ALGÉRIE – Le dinar continue de s’enfoncer face au dollar. La monnaie nationale a atteint ce jeudi 12 mai un nouveau record à la baisse face au billet vert, et ce moins de dix jours après un autre record. Un plongeon qui s’explique en partie par le recul du renchérissement du dollar face à l’euro.
Selon le tableau des cours des principales monnaies étrangères sur le marché interbancaire des changes d’Alger, établi par la Banque d’Algérie, le dollar valait ce jeudi matin 146,0787 contre 145,58 dinars algériens le 4 mai dernier.
En moins de dix jours, le dinar a encore reculé face au dollar américain, accentuant ainsi sa dégringolade entamée au début de l’année. Depuis le début de l’année 2022, le billet vert a franchi successivement les seuils des 139 dinars (11 janvier), 140 dinars (31 janvier), 141 dinars (1er mars), 142 dinars (8 mars), 143 dinars l’unité (9 mars), 144 dinars (18 avril), 145 dinars algériens (4 mai), et 146,07 (12 mai).
Tout en creusant face au dollar, le dinar algérien s’est légèrement apprécié face à l’euro. Ce jeudi 12 mai, la monnaie unique européenne était cotée à 152,6522 dinars, loin de son record de 162,77 dinars qui avait été atteint le 7 janvier 2021. Le 4 mai dernier, un euro valait 153,27 dinars algériens contre 157,28 dinars le 28 janvier dernier.
ALGÉRIE-MAROC – L’Algérie a dénoncé le détournement par le Maroc de l’objet de la Conférence internationale pour la lutte contre le groupe terroriste Daech, qui vient de se tenir à Marrakech, pour en faire un événement consacré à la question du Sahara Occidental. “Le fait pour la diplomatie marocaine de courir derrière le fantôme d’une fausse solution dite d’autonomie et de tenter de pervertir la lutte anti-terroriste globale en la mettant au service de calculs étroits et égoïstes ne sert aucunement les objectifs légitimes de la communauté internationale en la matière”, soutient le ministère des Affaires étrangères algérien qui ajoute que “l’Algérie, qui a payé un lourd tribut au terrorisme et qui l’a défait, condamne les amalgames que l’occupant marocain tente de propager.
Lors du séminaire régional du C24 pour les Caraïbes qui se tient à Sainte Lucie, l’ambassadeur représentant permanent du Maroc à l’ONU, Omar Hilale a répondu indirectement en s’en prenant à l’ambassadeur algérien qui avait attaqué Mme Bahiya Ghalla, vice-Présidente de la région Dakhla Oued Eddahab, et affirmé que l’Algérie n’était pas partie prenante : « Ce que vous venez de faire s’appelle du terrorisme intellectuel, comme vous avez toujours l’habitude de faire là où vous passez ». Il a rappelé que « dans une lettre adressée par votre Représentant permanent à New York, le 19 novembre 1975 au Conseil de Sécurité, il y écrit noir sur blanc +qu’outre l’Espagne, en tant que puissance administrante, les parties concernées et intéressées dans l’affaire du Sahara occidental sont l’Algérie, le Maroc et la Mauritanie+. À l’époque, l’Algérie ne mentionnait même pas le +Polisario+ », a-t-il lancé.
SAHEL – Plus de 10,5 millions de personnes au Burkina Faso, au Mali, au Niger et en Mauritanie risquent de souffrir de la faim pendant la période de soudure qui s’annonce (entre deux récoltes, lorsque les réserves de nourriture sont quasiment épuisées), alors même que la crise alimentaire qui frappe la région est encore aggravée par le conflit, a prévenu le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dans un communiqué, jeudi. Selon, la même source, au moins 2 millions de personnes ont été contraints au déplacement au Burkina Faso, au Mali, au Niger et en Mauritanie par suite du conflit, dont 70% au Burkina Faso où l’insécurité a poussé près de 10% de la population, soit 1,8 million de personnes, hors de chez elles, en quête de sécurité. « Déjà fragilisées, les populations deviennent extrêmement vulnérables lorsqu’elles sont contraintes au déplacement. Ne pouvant plus accéder à leurs terres pour pratiquer leurs activités agricoles ou d’élevage, des communautés entières deviennent dépendantes de l’aide pour survivre, notamment pour la nourriture et l’eau », a alerté le CICR.
