
ALGERIE – L’opposant et militant des droits de l’homme algérien Karim Tabbou a été relâché samedi après-midi du commissariat de Châteauneuf, à Alger, où il avait été conduit hier la veille au soir par la police sans qu’aucune explication ne soit fournie. Figure du mouvement du Hirak, chef de l’Union démocratique et sociale, un petit parti d’opposition non agréé par les autorités, Karim Tabbou s’était récemment exprimé sur Facebook sur la mort, en prison, d’un autre militant des droits de l’homme, Hakim Debazzi. Un dossier qui embarrasse les autorités, selon le vice-président de la Ligue algérienne des droits de l’homme Saïd Salhi, qui a également réagi à sa libération en demandant aux autorités d’arrêter leur harcèlement.
ALGERIE – Une enveloppe de près de 80 milliards de dinars (555 millions de dollars) a été réservée pour financer l’allocation chômage d’un montant de 13.000 dinars (1 DA = 0,021 DT) destinée aux primo-demandeurs d’emplois. « Il est ouvert, sur 2022, un crédit de quatre-vingt milliards deux cent vingt-huit millions de dinars (80.228.000.000 DA), applicable au budget de fonctionnement du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale et aux chapitres énumérés à l’état annexé au présent décret », précise un décret présidentiel publié au Journal officiel.
Dans le détail, il est indiqué que 79.168.000.000 de dinars représentent une contribution au dispositif allocation chômage et le reste est affecté au budget de l’Agence nationale de l’emploi.
Le 21 avril, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Youcef Cherfa, a indiqué que plus de 900.000 dossiers, sur un total de 1.501.799 inscrits sur la plateforme électronique, en vue de bénéficier de l’allocation chômage, ont été acceptés à la date du 18 avril. Le versement de cette allocation, qui a été décidée par le président Abdelmadjid Tebboune, a été entamé le 28 mars dernier et a concerné 580.000 primo-demandeurs d’emploi, selon les chiffres officiels. Le gouvernement s’est engagé à verser, chaque 28 du mois, l’allocation chômage aux jeunes primo-demandeurs d’emplois, âgés entre 19 et 40 ans.
MAROC – Le gouvernement marocain a signé samedi un «accord social» avec les principaux syndicats du pays et le patronat autour d’une mesure phare : une augmentation du salaire minimum dans le privé et le public. L’accord prévoit une revalorisation du salaire minimum de 10% sur deux ans dans les secteurs de l’industrie, du commerce et des services. Le salaire minimum est fixé à 2.638 dirhams net (250 euros), hors secteur agricole, détaille un communiqué des services du Premier ministre. Dans le public, le salaire minimum passera à 3.500 dirhams net (près de 333 euros) alors qu’il est aujourd’hui de 3.362 dirhams (près de 320 euros). Le salaire minimum avait déjà été augmenté de 10% sur deux ans en 2019. L’exécutif dit vouloir faire converger aussi les salaires agricoles vers ceux des autres secteurs privés. Il s’engage également à augmenter les allocations familiales pour les quatrième, cinquième et sixième enfants dans les secteurs public et privé. L’accord a été scellé avec la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et trois centrales syndicales, les plus représentatives, à savoir l’Union marocaine du travail (UMT), la Confédération démocratique du travail (CDT) et l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM). L’Union nationale du travail au Maroc (UNTM) ne l’a pas signé.

LIBYE – Afin de faire baisser la tension entre les différentes forces et milices de l’Ouest libyen divisées entre les deux Premiers ministres en place, le président Mohamad El-Menfi a ordonné à toutes les unités militaires de ne pas quitter leurs bases sans son accord. Cette décision fait aussi suite à l’entrevue, jeudi, entre le président Mohamad el-Menfi, le chef suprême des forces armées, et Mohamad al-Haddad, le chef de l’armée. Dans un courrier envoyé au Conseil présidentiel, Abdelhamid Dbeibah avait indiqué son intention de créer un centre de commandement militaire parallèle regroupant différentes milices sécuritaires à l’Ouest libyen. Un appareil qui sera, selon son courrier, placé sous sa direction puisqu’il a gardé le portefeuille du ministre de la Défense.
Selon lui, le but est de déloger les groupes sympathisants du gouvernement de Fathi Bachagha détenant les terminaux pétroliers, empêchant ainsi les exportations. Mais selon plusieurs observateurs, Dbeibah cherche à s’offrir des appuis nécessaires pour lutter contre son adversaire Bachagha.
