ALGERIE – Amnesty International s’est dite «inquiète» mercredi 18 mai quant à l’état de santé d’un militant en détention provisoire en Algérie depuis 11 mois et qui a mené deux grèves de la faim, l’organisation des droits humains demandant sa remise en liberté. Selon Amnesty, El Hadi Lassouli est un agriculteur et militant de la société civile qui a créé en 2021 avec d’autres militants le comité de soutien et d’aide aux familles de détenus. Il a été arrêté le 21 juin 2021, mais l’ONG ne précise pas les chefs d’accusations à son encontre. L’état de santé de ce quinquagénaire «s’est sérieusement dégradé, mettant en péril sa vie, selon sa famille et ses avocats», écrit l’ONG dans un communiqué.
«Le militant El Hadi Lassouli doit être remis en liberté dans l’attente de son procès», a demandé Hassina Oussedik, directrice d’Amnesty International Algérie, citée dans le communiqué. Hassina Oussedik a aussi appelé «à une réforme en profondeur de la législation (…) afin de réduire l’utilisation abusive de la détention provisoire».
ALGERIE-MALI – Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov s’est longuement entretenu avec les dirigeants algériens au sujet de la situation qui prévaut en ce moment au Mali, un pays clé et sensible pour l’Algérie. Et lors de ces entretiens, rapporte Maghreb Intelligence, les dirigeants algériens ont beaucoup insisté auprès de la Lavrov sur l’importance de renforcer encore davantage la présence russe au Mali. Les dirigeants algériens ont fait part de leurs profondes craintes à propos d’un probable désengagement russe du Mali en raison de l’enlisement de l’Armée Russe dans le conflit ukrainien. Un désengagement russe du Mali est jugé à Alger comme un « scénario catastrophe » qui va livrer l’actuelle junte malienne aux griefs des groupes terroristes armés et soutenus par de nombreuses puissances étrangères. Pour Alger, la présence russe au Mali est un gage de sécurité et de stabilité qui permet d’autant plus à l’Algérie de jouer le rôle du médiateur et du négociateur entre Bamako et les différentes factions maliennes impliquées dans ce conflit se jouant à ses frontières du sud. L’engagement russe au Mali permet aussi à l’Algérie de contrebalancer l’influence de la France dans le Sahel qui avait été jugée ces dernières années nocive à Alger en raison de l’instabilité qu’elle avait semé dans toute la région faisant planer sur l’Algérie des menaces sécuritaires substantielles. L’implication de la Russie au Mali a apporté à l’Algérie un équilibre des forces qui permet, aux yeux des dirigeants algériens, de limiter le leadership français dans le Sahel et de contraindre Paris à accepter des compromis qui ne sont pas forcément dictés par ses agendas.
Selon Maghreb Intelligence, Serguei Lavrov s’est montré rassurant en confiant dans ses échanges tenus à Alger que le conflit Ukrainien ne va pas détourner l’attention de la Russie des autres enjeux géopolitiques du monde et le Mali continuera de représenter une priorité pour la diplomatie africaine de la Russie.
MAROC – En vue d’atténuer les effets de la hausse des cours mondiaux et des prix des matières premières, le gouvernement a eu recours à des subventions. À fin avril dernier, les dépenses de compensation se sont élevées à près de 11,8 MMDH, contre 6,3MMDH en 2021, soit une hausse de +87 % sur un an.
S’exprimant au parlement, le ministre délégué auprès du ministre de l’Économie et des Finances, chargé du Budget, Fouzi Lekjaa a livré quelques détails du soutien de l’exécutif, notamment les subventions pour les denrées de base, dans un contexte de tension sociale. Selon le ministre, les importations de blé tendre et le maintien du prix de la farine stable sur le marché national, ont nécessité à fin avril, une subvention de 2,52 milliards de dirhams, pour une quantité importée de 2 millions de tonnes, précisant que cette dépense devrait dépasser les 7,32 milliards de dirhams, pour l’ensemble de l’année, afin de maintenir le prix du pain subventionné à 1,2 dirham l’unité. Le gaz butane est subventionné à 71% de son prix de vente et l’aide pour le sucre est en hausse de 26%.
