables. Le pays est de loin le premier producteur mondial de pavot, dont sont extraits l’opium et l’héroïne. La production et les exportations ont considérablement augmenté au cours des dernières années. Ce n’est pas la première fois que les talibans disent interdire le pavot. La culture de la fleur avait été prohibée en 2000, quelques mois avant que le régime fondamentaliste ne soit renversé par la coalition internationale menée par les États-Unis en réaction aux attentats du 11 septembre 2001.
Pendant leurs vingt ans de guérilla contre les forces étrangères, les talibans ont lourdement taxé les producteurs de pavot dans les régions sous leur contrôle, ce qui est devenu une importante source de revenus pour eux. Entre 80% et 90% de l’héroïne et de l’opium dans le monde provient d’Afghanistan, selon l’ONU. La superficie consacrée à cette culture a atteint un record en 2017 avec 250.000 hectares, environ quatre fois plus que dans le milieu des années 1990.
PAKISTAN – Dimanche, les députés allaient examiner une motion de censure déposée par l’opposition et destinée à faire tomber l’ancienne gloire du cricket, quand le vice-président de l’Assemblée nationale, Qasim Suri, un de ses fidèles, a refusé de l’inscrire au vote, déclarant la motion contraire à la Constitution, car soutenue par une « puissance étrangère ». Quelques minutes plus tard, dans une adresse à la nation, M. Khan s’est dit victime d’une conspiration internationale-il a accusé les Etats-Unis d’ingérence- et a annoncé qu’il demandait au président de la République de dissoudre l’Assemblée nationale et d’organiser des élections générales anticipées. « Préparez-vous à des élections. Aucune force corrompue ne décidera de l’avenir du pays. Le peuple décide de qui il veut au pouvoir », a-t-il affirmé. Le président de la République, Arif Alvi, s’est exécuté dans la foulée. La Chambre basse du Parlement a été dissoute. Le premier ministre devrait expédier les affaires courantes jusqu’à la tenue du scrutin dans un délai maximum de quatre-vingt-dix jours, soit un an avant l’échéance normale – les élections générales étaient prévues pour le printemps 2023. «On se souviendra de cette date comme celle d’un jour noir dans l’histoire constitutionnelle du Pakistan», a déploré Shehbaz Sharif, le chef de la Ligue musulmane du Pakistan (PML-N), le favori pour remplacer Imran Khan en cas de succès de la motion de censure.
GRANDE BRETAGNE – Des manifestations ont été organisées ce pour protester contre la forte hausse des prix de l’énergie. Elles ont été provoquées par l’ augmentation de 54% des prix de l’énergie qui est entrée en vigueur au Royaume-Uni vendredi, dans ce qui est la pire crise du coût de la vie en Grande-Bretagne en 50 ans, selon des experts. Le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Andrew Bailey, a noté que le Royaume Uni était confronté au plus fort choc des prix de l’énergie depuis les années 1970. Ce mois-ci, la Banque d’Angleterre a relevé les taux d’intérêt de 0,5 % à 0,7 % au Royaume-Uni, la troisième hausse consécutive que la Banque a mise en œuvre pour contenir l’inflation. A Londres, un grand nombre de manifestants se sont rassemblés dans une manifestation devant le siège du gouvernement britannique, « 10 Downing Street ». D’autres manifestations ont éclaté dans des villes comme Cardiff et Birmingham, selon le journal britannique The Guardian.
HONG KONG – La cheffe actuelle du gouvernement, Carrie Lam, a fait savoir ce lundi qu’elle ne briguerait pas de deuxième mandat en mai lors de la désignation par un comité restreint du prochain dirigeant de la ville. «Je vais achever mon mandat de cinq ans en tant que cheffe de l’exécutif le 30 juin et finir officiellement ma carrière de 42 ans dans le gouvernement», a-t-elle annoncé à la presse. Après une carrière de fonctionnaire, Carrie Lam était devenue en 2017 la première femme à diriger Hongkong. Elle a assuré que les dirigeants de Pékin, qu’elle a avertis de ses intentions en mars 2021, avaient «compris et respecté» son choix. Elle l’a justifié par «des considérations familiales». «Je dois faire passer les membres de ma famille en premier, et ils estiment qu’il est temps pour moi de rentrer chez moi», a-t-elle déclaré. Son successeur devrait mécaniquement être pro-Chine. Le poste de chef de l’exécutif ne résulte pas d’une élection directe, ce qui était l’une des principales revendications du camp démocrate, désormais réduit au silence. C’est un comité de 1 500 personnes, toutes acquises au régime chinois, qui désigne le dirigeant. Ce collège électoral représente 0,02 % d’une population de 7,4 millions d’habitants. L’actuel numéro deux de Hong Kong, John Lee, un ancien des services de sécurité, a été présenté par la presse locale comme un candidat probable. Autre prétendant potentiel : le ministre des Finances Paul Chan.