« La violence au Sahel ne fait pas que exacerber la crise alimentaire, elle en est souvent à l’origine”, a déclaré Patrick Youssef, directeur du CICR pour l’Afrique
SYRIE – Dix combattants pro régime ont été tués ce vendredi 13 mai dans le nord de la Syrie quand leur bus a été visé par un missile, dans l’attaque rebelle la plus meurtrière depuis la trêve de 2020, rapporte l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Il n’était pas clair dans l’immédiat si l’attaque, menée dans l’ouest de la province d’Alep, était le fait du groupe djihadiste dominant dans la région, Hayat Tahrir al-Sham (HTS) ou d’autres forces rebelles, a déclaré l’OSDH, une ONG disposant d’un vaste réseau de sources en Syrie. Des assaillants ont lancé un missile antichar sur un bus transportant des combattants loyalistes, originaires des villes de Nubl et Zahra, a déclaré à l’AFP le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, faisant «au moins 10 morts et en blessant d’autres». C’est le plus lourd bilan des suites d’une attaque rebelle depuis qu’un cessez-le-feu négocié par la Turquie voisine – qui soutient des rebelles syriens – et la Russie – alliée du régime, a été conclu en mars 2020. Dimanche, six membres du groupe rebelle HTS ont été tués et cinq autres grièvement blessés par un missile antichar lancé par les forces du régime dans la province de Hama, selon l’OSDH.
IRAN – Des centaines de personnes sont descendues dans la rue dans plusieurs villes d’Iran pour protester contre la décision du gouvernement d’augmenter les prix des produits de première nécessité, ont rapporté vendredi les médias d’État. Les autorités ont annoncé une vingtaine d’arrestations dans le sud du pays.
Le président Ebrahim Raïssi a annoncé lundi une série de mesures pour faire face aux difficultés économiques du pays, notamment la modification d’un système de subventions et l’augmentation des prix de plusieurs produits de base comme l’huile de cuisson, mais il s’est engagé à ce que le prix du pain, de l’essence et des médicaments reste inchangé. Et il a promis que des aides équivalentes à environ 10 ou 13 dollars seraient versées chaque mois pour chaque membre de la famille des ménages à faible revenu.
Les Iraniens ont réagi à ces décisions – entrées en vigueur ce vendredi – en descendant dans les rues de plusieurs villes au cours des deux derniers jours, a rapporté l’agence de presse étatique IRNA. Pour certains aliments, comme l’huile de cuisson, le poulet, les œufs et le lait, les hausses de prix ont atteint 300 %, alors que le coût des denrées alimentaires grimpe en flèche dans tout le Moyen-Orient.
IRAN NUCLEAIRE – Les Etats-Unis ont estimé ce vendredi qu’un compromis avec l’Iran pour sauver l’accord sur le nucléaire iranien restait « loin d’être acquis » malgré l’optimisme affiché par l’Union européenne après la mission de son négociateur à Téhéran. « L’Iran doit décider s’il insiste sur des conditions qui n’ont rien à voir » avec le nucléaire « ou s’il veut conclure un accord rapidement », a dit un porte-parole de la diplomatie américaine à l’AFP. « Nous et nos partenaires sommes prêts, depuis un certain temps déjà. La balle est dans le camp de l’Iran », a-t-il ajouté.
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a estimé que la visite « très positive » cette semaine à Téhéran de son émissaire Enrique Mora avait permis de relancer les pourparlers qui étaient « au point mort ». Les négociations « ont été rouvertes » et « il y a une perspective de parvenir à un accord final », a-t-il dit à Wangels, dans le nord de l’Allemagne où il participe à une réunion des ministres des Affaires étrangères du G7.
SOUDAN – Les manifestations continuent presque quotidiennement pour demander le retour à un Etat civil. Jeudi, ils étaient des centaines à avoir répondu à l’appel de divers groupes de résistance en faveur du départ des militaires du pouvoir. Ils se sont dirigés vers le palais présidentiel de Khartoum la capitale. « Nous voulons l’État de droit, nous voulons une paix globale pour tout le Soudan, et nous voulons que ce soit un État civil » a expliqué Fatma Ibrahim, une manifestante.
« Tout ce que nous demandons maintenant, c’est que le conseil militaire se retire et remette l’État à un gouvernement civil afin de sauver l’État, parce que le Soudan s’effondre maintenant, il n’y a pas de justice, il n’y a pas de liberté et il n’y a pas de paix. » a dit Abd El-malik Ibrahim, un manifestant. La police anti-émeute a tiré des gaz lacrymogènes sur les manifestants, et des affrontements entre les forces de sécurité et les contestataires ont eu lieu.
KENYA – Un ancien modérateur de contenus pour Facebook au Kenya a porté plainte contre Meta, la maison mère du réseau social, qu’il accuse d’exploitation, un nouveau contentieux pour la plateforme mondiale critiquée par de nombreuses ONG. La plainte décrit des conditions de travail « indignes », des méthodes d’embauches trompeuses aux rémunérations irrégulières et insuffisantes, en passant par le manque de soutien psychologique, la pression du rendement et des atteintes à la vie privée et à la dignité, en violation de la constitution kényane.
