MAROC -ESPAGNE – Le président des îles Canaries, Ángel Victor Torres, a annoncé ce mardi que la commission hispano-marocaine en charge d’étudier la délimitation des eaux territoriales reprendra ses travaux dès la semaine prochaine, assurant que l’Exécutif canarien participera à ces assises qui se pencheront aussi sur l’immigration et les infrastructures.
La commission sera composée de plusieurs sous-commissions sur l’immigration, les infrastructures et sur la délimitation des eaux canariennes et marocaines, a déclaré le président canarien, ajoutant que ce cadre d’échanges entre l’Espagne et le Maroc est « nécessaire pour mettre les problèmes sur la table et éviter de nouveaux conflits, surtout en ce qui concerne la délimitation des eaux territoriales ». Pour Torres, cette commission hispano-marocaine est une opportunité pour convenir d’une délimitation des eaux territoriales qui aura une valeur juridique « indiscutable » au regard du droit international. Le président canarien a par ailleurs réitéré son opposition à l’exploration pétrolière annoncée par le Maroc près de l’archipel, insistant sur le fait que le royaume devrait s’assurer au préalable de sa souveraineté sur les eaux dans lesquelles ces recherches vont s’effectuer.
MAROC NUMÉRIQUE – Le Maroc a adhéré à l’Organisation de la coopération numérique (DCO), a annoncé mardi l’organisation multilatérale basée à Riyad. L’adhésion du Maroc « constitue un apport qualitatif à l’action de la DCO, eu égard à la position du Royaume en tant qu’axe numérique et technologique de référence au niveau africain », a indiqué l’Organisation dans un communiqué. Elle « s’inscrit dans le cadre des objectifs du Maroc en matière d’accélération du chantier de la transition numérique, visant à répondre aux nouveaux défis socio-économiques, contribuer à l’amélioration du climat des affaires et élargir les initiatives visant l’autonomisation des femmes, des jeunes et des entrepreneurs, en vue de réaliser les potentialités de l’économie numérique”, a-t-on ajouté de même source. En rejoignant la DCO, le Maroc contribuera à augmenter le PIB global des pays membres, qui dépassera 2 trillions de dollars, tandis que la population des États membres augmentera à plus d’un demi-milliard d’habitants, dont 70% âgés de moins de 35 ans. Outre le Maroc, l’Organisation de Coopération numérique comprend le Bahreïn, le Koweït, le Nigeria, le Sultanat d’Oman, le Pakistan, la Jordanie, le Rwanda et l’Arabie saoudite.
IRAK – Deux soldats irakiens, dont un officier, ont été tués mardi 26 avril par un kamikaze qui s’est fait exploser lors d’une opération antiterroriste dans une zone au nord de Bagdad où le groupe État islamique dispose de cellules, a-t-on appris de source sécuritaire. Les deux soldats faisaient partie d’un détachement qui menait un raid antiterroriste dans les vergers de Tarmiya, une municipalité rurale située au nord de la capitale que les forces de sécurité irakiennes ont toutes les peines du monde à sécuriser. Pendant l’opération, un kamikaze «a déclenché sa ceinture explosive, tuant un commandant, un autre soldat et en blessant trois autres», a déclaré à l’AFP une source sécuritaire au sein du ministère de l’Intérieur sous couvert d’anonymat. Un deuxième kamikaze «a tenté de se faire exploser, mais les soldats l’ont tué» avant qu’il n’ait le temps de déclencher ses explosifs.
L’armée irakienne ratisse régulièrement les zones où l’EI est présent. Mardi, le porte-parole du Commandement militaire irakien, Yahya Rassoul, a affirmé qu’une récente opération de l’armée dans la province septentrionale de Ninive, dont Mossoul est le chef-lieu, avait conduit à l’élimination «de 43 éléments de l’État islamique».
IRAN NUCLEAIRE – Les États-Unis ont déclaré ce mardi que l’Iran n’était plus qu’à quelques semaines de la production du matériel nécessaire à une bombe atomique blâmant l’administration précédente, tandis que les négociations à Vienne sur le nucléaire iranien entre Téhéran et les puissances mondiales sont au point mort. « Le délai est passé d’environ un an au moment où le JCPOA était en vigueur, à quelques semaines ou moins », a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, lors d’une conférence de presse, évoquant l’accord signé en 2015 (JCPOA) entre l’Iran et les puissances mondiales. Ce délai fait référence au temps qu’il faudrait à l’Iran pour amasser suffisamment de matières fissiles pour une arme nucléaire, si Téhéran en prenait la décision.