Mohamad al-Haddad, le chef de l’armée de l’Ouest libyen, a martelé ces derniers jours qu’il refuse de faire entrer l’armée dans la lutte de pouvoir. Il a appelé à ne pas politiser les institutions de l’État. Sans nommer le Premier ministre Dbeibah, il a affirmé que « l’armée ne fera aucune guerre pour servir les intérêts de certaines personnes ».
SYRIE – La fortune de la famille du président syrien Bachar al-Assad s’élèverait à entre 1 et 2 milliards de dollars, a affirmé jeudi 28 avril 2022 le département d’État américain, malgré les tentatives d’isoler le dirigeant de ce pays dévasté par la guerre.
Dans un rapport demandé par le Congrès, le département d’État américain dit ne pouvoir fournir qu’une « estimation inexacte », les Assad étant soupçonnés de posséder des biens sous des noms d’emprunt ou cachés par des montages opaques. « Les estimations basées sur des informations accessibles à tous placent généralement la fortune de la famille Assad entre 1 et 2 milliards de dollars », affirme la partie publique du rapport, dont des pans sont classés secrets. Les Assad sont à la tête d' »un système complexe, comprenant des sociétés-écrans et des entreprises de façade, qui sert d’outil au régime pour accéder aux ressources financières », d’après le rapport, citant des informations d’ONG et de médias.
L’estimation inclut l’épouse du président, son frère, sa sœur, ses cousins et son oncle. La plupart sont sous le coup de sanctions américaines. Le département d’État dit ne pas avoir assez d’informations sur les biens des trois enfants de Bachar al-Assad, dont le plus jeune a 17 ans.
IRAK – Les forces de sécurité irakiennes ont annoncé samedi le démantèlement de deux réseaux de trafiquants de drogue et l’interpellation de dix personnes, dont cinq ressortissants de pays arabes, ainsi que la saisie de six millions de comprimés de captagon. L’Irak est devenu une étape importante sur la route du trafic de captagon, un stimulant de type amphétamine presque exclusivement fabriqué et consommé au Moyen-Orient.
Dans un entrepôt du sud-ouest de Bagdad, la Sûreté nationale a mis la main sur «environ 6,2 millions de comprimés» qui devaient être écoulés «dans des secteurs de Bagdad et dans d’autres provinces», déclare cette agence dans un communiqué. «Quatre suspects originaires de pays arabes ont été arrêtés» et leurs «aveux» ont permis d’arrêter «trois Irakiens qui faisaient partie du réseau».
Le texte évoque le démantèlement d’un second réseau grâce à l’arrestation d’un suspect originaire d’un pays arabe non précisé «qui était en possession de 6 kilos de haschisch». Deux complices ont également été arrêtés, ajoute le communiqué, sans préciser leur nationalité. Les dix accusés «ont avoué leurs liens avec des réseaux de trafic de drogue internationaux». Les condamnations pour trafic de stupéfiants peuvent aller jusqu’à la peine de mort en Irak.

IRAN – Le guide suprême iranien Ali Khamenei graciera ou commuera les peines d’emprisonnement de 1542 prisonniers à l’occasion de l’Aïd el-Fitr, selon un communiqué publié samedi. «À l’occasion de l’Aïd el-Fitr, le guide suprême de la révolution islamique a accepté de gracier ou de commuer les peines de 1542 prisonniers condamnés» par des tribunaux iraniens, indique le communiqué sur son site officiel, sans préciser qui était éligible à cette décision. La fête de l’Aïd el-Fitr commence lundi en Iran. L’ayatollah Khamenei accorde régulièrement des grâces collectives lors des grandes fêtes religieuses, en accord avec le chef du pouvoir judiciaire.
LIBAN – L’absence de scrupule des propriétaires de générateurs est sans limite. Non contents de ponctionner chaque mois une partie importante du budget des ménages, ils sortent désormais les menaces, rapporte Ici Beyrouth. « Payez nos tarifs ou retrouvez-vous dans le noir », ont-ils annoncé ces derniers jours à une population plus que jamais prise en otage. Pas un habitant ne souhaiterait se passer d’eux. Mais comment faire, quand l’État ne fournit que quelques heures d’électricité par jour? Au mois d’avril, les tarifs des générateurs ont explosé. Se basant sur les tarifications publiées par le ministère de l’Énergie, les propriétaires des générateurs qui rechignent à installer des compteurs envisagent de faire payer 150 dollars les 5 ampères à Beyrouth. À Tripoli, ils en réclament 250, selon un habitant de la ville. En monnaie américaine. Payer l’équivalent en livres libanaises selon le taux de change du jour sur le marché noir risque de devenir l’exception.
