ALGÉRIE – Le PDG du groupe pétro-gazier algérien Sonatrach, Toufik Hakkar, a indiqué jeudi que son entreprise prévoyait des exportations d’hydrocarbures de l’ordre de 50 milliards de dollars en fin d’année, contre 35,4 milliards de dollars lors de la même période de référence en 2021. Cette hausse anticipée des recettes s’explique, a-t-il dit, par l’appréciation des prix du gaz et du pétrole.
S’exprimant devant le président Abdelmadjid Tebboune qui effectuait une visite de travail à Oran (ouest), M. Hakkar a fait savoir que la conjoncture favorable du marché gazier avait permis d’augmenter de 54% les exportations en 2021 à travers les gazoducs et de 13% par processus de liquéfaction. D’autre part, a-t-il précisé, les cours du Sahara Blend ont connu une augmentation de 68% à la fin du mois de mai par rapport à la même période en 2021.
Les hydrocarbures représentent 96% des recettes du pays en devises.
ALGERIE – À la veille de l’ouverture de la XIXe édition des Jeux méditerranéens, qui se tient à Oran du 25 juin au 5 juillet, les craintes d’un échec d’organisation taraudent les plus hautes autorités du pays, rendues fébriles par les premiers couacs. Il faut dire que le pouvoir politique mise beaucoup sur ce grand événement sportif international, le premier du genre à être organisé en Algérie depuis des décennies. D’abord pour redorer son image, quelque peu écornée par une succession de déboires politico-économiques ayant fait suite au soulèvement populaire du 22 février 2019, mais aussi pour essayer de distraire une jeunesse inconsolable depuis l’élimination de l’équipe nationale de football, qui ne participera pas à la Coupe du monde 2022. Le gouvernement algérien soupçonne le Maroc d’être encore une fois derrière un large complot visant à saborder ce grand événement organisé par l’Algérie.
Interrogé par Slate, l’universitaire Lahouari Addi fait une analyse plus nuancée et plus critique. «Le régime, explique-t-il, veut redorer son image à l’étranger après avoir été terni par le Hirak et aussi par l’arrestation des détenus d’opinions politiques. S’il réussit l’organisation des Jeux, il en sortira certainement grandi, à l’intérieur comme à l’extérieur. Mais si c’est un fiasco, des têtes tomberont!» Cela promet d’être spectaculaire.
MAROC-ESPAGNE – Près de 2 000 migrants ont essayé d’entrer ce vendredi matin dans l’enclave espagnole de Melilla depuis le Maroc et « un nombre important » d’entre eux y est parvenu, a indiqué la préfecture, sans dire combien. Ce serait environ 130. Cette tentative d’entrée massive dans l’une des deux enclaves espagnoles situées sur la côte nord du Maroc est la première depuis la normalisation des relations intervenue mi-mars entre Madrid et Rabat après près d’un an de brouille diplomatique.
Les forces de l’ordre espagnoles ont repéré « vers 6 h 40, un groupe de migrants formé par plus de 400 personnes » s’approchant de la frontière, a indiqué un porte-parole de la préfecture.
« Malgré le large dispositif de sécurité des forces marocaines, qui ont activement collaboré et de façon coordonnée avec les forces de l’ordre » espagnoles, « un groupe important de personnes venant de pays d’Afrique subsaharienne, parfaitement organisé et violent, a forcé l’entrée et cassé la porte d’accès du contrôle aux frontières » avant d’entrer dans Melilla, a-t-il indiqué.
Juste avant la réconciliation entre les deux pays, Melilla avait été le théâtre début mars de plusieurs tentatives d’entrées massives dont la plus importante jamais enregistrée dans cette enclave avec quelque 2 500 migrants. Près de 500 y étaient parvenus.
MAROC – Rabat a décidé d’instaurer, à compter du 10 juillet 2022, des visas électroniques au profit des ressortissants assujettis à ce document pour entrer dans le Royaume, a annoncé, jeudi, le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, lors du point de presse tenu à l’issue du Conseil de gouvernement, selon Apanews. Cette mesure, qui concerne 49 pays, vise à donner un nouvel élan au tourisme national, a-t-il souligné.
Cette forme de visa électronique va faciliter, aux étrangers soumis au visa, l’obtention rapide, sous 24 heures ou 72 heures maximum, du document de voyage pour le Maroc sans se déplacer aux consulats du Royaume. Le traitement des demandes de visa se fera ainsi via une plate-forme web, gérée par le ministère des Affaires étrangères.