Elle a été déposée par Daniel Motaung, un Sud-Africain qui a travaillé pour Sama, un sous-traitant de Meta chargé de la modération des contenus sur Facebook pour des pays d’Afrique de l’Est et du Sud, une activité essentielle pour retirer de la plateforme les contenus problématiques (violence, harcèlement, désinformation…).
« La première vidéo que j’ai vue, c’était une décapitation en direct », a raconté M. Motaung mardi lors d’une conférence de presse organisée par le « Real Facebook oversight board », une association anti-Facebook.
« Imaginez ce que ça peut faire à une personne normale, si ensuite vous regardez d’autres vidéos et images et contenus similaires, tous les jours », a continué le jeune homme, qui dit souffrir d’un syndrome post-traumatique.
« Nous prenons au sérieux notre responsabilité envers les personnes qui examinent les contenus pour Meta et exigeons de nos partenaires qu’ils fournissent des salaires, des avantages sociaux et un soutien parmi les meilleurs de l’industrie », a réagi un porte-parole de Meta, contacté par l’AFP.
INSOLITE – Sanjeev et Sadhana Prasad ont décidé d’employer les grands moyens pour pousser leur fils à passer le cap et faire un enfant. Ils ont déposé une plainte qui sera examinée par le tribunal d’Haridwar, dans le Nord de l’Inde, le 17 mai, rapporte Nice-matin et ‘autres journaux. La requête est simple : si leur fils ne leur donne pas un petit-fils dans l’année, ils souhaitent être remboursés de leurs investissements.
« Notre fils est marié depuis six ans mais il ne prévoit toujours pas de bébé, ont justifié les parents malheureux. Au moins, si nous avions un petit-enfant avec qui passer du temps, notre douleur deviendrait supportable. »
Le couple, qui a investi beaucoup d’argent pour leur fils, estime normal d’avoir une contrepartie. Ils ont notamment financé la réception de son mariage dans un hôtel cinq étoiles, sa lune de miel à l’étranger et lui ont payé une voiture de luxe d’une valeur de 76 000 euros, rapporte le quotidien Times of India. Ils ont également sorti de leur poche 62 000 euros pour la formation de pilote de leur fils aux États-Unis. Au total, ils réclament une compensation de 50 millions de roupies, soit 622 000 euros.
« Nous avons dû contracter un prêt pour construire notre maison et nous traversons maintenant de nombreuses difficultés financières », précise aussi le couple, qui déplore le fait de vivre seul. En Inde, il est courant que les membres d’une même famille vivent sous le même toit. Mais de plus en plus de jeunes Indiens préfèrent s’éloigner et privilégient leurs carrières professionnelles à la vie de famille. À voir si ce choix de vie va coûter cher au fils de Sanjeev et Sadhana Prasad.
En Inde, plusieurs générations, dont les grands-parents, tantes, oncles, neveux et nièces vivent souvent sous le même toit. Mais, ces dernières années, la tendance a changé, les jeunes couples préférant s’éloigner de leurs familles, tandis que de nombreuses femmes, comme la bru dans cette affaire, préfèrent s’émanciper et embrasser des carrières professionnelles plutôt que devenir des mères au foyer.
MADAGASCAR – L’avortement reste sévèrement puni par la loi, quelles qu’en soient les causes. Des milliers de femmes meurent chaque année d’interruptions volontaires de grossesse (IVG) réalisées de manière clandestine, dans des conditions non sécurisées. Une proposition de loi destinée à autoriser l’IVG pour motifs thérapeutiques ou en cas de viol ou d’inceste a été déposée en novembre 2021 par la députée indépendante Marie-Jeanne d’Arc Masy Goulamaly. Mais son examen, déjà repoussé une première fois au mardi 10 mai, a été retiré de l’ordre du jour sans explication.
Le mouvement pour la légalisation de l’avortement Nifin’Akanga – du nom d’une plante abortive utilisée dans les remèdes traditionnels – a appelé à une manifestation citoyenne, vendredi devant l’Assemblée nationale, à Antananarivo, pour protester. Selon ce mouvement, dans chaque famille, on connaît au moins une femme qui a dû avorter et une pour laquelle cela s’est mal passé. Madagascar a signé en 2003 le protocole de Maputo, qui garantit les droits des femmes, dont celui à l’avortement dans les cas d’agression sexuelle, d’inceste ou lorsque la grossesse met en danger la vie de la mère. Mais le texte n’a jamais été ratifié.