MAURITANIE SAHEL – Le gouvernement mauritanien a qualifié mercredi d’« injustifié » le retrait du Mali du groupe des cinq pays du Sahel (G5), estimant que cette décision malienne affecterait la situation sécuritaire dans la région. « Ce n’est un secret pour personne que lorsque le groupe des pays du Sahel a été créé, les problématiques majeures qui se dressaient devant le groupe, se trouvaient dans l’Etat du Mali », a déclaré le ministre mauritanien de l’Education nationale et de la Réforme du Système éducatif, porte- parole du gouvernement, Mohamed Melainine Ould Eyih, lors de la conférence de presse hebdomadaire tenue à l’issue du Conseil des ministres. Selon lui, la Mauritanie mettra tout en œuvre pour que le G5 Sahel surmonte les obstacles qui se dressent devant lui, en coopération avec d’autres partenaires, soulignant que Nouakchott reste toujours attachée à l’importance du G5 et de ses dimensions militaires et de développement. Le porte-parole du gouvernement a déclaré que la Mauritanie mettra tout en œuvre pour que le G5 Sahel surmonte les obstacles qui se dressent devant lui, en coopération avec d’autres partenaires du groupe. Dans le même contexte, le président nigérien, Mohamed Bazoum a estimé que la force conjointe des pays du G5 qui combat les groupes armés en Afrique de l’Ouest « est morte » après que le Mali ait annoncé son retrait.
LIBYE – Fathi Bachagha, l’un des Premier ministre libyen, a annoncé transférer son gouvernement à Syrte. Dans une vidéo diffusée par le gouvernement de l’est du pays, il est revenu sur les événements du 17 mai, lorsqu’il a tenté d’installer son cabinet dans la capitale, déclenchant des affrontements avec les milices de son rival.
« Nous, les Libyens, nous devons trouver un autre endroit où nous pouvons faire le travail du gouvernement et de l’État », a déclaré Fathi Bachagha. « C’est pourquoi je vous dis qu’à partir de demain, notre gouvernement fera son travail depuis la ville de Syrte. Nous restons dans l’attente de faire notre devoir depuis la capitale, Tripoli, mais à la condition qu’aucune goutte de sang ne soit versée. »
Les deux gouvernements ont indiqué qu’au moins un civil avait été tué dans les affrontements, et que cinq personnes avaient été blessées.
LIBAN – Dans un discours se voulant apaisant, Hassan Nasrallah n’a pas reconnu la défaite subie par son parti le 15 mai. » Le Hezbollah a vu son nombre de députés baisser, sans pour autant perdre en popularité. Les élections législatives ont été une grande victoire pour le Hezb tenant compte des circonstances, et sachant que le Parlement n’est qu’un des piliers du pouvoir « , a indiqué le chef pro-iranien, soulignant qu’ « aucune entité politique ne peut affirmer détenir la majorité au Parlement « . En effet, souligne dans ce cadre M. Nasrallah, » les nombreuses crises que traverse le Liban ne pourront pas être traitées par la majorité parlementaire, quelle qu’elle soit, puisque tous les partis politiques sont responsables de ces crises « . Il a ajouté qu’il espérait que » les nouveaux députés élus seront à la hauteur des attentes de l’électorat, et qu’ils puissent remplir leurs promesses « . Et de poursuivre : » La loi électorale en vigueur n’est aucunement représentative. La répartition des circonscriptions est fausse, mauvaise, injuste et étudiée de manière à favoriser un découpage fait sur mesure, pour avantager certains chefs politiques. C’est pourquoi nous revendiquons l’élaboration d’une nouvelle loi électorale, proportionnelle, avec une seule circonscription, où l’âge minimum de vote serait de 18 ans, et qui ne soit pas régie par le confessionnalisme, afin qu’elle puisse assurer une vraie représentation des Libanais « . Et au chef du Hezbollah de préciser : » Le quotient électoral varie selon les circonscriptions et ne reflète en aucun cas la popularité politique « . Appelant « au calme et au vivre ensemble », il a tiré à boulets rouges sur l’ambassadrice américaine au Liban, Dorothy Shea, sur l’ancien sous-secrétaire d’Etat américain, David Schenker, et sur l’ambassadeur saoudien au Liban, Waleed al-Bukhari, qu’il accuse » d’avoir influencé et financé les élections législatives, alors que l’Iran « , d’après lui, » s’est abstenue de toute interférence dans le processus électoral libanais « .