Il faudrait encore fabriquer le dispositif et le fixer à l’ogive d’un missile, mais le développement nucléaire de l’Iran « résolument nous inquiète ». « Si nous revenons en arrière, dans le cadre de l’accord sur le nucléaire, le programme nucléaire iranien était étroitement limité », a-t-elle affirmé. « Depuis que l’administration Trump a retiré les États-Unis de l’accord, l’Iran a rapidement accéléré son programme nucléaire », a accusé la porte-parole.
LIBAN – La France et l’Arabie saoudite ont conclu mardi soir le protocole d’entente du fonds conjoint de développement pour le Liban, en proie à la pire crise économique de son histoire, qui promet une enveloppe de plus de 70 millions de dollars, dont un financement initial d’environ 30 millions de dollars sera destiné à soutenir la sécurité alimentaire et le secteur de la santé. Le ministre français rappelle que « la France se tient aux côtés des Libanaises et des Libanais » mais « continue de réaffirmer ses exigences et ses attentes – qui sont également celles de la population libanaise et de la communauté internationale – vis-à-vis des autorités libanaises : la mise en œuvre urgente des réformes indispensables pour sortir le Liban de la crise, la conclusion d’un accord plein et entier avec le FMI, et l’organisation d’élections législatives impartiales et transparentes à la date prévue du 15 mai 2022 ».
LIBAN – Les sondages d’opinion effectués jusqu’à présent montrent, par rapport à 2018, une augmentation du nombre de personnes souhaitant voter pour des candidats inscrits sur les listes de la société civile et des forces souverainistes, face aux listes formées par les parties au pouvoir, notamment le Hezbollah et le Courant patriotique libre. Des experts soulignent que le vote des citoyens lors des législatives de 2022 se fera selon un critère strictement politique. Ils choisiront entre le projet iranien en optant pour les listes du Hezbollah et du CPL, et le projet occidental et arabe en soutenant les listes des forces souverainistes ou celles de la société civile. Pour beaucoup de Libanais, l’arrivée de souverainistes au pouvoir permettrait de sortir le Liban de sa crise car ces élus veilleront à ce que les armes soient exclusivement entre les mains de l’armée libanaise et s’engageront à prôner une politique de distanciation vis-à-vis des axes régionaux. En d’autres termes, ils les considèrent capables de s’opposer à la politique du Hezbollah et de ses alliés, responsables de l’isolement du Liban à l’échelle internationale et de ramener le pays vers son environnement naturel.
ISRAËL – 161.400 survivants du génocide nazi vivent en Israël, a indiqué ce mercredi le ministère de l’Égalité sociale, à la veille des commémorations de Yom Ha Shoah. Ce chiffre inclut les personnes ayant été victimes d’antisémitisme lors de la Shoah, 31.500 d’entre eux ont plus de 90 ans et près d’un millier sont nés il y a plus d’un siècle. Au cours de l’année écoulée, 15.553 survivants sont décédés en Israël, soit plus de 42 personnes par jour, a-t-il été précisé. « Plus de 40 survivants nous quittent chaque jour, notre mission est extrêmement urgente », a déclaré la ministre de l’Égalité sociale, Meirav Cohen, ajoutant que l’objectif était « de les aider à vivre dans la dignité qu’ils méritent ».
ISRAËL – Le Premier ministre israélien Naftali Bennett a affirmé ce mercredi qu’il couvrira les frais d’alimentation pour sa famille, en marge de critiques sur des dépenses « excessives » liées à la résidence du chef du gouvernement. Selon un rapport de Channel 13 diffusé samedi soir, les dépenses domestiques de la famille Bennett sont « excessives », 1.500 shekels (3.264 euros) par mois étant destinés à des commandes de plats à emporter, des allégations « fausses et malhonnêtes », selon Naftali Bennett.
Le parti du Likoud de Benyamin Netanyahou a méprisé la décision annoncée par le Premier ministre, estimant qu’elle visait à « aveugler le public » en raison du coût élevé des rénovations en cours de son domicile privé où il a choisi de vivre, plutôt que d’utiliser la résidence officielle à Jérusalem. « Il doit rembourser aux citoyens israéliens les 50 millions de shekels (plus de 14 millions d’euros) qu’il a illégalement gaspillés à leurs dépens pour la rénovation de sa maison privée à Raanana », a affirmé le parti dans un communiqué.