Pour expliquer leur insatiable avidité, les propriétaires de générateurs avancent l’excuse de la hausse du prix du mazout, qu’ils doivent évidemment répercuter sur les tarifs du kilowatt. Un argument qui passe de plus en plus mal auprès de la population, qui en majorité ne pourra plus payer son électricité. La loi oblige en fait tout propriétaire de générateur à installer un compteur pour chaque client. Mais comme beaucoup d’autres, cette obligation légale n’est pas respectée. Ainsi, le ministère de l’Économie ne compte que 15 inspecteurs aptes à effectuer des contrôles sur l’ensemble du territoire.
EGYPTE – Huit enfants, âgés de 12 à 15 ans, sont morts dans l’accident du véhicule qui les ramenait du travail, en Égypte, ce samedi 30 avril 2022. Selon la presse locale, ils « allaient chaque soir récolter des pommes de terre », a indiqué sous couvert d’anonymat un responsable local habitant le secteur d’Itay al-Baroud, dans la province de Beheira, où a eu lieu l’accident.
Dans ce gouvernorat rural situé entre Le Caire et Alexandrie, près d’un habitant sur deux est officiellement considéré comme pauvre et le nombre d’enfants déscolarisés est l’un des plus élevés du pays. Les victimes de cet accident survenu à l’aube allaient au collège, a précisé ce responsable, mais ils travaillaient la nuit pour aider leurs parents. Le contremaître qui les conduisait a lui, survécu et a été arrêté pour interrogatoire, a indiqué la même source. La loi égyptienne autorise le travail à partir de 15 ans et tolère l’emploi saisonnier d’enfants à partir de 13 ans.
Les dernières données de l’Organisation internationale du travail (OIT), qui remontent à 2012, font état de près de deux millions d’enfants travaillant, en majorité dans le secteur agricole mais aussi comme employés de maison ou dans des usines, souvent au contact de machines ou de produits dangereux. Ce chiffre est très probablement supérieur aujourd’hui car en dix ans, la population a augmenté de 25 millions d’habitants et les moins de 15 ans constituent aujourd’hui un tiers des 103 millions d’Égyptiens.

GAZA – Le chef du Hamas à Gaza, Yahya Sinwar, a accusé Israël de « violer » la mosquée Al-Aqsa, dans son premier discours en près d’un an prononcé ce samedi. « Le fait de violer Al-Aqsa et Jérusalem signifie déclarer une guerre religieuse régionale », a dit Yahya Sinwar. « Nous n’hésiterons pas à prendre des mesures si Al-Aqsa continue à être violée. » « Notre peuple doit se préparer à une grande bataille si l’occupation ne cesse pas son agression contre la mosquée Al-Aqsa », a ajouté le chef du Hamas.
Yahya Sinwar a également critiqué le chef du parti Ra’am, Mansour Abbas, pour avoir pris part à la coalition gouvernementale israélienne. « Je veux m’adresser à Ra’am et au membre de la Knesset Mansour Abbas. Que vous serviez de soutien à ce gouvernement qui viole Al-Aqsa est un crime impardonnable », a déclaré Yahya Sinwar, appelant le parti islamiste à quitter immédiatement la coalition. Ce discours du chef du Hamas dans la bande de Gaza était sa première grande apparition publique en près d’un an. La dernière datait de juin dernier, lorsque le leader du groupe terroriste avait prononcé un discours au lendemain de la guerre menée au mois de mai avec Israël.
INSOLITE – Les kangourous n’ont jamais existé en Inde. Et pourtant, dans des forêts situées à l’extrême Est du pays, il est désormais possible de tomber nez à nez avec ces marsupiaux. Ce sont, explique Slate, des kangourous affamés et apeurés, passés en contrebande depuis les pays voisins dans le but d’être vendus comme animaux de compagnie exotiques.
Ce phénomène est pointé du doigt en Inde depuis l’apparition de vidéos devenues virales sur les réseaux sociaux. À chaque fois, on y voit des kangourous dans un état de santé critique, cherchant désespérément de la nourriture face à des habitants stupéfaits, qui n’ont souvent jamais entendu parler de ces drôles d’animaux.