COREE DU NORD – Pyongyang a annoncé ce vendredi 13 mai six premiers décès à la suite de fièvre, dont un officiellement du Covid-19, précisant que le virus s’est déjà répandu à travers tout le pays et que des dizaines de milliers de personnes sont « isolées et soignées ». La Chine et la Corée du Sud sont prêtes à envoyer de l’aide. « Plus de 350 000 personnes ont présenté de la fièvre en peu de temps, et au moins 162 200 d’entre elles sont complètement guéries, a détaillé l’agence de presse officielle KCNA. Rien que le 12 mai, quelque 18 000 personnes ont eu de la fièvre à travers tout le pays et, à l’heure actuelle, 187 800 personnes sont isolées et soignées ».
Pour Hong Min, chercheur à l’Institut coréen pour l’unification nationale, basé à Séoul, l’actuelle épidémie de Covid-19 est « étroitement liée à la parade du 25 avril », un gigantesque défilé militaire à l’occasion du 90e anniversaire de l’Armée populaire révolutionnaire de Corée. Pour Lina Yoon, chercheuse principale sur la Corée à Human Rights Watch citée par The Guardian, le fait que le régime admette cette vague de virus au sein du pays est “extrêmement préoccupant”. “La situation de santé publique doit être grave”, estime également Leif-Eric Easley, professeur à l’Université Ewha de Séoul. Une épidémie de Covid-19 pourrait en effet s’avérer désastreuse pour la Corée du Nord. Le système de santé est officiellement l’un des pires au monde, classé 193e sur 195 pays, selon une enquête de l’université Johns Hopkins en 2021. Selon les autorités, les soins de santé sont gratuits pour tous, mais les ONG affirment que la population doit depuis longtemps payer les services médicaux essentiels, généralement en cigarettes ou en alcool.
NIGERIA – Des chefs religieux nigérians ont appelé jeudi au calme et demandé que justice soit faite après la lapidation à mort d’une étudiante chrétienne dans le nord-ouest du Nigeria, accusée de blasphème contre le prophète Mahomet.
Le meurtre de l’étudiante a eu lieu dans l’État de Sokoto où la charia est en vigueur parallèlement au droit commun, comme dans d’autres États du nord musulman conservateur.
Des dizaines d’étudiants de l’école Shehu Shagari ont lapidé jeudi l’étudiante Deborah Samuel puis brûlé son corps après avoir lu un commentaire qu’elle avait posté sur les réseaux sociaux, qu’ils ont considéré comme offensant à l’égard du prophète Mahomet. Des témoins ont déclaré que Deborah Samuel a été immédiatement attaquée par ses camarades de classe après avoir critiqué un post lié à la religion sur le groupe WhatsApp des étudiants.
« Elle était furieuse de la façon dont les musulmans parlaient des affaires islamiques dans ce groupe WhatsApp, ce qui l’a poussée à faire des déclarations non islamiques contre le prophète Mahomet », a déclaré Basharu Guyawa Isa, résident et militant des droits de l’homme à Sokoto.
SLOVENIE – Une explosion dans une usine chimique a tué cinq personnes. L’accident, le pire jamais connu par ce petit pays issu de l’ex-Yougoslavie depuis son indépendance en 1991, s’est produit jeudi en début de matinée dans l’usine du groupe slovène Melamin situé en plein centre de Kocejve (sud-est), à 60 km de la capitale Ljubljana. D’après les premiers éléments, une citerne a explosé au moment du déchargement de produits chimiques, déclenchant un incendie.
Un ouvrier et « quatre travailleurs extérieurs » ont péri dans le drame, avait annoncé jeudi le directeur de l’usine, Srecko Stefanic. La puissance de l’explosion « ne leur a laissé aucune chance de survie », a-t-il dit. L’accident a été « causé par une erreur humaine », a affirmé le responsable de l’usine, qui a refusé de donner davantage de détails tant que l’enquête n’était pas terminée.
RWANDA – Depuis plus de vingt ans, la justice le considérait en cavale. Protais Mpiranya, fugitif rwandais le plus recherché pour son implication présumée dans le génocide de 1994, où il commandait alors la très puissante garde présidentielle, était en réalité mort depuis seize ans, ont annoncé jeudi 12 mai les procureurs de l’ONU.
L’équipe qui enquêtait sur l’affaire à La Haye a annoncé qu’« à la suite d’une enquête difficile et intensive, le Bureau du Procureur a pu déterminer que Mpiranya est mort le 5 octobre 2006 à Harare au Zimbabwe ». Accusé de crimes de génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre, le major hutu Mpiranya était considéré comme la plus importante des six personnalités encore en fuite et mises en accusation par l’ex-Tribunal pénal international pour le Rwanda. Celui qui le devançait sur cette liste, Félicien Kabuga, régulièrement présenté comme le financier du génocide, a été arrêté en mai 2020 en France et remis à la justice internationale.