IRAK et BUSH – Il faut tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler, dit l’adage. George W. Bush aurait mieux fait de s’y plier. La langue de l’ancien président des Etats-Unis a fourché, ce mercredi, lors d’un discours à Dallas, dans un lapsus devenu viral sur les réseaux sociaux qui a déclenché l’hilarité du public. Il s’agissait de parler de l’Ukraine, mais c’est un autre pays qui est arrivé sur les lèvres de Bush.
Après avoir dit tout le mal qu’il pensait du régime politique en Russie, un pays où «les opposants politiques sont emprisonnés» et qui souffre d’une «absence de contre-pouvoirs», le républicain dénonce la guerre lancée par le Kremlin fin février : «Une invasion totalement injustifiée et brutale de l’Irak.» Avant de se reprendre, après une seconde de silence : «Je veux dire, de l’Ukraine.» «75», ajoute-t-il en référence à son âge, comme pour s’excuser de sa bourde. Le magazine américain rappelle que le président avait annoncé le début de “l’Opération Liberté irakienne” au cours d’une adresse télévisée en mars 2003. Une formulation qui rappelle lointainement la périphrase “Opération spéciale en Ukraine” utilisée par les autorités russes. “Nous n’avons pas d’autres ambitions en Irak que de supprimer une menace et de rendre le contrôle du pays à son peuple”, s’était alors justifié le chef d’État américain, promoteur de la théorie d’un “axe du mal” auquel étaient censés appartenir la Corée du Nord, l’Iran et l’Irak.
IRAN – Un journaliste et militant iranien a été renvoyé en prison pour avoir repris des «activités contre la sécurité nationale» lors d’une libération provisoire pour raison de santé, a rapporté jeudi 19 mai un média local. Keyvan Samimi, âgé de 73 ans, a été emprisonné à plusieurs reprises avant et après la Révolution islamique de 1979. «À la fin de son congé pour raison de santé, Keyvan Samimi a été renvoyé en prison car il a repris ses activités contre la sécurité nationale ainsi que ses contacts avec des groupes contre-révolutionnaires à l’étranger», a indiqué l’agence de presse Mehr.
La dernière arrestation de Keyvan Samimi remonte à décembre 2020. Il a été condamné à trois ans de prison pour «complot contre la sécurité nationale». Il était emprisonné dans la prison de Semnan, à plus de 200 km à l’est de Téhéran. Suite à des ennuis de santé, le journaliste avait néanmoins été autorisé à rentrer chez lui en février pour se soigner, selon les médias locaux. Un médecin l’ayant examiné a estimé que son état de santé lui permettait de retourner en prison, selon l’agence Mehr.
De son côté, l’agence officielle Irna a annoncé l’arrestation d’une militante défendant les droits des femmes et du mouvement ouvrier, Narges Mansouri. Mme Mansouri avait été arrêtée en août 2019 puis libérée sous caution en novembre de la même année, précisent des médias locaux. Elle a ensuite été accusée d’avoir accordé « des interviews provocatrices (à des médias basés à l’étranger) dans le but de déclencher des émeutes » dans le pays, a indiqué Irna.