Trois catégories de pays sont concernées par le e-visa ; Il s’agit de pays éligibles aux visas électroniques comportant, dans un premier temps, Israël et la Thaïlande. Elle connaitra l’intégration progressive de plusieurs autres pays. Il s’agit également des détenteurs de carte de séjour de pays sans visa comme l’Espace Schengen, Suisse, Canada, Angleterre… Et enfin des détenteurs de visas Schengen ou de visas américains. La validité du visa électronique sera de 30 jours, avec possibilité de prolongation de 6 mois en entrées multiples.
LIBYE – Deux forces de sécurité se sont affrontées à Tripoli tard mercredi, tuant un combattant et endommageant des biens à proximité, a déclaré le ministère de l’Intérieur jeudi, dans un nouveau signe des liens tendus entre les factions puissantes dans la capitale libyenne. Un jeune homme a également été tué dans une collision routière alors qu’il fuyait la zone avec d’autres civils, ont déclaré ses amis à Reuters.
Deux forces associées au Conseil présidentiel ont échangé des coups de feu dans un quartier central de Tripoli, a déclaré le porte-parole du ministère, Abdel Monaem al-Arabi, ajoutant qu’une enquête sur la cause de l’incident avait été ouverte. « J’ai vu des gens courir et des voitures se précipiter sur le côté opposé de la route de la peur », a déclaré à Reuters Ali Errhoma, 31 ans, un passant.
L’ONU a annoncé jeudi la tenue la semaine prochaine à Genève d’une rencontre entre les présidents des deux chambres libyennes rivales pour tenter de trouver un accord sur un cadre constitutionnel permettant la tenue d’élections.
IRAK – Soixante-quatre nouveaux députés ont prêté serment jeudi 22 juin au Parlement irakien pour remplacer les élus démissionnaires du leader Moqtada Sadr, faisant d’une coalition de partis chiites pro-Iran la force la plus importante dans l’hémicycle, selon un décompte de l’AFP Comme le prévoit la loi, les concurrents arrivés deuxièmes aux élections législatives ont hérité de ces sièges. Ce sont surtout des parlementaires des partis proches de l’Iran, ce qui renforce le cadre de coordination dans le processus de désignation du nouveau premier ministre que l’Irak attend depuis les législatives il y a plus de huit mois.
L’Irak est en plein marasme politique depuis les élections d’octobre 2021. Les partis chiites, majoritaires, ne sont pas parvenus à doter le pays d’un nouveau chef de gouvernement. La crise s’est accentuée le 12 juin avec la démission des 73 élus du courant du clerc chiite Moqtada Sadr. Il signifiait ainsi protester contre l’inertie.
Le Cadre de coordination, d’après un calcul effectué par l’AFP, disposerait à présent d’environ 130 sièges sur les 329 que compte l’Assemblée. Aucun chiffre officiel n’a été diffusé par les services du Parlement.
Moqtada Sadr, s’il a retiré ses députés du Parlement, est loin de s’être retiré de la vie politique. Il conserve sa force de leader d’opposition populaire. Chacun attend maintenant de connaître sa stratégie sur le long terme.
IRAN – La hausse vertigineuse de produits alimentaires et l’augmentation des loyers provoquent des manifestations presque quotidiennes à Téhéran et dans le reste du pays. Selon le Centre des statistiques iranien, l’indice d’appauvrissement, qui combine le taux de chômage et le taux d’inflation, a atteint son plus bas niveau depuis vingt-cinq ans. Fin mars, l’inflation annuelle atteignait 40,1 % (contre 36,4 % un an plus tôt) et le chômage 9,2 %, des chiffres sous-évalués selon de nombreux économistes.
Fruits, légumes, riz, produits laitiers, œufs et viande rouge ont connu une hausse vertigineuse. D’autant plus qu’en mai, le gouvernement du président ultraconservateur Ebrahim Raïssi a ordonné la suppression des subventions sur certains produits alimentaires, dont la farine, multipliant le prix du pain et des pâtes. La devise iranienne ne cesse de plonger. Au 19 juin, 1 dollar valait 32 000 tomans, cinq fois plus qu’en 2018.
Ces derniers jours, ces taux records ont poussé certains commerçants à descendre dans les rues de Téhéran. Des protestations qui s’ajoutent aux rassemblements, presque quotidiens, dans tout le pays, d’enseignants et d’ouvriers contre la cherté de la vie.