« Sa présence au Zimbabwe, et plus tard sa mort, furent délibérément dissimulées suite aux efforts concertés de sa famille et de ses associés, et ce y compris jusqu’à présent », peut-on également lire jeudi dans le communiqué des procureurs de l’ONU.
COLOMBIE – La Colombie, où l’euthanasie est déjà légale depuis 1997, devient le premier pays d’Amérique Latine à autoriser le suicide assisté pour les patients souffrant d’une maladie grave ou incurable. Il s’agit d’une première en Amérique latine. La Cour constitutionnelle de Colombie a autorisé le suicide assisté par médicament pour les malades, sous la supervision d’un médecin, selon un arrêt transmis à l’AFP, jeudi 12 mai. « Le médecin qui aide une personne en proie à une souffrance intense ou à une maladie grave et qui décide librement de disposer de sa propre vie agit dans le cadre constitutionnel », a jugé la Cour.
Par un vote de six juges contre trois, la Cour a ainsi abrogé un article du code pénal punissant de 12 à 36 mois toute personne fournissant une aide au suicide et « empêchant un médecin de fournir l’aide nécessaire à une personne qui, dans l’exercice de son autonomie personnelle, choisit de (…) mourir dans la dignité ».
ESPAGNE – Déjà en place en Corée du Sud, au Japon, en Zambie et en Indonésie, le congé menstruel pourrait faire son entrée en Europe. L’Espagne envisage en effet d’en accorder un aux femmes souffrant de règles très douloureuses.
Cette mesure fait partie d’un projet de loi “pour la protection des droits sexuels et reproductifs” qui sera transmis à l’exécutif espagnol pour approbation mardi 17 mai. Selon El Pais, le texte prévoit l’instauration d’au moins trois jours de congé maladie par mois, avec possibilité de l’étendre jusqu’à cinq jours.
“Il est important de clarifier ce qu’est une menstruation douloureuse. Nous ne parlons pas d’inconfort léger, mais de symptômes graves tels que diarrhée, maux de tête sévères et fièvre, a expliqué Angela Rodriguez, secrétaire d’État espagnole à l’Égalité, dans les colonnes du journal El Periodico. Si quelqu’un a une maladie avec de tels symptômes, un handicap temporaire lui est accordé. Il devrait en être de même pour les menstruations.” D’autres propositions seront débattues.
Parmi elles, la suppression de la TVA pour certains articles d’hygiène féminine, la gratuité des protections périodiques dans les centres de réinsertion, les prisons et, à plus long terme, toutes les instances publiques.
ETATS-UNIS – S’il semblait au départ s’agir d’un scandale sanitaire – semblable à celui que traverse la France avec les pizzas Buitoni –, il se pourrait que les conséquences soient bien plus importantes. Le retour à l’usine de boîtes de lait pour bébé, à l’origine d’une vaste pénurie aux Etats-Unis, se mue lentement en catastrophe politique pour le gouvernement de Joe Biden. A l’origine de la crise, le décès suspect de deux bébés américains le 17 février dernier. La mort de ces deux enfants, consommateurs de lait en poudre Similic, a conduit l’usine à vérifier ses produits, mis en cause dans les décès. Le fabricant, Abbott, qui fournit de la nourriture pour enfant à des millions de familles américaines a ensuite fait un « rappel volontaire » de tous ses produits dans son usine du Michigan. Si l’enquête visant à déterminer l’origine des deux décès a depuis dédouané le lait visé, la production de l’entreprise n’a pas repris et le taux de rupture de stock de préparations de lait atteignait les 43 % en fin de semaine dernière. La pénurie s’étend depuis plusieurs semaines dans une large partie des Etats-Unis. Dans les supermarchés, les rayons de lait pour bébé sont désespérément vides et les familles sont contraintes de trouver des alternatives pour nourrir leurs enfants. L’administration Biden envisage, entre autres, d’augmenter les importations, alors que les Etats-Unis produisent 98 % du lait maternisé qu’ils consomment.
TWITTER – Le directeur général de Tesla et homme le plus riche du monde, Elon Musk, a annoncé, vendredi 13 mai, suspendre le rachat de Twitter dans l’attente de détails sur la proportion de faux comptes sur le réseau social. L’action de Twitter, qui avait plongé à la suite de l’annonce, limitait quelque peu les dégâts mais perdait environ 11 % dans les échanges électroniques précédant l’ouverture de Wall Street.