IRAN SANCTIONS – La rapporteuse spéciale de l’ONU sur les mesures coercitives unilatérales, Alena Douhan, a affirmé mercredi 18 mai avoir constaté les effets «désastreux» des sanctions américaines en Iran, à l’issue d’une visite de 12 jours dans la République islamique. Il s’agissait de la première visite en Iran d’un rapporteur spécial depuis 2005, et de la première visite d’un rapporteur spécial sur les mesures coercitives unilatérales, poste créé en 2014 par le Conseil des droits de l’Homme des Nations unies. Au cours de sa visite, du 7 au 18 mai, Alena Douhan, professeure de droit international et directrice du Centre de recherche sur la paix de l’Université d’Etat de Biélorussie, a rencontré des responsables gouvernementaux, ainsi que des représentants d’organisations de la société civile, des experts en santé, et des institutions financières. «Au cours de cette visite, nous avons pu voir les effets désastreux des sanctions sur le plan humanitaire», a déclaré Alena Douhan lors d’une conférence de presse dans la capitale iranienne.
«Les mesures imposées contre l’Iran sont en violation avec le droit international, elles sont illégales», a-t-elle lancé, appelant à la «levée des sanctions». «Malheureusement, pour être réaliste, je ne pense pas qu’elles seront levées au cours du prochain mois», a-t-elle ajouté.
EGYPTE – Les fils de l’ancien président égyptien Hosni Moubarak ont été photographiés à Abou Dhabi, aux Émirats arabes unis, lundi, leur premier voyage à l’étranger depuis la révolution de 2011 qui a renversé leur père.
Gamal Moubarak est apparu sur des photos serrant la main du nouveau président des Émirats arabes unis, Mohammed ben Zayed, tandis que des dirigeants du monde entier se sont rendus dans ce pays du Golfe pour présenter leurs hommages après le décès de l’ancien président Khalifa ben Zayed al-Nahyane. Ces photos ont soulevé des questions sur la façon dont Moubarak a pu quitter l’Égypte malgré une interdiction de voyager de longue date édictée contre les membres de la famille.
Mardi, le quinquagénaire a publié un communiqué vidéo indiquant que sa famille avait été blanchie des accusations de corruption portées contre elle à l’international au lendemain du soulèvement prodémocratie de 2011.
Cette vidéo survient après l’abandon par les procureurs fédéraux suisses d’une enquête de onze ans sur des présomptions de blanchiment d’argent par des Égyptiens proches de Hosni Moubarak lors de la révolution, dégageant des millions de dollars pour la famille de l’ancien homme fort. Moubarak est mort en 2020 à l’âge de 91 ans. Le jugement suisse fait suite à une décision de la Cour européenne de justice le 6 avril de confirmer une décision jugeant illégales les sanctions européennes contre Moubarak et sa famille et ordonnant à l’Union européenne de payer les frais de justice engagés par les Moubarak. Selon Transparency International, on estime que, lorsqu’il était président, Hosni Moubarak « a volé près de 70 milliards de dollars de fonds publics aujourd’hui cachés en France, en Allemagne et en Espagne ».
SOUDAN DU SUD – Au moins 28 personnes ont été tuées, et 30 autres blessées, dimanche et lundi au Soudan du Sud lors de tentatives de vols de bétail dans le nord du pays.
Ces attaques ont été menées dans le comté de Leer, dans l’État d’Unité, par des jeunes armés venus des comtés voisins de Mayendit et de Koch. « Ils sont venus et ont attaqué notre position. Dix personnes de chez nous sont mortes », a déclaré Stephen Taker, le commissaire du comté de Leer, précisant que les victimes étaient des jeunes bergers et une femme.
« De leur côté, 18 personnes sont mortes », a-t-il ajouté, affirmant qu’au moins 30 autres assaillants ont également été blessés. Un haut responsable religieux de l’église presbytérienne de Leer, le révérend Stephen Kulang Jiech, a confirmé que les attaques ont commencé dimanche soir et se sont poursuivies jusqu’à lundi matin. Elles ont ensuite repris lundi après-midi.