CHINE – Les autorités de Shanghai ont défendu ce lundi leur politique controversée qui consiste à séparer les enfants positifs au coronavirus de leurs parents, la frustration étant croissante dans la capitale économique chinoise, sous confinement jusqu’à nouvel ordre. La métropole de 25 millions d’habitants est l’épicentre de la pire flambée de Covid-19 en Chine depuis début 2020, liée au variant Omicron. La très grande majorité des Shanghaïens sont désormais confinés à domicile. Le ministère de la Santé a annoncé ce lundi plus de 9.000 nouveaux cas positifs à Shanghai, à 95% asymptomatiques. En Chine, toute personne testée positive, même asymptomatique, est isolée des personnes non contaminées. Les autorités shanghaiennes ont confirmé ce lundi que cette mesure s’appliquait également aux enfants: « Si un des parents est également infecté, il pourra accompagner l’enfant et prendre soin de lui » dans un endroit dédié « où ils seront traités », a déclaré lundi Wu Qianyu, une responsable des services de santé municipaux. Mais « si les membres de la famille ne remplissent pas les conditions d’accompagnement », c’est-à-dire ne sont pas contaminés eux-mêmes, les enfants seront séparés de leurs parents, a-t-elle souligné devant la presse. Les plus de 7 ans seront hébergés dans des centres de quarantaine et les moins de 7 ans, s’ils sont seuls, seront pris en charge par des centres de santé publique – au confort a priori supérieur. Des vidéos non vérifiées ont circulé ces derniers jours sur l’internet chinois, montrant de très jeunes enfants non accompagnés dans ce qui semble être un hôpital de quarantaine. Elles ont alimenté l’inquiétude des parents.
RUSSIE – Un journaliste d’investigation russe réputé, Ivan Safronov, a clamé son innocence et dénoncé le « cynisme extrême » de la justice ce lundi, au premier jour d’un procès pour haute trahison qui pourrait l’envoyer en prison pendant 20 ans. Considéré comme l’un des meilleurs journalistes de Russie concernant les questions militaires, Ivan Safronov, 31 ans, avait été arrêté en juillet 2020, dans un contexte de pressions contre la presse indépendante, désormais démultipliées depuis le début de l’offensive du Kremlin en Ukraine. L’affaire Safronov a été dénoncée par ses anciens collègues comme une vengeance pour ses articles évoquant des ratés de l’armée russe. Il est accusé de « trahison d’État » au profit d’une puissance étrangère. Sur Telegram, un avocat spécialiste de l’affaire, Ivan Pavlov, a publié dans la matinée une longue lettre du journaliste, qui rejette toutes les charges le visant et se dit victime d’une « parodie » de justice. « J’ai effectivement reçu de sources ouvertes des informations liées à mon domaine, le journalisme militaire », écrit Ivan Safronov. Mais « j’ai réalisé des contenus journalistiques qui ne contenaient pas un seul mot ou chiffre reçu sous le sceau du secret ou illégalement ».
HONGRIE – Les analystes avaient prédit une bataille serrée, mais avec seulement 32% des suffrages exprimés, c’est la douche froide pour l’opposition. Les résultats sont sans appel : le parti Fidesz de Viktor Orban a largement gagné et le Premier ministre est assuré de conserver une majorité des deux tiers au Parlement. L’affluence a été forte dans les bureaux de vote, approchant des records enregistrés en 2018. Loin d’être modeste, le Premier ministre hongrois s’est gargarisé de sa prouesse. «Nous avons remporté une victoire exceptionnelle – une victoire si grande qu’on peut sans doute la voir depuis la Lune, et en tout cas certainement depuis Bruxelles». Le dirigeant pourrait accentuer son tour de vis autoritaire tout en restant dans un mode conflictuel avec Bruxelles.
Le président russe Vladimir Poutine l’a félicité, exprimant l’espoir d’un renforcement des liens entre Moscou et Budapest. «Le chef de l’Etat russe s’est dit certain que, malgré une situation internationale difficile, le développement futur des liens bilatéraux et de partenariat (entre Moscou et Budapest, ndlr) correspondra aux intérêts des peuples de Russie et de Hongrie», a affirmé la présidence russe dans un communiqué. Depuis l’opération militaire russe en Ukraine, Orban a refusé de livrer des armes à l’Ukraine et d’envisager des sanctions qui priveraient les Hongrois des précieux pétrole et gaz russes.
