ALGERIE – Le 15 juillet, un communiqué de la présidence a indiqué qu’un avant-projet de loi portant sur la grâce de 298 «détenus des années 90 condamnés définitivement» serait soumis au vote du Parlement en septembre. Depuis cette annonce, des rescapés des tueries et des proches des personnes tuées lors de la décennie noire (1991-2002) poussent la porte de sa maison, en quête d’explications et de réconfort. Les familles des victimes, qui exigent inlassablement justice et vérité, dénoncent une «agression» et un «déni» de leur souffrance.
La terrible guerre civile qui opposa l’Etat algérien à divers groupes islamistes armés dans les années 90, et fit près de 100 000 morts, s’est refermée dans un silence assourdissant au tournant du siècle. Un triple verrou a été posé sur la décennie noire : la loi sur la Rahma ( «clémence») de 1995, qui consistait en une politique de la main tendue aux jihadistes repentis, puis le référendum sur la «concorde civile» organisé par le nouveau président Abdelaziz Bouteflika en 1999, et enfin la charte pour la «réconciliation nationale», votée en 2005. La future loi, elle, devrait régulariser les redditions de jihadistes survenues après l‘expiration du délai de six mois fixé dans les précédents textes. Une disposition contenue dans la charte pour la réconciliation nationale interdit toute mention publique du mot «terrorisme» en Algérie et toute référence à cette période sanglante. Celui qui réveille le passé est susceptible d’être envoyé devant les tribunaux.
MAROC – Trois pompiers ont trouvé la mort et deux autres ont été grièvement blessés lundi soir lors d’un incendie dans une forêt du nord du Maroc qui, selon une enquête préliminaire, est d’origine humaine, ont indiqué mardi 16 août à l’AFP les autorités locales. Les cinq pompiers se trouvaient à bord de leur véhicule qui a chuté dans un ravin alors qu’ils luttaient contre les flammes, ont-elles ajouté.
Quatre hommes soupçonnés d’avoir déclenché cet incendie ont été interpellés et remis à la police judiciaire avant d’être déférés devant la justice, ont précisé les autorités de la province de M’diq-Fnideq, près du port de Tanger. L’incendie a provoqué jusqu’à présent la destruction d’environ 90 hectares de couvert forestier, selon les premières estimations. Les services anti-incendie, y compris des bombardiers d’eau Canadair, étaient toujours mobilisés mardi pour tenter de maîtriser le sinistre et empêcher qu’il ne se propage à des zones habitées.
TUNISIE – Tunis a annoncé ce mardi 16 août avoir déjoué dans la nuit plusieurs tentatives d’émigration clandestine vers l’Europe impliquant 91 personnes, après un week-end au cours duquel plus de 650 candidats à l’exil ont été interceptés ou secourus par les autorités tunisiennes. La garde nationale a annoncé dans un communiqué avoir empêché «cinq franchissements des frontières maritimes et le sauvetage de 80 personnes», dont 35 migrants originaires de pays d’Afrique sub-saharienne, les autres étant des Tunisiens. Par ailleurs, des «opérations préventives» ont été menées sur les côtes de Menzel Temime, de Mahdia et sur l’archipel de Kerkennah et près de Zarzis et ont conduit à l’interpellation de 11 personnes -dont la nationalité n’a pas été révélée- qui préparaient un départ, selon la garde nationale. Au cours de ces opérations, la garde nationale dit avoir saisi «une somme d’argent» sans en préciser le montant, un canot pneumatique et des pompes à air. Lundi, les autorités maritimes et militaires avaient annoncé avoir intercepté ou secouru un total de 657 migrants dont une famille entière de Tunisiens ainsi que 42 Égyptiens partis de Libye ayant échappé à un naufrage, et déjoué au total 46 tentatives d’émigration clandestine.
MAURITANIE – Ahmed Raissouni, le président de l’Union internationale des oulémas musulmans, proche du Qatar, qualifie l’existence de la république islamique de la Mauritanie d’ «erreur». Le religieux se prononce pour son «retour» sous souveraineté du Maroc.
«Je suis un partisan de la ligne défendue par Allal El Fassi (l’ancien secrétaire général du Parti de l’Istiqlal, ndlr). Le Maroc doit récupérer ses frontières historiques. Avant la colonisation européenne, la Mauritanie faisait partie intégrante du Maroc», a-t-il affirmé dans une interview accordée à un média marocain. Et de préciser que «l’allégeance des oulémas du pays de Chenguitti, soi-disant la Mauritanie, au trône marocain est évidente». Les propos de Raissouni sur le voisin du sud ne sont pas sans rappeler ceux de Hamid Chabat, en décembre 2016, sur la «marocanité de la Mauritanie». Une bourde à l’origine d’une crise diplomatique que le roi Mohammed VI avait vite circonscrit en envoyant l’ancien chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, et Nasser Bourita, alors ministre délégué aux Affaires étrangères, porter un message à l’ex-président, Mohamed Ould Abdel Aziz.