Cette région a été un des épicentres de la crise humanitaire causée par la guerre civile qui a opposé entre 2013 et 2018 les deux frères ennemis Salva Kiir et Riek Machar -natif de Leer- et fait près de 400 000 morts et des millions de déplacés.
ISRAËL – La députée du parti Meretz Jida Rinawie Zoabi a pris le monde politique par surprise en informant jeudi le Premier ministre Naftali Bennett et le ministre des Affaires étrangères Yaïr Lapid de sa décision de quitter la coalition qui, par conséquent, perd provisoirement sa majorité à la Knesset.
Dans une lettre aux deux dirigeants, la députée, qui est Arabe israélienne, a écrit : « Malheureusement, au cours des derniers mois et pour des considérations politiques étroites, les dirigeants de la coalition ont préféré préserver et renforcer la droite », a-t-elle expliqué. « Je ne peux pas soutenir une coalition qui harcèle honteusement la société d’où je viens », a-t-elle ajouté. Après l’annonce de Mme Zoabi, le parti Meretz, dont elle est issu e, a indiqué qu’il n’était pas au courant de sa décision, et a exigé sa démission.Jida Rinawie Zoabi était pressentie pour être la prochaine consule d’Israël à Shanghaï.
ISRAËL – Israël a arrêté l’un des porteurs du cercueil de Shireen Abu Akleh, a annoncé la police jeudi, mais a rejeté l’affirmation d’un avocat selon laquelle sa détention était liée à son rôle lors des funérailles de la journaliste.
Amro Abu Khudeir faisait partie de ceux qui portaient le cercueil de la journaliste palestino-américaine d’Al Jazeera à sa sortie d’un hôpital de Jérusalem-Est, lors de ses funérailles le 13 mai. Des policiers israéliens armés de matraques ont battu les porteurs du cercueil, une attaque qui a suscité une vive condamnation internationale.
L’avocat d’Amro Abu Khudeir, Khaldoun Najm, a déclaré jeudi que son client avait été interrogé par la police sur son rôle lors des funérailles. Les Israéliens ont également affirmé détenir « un dossier secret sur l’appartenance (d’Amro Abu Khudeir) à une organisation terroriste », a-t-il ajouté. La police israélienne a de son côté rejeté tout lien entre les funérailles et l’arrestation d’Amro Abu Khudeir.
« Nous assistons à une tentative de produire une théorie du complot qui est fondamentalement erronée », a déclaré la police dans un communiqué.
« Le suspect a été arrêté dans le cadre d’une enquête en cours qui, contrairement aux allégations, n’avait rien à voir avec sa participation au cortège funéraire », a ajouté la police, précisant que « la détention du suspect a été prolongée par le tribunal. »
CISJORDANIE – Les partisans du Hamas ont célébré jeudi une victoire écrasante aux élections étudiantes dans la grande université de Bir Zeit en Cisjordanie, des résultats qui, selon les experts, témoignent du soutien croissant au mouvement islamiste palestinien dans le territoire occupé par Israël.
La liste des étudiants du Hamas qui porte le nom al-Wafaa a remporté 28 des 51 sièges du conseil des étudiants de l’université de Bir Zeit, marquant la première prise de contrôle de ce conseil par des candidats d’obédience islamiste.
Le bloc aligné sur le mouvement laïc Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas n’a lui remporté que 18 sièges, alors qu’il dominait autrefois les conseils d’étudiants en Cisjordanie.
Le Hamas, mouvement armé au pouvoir dans l’enclave palestinienne de Gaza sous blocus israélien depuis 15 ans, a salué ces résultats comme « un rejet de la normalisation » et de la « coordination de la sécurité », en référence à la coopération sécuritaire de l’Autorité palestinienne, dirigée par le Fatah, avec Israël.