Début avril, trois de ces marsupiaux ont par exemple été secourus par des agents de la faune dans le Bengale occidental. Complètement déshydraté, l’un d’eux n’a finalement pas survécu.
Selon le New York Times, cette espèce est la dernière victime des lubies des riches habitants de New Delhi, Mumbai, et des autres grandes villes indiennes où beaucoup sont prêts à payer une fortune pour posséder un animal de compagnie exotique. Élevés en Asie du sud-est, les kangourous, qui finissent parfois dans la nature, sont passés en contrebande dans le pays par voie terrestre pour y être vendus. Une tendance en augmentation, favorisée par une législation complètement dépassée.
Au vu des largesses législatives, la contrebande va donc bon train. Chaque année, des milliers d’espèces non-indigènes telles que les faucons, les chimpanzés ou encore les tortues géantes d’Aldabra sont introduites dans le pays. Bien souvent, elles finiront comme animaux de compagnie chez de riches propriétaires. Le pays n’est en effet pas doté de lois permettant de poursuivre les personnes en possession d’espèces exotiques, telles que celle du kangourou. Seul l’acte de faire entrer en contrebande est punissable. Ainsi, si le passeur réussit à introduire avec succès l’animal sur le territoire, lui et l’acheteur n’ont que peu de chances d’être arrêtés.
JOE BIDEN – Premier dîner des correspondants à la Maison Blanche pour Joe Biden samedi soir. Cet événement marque le retour d’une tradition entre la présidence américaine et la presse, boudée par Donald Trump pendant les quatre années de son mandat. Lors de cette soirée, ce dernier a justement été l’objet de plusieurs railleries de la part de son successeur.
La tradition l’impose: le Président américain doit à cette occasion faire preuve d’autodérision, règle que n’a pas manqué d’honorer Joe Biden. « Je suis ravi d’être ici ce soir avec le groupe de gens aux États-Unis qui ont des sondages moins bons que les miens », a-t-il lancé lors de cette soirée, les yeux rieurs, en costume et nœud papillon. Une autre personnalité a fait les frais de cette ironie de mise: Joe Biden n’a pas hésité à lancer des piques destinées à son prédécesseur Donald Trump, allant jusqu’à le comparer à la « peste ».
« C’est la première fois qu’un Président assiste à ce dîner depuis six ans. Ce qui peut se comprendre: nous avons eu une horrible peste, suivie de deux ans de Covid », a-t-il ironisé.
« Imaginez si mon prédécesseur était venu à ce dîner cette année. Ça, ça aurait été un vrai coup d’état », a-t-il poursuivi, provoquant un brouhaha dans le public, composé de 2600 journalistes et personnalités diverses.
Une fois ces blagues énoncées, ce rendez-vous a été l’occasion pour le président Biden de revenir largement sur les événements en Ukraine et la nécessité d’une couverture médiatique à cet endroit, alertant sur « le poison qui se diffuse dans notre démocratie (…) avec la désinformation qui augmente fortement ».

AFGHANISTAN – Une bombe a explosé samedi dans un minibus à Kaboul, faisant un mort et trois blessés, ont annoncé les autorités, qui redoutent un regain de violence à l’occasion de l’Aïd al-Fitr, la fête musulmane marquant la rupture du jeûne du mois de ramadan. Le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué l’attentat dans un message publié samedi sur un compte Telegram servant à diffuser sa propagande. Il s’agit du deuxième attentat à la bombe en deux jours dans la capitale afghane après celui qui a tué une cinquantaine de personnes vendredi dans une mosquée.
D’autre part, à la mosquée d’Eidgah, dans la ville de Kandahar, un homme des premiers rangs s’est levé et a été présenté comme Hibatullah Akhundzada, chef des talibans. Il a alors commencé à parler, sans se retourner vers la foule, selon des messages postés sur les réseaux sociaux. « Je vous félicite pour la victoire, la liberté et la sécurité. Je vous félicite pour la sécurité, et pour le système islamique« , a-t-il lancé. Deux hélicoptères ont survolé la mosquée en permanence pendant les deux heures de la cérémonie.