« L’acquisition de Twitter est suspendue de manière temporaire dans l’attente de détails sur le fait que les spams et les faux comptes représentent bien moins de 5 % du nombre d’utilisateurs », a écrit M. Musk sur la plate-forme. Un peu plus tard dans la journée, le milliardaire a assuré être « toujours engagé dans [cette] acquisition ».
OTAN – La Suède et la Finlande prévoient de discuter avec la Turquie ce samedi à Berlin après l’hostilité affichée par le président turc Erdogan à leur entrée dans l’Otan, ont annoncé leurs ministres des Affaires étrangères.
La ministre suédoise Ann Linde « aura l’occasion de discuter de l’éventuelle candidature suédoise » avec son homologue turc lors d’une réunion informelle prévue des ministres de l’Otan, à laquelle sont invités la Suède et la Finlande, a-t-elle indiqué dans une déclaration à l’AFP. Lors d’une conférence de presse au même moment à Helsinki, le chef de la diplomatie finlandaise Pekka Haavisto a, lui aussi, affiché son intention de « poursuivre la discussion » avec le ministre turc Mevlut Cavusoglu.
« Je pense que nous avons besoin de patience dans ces processus et que cela ne se fait pas en un jour (…) Prenons les choses pas à pas », a-t-il affirmé, rappelant que la Finlande n’avait pas encore officiellement annoncé sa candidature.
L’unanimité est de mise pour faire entrer un nouveau membre dans l’alliance, mettant la Turquie en position de bloquer les candidatures des deux pays nordiques, attendues dans les tout prochains jours. L’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan serait une « erreur » comme celle que fut l’adhésion de la Grèce au Traité de l’Alliance atlantique, a jugé vendredi le président turc Recep Tayyip Erdogan.
FRANCE – Pour vivre convenablement, les Français considèrent qu’il leur manque en moyenne 490 euros. Un montant en hausse de 23 euros par rapport à la dernière édition du baromètre du pouvoir d’achat Cofidis publiée en septembre 2021. Derrière cette moyenne, certaines catégories sociales sont bien plus touchées que d’autres par la dégradation de leur pouvoir d’achat sur fond d’inflation et de tensions internationales. 78% des familles monoparentales, 76% des 25-34 ans et 72% des ouvriers affirment que la situation internationale pèse sur leurs finances personnelles, contre 64% pour l’ensemble des Français. Ces derniers prévoient d’ajuster leurs dépenses en conséquence. 81% des Français s’attendent à devoir restreindre leurs dépenses essentielles sur les douze prochains mois. 25% d’entre eux prévoient même de se limiter sur le chauffage, 23% sur l’alimentation et 20% sur l’eau et l’électricité. Les ménages comptent aussi se priver de certains plaisirs en renonçant à des sorties (55%), à l’achat de vêtements (45%), mais aussi à des voyages (41%), des loisirs (38%) et des produits culturels (36%). «Cela démontre que les Français ne sont pas attentistes et qu’ils se préparent, au contraire, à adapter leur quotidien pour passer le cap de la crise», note Cofidis.
Selon Bernard Sananès, président d’Elabe, 6 Français sur 10 bouclent leur fin de mois « sans se restreindre », mais la moitié d’entre eux ne met pas d’argent de côté. En 2018, au moment des gilets jaunes, ils n’étaient que 5 sur 10 à finir le mois sereinement.
FRANCE – L’imam franco-syrien Bassam Ayachi, figure de l’islamisme belge, a été condamné à Paris à cinq ans d’emprisonnement dont un an ferme pour association de malfaiteurs terroriste, le tribunal jugeant qu’il avait bien été un « informateur » des services secrets. Considéré en Belgique comme un vétéran de l’islamisme radical, le cheikh de 75 ans a été jugé en avril dans la capitale française pour ses activités en Syrie, dans la région d’Idlib, entre 2014 et 2018. Le tribunal a estimé qu’il avait bien appartenu à l’époque à un groupe « terroriste », Ahrar al-Sham, pour lequel il a dirigé le « bureau des relations publiques » à Idlib. Bien qu’elle ne soit pas mentionnée comme telle sur les listes internationales, cette organisation salafiste est qualifiée de « terroriste » dans la jurisprudence française.
« Il est indéniable que Bassam Ayachi a fourni des informations aux services belges et français », a aussi souligné la magistrate. Cependant, « cette situation ne fait pas disparaître l’infraction »: « la loi française ne prévoit aucune exonération pour l’informateur de police ». La juridiction est restée en-deçà des réquisitions du parquet national antiterroriste (Pnat), qui avait demandé cinq ans d’emprisonnement dont deux ferme.