« Le mouvement étudiant a prouvé que (la jeunesse) est le carburant de la révolution », a déclaré Dr. Fathi Hammad, membre du bureau politique du groupe.
Certains considèrent le vote du campus comme « un test pour mesurer l’opinion publique », sans élections générales à l’horizon, a commenté pour l’AFP le vice-président de l’université de Bir Zeit, Ghassan Al-Khatib.
INSOLITE – Dans un tout petit magasin de 4 mètres carrés situé au cœur de la capitale soudanaise, Khartoum, Youssef Adam, 58 ans, utilise un « fer à charbon » pour repasser les vêtements de ses clients à la lumière de la pénurie d’électricité dans le pays. Le repasseur est un simple ouvrier qui passe des heures entre le bassin à linge et la chaleur du charbon. Son travail a doublé récemment suite à l’afflux de clients dû aux coupures de courant continues au Soudan.
Depuis 8 ans, Adam avait choisi ce métier traditionnel avec minutie et endurance, pour apporter la meilleure apparence aux habillements afin de satisfaire sa clientèle, femmes et hommes, et étudiants des écoles et universités. Adam commence d’abord par casser puis placer le charbon ardent à l’intérieur du fer traditionnel, avant de se diriger vers l’ancienne table en bois pour repasser soigneusement les pièces de vêtements.
Son magasin en briques, entassé de linge à repasser, manque d’une bonne ventilation en raison de son petit espace ainsi que de l’absence de fenêtres ou encore d’un ventilateur de plafond aidant à uniformiser la température et rafraîchir l’air à l’intérieur. Adam raconte dans une interview accordée à l’Agence Anadolu « j’ai lancé ce commerce il y a 8 ans, j’habite dans le magasin, je visite ma famille en fin de semaine. »
« Je reçoit entre 70 et 100 pièces par jour, pour lavage puis repassage, » a noté le cinquantenaire. Avec les coupures de courant continues dans les foyers, les citoyens, hommes et femmes et étudiants universitaires, déposent leurs vêtements pour les laver et les repasser.
Le Soudan connaît une crise de pénurie d’électricité et de coupures de courant durant une longue période dans la journée pour atteindre les 6 heures parfois, dans le cadre du principe de rotation entre les différents États.
ALLEMAGNE – Une personne a été blessée par balles, ce jeudi matin, dans une école de Bremerhaven, dans le nord de l’Allemagne. Le tireur a été interpellé, selon une porte-parole de la police. L’assaillant a pénétré dans l’enceinte de l’école et tiré des coups de feu avec son arme. La personne blessée n’est « pas un ou une élève » de l’établissement scolaire, a précisé la police dans un communiqué, ajoutant qu’elle avait été transportée à l’hôpital sans préciser toutefois la gravité de ses blessures. Selon le quotidien Bild, il s’agit d’une femme qui a été gravement blessée. La police a été alertée par une élève après qu’elle eut entendu des coups de feu dans cet établissement où sont scolarisés plus d’un millier de jeunes, selon Bild.
ETATS-UNIS- LAIT – Le président Joe Biden a annoncé la mise en place d’un pont aérien pour tenter de résoudre la pénurie de lait pour bébé aux États-Unis. Un problème qui est devenu un véritable casse-tête politique pour son administration et qui nécessite l’utilisation d’une loi qui date de la guerre froide. Dans un communiqué, la Maison-Blanche a précisé que le ministère de la Défense « utilisera ses contrats avec des compagnies aériennes commerciales de fret ». Cette procédure avait déjà été mise en place pendant les premiers mois de la pandémie de Covid pour transporter des produits provenant d’usines à l’étranger. Ce projet, ou « Envol du lait en poudre » en français, permettra d’accélérer l’importation et la distribution de lait pour bébé. Selon l’exécutif, c’est un soutien aux « fabricants qui continuent à augmenter leur production ». Par ailleurs, Joe Biden a aussi fait appel au « Defense Production Act ». Ce texte, hérité de la Guerre froide, exige que les producteurs des ingrédients nécessaires à la production de lait infantile livrent en priorité les fabricants de cette denrée indispensable aux parents de jeunes enfants. « Demander aux entreprises de prioriser et d’affecter (leurs ressources) à la production des ingrédients clés du lait pour bébé facilitera l’accroissement de la production et accélérera les chaînes d’approvisionnement« , souligne la Maison-Blanche. La pénurie de lait pour bébé fut initialement causée par des problèmes sur les chaînes d’approvisionnement et un rappel de produits soupçonnés d’avoir provoqué la mort de deux nourrissons. Par ailleurs, il y a eu un important manque de main d’œuvre en raison de la pandémie.