LIBAN – Avec une très courte majorité, le premier ministre sortant Najib Mikati a été désigné, jeudi soir 23 juin, pour former le prochain gouvernement. Lors des consultations parlementaires qu’a tenues le président Michel Aoun, le magnat des télécommunications de 66 ans a reçu le soutien de 54 des 129 députés de la nouvelle Assemblée élue le 15 mai, notamment les voix des représentants du tandem chiite Hezbollah-Amal. Depuis le palais présidentiel de Baabda, M. Mikati a appelé les forces politiques à mettre « de côté les différends personnels » et à « coopérer afin de sauver le pays et le peuple de la crise actuelle », disant « tendre la main à tout le monde sans exception ». Face à un Parlement plus divisé que jamais, la tâche s’annonce compliquée pour M. Mikati, malgré les talents de conciliateur qu’on lui prête. Déjà trois fois premier ministre (2005, 2011 et septembre 2021), le responsable politique sunnite ne dispose, cette fois, d’aucune couverture chrétienne ni druze. Les deux partis chrétiens, le Courant patriotique libre (CPL) dirigé par Gebran Bassil, le gendre du président Aoun, et les Forces libanaises (FL) de Samir Geagea, se sont abstenus. Le Parti socialiste progressiste (PSP) du leader druze Walid Joumblatt, dont la direction est désormais assumée par son fils, Taymour, a soutenu Nawaf Salam, ancien ambassadeur aux Nations unies devenu juge à la Cour internationale de justice, comme d’autres députés issus de l’opposition et de la contestation d’octobre 2019. Nagib Mikati pourrait avoir du mal à former un nouveau gouvernement en raison du faible soutien politique dont il dispose. Plusieurs observateurs redoutent ainsi que la composition d’une nouvelle équipe ministérielle soit gelée jusqu’aux élections présidentielles prévues d’ici la fin du mandat actuel du président Aoun fin octobre. Le gouvernement Mikati sortant pourrait alors se contenter d’expédier les affaires courantes.
ISRAËL – Si les élections générales pour la Knesset avaient eu lieu aujourd’hui, aucun des deux grands blocs ne pourrait former un gouvernement, selon un sondage publié ce vendredi par le journal Maariv. Selon l’enquête, les deux blocs de la coalition et de l’opposition seraient à égalité parfaite, et remporteraient chacun 57 sièges. La liste commune (arabe), qui n’est pas vouée à intégrer un bloc, remporterait six sièges. Le précédent sondage, datant du 20 juin, et réalisé juste après l’annonce de la dissolution prochaine de la Knesset, donnait 59 sièges au bloc de l’opposition dirigé par Benyamin Netanyahou, et seulement 55 au bloc de la coalition.
Le sondage, mené par l’organisme Panels Politics, indique ainsi que le Likoud (droite) perd deux sièges et que le Meretz (gauche) passe le seul d’éligibilité, contrairement à l’enquête précédente. Les partis Yesh Atid (centre) et Judaïsme unifié de la Torah gagnent chacun un siège. Raam emporterait quatre sièges.
Le parti Yamina du Premier ministre Naftali Bennett aurait seulement quatre sièges contre sept lors du sondage précédent.
BARRAGE SUR LE NIL – Le gouvernement éthiopien a appelé jeudi l’Union européenne (UE) a « revoir » sa récente position « partiale » en faveur du Caire concernant le méga-barrage éthiopien sur le Nil, source de contentieux avec les riverains du fleuve situés en aval, Egypte et Soudan.
« Le communiqué affirmant que la sécurité de l’approvisionnement en eau de l’Egypte était intouchable et qu’on ne pouvait y toucher est partial en faveur d’une partie » et « inacceptable », a affirmé devant la presse le porte-parole du ministère éthiopien des Affaires étrangères Dina Mufti.
L’Union européenne « devrait revoir » cette position, a-t-il estimé, rappelant que l’UE avait été observateur des négociations tripartites Ethiopie-Egypte-Soudan sur le Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD), situé sur le Nil-Bleu qui rejoint le Nil-Blanc à Khartoum pour former le Nil.
Dans un communiqué conjoint publié le 20 juin à l’issue de leur Conseil d’association UE et Egypte ont souligné « l’importance du Nil (…) pour l’Egypte ». Parvenir « à un accord mutuellement acceptable et contraignant sur le remplissage et le fonctionnement du Gerd (…) dès que possible » est une priorité absolue pour l’Egypte et l’UE afin de « protéger la sécurité de l’approvisionnement en eau de l’Egypte et promouvoir la paix et la stabilité dans la région, selon le communiqué.
M. Dina a assuré que l’Ethiopie allait poursuivre sa politique consistant à ne porter préjudice à aucun des pays riverains du Nil situés en aval du GERD et désirait travailler en coopération avec eux.
Le Gerd suscite, depuis le lancement du projet en 2011, un contentieux avec le Soudan et l’Egypte, tous deux tributaires du Nil pour leurs ressources en eau.