ETHIOPIE – Les rebelles tigréens du TPLF se sont presque entièrement retirés de la région Afar, dans le nord-est du pays. Ils occupaient la partie nord de cette région depuis fin janvier, plaidant la légitime défense face aux agressions du gouvernement éthiopien et de son allié érythréen. C’est par cette région Afar que l’aide alimentaire est censée transiter jusqu’au Tigré et ses six millions d’habitants. Depuis plusieurs mois, elle est quasiment à l’arrêt, en partie à cause du refus du gouvernement de laisser passer une grande partie des convois, mais aussi à cause de l’occupation militaire des rebelles tigréens de la partie nord de la région.
« Nous nous sommes entièrement retirés de l’Afar », a précisé un porte-parole tigréen du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), mardi 26 avril.
Mais selon des sources Afar, ce sont plutôt les combats de ces derniers jours qui ont forcé les rebelles tigréens à battre en retraite. De plus, ils se seraient retirés principalement de la route où transitent les convois humanitaires et garderaient une présence dans le nord de l’Afar.
ETHIOPIE – Au moins 20 personnes ont été tuées mardi à Gondar, ville de la région éthiopienne de l’Amhara (nord-ouest), lors d’une attaque menée par des « extrémistes chrétiens » lors des funérailles d’un dignitaire musulman local, a rapporté ce mercredi un organisme islamique.
Interrogé par la radio-télévision publique éthiopienne EBC, le maire de Gondar, Zewdu Malede, a simplement confirmé que « quelques extrémistes » – dont il n’a pas précisé la communauté – avaient provoqué un « incident » ayant abouti à des « destructions de biens et des pertes en vie humaines des deux côtés », musulmans et chrétiens. Le gouvernement régional de l’Amhara n’a pu être joint mercredi par l’AFP et la police de Gondar a refusé de s’exprimer sur le sujet.
Dans un communiqué, le Conseil des affaires musulmanes de la région Amhara affirme qu’un « massacre a été perpétré le 26 avril envers des musulmans qui s’étaient rassemblés au cimetière Cheikh Elias, dans la ville de Gondar, par des extrémistes chrétiens armés d’armes individuelles et collectives ». Ceux-ci « ont déclenché un feu roulant d’armes automatiques et de grenades », précise le Conseil, ajoutant « que selon les informations en (sa) possession, 20 personnes ont été tuées ». Des blessés ont été transportés à l’hôpital et de nombreux biens appartenant à des musulmans ont été pillés, poursuit-il.
Un différend entre chrétiens orthodoxes – religion la plus représentée en Ethiopie et très majoritaire en Amhara – et musulmans à propos du cimetière où avaient lieu les funérailles pourrait être à l’origine des violences. L’endroit où le dignitaire musulman décédé a été enterré est à la limite entre une mosquée et une église orthodoxe, ce qui a rendu furieux certains chrétiens, a expliqué sous le couvert de l’anonymat un membre des forces locales de sécurité joint à Gondar par l’AFP.
INSOLITE – Des photos du lieu d’arrestation de « membres d’un groupe néonazi », supposés à la solde de l’Ukraine, et arrêtés parce qu’ils projetaient d’assassiner un animateur vedette selon les agences de presse russes, font l’objet de railleries sur les réseaux sociaux. Tout serait parti de cette accusation du lundi 25 avril dernier des services secrets russes qui auraient déjoué les projets d’attentat de l’Ukraine visant un animateur star en Russie, relate le Journal du dimanche dans un article du mardi 26 avril. Les agents du renseignement russe auraient réussi, rapportent les agences de presse russes, à arrêter six « membres d’un groupe néonazi » qui seraient à la solde de l’Ukraine, et qui avaient comme projet de tuer Vladimir Soloviev, un présentateur considéré comme le porte-parole du Kremlin dans les médias russes. Selon l’animateur dont les propos ont été rapportés par un journaliste de la BBC, Francis Scarr, sur son compte Twitter, le commanditaire serait Volodymyr Zelensky lui-même, qui n’aurait pas supporté de ne pas avoir été retenu par la télévision russe lorsqu’il était acteur.