INDE-CHINE –New Dehli a saisi 725 millions de dollars sur les comptes bancaires locaux du géant chinois des smartphones Xiaomi, qu’elle accuse d’avoir envoyé illégalement de l’argent à l’étranger sous couvert de paiements de redevances, ont indiqué les autorités samedi. L’agence indienne d’enquête sur la criminalité financière, qui avait lancé en février une enquête, a expliqué avoir saisi l’argent après avoir découvert que la branche indienne de Xiaomi avait effectué des transferts de fonds à trois entités basées à l’étranger. «Des montants énormes au nom de royalties ont été versés sur demande des entités de la maison mère chinoise», a déclaré l’agence dans un communiqué. La branche indienne de Xiaomi a démenti ces allégations, assurant que ces opérations étaient «fermement conformes aux lois et réglementations locales». «Nous nous engageons à travailler en étroite collaboration avec les autorités gouvernementales pour clarifier tout malentendu», a tweeté Xiaomi India.
Dans la foulée, le ministère indien de l’Intérieur a interdit des centaines d’applications mobiles chinoises, dont la populaire plateforme TikTok. Le gouvernement a justifié l’interdiction de ces applications par la nécessité de se prémunir contre les menaces pesant sur la souveraineté du pays.
SUEDE – La social-démocrate Magdalena Andersson a annoncé jeudi une série de mesures visant à endiguer la criminalité, qui est selon elle une conséquence de la «faiblesse» de l’État régalien alors que le pays est confronté à une immigration de masse.
Après quinze jours d’émeutes qui ont secoué violemment le pays et fait déjà une centaine de blessés parmi les forces de l’ordre, la première ministre suédoise Magdalena Andersson s’est exprimée jeudi, annonçant notamment un plan et des moyens visant à combattre la criminalité en Suède. La cheffe du gouvernement veut s’en prendre en particulier à la criminalité juvénile, qu’elle souhaite enrayer grâce à une collaboration plus étroite entre la police et les services sociaux, et des outils de contrôle pour s’assurer que les enfants restent à l’école et ne traînent pas dehors sans l’accord de leurs parents. Elle a renvoyé dos à dos l’islamisme et l’extrême droite, qui selon elle «enveniment» la vie politique suédoise et empêchent cette intégration.
Alors que le nombre de personnes nées à l’étranger et résidant aujourd’hui en Suède a doublé en vingt ans, pour atteindre désormais deux millions (un cinquième de la population de ce pays scandinave), Magdalena Andersson a donc fait son autocritique et celle de son parti, au pouvoir depuis huit ans (et, au total, près d’une trentaine d’années depuis quarante ans).

PEROU – Le président Pedro Castillo est rentré précipitamment en voiture d’Équateur pour ne pas risquer une nouvelle procédure de destitution après que son avion a été empêché de décoller par la météo, selon les médias locaux. Dans un pays marqué par une instabilité institutionnelle chronique, le chef de l’État risquait d’enfreindre la Constitution s’il ne rentrait pas au Pérou avant minuit vendredi (05h00 GMT samedi). C’est à cette heure qu’expirait le délai imparti par le Parlement au président de gauche pour sa visite en Équateur où il a présidé, avec son homologue équatorien Guillermo Lasso, un conseil des ministres binational dans la ville de Loja, à 264 km de la frontière péruvienne.
Dépasser ce délai aurait donné un prétexte à l’opposition, majoritaire au Parlement, pour lancer une nouvelle procédure de destitution pour «vacance présidentielle» contre Pedro Castillo, la Constitution ne prévoyant pas d’exception pour raisons météorologiques. Faute d’avion, le chef de l’État a parcouru en voiture les cinq heures de trajet pour arriver à temps à la frontière péruvienne, au poste de Tumbes atteint finalement une heure avant minuit, selon des médias locaux. Le chef de l’État, entré en fonction il y a neuf mois, a déjà fait face à deux tentatives de destitution de la part du Parlement.
FRONTEX – Le directeur général de Frontex, le Français Fabrice Leggeri, a présenté sa démission devant le conseil d’administration de l’agence européenne de gardes-frontières, à Varsovie. Celle-ci a été acceptée vendredi 29 avril. La Commission européenne a précisé dans un communiqué que la directrice adjointe, la Lettone Aija Kalnaja assurerait l’intérim jusqu’à la nomination d’un successeur. « Frontex doit être une agence robuste et performante. La Commission continuera à [la] soutenir pleinement dans cette mission », précise le communiqué. Réuni de façon extraordinaire, ce conseil d’administration devait notamment se pencher sur un rapport non public de l’Office européen de lutte antifraude (OLAF), fruit d’une longue enquête clôturée en février ; l’OLAF aurait recommandé l’ouverture d’une procédure disciplinaire contre M. Leggeri, une recommandation que le conseil d’administration n’a toutefois pas suivie. L’OLAF s’est intéressé à des actes de « harcèlement », de « mauvaise conduite » et de « refoulements de migrants » aux frontières extérieures de l’Union européenne (UE), selon les eurodéputés de la commission de contrôle budgétaire du Parlement, qui avaient suspendu l’apurement des comptes de Frontex au vu de la « gravité » des conclusions de l’office, qui leur avaient été présentées.