ETHIOPIE – Addis Abeba a fait 513,9 millions de dollars de recettes grâce à l’exportation d’or au cours des onze derniers mois de l’année fiscale qui s’achève le 8 juillet 2022, a annoncé le ministre des Mines, Takele Uma. Ce chiffre fait de l’or le deuxième produit de base le plus générateur de devises étrangères, après les exportations de café, qui a généré 1,2 milliard de dollars au cours de la même période. Le ministère travaille avec la Banque nationale d’Éthiopie pour stimuler les dépôts et les exportations d’or. En plus de la promulgation d’une nouvelle politique minière et de la révision de la proclamation, « le gouvernement a créé un environnement favorable pour que les entreprises nationales et étrangères puissent investir dans le pays », a déclaré M. Takele. Le ministère des Mines a récemment révoqué les licences de 972 sociétés engagées dans des activités d’extraction et d’exploration pour non-respect des termes de leurs contrats et autres, ont déclaré ses hauts responsables.
TANZANIE – Ce sont des bancs d’école pas comme les autres. Ils sont réservés à la future élite politique de plusieurs pays du sud de l’Afrique et ont été cofinancés par la Chine. Il s’agit de la première école politique régionale parrainée par Pékin sur le continent africain. La Chine y a investi 40 millions de dollars et elle ressemble aux écoles qui ont formé des générations de cadres du Parti communiste chinois.
Les premiers étudiants de la Mwalimu Julius Nyerere Leadership School, en Tanzanie, ont commencé à assister aux cours qui y sont dispensés depuis la mi-juin. Ils ont été accueillis par un message du président chinois Xi Jinping en personne, qui leur a souhaité de « prendre une part active à la promotion de l’amitié sino-africaine et de porter l’esprit de coopération [entre la Chine et le continent africain] ». En tout, ils sont 120 à fréquenter cet établissement flambant neuf, inauguré le 22 février, qui occupe 10 hectares de terrain à Kibaha, aux abords de la ville portuaire de Dar es Salam. Ces aspirants dirigeants viennent de six pays – l’Afrique du Sud, la Tanzanie, le Mozambique, l’Angola, Zimbabwe et la Namibie – qui ont tous un point commun : un lien historiquement fort entre les partis au pouvoir et la Chine.
Avant la Tanzanie, la Chine avait aussi soutenu une autre école du même genre, mise en place par le Congrès national africain (ANC), en Afrique du Sud en 2014. « Mais il ne s’agissait que d’un centre local, alors que là, l’ambition est vraiment régionale.
KENYA -Le gouvernement du comté de Kisii a signé le 21 juin dernier un accord de partenariat avec l’entreprise agroalimentaire Avo Fresh pour démarrer l’exploitation d’une usine de transformation d’avocats. L’unité sera dotée d’une capacité de traitement de 100 tonnes de fruits par jour. Prévue pour entrer en service d’ici septembre prochain, elle procédera notamment à l’extraction d’huile à des fins alimentaires et cosmétiques. Selon les autorités, la nouvelle installation devrait stimuler la production et améliorer les revenus de plus de 270 000 personnes opérant dans la chaîne de valeur du fruit.
RDC – La police congolaise a annoncé jeudi 23 juin avoir interpellé des jeunes « porteurs de machettes » qui voulaient s’en prendre aux rwandophones présents à Kinshasa sous prétexte de complicité avec les rebelles du M23 (Mouvement du 23 mars) soutenus, selon Kinshasa, par le Rwanda. « Il s’agit des individus qui avaient tenté de troubler l’ordre public et de stigmatiser d’autres personnes vivant à Kinshasa. La police les a interpellés afin que la justice s’occupe de leur cas », a déclaré à l’AFP le général Sylvano Kasongo, chef de la police de Kinshasa.
Samedi 18 juin, une vidéo partagée sur les réseaux sociaux avait créé l’émoi. On y voyait des jeunes « procéder à des contrôles de véhicules dans le but d’attenter [à la vie] des paisibles personnes aux faciès nilotiques », a indiqué à la presse le major Alpha Landu, porte-parole de la police de Kinshasa. Ces jeunes gens, « sans titres ni qualité, porteurs de machettes, étaient habillés en tenues ressemblant à celles des forces armées de la République démocratique du Congo », a expliqué l’officier. Il y a une semaine, les autorités ont annoncé leur décision de combattre « la chasse » aux rwandophones (personnes parlant le kinyarwanda, langue nationale du Rwanda) durant les manifestations organisées depuis plusieurs semaines contre le Rwanda et le M23.