C’est alors que des agents secrets auraient présenté des « preuves » de leurs dires en publiant d’étranges photos, censées provenir du lieu d’arrestation du commando. Ces dernières n’ont pas échappé à l’analyse du fondateur du site d’investigation Bellingcat, Eliot Higgins. Ce dernier remarque sur son compte Twitter qu’à côté de la panoplie classique à laquelle on pourrait s’attendre (engin explosif improvisé, des cocktails Molotov, six pistolets Makarov, de la drogue, de faux passeports ukrainiens et « de la littérature et des accessoires nationalistes », y compris un portrait d’Adolf Hitler), on peut observer … trois pochettes du jeu vidéo des Sims. Selon Eliot Higgins, pour qui la mise en scène ne fait aucun doute, il s’agirait d’une erreur d’un officier russe à qui l’on aurait dit de montrer des SIMs, au sens de carte SIM pour un téléphone portable, et qui aurait compris à tort qu’il fallait les Sims, le jeu vidéo. D’où la présence de ces cartes sur les photos publiées par les agents russes.
ONU – L’Assemblée générale des Nations unies a adopté ce mardi 26 avril par consensus une résolution obligeant les cinq membres permanents du Conseil de sécurité à justifier leur recours au veto, une réforme rare qui a été relancée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Ciblant directement les États-Unis, la Chine, la Russie, la France et le Royaume-Uni, seuls détenteurs du véto, la mesure initiée par le Liechtenstein a vocation à leur “faire payer un prix politique plus élevé” lorsqu’ils y auront recours, résume un ambassadeur d’un pays n’en disposant pas et demandant à garder l’anonymat. La réforme poussera-t-elle les cinq membres permanents à moins utiliser le veto prévu par la Charte des Nations unies? Ou aura-t-elle un effet incitatif à en provoquer sciemment davantage contre des textes d’emblée inacceptables? L’avenir le dira. Certains pays pourraient pousser les États-Unis à utiliser leur veto sur des textes liés à Israël. De son côté, Washington pourrait mettre au vote au Conseil de sécurité un projet de résolution renforçant les sanctions contre la Corée du Nord, en discussions maintenant depuis plusieurs semaines, en sachant pertinemment que Moscou et Pékin y mettraient leur veto. Le texte n’est pas contraignant et rien n’empêche un pays ayant utilisé son veto de ne pas venir l’expliquer devant l’Assemblée générale.
Depuis le premier veto jamais utilisé (par l’Union soviétique en 1946 sur le dossier syrien et libanais), la Russie y a recouru 143 fois, loin devant les États-Unis (86 fois), le Royaume-Uni (30 fois), la Chine et la France (18 fois chacune).
BIRMANIE – Déjà condamnée à six ans de prison, l’ex-dirigeante birmane Aung San Suu Kyi, a écopé ce mercredi d’une peine supplémentaire de cinq ans de détention pour corruption. Dans ce volet du procès, la prix Nobel de la paix, âgée de 76 ans, est accusée par la junte d’avoir perçu 600 000 dollars et plus de onze kilos d’or de pots-de-vin de l’ancien ministre en charge de la région de Rangoun, Phyo Min Thein. Ce dernier a témoigné devant le tribunal, affirmant lui avoir versé l’or et l’argent en échange de son soutien. Aung San Suu Kyi a, de son côté, rejeté ces allégations. Il s’agit de la première affaire de corruption intentée contre l’ex-dirigeante. Au total, dix chefs d’accusation pour corruption ont été retenus contre elle. En bonne santé d’après une source proche du dossier interrogée en début de semaine, l’ex-dirigeante est détenue depuis le coup d’État militaire du 1er février 2021 qui a mis fin à une décennie de transition démocratique en Birmanie. Elle est visée par une multitude d’infractions (violation d’une loi sur les secrets d’État, fraude électorale, sédition, corruption…) et risque au total des décennies de prison. La prix Nobel purge le début de sa peine en résidence surveillée, dans le lieu où elle est tenue au secret depuis plus d’un an et où elle doit rester le temps de son procès.
CHALEUR – Depuis mardi, l’Inde et le Pakistan sont soumis à une forte canicule qui touche actuellement un milliard de personnes. Selon les services météorologiques locaux, 47°C ont ainsi été enregistrés à Dadu, au Pakistan, et 45,1°C à Barmer, en Inde. Depuis maintenant deux mois, ces deux pays étaient déjà confrontés à des températures anormalement élevées pour la période de l’année. Et la situation ne devrait faire qu’empirer puisque la température va encore augmenter ces prochains jours, la formation d’un dôme de chaleur favorisant la montée du mercure jusqu’aux 50°C. Au total, c’est 10% de la population mondiale qui sera concernée, jusqu’à dimanche prochain, par des températures supérieures à 38°C.