SERBIE – Le président serbe, Aleksandar Vucic, a recueilli 59,5% des votes lors de la présidentielle de dimanche en Serbie, a annoncé ce lundi la Commission électorale nationale après dépouillement de 87,67% des bulletins de vote.Le candidat d’opposition Zdravko Ponos, un général à la retraite, a obtenu 17,5% des suffrages. Selon la commission, le Parti progressiste serbe (SNS) au pouvoir a également recueilli 43,4% des voix lors des législatives organisées en même temps que le scrutin présidentiel. L’alliance d’opposition « Unis pour la victoire » a réuni 13,1% et le Parti socialiste, partenaire de coalition du SNS, est arrivé troisième avec 11,7% des voix. « Il n’y a eu du suspense à aucun moment », a-t-il lancé dans son discours de victoire, en se félicitant d’avoir remporté un second mandat de cinq ans dès le premier tour avec 60% des voix environ.
« Je suis heureux qu’un grand nombre de gens aient voté et démontré la nature démocratique de la société serbe », Des organisations non gouvernementales ont fait état d’incidents et de violences durant le scrutin, tandis que des opposants dénonçaient des tentatives d’intimidation des électeurs par le SNS dans les bureaux de vote.
« J’estime que vos actions en tant que chef de l’Etat vont continuer à favoriser un renforcement du partenariat stratégique qui existe entre nos pays. Incontestablement, c’est dans l’intérêt des peuples frères que sont la Russie et la Serbie » » a affirmé Vladimir Poutine à Aleksandar Vucic, dans un télégramme de félicitations publié par le Kremlin.
FRANCE – Le remboursement par la Sécurité sociale de huit séances chez le psychologue pour tous les Français, annoncé en septembre par Emmanuel Macron, entre en vigueur le 5 avril. Sur « orientation du médecin », les patients de plus de 3 ans peuvent consulter un psychologue référencé sur le site « MonPsy », et bénéficier d’un entretien d’évaluation et de sept séances de suivi par an, remboursés par l’Assurance maladie. Après la séance, le patient doit envoyer la feuille de soins à sa complémentaire santé: 60% des frais sont pris en charge par la Sécu, et 40% par la complémentaire santé. Le dispositif « MonPsy » s’adresse aux Français souffrant de troubles dépressifs et anxieux d’intensité « légère à modérée », selon la plateforme. Mais en cas « de risques suicidaires » ou d’apparitions de troubles « plus sévères », le ministère précise que le patient sera « orienté vers des soins plus spécialisés ». Plus de 1.300 praticiens sont candidats à une inscription sur la plateforme monpsy.sante.gouv.fr à la veille du lancement, a indiqué à la presse l’entourage du ministre de la Santé Olivier Véran.
La réforme ne fait pas l’unanimité dans la profession. Une tribune publiée le 29 mars dans le quotidien Le Monde appelle au boycott du dispositif « MonPsy », qualifié de « poudre aux yeux ».
CORSE – La réunion envisagée le 8 avril à Paris entre élus corses et gouvernement sur l’avenir institutionnel de l’île est reportée en raison des violences survenues dimanche lors de la manifestation de soutien à la famille d’Yvan Colonna, a-t-on appris ce lundi auprès de l’entourage de Gérald Darmanin. L’entourage du ministre de l’Intérieur a expliqué que « les conditions d’un dialogue normalisé n’étaient guère réunies ». Un courrier en ce sens a été adressé à Gilles Simeoni, président autonomiste du conseil exécutif de Corse, a-t-on ajouté. L’annonce de ce report intervient après que le président-candidat Emmanuel Macron a jugé « inacceptables » les violences survenues dimanche en Corse et assuré qu’il n’y aurait « pas de discussion » sans « retour à l’ordre préalable ». Cette réunion du 8 avril à Paris avait été annoncée par M. Simeoni mais jamais confirmée par le ministère de l’Intérieur. Dimanche, une manifestation pour Yvan Colonna, condamné pour le meurtre du préfet Claude Erignac et mortellement agressé en prison par un autre détenu le mois dernier, a dégénéré en violents affrontements à Ajaccio. M. Simeoni a participé à cette manifestation.