RWANDA – La Fashion Week du Rwanda bat son plein à Kigali, l’événement qui a lieu en marge de la réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth, promeut l’industrie créative rwandaise dans le domaine de la mode et du mannequinat. Le grand défilé de jeudi, inspiré des thèmes du sommet a présenté 16 créateurs en provenance d’Afrique, des Caraïbes et du Royaume-Uni. «Accueillir ce sommet du Commonwealth ici au Rwanda, c’est très important pour nous. C’est une opportunité pour le secteur de la création, en particulier l’industrie de la mode. Pouvoir organiser notre semaine de la mode pendant cet éventement nous a permis de présenter le made in Rwanda et le made in Africa sur une plateforme internationale » déclare Pierre Ntayombya, organisateur de la Rwanda Fashion Week, PDG de la marque de mode « Haute Baso ». Le Prince Charles et son épouse la Duchesse de Cornouailles étaient les invités d’honneur de l’événement qui a été nommé membre fondateur du conseil de la mode du Commonwealth à Londres.
En ouverture de la réunion des dirigeants du Commonwealth, le prince Charles a affirmé, ce vendredi, que les États membres étaient libres d’abandonner le giron de la monarchie et exprimé sa « tristesse » pour le passé esclavagiste de la Grande-Bretagne.
INSOLITE – Chaque année, l’Union européenne importe 4 000 tonnes de cuisses de grenouille, soit l’équivalent de 81 à 200 millions de spécimens. Dans le rapport « Plat mortel », publié jeudi 23 juin, l’association allemande Pro Wildlife et l’ONG française Robin des Bois révèlent l’étendue des conséquences écologiques désastreuses de la surconsommation de ces amphibiens. L’immense majorité d’entre eux est capturée à l’état sauvage, en Indonésie, en Turquie et en Albanie, les principaux fournisseurs des Européens.
Dans ces pays, « les populations d’espèces de grenouilles de grande taille s’effondrent les unes après les autres dans la nature », met en garde la Dr. Sandra Altherr, cofondatrice de Pro Wildlife. Les grenouilles occupant une place centrale dans les écosystèmes en tant que mangeuses d’insectes, leur raréfaction provoque une myriade d’effets néfastes : « Dans les lieux où elles disparaissent, l’utilisation des pesticides nocifs augmente, précise Charlotte Nithard, présidente de Robin de Bois. Ce commerce a des conséquences directes non seulement sur les grenouilles mais aussi sur la biodiversité et la santé des écosystèmes dans leur ensemble. »
Ce massacre à grande échelle mènerait au bord de l’extinction plusieurs espèces. S’il perdure au même rythme, les scientifiques craignent que les grenouilles locales de Turquie disparaissent d’ici 2032. Même inquiétude pour la grenouille d’Albanie, d’ores et déjà menacée, ou pour la grenouille géante de Java, en Indonésie. Les deux ONG appellent les États membres de l’Union européenne, et notamment la France et la Belgique, « à assurer une traçabilité du marché des cuisses de grenouilles et à contrôler la véracité des informations délivrées aux consommateurs ». Elles proposent par ailleurs d’inscrire les espèces menacées par la surexploitation dans la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction. En plus de l’importation, les Français mangent aussi des grenouilles locales : deux millions de grenouilles sont capturées légalement chaque année en Franche-Comté.
D’autre part, des grenouilles du genre Brachycephalus sont devenues si petites que quand elles sautent, elles ne peuvent pas bien s’équilibrer et atterrissent de manière maladroite.
AVORTEMENT – La Cour suprême des États-Unis a enterré vendredi 24 juin un arrêt qui, depuis près d’un demi-siècle, garantissait le droit national des Américaines à avorter mais n’avait jamais été accepté par la droite religieuse. Si la nouvelle décision de la très conservatrice cour ne rend pas les interruptions de grossesse illégales, elle renvoie les États-Unis à la situation en vigueur avant l’arrêt emblématique « Roe v. Wade » de 1973: chaque État était alors libre de les autoriser ou non.
Les juges de la plus haute juridiction des États-Unis ont rendu, ce vendredi, une décision très attendue, dans un contexte d’extrême politisation des débats autour de l’avortement, statuant sur l’emblématique arrêt « Roe vs Wade » qui garantit ce droit aux femmes depuis 1973.
Après trois ans de procédure, le 22 janvier de cette année-là, la Cour suprême avait reconnu, par 7 voix contre 2, l’avortement comme un droit fondamental garanti par la Constitution, en se fondant sur le respect de la vie privée.
Outre d’avoir eu un impact sur la vie de millions de femmes, l’arrêt Roe vs Wade est l’un des marqueurs politiques les plus importants de l’histoire américaine récente. Le droit à l’avortement est devenu l’un des sujets de ralliement des démocrates alors que l’opposition à cet arrêt a permis de rassembler différentes branches républicaines à partir de la fin des années 1970.
En 2020, la nomination de deux nouveaux juges par Donald Trump a fait basculer la Cour suprême du côté conservateur et des politiques locales ont progressivement commencé à grignoter la loi fédérale. Les cliniques qui pratiquent l’IVG ferment, depuis, les unes après les autres et ne bénéficient plus de subventions fédérales.