Selon les services météorologiques indiens, la température moyenne sur le mois de mars a atteint 33,1°C, soit plus que le record pour le pays qui datait de 1901. A partir de ce mercredi, de nouvelles marques historiques pourraient encore être battues, alors que l’été n’a pas encore débuté. La capitale indienne New Delhi n’a en outre connu qu’une seule journée en-dessous de 40°C la semaine dernière. Cette vague de chaleur inquiète les autorités, et le bilan humain pourrait être extrêmement lourd. En plus des températures caniculaires, le taux d’humidité est très élevé, ce qui empêche le corps humain de suer convenablement, et donc de se refroidir.
POLOGNE – Les réfugiées ukrainiennes ayant besoin d’une contraception d’urgence ou d’un avortement se heurtent à la récente loi anti-IVG du pays, une situation que dénonce le média ukrainien Zaborona. Pire encore : la plupart de ces femmes ukrainiennes désireuses d’avorter ont souffert «de violences sexuelles de la part de soldats russes» avant d’arriver en Pologne, ou sont tombées par la suite «entre les mains de criminels locaux» qui les ont logées pour les violer. «Le mois dernier, une Ukrainienne de 19 ans s’est tournée vers la police de Wroclaw. La jeune fille, qui a fui la guerre, a déclaré qu’un homme de 49 ans lui avait offert un abri, mais qu’elle avait ensuite été violée. La police et les procureurs ont recueilli des preuves, procédé à un examen médical et à un interrogatoire, puis annoncé des soupçons concernant l’homme qui avait hébergé la jeune femme. Une semaine plus tard, le tribunal a statué qu’il n’y avait pas eu de violence contre la jeune fille parce qu’elle n’avait pas résisté activement. Le juge a changé l’accusation de viol en exploitation sexuelle dans une situation de dépendance», relate la journaliste Nastya Podorozhnya. Or, ce crime est moins sévèrement puni : environ trois ans de prison contre douze ans pour viol.
Par ailleurs, particuliers et ONG dénoncent le manque de soutien du gouvernement et l’absence de stratégie de long terme dans l’accueil des réfugiés Selon une activiste, le gouvernement national conservateur polonais récolte, à l’échelle européenne, « des lauriers qu’il ne mérite pas », alors que tout le poids de l’aide aux réfugiés repose sur les épaules des particuliers, de la société civile et des collectivités locales, qui ne bénéficient pas de soutien des autorités centrales. Les ONG sont abandonnées à leur sort, financées par des dons privés ou les municipalités.
AUTRICHE – Le gouvernement a dissous, mardi 26 avril, le fonds d’indemnisation des victimes du nazisme créé en 2001, estimant qu’il avait « pleinement rempli sa tâche », selon un communiqué transmis à l’Agence France-Presse (AFP). « Lors de la réunion d’aujourd’hui, son conseil d’administration a estimé que le fonds devait être dissous conformément à la loi », a précisé l’organisme dont il dépend. Plus de 30 000 dossiers déposés par des personnes persécutées par les nazis ou leurs descendants ont été instruits. « Au total, le fonds a versé plus de 200 millions d’euros [de dédommagement] à environ 25 000 bénéficiaires », précise le communiqué.
Ce fonds avait été chargé également d’étudier les demandes de restitution des biens acquis légalement après la guerre par les collectivités ou l’Etat autrichien, à la suite des spoliations des juifs par les nazis lors de l’annexion du pays au IIIe Reich. « Plus de 2 300 demandes ont été déposées » dans ce cadre et « 140 répondaient aux critères », a détaillé le fonds, pour une valeur de 48 millions d’euros.
HONGRIE – La Commission européenne a lancé une procédure administrative contre la Hongrie en raison de préoccupations de longue date concernant l’utilisation abusive persistante des fonds de l’UE dans le pays, a annoncé l’institution ce mercredi. La procédure repose sur le principe selon lequel le versement des fonds de l’UE est subordonné au respect des principes de l’État de droit et pourrait priver de financement les pays qui connaissent des problèmes systémiques. La procédure, qui, selon la Commission, pourrait durer entre cinq et neuf mois, comprendra deux cycles de consultations avec Budapest. Un processus qualifié de « collaboratif » par les responsables européens. « Nous espérons parvenir à un accord et mettre en place les mesures [nationales] permettant de corriger la situation sans avoir besoin » de les imposer depuis Bruxelles, a déclaré un responsable européen.