Opposé à l’EI, l’imam, qui a perdu un bras en Syrie, était absent lors du prononcé de la décision. Au procès, il avait condamné les « salopards de terroristes » et soutenu qu’il avait « servi (son) peuple en Syrie et préservé (son) peuple en France ». Il a déjà passé treize mois en détention provisoire, ce qui couvre sa peine de prison ferme. Le reste est un sursis probatoire, qui l’oblige à déclarer sa résidence et lui interdit de voyager sans autorisation, de contacter une liste de personnes et de porter une arme.
TENNIS NADAL – Battu jeudi soir dès les 8es de finale à Rome, Rafael Nadal souffre d’une blessure au pied très handicapante et inquiétante à l’approche de Roland-Garros. « Je ne me suis pas blessé, je suis un joueur qui vit avec cette blessure », lâchait le Majorquin derrière un sourire crispé qui cachait mal un certain fatalisme, au sortir du revers face au Canadien Denis Shapovalov (16e mondial). « C’est une douleur qui va et qui vient. Parfois plus forte, parfois moins. Aujourd’hui, c’était fou. » La blessure en question est en fait une maladie rare et sans traitement : le syndrome de Mueller-Weiss, qui entraîne entre autres la nécrose de l’os naviculaire. La pathologie, rare, touche plutôt les femmes de 40 à 60 ans. Or, Nadal en souffrirait depuis 2005, alors qu’il n’avait que 19 ans… Elle a longtemps été masquée par les innombrables pépins aux genoux, au dos ou aux poignets qui l’ont sans doute empêché de s’installer sur l’Olympe de son sport bien avant le 21e majeur remporté lors du dernier Open d’Australie. Mais le nom de la maladie n’est sorti qu’en août 2021, lorsque Nadal avait annoncé la fin d’une saison compliquée, marquée par sa défaite lors d’une épique demi-finale de Roland-Garros contre son meilleur ennemi Novak Djokovic.
En 2020, lors d’une saison mise sens dessus dessous par le Covid, Nadal s’était présenté porte d’Auteuil fin septembre avec un pauvre quart perdu à Rome contre Diego Schwartzmann comme unique référence.
Il confiait alors avoir « passé trois mois horribles » pendant le confinement, « à aller [se] faire soigner à Barcelone », déjà pour le même souci. « Mon pied était totalement détruit. J’allais m’entraîner une heure maximum, mais je ne pouvais pas me déplacer », confiait-il alors. Et pourtant, il avait glané son 13e titre à Roland, en concassant Djokovic en finale (6-0, 6-2, 7-5).
UKRAINE – La situation sur les différents fronts ne semble pas avoir significativement évolué au 79e jour de l’invasion russe de l’Ukraine. L’offensive russe se poursuit dans l’Est. Le ministère de la défense russe a déclaré, ce vendredi 13 mai, que l’armée russe avait tiré des missiles mer-sol et air-sol sur une raffinerie de pétrole dans la région de Poltava, ainsi que sur des dépôts de carburant. Le gouverneur de l’oblast de Soumy avait fait état ce même jour d’une frappe nocturne ayant visé cette région, sans faire de victimes, et l’armée ukrainienne a averti un peu plus tôt que la Russie allait « intensifier » ses attaques sur les zones de Tchernihiv et de Soumy.
Selon le ministère britannique de la défense, la Russie fait des « efforts significatifs » dans les régions d’Izioum et de Sievierodonetsk pour effectuer une percée vers Kramatorsk, la grande ville de la partie du Donbass sous contrôle ukrainien. De nouvelles images satellites de Maxar Technologies prises le 12 mai montrent que les Russes ont perdu une barge de débarquement de type Serna sur les côtes de l’île stratégique des Serpents.
Le ministre des finances ukrainien, Sergii Marchenko, les forces armées ukrainiennes ont dépensé l’équivalent de 8,3 milliards de dollars, soit 245,1 milliards de hryvnia, la monnaie du pays, depuis le début de la guerre. Autre conséquence financière du conflit, le gouvernement n’a pu collecter que 60 % des impôts attendus pour le mois d’avril. Le ministre a déclaré que l’Ukraine avait un besoin urgent d’aide étrangère.