A court terme, selon les projections du Guttmacher Institute (l’organisme de référence sur le sujet), près de la moitié du pays devrait emprunter cette voie prohibitionniste, alors même que celle-ci n’a cessé de refluer dans l’opinion : d’après un sondage de Gallup début mai, 55% des Américains se revendiquaient «pro-choix», contre 39% de «pro-vie» opposés à l’IVG.
ETATS-UNIS – Le Sénat américain a adopté, jeudi 23 juin, un projet de loi avec des restrictions sur l’accès aux armes à feu. Soutenu par des élus des deux principaux partis, ce projet de loi est censé lutter contre la vague de violence armée qui sévit aux Etats-Unis. Le projet, adopté par 65 voix contre 33 à la chambre haute devait être validé ce vendredi à la Chambre des représentants.
Le texte met notamment en avant le soutien à des lois qui permettraient de retirer des mains de personnes jugées dangereuses les armes qu’elles possèdent. Il prévoit aussi de renforcer la vérification des antécédents judiciaires et psychologiques pour les acheteurs d’armes âgés de 18 à 21 ans ainsi qu’un meilleur contrôle de la vente illégale d’armes et le financement de programmes dédiés à la santé mentale. Même s’il reste très en deçà des mesures réclamées par le président Joe Biden, il constitue une première depuis des décennies et une avancée pour les partisans de la limitation des armes à feu individuelles.
Ce vote intervient quelques heures à peine après l’invalidation par la Cour suprême des Etats-Unis, dont la majorité des juges sont conservateurs, des « restrictions » au port d’armes prévues par une loi de l’Etat de New York.
GRANDE-BRETAGNE – Le premier ministre britannique Boris Johnson et son Parti conservateur ont subi deux importantes défaites lors d’élections parlementaires partielles. Le président du Parti conservateur britannique, Oliver Dowden, a annoncé ce vendredi 24 juin sa démission au premier ministre Boris Johnson après une série de «très mauvais résultats» électoraux dont les défaites des tories lors de deux élections parlementaires partielles jeudi.
Ces défaites «sont les dernières d’une série de très mauvais résultats pour notre parti», a écrit Oliver Dowden dans une lettre au premier ministre, ajoutant que «nous ne pouvons pas continuer comme si de rien n’était» et «quelqu’un doit prendre ses responsabilités».
«Je dois écouter ce que les gens disent», a déclaré Boris Johnson dans une interview à la télévision britannique depuis le Rwanda où il assiste à un sommet du Commonwealth, tout en ajoutant: «nous continuerons, en répondant aux préoccupations des gens». Il exclut totalement de démissionner.
TRUMP – Les auditions publiques sur l’attaque contre le Capitole des États-Unis le 6 janvier 2021 se poursuivaient jeudi 23 juin. Au cours de cette cinquième séance, la commission spéciale de la Chambre des représentants a insisté sur les tentatives répétées de Donald Trump et de son entourage pour que le ministère de la Justice aide à l’invalidation des résultats de l’élection présidentielle de 2020. Une fois de plus, la commission a choisi des témoins républicains. Des responsables du département de la Justice, tous nommés par Donald Trump. Après la démission du ministre William Barr pour ne pas cautionner les accusations de fraudes massives poussées par le président et son entourage, c’est Jeffrey Rosen qui a assuré l’intérim.
Et il raconte. Il raconte comment, tous les jours entre sa prise de fonction et le 3 janvier, à l’exception du jour de Noël, il a été en contact avec le président qui lui demandait de valider par des enquêtes et des poursuites criminelles les accusations de fraude. Ou encore d’étudier des théories complotistes incroyables comme ce satellite italien qui aurait changé des votes Trump en votes Biden. « Dites que c’est illégal, et laissez-moi et les parlementaires républicains faire le reste », a même dit Donald Trump, selon un autre témoin. Mais tous les jours, plusieurs fois par jour, Jeffrey Rosen et ses collaborateurs ont refusé.
FLORIDE – Des chercheurs ont capturé le plus gros python jamais découvert en Floride – ou, au demeurant, où que ce soit hors de son aire de répartition naturelle : celui-ci pèse 98 kilogrammes et mesure près de 5,50 mètres de long. Une femelle porteuse de 122 œufs.
Cette découverte souligne la persistance du problème que la Floride connaît depuis des décennies avec ses pythons. Les pythons birmans, super prédateurs solitaires d’Asie du Sud-Est, ont été introduits en Floride dans les années 1970, vraisemblablement à cause du commerce d’animaux exotiques. Leur nombre dans la nature a depuis explosé et ils ont altéré leur environnement en se nourrissant d’une multitude d’espèces indigènes.