ENGRAIS – Les engrais azotés de synthèse dopent la production agricole. Mais utilisés avec excès, ils polluent l’environnement. Leurs prix flambent, encore plus avec la guerre en Ukraine, pesant sur les agriculteurs. Par quoi les remplacer ? Notre urine, répondent des chercheurs dont Fabien Esculier. Pour pousser, « les plantes ont besoin de nutriments, de l’azote, du phosphore et du potassium », explique l’ingénieur et coordinateur du programme de recherche OCAPI (Optimisation des cycles carbone, azote et phosphore en ville) en France. Lorsque nous mangeons, nous ingérons ces nutriments avant de les « excréter, en majorité via l’urine », poursuit-il. Pendant longtemps les excréments des villes ont servi dans les champs agricoles, avant d’être supplantés par les engrais chimiques. Mais quand ces nutriments sont rejetés en trop grande quantité dans les rivières, ils favorisent par exemple l’explosion d’algues vertes, et représentent « une des principales sources de pollution par des substances nutritives », souligne Julia Cavicchi, du Rich Earth Institute, basé aux États-Unis. Séparer et récolter l’urine à la source nécessite de repenser les toilettes, le réseau de collecte et de dépasser certains a priori. La séparation de l’urine dès les toilettes a été testée dans des éco-villages suédois au début des années 1990, puis en Suisse ou en Allemagne. Des expériences sont menées aux États-Unis, en Afrique du Sud, en Éthiopie, en Inde, au Mexique. En France, des projets émergent à Dol-de-Bretagne, Paris, Montpellier.
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CANADA – Un ours polaire a été aperçu samedi dans une région du Québec située au sud du fleuve Saint-Laurent, ce qui a mené les agents de la faune et les policiers à alerter les résidents d’un petit village de cette visite très inhabituelle. L’animal à la fourrure blanche, symbole du réchauffement climatique, a été aperçu en matinée à Madeleine-Centre en Gaspésie, selon des témoins. Il se trouvait toujours en liberté dans l’après-midi et des agents chargés de la gestion et de la protection des espèces sauvages cherchaient à le localiser.
« Le chien jappait et j’ai entendu mon conjoint crier: Il y a un ours! Il y a un ours! », a raconté à l’AFP Sophie Bonneville, qui réside quelques mois par année dans ce village d’environ 2.000 habitants, situé à plus de 800 km au nord-est de Montréal et actuellement sous la neige.
La Sûreté du Québec (SQ, police provinciale) a par la suite mis en garde les habitants sur Twitter: « Un ours polaire a été vu dans le secteur de Madeleine-Centre. Les policiers sécurisent les lieux. (…) Nous demandons aux résidents de rester à l’abri et de ne pas s’aventurer à l’extérieur ». Étonnée par la présence du prédateur de l’Arctique dans sa cour, la témoin a indiqué que « personne n’a jamais vu ça, même les agents de la faune ni la police. Les gens pensaient que c’était une blague ».
TURQUIE – Des dizaines de personnes ont été arrêtées ce dimanche à Istanbul en marge des célébrations du 1er-Mai, six jours après les condamnations du mécène Osman Kavala et de sept membres de la société civile accusés d’avoir voulu renverser le régime. Selon un communiqué des services du gouverneur, 164 personnes ont été appréhendées « pour rassemblement interdit et refus de se disperser », pour avoir voulu rejoindre la célèbre place Taksim, épicentre des grandes protestations anti-gouvernementales de 2013, fermée au trafic et aux défilés.
Plusieurs milliers de personnes ont simultanément rejoint dans le calme la manifestation officielle des syndicats et organisations professionnelles, autorisée à distance de Taksim dans un quartier de la rive asiatique de la mégapole.
Mais dès le début de la matinée la police anti-émeute qui avait bouclé de vastes périmètres permettant d’isoler Taksim – sur la rive européenne du Bosphore – est entrée en action pour empêcher les protestataires de rejoindre la place, multipliant les interventions et embarquements musclés, ont constaté les reporters de l’AFP.
Chaque année, la célébration du 1er-Mai donne lieu à des affrontements similaires.