G 7 : soutien jusqu’à la victoire
Les ministres des Affaires étrangères du G7 ont affiché leur soutien à l’Ukraine « jusqu’à la victoire » contre la Russie, tandis que l’UE a annoncé 500 millions d’euros d’aide militaire supplémentaire à Kiev. « Nous allons continuer dans la durée à soutenir le combat de l’Ukraine pour sa souveraineté jusqu’à la victoire de l’Ukraine », a lancé le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian lors d’une déclaration en marge d’une réunion avec ses homologues du G7 à Wangels dans le nord de l’Allemagne. « Nous ne sommes pas en guerre contre la Russie, c’est la Russie qui est en guerre contre l’Ukraine: il y a un agresseur et un agressé et nous soutenons l’agressé », a-t-il souligné. « Il est très important en ce moment de maintenir la pression sur Vladimir Poutine en fournissant plus d’armes à l’Ukraine et en augmentant les sanctions » contre le Kremlin, a affirmé de son côté la ministre des Affaires étrangères britannique Liz Truss.
Lors de la réunion, le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba a demandé « aux Etats du G7 d’adopter des législations et de mettre en place toutes les procédures nécessaires afin de saisir des avoir russes et les donner à l’Ukraine pour la reconstruction du pays . « Le Canada l’a déjà fait et j’ai l’impression que les autres vont le faire aussi tôt au tard », a-t-il assuré. « La Russie doit payer politiquement, économiquement mais aussi financièrement » pour les dommages causés par son invasion, a-t-il insisté.
De son côté, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, en visite à Douchanbé, au Tadjikistan, a accusé l’Union européenne de s’être transformée en acteur « agressif et belliqueux » dans le sillon de l’Otan avec le conflit en Ukraine. « L’UE est passée d’une plate-forme économique constructive, telle qu’elle a été créée, à un acteur agressif et belliqueux qui affiche déjà ses ambitions bien au-delà du continent européen », a-t-il déclaré.
Sauver les céréales ukrainiennes
Le ministre allemand de l’Agriculture a qualifié de « répugnant » les vols de céréales dont sont accusées les troupes russes en Ukraine, en marge de la réunion du G7, et a dit chercher à aider Kiev à exporter sa production. « La Russie vole et confisque les biens et les céréales dans l’Est de l’Ukraine », a déclaré Cem Özdemir aux côtés de son homologue ukrainien Mykola Solsky, estimant que « c’est une manière particulièrement répugnante de mener la guerre. »
Les deux ministres ont également « évoqué les moyens d’aider à sauver la récolte par le chemin terrestre, ferroviaire ou via le Danube », a expliqué M. Özdemir, alors que l’invasion russe et le blocus imposé aux ports ukrainiens a fortement réduit les voies d’exportations pour ce grand producteur agricole.
La Commission européenne a présenté jeudi un plan pour aider l’Ukraine à exporter sa production en mobilisant des capacités de fret, une question qui sera également au centre des discussions de la réunion des ministres de l’Agriculture du G7 rassemblant les sept puissances les plus riches de la planète (Allemagne, France, Italie, Canada, États-Unis, Japon et Royaume-Uni). « La situation en Ukraine est réellement compliquée en ce qui concerne les exportations de céréales », a expliqué M. Solsky, détaillant que 25 millions de tonnes doivent quitter les silos du pays d’ici trois mois avant la prochaine récolte. « Nous ne pouvons pas résoudre cette question tout seul » et « nous devons travailler à débloquer les ports de la Mer noire et à établir des liens logistiques vers les ports baltes », a-t-il ajouté.
Zelensky critique Macron
Au cours d’un entretien avec les journalistes italkiens de RAI 1, Volodymyr Zelensky a déclaré qu’Emmanuel Macron essayait « en vain » de dialoguer avec son homologue russe. « Je sais qu’il voulait obtenir des résultats dans la médiation entre la Russie et l’Ukraine, mais il n’en a pas eu », a-t-il assené. « Jusqu’à ce que la Russie elle-même veuille et comprenne qu’elle a besoin [de la fin de la guerre], elle ne cherchera aucune issue », a ajouté le président ukrainien. M. Macron avait affirmé lundi que, pour mettre fin à la guerre menée en Ukraine par l’armée russe, la paix devrait se construire sans « humilier » la Russie. M. Zelensky a jugé cette démarche « pas très correcte » pour, à ses yeux, permettre à M. Poutine de « sauver la face », au moment où les Russes tentent toujours de prendre le contrôle du sud et de l’est de l’Ukraine. Le président ukrainien a par ailleurs estimé que « le temps de se mettre autour d’une table avec la Russie [était] terminé ». « Ce n’est plus possible », a-t-il lâché.Cet après-midi, l’Elysée a nié les accusations de M. Zelensky : « Le président de la République n’a jamais rien discuté avec Vladimir Poutine sans l’accord du président Zelensky. Il a toujours dit que c’était aux Ukrainiens de décider des termes de leur négociation avec les Russes ».