En décembre, une petite équipe soudée de pisteurs de pythons de la Conservancy of Southwest Florida a attrapé cette femelle impressionnante (dont le poids fait voler en éclat le précédent record de 84 kg) grâce à un serpent éclaireur équipé d’un GPS. Cette méthode leur permet de dénicher et d’éradiquer de plus en plus de serpents, en particulier les grandes femelles en mesure de se reproduire. Leur extermination devrait permettre d’améliorer la situation au fil du temps. Depuis 2000, la Commission de conservation de la faune et des poissons de Floride (FWC) a éliminé ou prélevé plus de 15 000 pythons. Depuis 2017, on en prélève plus de 1 000 par an. Mais combien de milliers de plus peut-il y en avoir ? Les scientifiques l’ignorent.
EQUATEUR – La police a dispersé, mercredi 24 juin, des manifestants qui tentaient d’envahir le Parlement à Quito, au onzième jour des protestations indigènes contre l’augmentation du coût de la vie, qui s’intensifient. Les affrontements ont fait un mort par balle, un manifestant de 39 ans, selon l’Alliance des organisations de défense des droits de l’homme, portant le bilan à quatre morts depuis le début de la crise.
Dans l’après-midi, plusieurs milliers d’indigènes ont d’abord pénétré, en poussant des cris de joie, dans la Maison de la culture (CCE) à Quito, réquisitionnée depuis plusieurs jours par les forces de l’ordre, a constaté l’Agence France-Presse. Ce centre culturel sert traditionnellement de point de rencontre aux indigènes dans la capitale et son libre accès représentait une des conditions des manifestants pour entamer des négociations. « C’est une victoire de la lutte ! », a salué mégaphone en main le leader indigène Leonidas Iza, dirigeant de la Confédération des nationalités indigènes d’Equateur (Conaie), plus grande organisation indigène du pays.
Le gouvernement a finalement autorisé les manifestants à investir ce lieu symbolique, « dans l’intérêt du dialogue et de la paix », a déclaré le ministre du gouvernement, Francisco Jimenez, dans une vidéo transmise aux médias. L’« objectif est que cessent les blocages de rues, les manifestations violentes et les attaques dans différents lieux », a ajouté le ministre, tandis que le chef de l’Etat, Guillermo Lasso, diagnostiqué mercredi positif au coronavirus SARS-CoV-2, est contraint à l’isolement.
TURQUIE-ARABIE SAOUDITE – Honneurs militaires, dîner de gala, accolades, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, n’a pas lésiné sur l’accueil réservé au prince héritier saoudien Mohammed Ben Salman (MBS), qu’il a reçu avec faste en son palais de Bestepe, à Ankara, mercredi 22 juin. La cavalerie était parée des drapeaux turc et saoudien, les hymnes nationaux ont été joués par l’orchestre, les deux dirigeants se sont embrassés, scellant leur réconciliation après des années d’animosité et de paralysie des relations commerciales et diplomatiques.
Le communiqué commun publié à l’issue des entretiens vante l’ouverture d’une « nouvelle ère de coopération » dans les « relations parfaites » qu’entretiennent l’Arabie saoudite et la Turquie. La page a bel et bien été tournée depuis la crise diplomatique d’ampleur déclenchée par l’assassinat sordide du journaliste Jamal Khashoggi dans les locaux du consulat saoudien, à Istanbul, le 2 octobre 2018.
La Turquie espère des investissements dans plusieurs secteurs : banques, tourisme, industrie de défense. Pour sa part, le royaume s’intéresse de près à la production de drones.
Ankara brûle d’augmenter ses exportations, tombées à un peu plus de 200 millions de dollars contre 3,2 milliards en 2019, selon les statistiques officielles. Une baisse à mettre au compte du boycott officieux des produits turcs mis en place par Riyad en 2020. Il a été levé depuis, de même que l’interdiction faite aux Saoudiens de séjourner en Turquie, annulée par MBS quelques jours avant sa tournée. Avant tout, le président turc espérait conclure un accord d’échanges de devises (swap) pour soulager la livre turque, constamment dépréciée face au dollar et à l’euro. Le sujet est tellement important qu’il a donné lieu à un entretien confidentiel, en tête à tête, entre les deux dirigeants. Aucune annonce de signature d’accord n’est venue clore la visite du prince héritier.
MEXIQUE – Quatre policiers et neuf membres supposés d’un gang, dont une femme, sont morts lors d’une opération pour secourir des personnes kidnappées dans l’Etat mexicain de Jalisco (ouest), ont annoncé jeudi les autorités. L’échange de tirs autour d’une maison en banlieue de Guadalajara, qui a duré plus d’une heure selon des témoins, a permis la libération de deux hommes qui étaient retenus en otage à l’intérieur du bâtiment, a déclaré le procureur Luis Mendez Ruiz aux journalistes.