BRÉSIL – DEPLACES – Près de 60 millions de déplacés à l’intérieur même de leur pays en 2021. C’est l’effrayant bilan dressé par plusieurs ONG et publié ce jeudi. Les conflits et les désastres naturels sont les deux principales causes mises en avant. Sur ces dix dernières années, 2020 et 2021 occupent respectivement les deux premières places en termes de nombre record de déplacements.
Selon l’Internal Displacement Monitoring Centre (IDMC) et le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), près de la moitié de ces personnes avaient moins de 18 ans. D’année en année, ce chiffre – qui ne tient donc pas compte des réfugiés à l’étranger – ne cesse de croître. Un nouveau record devrait être établi en 2022 en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui a commencé le 24 février. Plus de huit millions de personnes étaient ainsi déplacées à l’intérieur de l’Ukraine, plus de deux mois après l’invasion du pays par la Russie, selon l’ONU.
EUROPE et GAZ RUSSE – Bruxelles a dévoilé son plan énergétique « Repower EU », pour une Europe indépendante du Kremlin. La stratégie européenne se déploie en 3 dimensions : consommer moins, diversifier les fournisseurs, et accélérer sur les renouvelables.
L’économie d’énergie passe par des gestes du quotidien. Baisser le thermostat, rouler moins vite en voiture… des actions qui peuvent paraître anecdotiques mais qui, mises bout à bout, réduiraient de 5% les besoins en gaz et en pétrole. Économiser, c’est aussi isoler les bâtiments. Cela représente 40% de la consommation d’énergie en Europe. Avec ces économies, l’Europe veut réduire sa consommation d’énergie de 13% d’ici à 2030.
L’Europe va amplifier ses partenariats avec les Etats-Unis, l’Algérie et le Moyen-Orient. Elle va aussi acheter du gaz en commun pour faire baisser les prix. Enfin, l’Europe veut changer d’échelle dans les renouvelables. Ils fourniront 45% de son énergie en 2030. Bruxelles veut 2 fois plus de panneaux solaires dès 2025 et simplifier drastiquement les procédures pour déployer les éoliennes.
Au total, couper avec l’énergie russe coûtera cher: 300 milliards d’euros. Cependant, Bruxelles rappelle que 225 milliards du plan de relance européen sont toujours disponibles.
EOLIEN – L’Allemagne, le Danemark, les Pays-Bas et la Belgique ont annoncé ce mercredi vouloir installer pour près de 150 gigawatts d’éoliennes en mer du Nord d’ici 2050, pour en faire la « centrale électrique verte de l’Europe » et se passer d’hydrocarbures russes. « Nous voulons multiplier par quatre notre capacité totale dans l’éolien en mer d’ici 2030 et par dix d’ici 2050 », a déclaré la Première ministre danoise Mette Frederiksen aux côtés du chancelier allemand Olaf Scholz et des Premiers ministres néerlandais et belge Mark Rutte et Alexander De Croo, ainsi que de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
Une puissance de 150 gigawatts dans l’éolien marin permet de fournir l’électricité nécessaire à 230 millions de foyers, selon les quatre pays signataires. Avec les éoliennes offshore les plus puissantes actuellement sur le marché, une puissance de 150 gigawatts correspond à environ 15.000 à 20.000 turbines.