SRI LANKA – Le gouvernement du Sri Lanka, confronté à de violentes manifestations contre la crise économique, a démissionné en bloc dimanche soir, a annoncé le ministre de l’Education. Lors d’une réunion dans la soirée, tous les 26 ministres ont présenté leur démission au président Gotabaya Rajapaksa et à son frère, le Premier ministre Mahinda Rajapaksa, a indiqué à des journalistes le ministre de l’Education Dinesh Gunawardena. « Tous les ministres ont présenté leur lettre de démission afin que le président puisse constituer un nouveau gouvernement », a déclaré M. Gunawardena, ajoutant que la décision avait été prise après des discussions sur la crise économique, qui s’aggrave.
Trois autres membres de la puissante famille Rajapaksa figurent parmi les démissionnaires, alors que la colère populaire ne cesse de monter face aux pénuries de nourriture, de carburant et de médicamentes frappant le pays de 22 millions d’habitants. Le plus jeune frère Rajapaksa, Basil, ministre des Finances, l’aîné, Chamal, ministre de l’Agriculture, et l’héritier de la famille, Namal, ministre des Sports, ont démissionné. Ce coup de théâtre intervient alors que des milliers de personnes ont défié dimanche le couvre-feu décrété pour le weekend afin de protester et demander le départ de la famille Rajapaksa, revenue au pouvoir en novembre 2019.
TWITTER – Le PDG de Tesla et de SpaceX, Elon Musk, est désormais le premier actionnaire du réseau social Twitter. Des documents publiés ce 4 avril par le régulateur de la Bourse américaine montrent que M. Musk a acquis 9,2 % des actions du réseau social, pour une valeur d’environ 2,9 milliards de dollars (2,62 milliards d’euros). Ce rachat, effectué le 14 mars en toute discrétion par le multimilliardaire, a créé la surprise – la valeur de l’action Twitter grimpait d’environ 25 % ce lundi, avant l’ouverture de la Bourse de New York. M. Musk, très actif sur Twitter, est l’une des personnalités les influentes sur le réseau social – avec 80 millions d’abonnés, son compte figure parmi les dix plus suivis. Les messages, souvent moqueurs, parfois cryptiques qu’il y publie peuvent entraîner des fluctuations majeures dans le cours d’une action ou d’une cryptomonnaie. L’annonce a eu d’autant plus d’effet qu’elle semble s’insérer dans une stratégie réfléchie de contestation de la politique actuelle de la direction de Twitter. Le 25 mars, l’entrepreneur polémiste a lancé un sondage : « La liberté d’expression est essentielle au fonctionnement de la démocratie. Croyez-vous que Twitter adhère rigoureusement à ce principe ? » Dans cette consultation sans valeur scientifique, le non l’a emporté à plus de 70 %. Dans la foulée, le fondateur de Tesla a demandé à ses fans ce qu’il convenait de tirer comme conséquences, voire s’il fallait « créer un nouveau réseau social ». Elon Musk pourrait vouloir jouer un rôle plus actif au sein du conseil d’administration.
RWANDA – La Cour d’appel du Rwanda a confirmé ce lundi la condamnation à 25 ans de prison pour « terrorisme » de l’opposant Paul Rusesabagina, rendu célèbre par le film « Hôtel Rwanda », rejetant l’appel du parquet qui souhaitait une peine plus lourde. « Étant donné qu’il est un primo-délinquant, le tribunal estime que sa peine ne doit pas être alourdie car les 25 ans qu’il a obtenus sont conformes au poids de ses crimes et le tribunal maintient sa peine », a déclaré le juge François Regis Rukundakuvuga, au terme d’une journée d’audience. Connu pour être un virulent opposant au président rwandais Paul Kagame, Paul Rusesabagina avait été condamné en septembre à 25 ans de prison pour « avoir fondé et appartenir » au Front de libération nationale (FLN), groupe armé accusé d’avoir mené des attaques meurtrières au Rwanda en 2018 et 2019. Le parquet, qui avait requis la prison à perpétuité, avait fait appel, souhaitant voir sa peine alourdie. Les procureurs avaient également fait appel des peines – de trois à 20 ans de prison – prononcées contre ses 20 co-accusés.
Rusesabagina, âgé de 67 ans, et sa famille ont toujours démenti ces accusations et dénoncé un procès destiné à museler un opposant. Il n’était pas présent lundi à la lecture du verdict. Sa famille, qui ne cesse d’alerter sur son état de santé, avait annoncé mi-janvier qu’il « ne participera(it) pas à la mise en scène de l’appel d’un prisonnier politique ».