Les agents qui se sont rendus sur place ont été accueillis par une femme qui a affirmé qu’il s’agissait d’un faux rapport, après quoi la voiture de patrouille a essuyé des tirs.
Huit personnes ont été arrêtées, dont trois grièvement blessées lors de la fusillade, et des armes ainsi que des munitions ont été saisies, a indiqué le gouverneur de Jalisco, Enrique Alfaro.
Dix policiers ont été tués depuis le début de l’année dans l’Etat de Jalisco, l’un des plus violents du Mexique en raison de la présence de bandes criminelles, notamment le puissant cartel Jalisco Nouvelle Génération, que les autorités rendent responsable de nombreux homicides et disparitions. Son chef, Nemesio « El Mencho » Oseguera, est l’un des barons de la drogue les plus recherchés au monde, la Drug Enforcement Agency (DEA, agence anti-drogue américaine) offrant 10 millions de dollars pour son arrestation.
Le Mexique a enregistré plus de 340.000 assassinats et des dizaines de milliers de disparus depuis le lancement en décembre 2006 d’une offensive militaire contre le crime organisé.
PORTUGAL – Plus de 8 tonnes de cocaïne dissimulées dans des conteneurs transportant des bananes provenant de Colombie ont été saisies par les autorités portugaises dans le port de Setubal, situé à 50 km au sud de Lisbonne. « Cette saisie est très supérieure à ce que nous avons l’habitude de voir », a déclaré ce vendredi le directeur de la police judiciaire, Luis Neves, lors d’une conférence de presse.
La drogue saisie, qui était destinée à plusieurs pays européens, est évaluée à « plusieurs millions d’euros », a ajouté M. Neves en précisant que la police portugaise ne communiquait jamais d’estimation précise.
La drogue était dissimulée à l’intérieur de « caisses de bananes transportées dans les cales de trois navires » qui effectuaient des liaisons toutes les semaines entre des ports colombiens et plusieurs ports européens, a précisé la police dans un communiqué.
L’opération, baptisée « Bananero », est le résultat d’une « coopération internationale » avec plusieurs pays d’Amérique latine et a bénéficié du soutien d’Europol, mais n’a pour l’instant débouché sur aucune arrestation, a-t-on appris de même source. Les autorités portugaises constatent une augmentation des quantités de drogue saisies. Depuis le début de l’année, le Portugal a déjà mis la main sur plus de 12 tonnes de cocaïne, ce qui représente une hausse de 22,7% par rapport au volume total saisi sur l’ensemble de l’année dernière.
FRANCE – Il conduisait trop vite, sans permis, sous l’emprise de l’alcool et de stupéfiants et avait fini sa course dans un canal où une de ses passagères est morte: un homme de 24 ans a été condamné à 5 ans de prison ferme pour homicide involontaire, ce vendredi à Nancy. Le conducteur, qui avait en outre pris la fuite après l’accident, avait comparu le 6 mai en compagnie des trois passagers survivants pour cette sortie de route mortelle survenue le 29 août dernier.
Un des passagers, qui avait pris la fuite avec le conducteur, est condamné à deux ans de prison ferme pour non-assistance à personne en péril. Une peine « très sévère, hors de proportion » pour son avocat Me Olivier Nunge, qui envisage de faire appel.
Autre passagère, la propriétaire de la voiture, qui n’était pas assurée et dont la carte grise n’était pas à jour, écope de six mois de prison avec sursis et d’amendes. Le parquet avait requis la relaxe. Le quatrième, un militaire qui avait plongé à plusieurs reprise pour tenter de sauver la victime, est relaxé. Quatre personnes avaient été sauvées.
Maître Vincent Julé-Parade, avocat de la mère de la victime, salue un jugement « satisfaisant », notamment la condamnation de la propriétaire du véhicule qui envoie un « message fort »: « On ne peut pas, en toute connaissance de cause, laisser le volant d’une voiture sans assurance à quelqu’un qui n’a pas le permis », a insisté l’avocat.
FRANCE – A Bruxelles Emmanuel Macron, qui a perdu la majorité absolue à l’Assemblée nationale, s’est dit « très confiant » ce vendredi de pouvoir bâtir des « majorités constructives », comme en Allemagne ou en Italie, avec « l’ensemble des partis de gouvernement ».
« Je crois que c’est ce que l’Italie comme l’Allemagne font et c’est ce que nous ferons (…) avec l’ensemble des partis de gouvernement, de pouvoir bâtir soit une coalition soit (des) accords sur des textes pour avancer sur un agenda clair », a-t-il déclaré à l’issue d’un sommet européen à Bruxelles.