UKRAINE -Le ministère russe de l’Intérieur a déclaré ce jeudi que 771 combattants ukrainiens s’étaient rendu de l’usine d’Azovstal à Marioupol ces dernières 24h, portant leur nombre total à 1730 depuis lundi, selon l’agence de presse russe RIA. Le ministère a ajouté que 80 d’entre eux étaient blessés. Le nombre exact de combattants restant sur place et ayant quitté les lieux reste toutefois incertain, l’Ukraine et la Russie donnant des chiffres contradictoires. Mercredi, d’après Denis Pouchiline, un leader pro russe, un millier de membres de l’unité Azov, unité paramilitaire intégrée à l’armée ukrainienne s’y terraient toujours. L’Ukraine avait donné ce même chiffre, mais la semaine dernière.
Depuis mardi, le CICR a enregistré des centaines des prisonniers de guerre à Marioupol.
Prison à vie requise
Le parquet ukrainien a requis jeudi la prison à perpétuité, la peine maximale, à l’encontre du premier soldat russe jugé pour crime de guerre à Kiev, accusé d’avoir abattu un civil fin février. S’exprimant au deuxième jour du procès, le procureur a demandé au tribunal de prononcer «une peine de privation de liberté à vie» pour Vadim Chichimarine, 21 ans, selon un journaliste de l’AFP présent dans la salle d’audience. Le soldat a «demandé pardon» à la veuve du civil ukrainien tué. «Je sais que vous ne pourrez pas me pardonner, mais je vous demande pardon», a dit le sous-officier de 21 ans lors d’un échange avec Katerina Chelipova, la veuve de l’homme de 62 ans qu’il reconnaît avoir tué dans le nord-est de l’Ukraine le 28 février.
Des exigences de Moscou
Le ministre russe des affaires étrangères a déclaré que si la Russie répondait à l’appel des Nations unies de réouvrir l’accès aux ports de la mer Noire d’Ukraine, il faudrait considérer de retirer les sanctions contre la Russie, rapporte l’agence de presse russe Interfax.
L’Ukraine, l’un des principaux producteurs de céréales, exportait la plupart de ses denrées via ses ports, mais depuis l’invasion des troupes militaires russes, le pays a dû se mettre a exporter par voie ferroviaire, ou à travers les petits ports du Danube.
David Beasley, directeur exécutif du Programme alimentaire mondial des Nations Unies, avait lancé un appel mercredi au président russe Vladimir Poutine pour la réouverture des ports ukrainiens : «si vous avez un cœur, s’il vous plait ouvrez ces ports». Le Programme alimentaire mondial de l’ONU nourrit près de 125 millions de personnes et achète 50% de ses céréales à l’Ukraine.
D’autre part, la Russie veut couper l’Ukraine de sa centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d’Europe, occupée par l’armée russe, sauf si Kiev paye Moscou pour l’électricité produite, a indiqué un vice-premier ministre, Marat Khousnoulline.
Une attaque en Russie
Une attaque dans un village du sud-ouest de la Russie, situé à la frontière avec l’Ukraine, dans la région de Koursk, a fait un mort et des blessés, a indiqué aujourd’hui le gouverneur de cette région.«Une autre attaque ennemie à Tyotkino, qui a eu lieu à l’aube, s’est malheureusement achevé en tragédie. Pour le moment, nous avons connaissance de la mort d’au moins un civil», a indiqué Roman Starovoyt sur Telegram, précisant que d’autres personnes avaient été blessées et recevaient des soins médicaux. Selon les premières informations, la victime est un chauffeur routier qui effectuait des livraisons dans une distillerie locale qui a été frappée «à plusieurs reprises», a ajouté le gouverneur, laissant entendre que l’attaque venait d’Ukraine.