Si les négociations n’aboutissent pas, la Commission pourra proposer des « mesures administratives correctives » proportionnées ayant pour but de protéger le budget de l’Union et, qui, insiste-t-elle, ne sont pas des sanctions punitives. Les autres pays de l’UE auront alors jusqu’à trois mois pour adopter ou modifier la proposition de la Commission à la majorité qualifiée au Conseil. La Commission s’inquiète des marchés publics en Hongrie, du fonctionnement des autorités chargées de l’exécution du budget de l’UE, de l’audit, du processus de contrôle et de responsabilité, de la transparence, de la prévention de la fraude et de la corruption. L’année dernière, la Hongrie a été classée en tête de liste par l’agence antifraude de l’UE (OLAF) pour les irrégularités dans l’utilisation des fonds structurels et agricoles, 2,2 % des paiements à Budapest ayant été affectés par des problèmes de corruption, soit sept fois plus que la moyenne européenne de 0,29 %.
BENIN – Le Smig va augmenter de 30%. Les trois syndicats les plus représentatifs, le patronat et le gouvernement ont trouvé un accord, au terme d’une rencontre présidée mardi 26 avril par le chef de l’État béninois en personne. Sur l’augmentation des salaires, des pistes ont été trouvées. Mais le président Patrice Talon veut affecter une partie des ressources à l’embauche des jeunes. Le Smig (Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti), qui n’a pas bougé depuis 2014, passera de 40 000 à 52 000 FCFA. Il augmente de 30%, un taux retenu de façon consensuelle par toutes les parties. Cette hausse est assortie d’une obligation faite aux employeurs de souscrire une assurance maladie pour leurs salariés à faible revenus, à compter du 1er janvier 2023. Sa date d’entrée en vigueur n’est pas encore connue. Selon les prévisions du gouvernement, ce sera effectif avant la fin de l’année en cours.
MIGRANTS – L’Ocean Viking, le navire de secours en mer de l’association SOS Méditerranée, a effectué entre mardi et mercredi deux nouveaux sauvetages de personnes tentant de rejoindre l’Europe, ce qui porte à 295 le nombre de migrants secourus à son bord depuis dimanche. Le premier sauvetage, décrit comme « éprouvant » par SOS Méditerranée, a eu lieu dans la nuit de mardi à mercredi au large de la Libye. Les 72 personnes secourues, dont des femmes et des enfants, se trouvaient sur « un pneumatique en détresse, dans une obscurité totale, au milieu de vagues de trois mètres » et « ont été retrouvées sans gilets de sauvetage », a expliqué l’ONG. « Tous les rescapés étaient épuisés » et un homme « s’est effondré pendant l’évacuation », selon SOS Méditerranée, qui affrète l’Ocean Viking en partenariat avec la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR).
Mercredi, le navire a porté secours à une autre « embarcation pneumatique en détresse » au milieu de « vagues de plus de deux mètres », dans laquelle se trouvaient « 59 personnes en danger de mort imminente », a poursuivi l’ONG.
RUSSIE -ETATS-UNIS – L’ex-Marine américain Trevor Reed, condamné à neuf ans de prison en Russie pour des violences, a été échangé avec Konstantin Iarochenko, un pilote russe incarcéré aux Etats-Unis pour trafic de cocaïne, a annoncé mercredi la diplomatie russe. « Le 27 avril, à l’issue d’un long processus de négociation, Trevor Reed (…) a été échangé contre le citoyen russe Konstantin Iarochenko, condamné à 20 ans de prison par un tribunal américain » en 2011, a indiqué sur Telegram la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.
Trevor Reed, âgé d’une trentaine d’années, avait été condamné en juillet 2020 à neuf ans de prison pour avoir agressé en août 2019, alors qu’il était en état d’ébriété, deux policiers appelés sur les lieux d’une fête à Moscou. Il avait nié l’agression et dénoncé une affaire « politique » sur fond de tensions russo-américaines.
Konstantin Iarochenko avait lui été arrêté en 2010 au Libéria par des agents des services secrets américains. Accusé de trafic de drogue, il avait été emmené aux Etats-Unis où la justice l’avait condamné à 20 ans de prison. Le président américain Joe Biden s’était engagé à tout faire pour libérer Trevor Reed et d’autres Américains « détenus à tort » en Russie et l’hypothèse d’un échange de prisonniers était régulièrement évoqué, notamment avant la rencontre entre Joe Biden et Vladimir Poutine à Genève en juin 2021.
Détenu dans une colonie pénitentiaire de Mordovie, à 500 km de Moscou, M. Reed avait fait une grève de la faim en novembre 2021 pour protester contre ses conditions de détention.