En Mauritanie, les déclarations de Raissouni n’ont pas encore provoqué une levée de bouclier chez les partis politiques. En revanche, un média local a d’ores et déjà condamné la sortie du religieux marocain.
Dans son interview, Ahmed Raissouni a, par ailleurs, souligné que les «oulémas et les prédicateurs marocains sont prêts à marcher sur Tindouf en Algérie, à condition que le roi fasse appel à eux».
Pour mémoire, le Maroc a reconnu en 1969 l’indépendance de la Mauritanie. Une reconnaissance qui avait suscité des grincements de dents chez le Parti de l’Istiqlal dirigé alors par d’Allal El Fassi.
SYRIE – La ville de Kobané, dans le nord de la Syrie, près de la frontière turque, a été le théâtre ce mardi d’un regain de tensions entre les troupes turques et les combattants kurdes soutenus par la coalition menée par les Etats-Unis, de lourds bombardements ayant entraîné la mort d’au moins un civil.
Des tirs d’artillerie ont commencé à cibler la ville et ses environs pendant la nuit, avant de s’intensifier au fur et à mesure de l’avancement de la journée, selon des habitants ainsi que l’administration locale semi-autonome qui dirige la ville. Au moins un enfant a été tué dans les bombardements, ont fait savoir les autorités locales dans un communiqué, en faisant état d’autres personnes blessées.
La région de Kobané, ainsi que d’autres territoires semi-autonomes du nord et l’est de la Syrie, sont contrôlés par les Forces démocratiques syriennes (FDS), l’alliance arabo-kurde soutenue par la coalition occidentale qui a contribué à arrêter la progression de l’Etat islamique en 2015 après plusieurs mois de combats acharnés à Kobané. Cette situation est vue d’un mauvais œil à Ankara du fait de la forte représentation dans les FDS de la milice kurde YPG (Unités de protection du peuple), que la Turquie considère comme un groupe terroriste lié au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu a réaffirmé ce mardi que les insurgés syriens et le régime de Damas «doivent se réconcilier». Le président Recep Tayyip Erdogan qualifiait encore en mai le régime Assad de «meurtrier». Ce changement dans la position turque intervient peu après sa rencontre, le 5 août, avec son homologue russe Vladimir Poutine
IRAN – L’Union européenne (UE) a annoncé ce mardi qu’elle examinait la réponse de l’Iran à son compromis sur le dossier nucléaire, une étape cruciale qui pourrait marquer l’entrée de mois de difficiles négociations dans leur dernière ligne droite.
« Nous avons reçu la réponse iranienne hier (lundi) soir. Nous l’étudions et consultons les autres participants du JCPOA et les Etats-Unis sur la voie à suivre », a affirmé à l’AFP le porte-parole de Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne et facilitateur des négociations indirectes à Vienne entre l’Iran et les Etats-Unis.
Avant lui, l’Iran a annoncé avoir transmis ses dernières remarques à l’UE et attendre une réponse rapide. « L’Iran a soumis sa réponse écrite » et juge un accord possible « si les Etats-Unis réagissent avec réalisme et flexibilité », a indiqué l’agence officielle iranienne Irna. D’après l’agence iranienne Isna, citant une « source informée », Téhéran « s’attend à recevoir la réponse de l’autre partie dans les deux prochains jours ».
LIBAN-RUSHDIE – L’agresseur présumé de l’écrivain Salman Rushdie était revenu « changé » et davantage religieux d’un voyage en 2018 au Liban, pays d’origine de sa famille, a affirmé sa mère au site Internet du Daily Mail.
Hadi Matar, un Américain de 24 ans inculpé de « tentative de meurtre et agression » pour avoir poignardé l’auteur des Versets sataniques vendredi 12 août 2022 dans l’est de l’État de New York, vivait avec sa mère à Fairview (New Jersey) sur la rive opposée de la rivière Hudson par rapport à Manhattan.
Silvana Fardos, qui vit aux États-Unis depuis vingt-six ans, a indiqué au site que son fils était allé au Liban en 2018 pour rendre visite à son père. Les parents, tous deux Libanais chiites, avaient divorcé en 2004.
« Je m’attendais à ce qu’il revienne motivé, qu’il termine ses études, qu’il obtienne son diplôme et décroche un emploi. Mais au lieu de cela, il s’est enfermé dans (sa chambre) en sous-sol. Il avait beaucoup changé, il ne nous a rien dit, à moi ou à ses sœurs, pendant des mois », a-t-elle dit.
« Une fois, il s’est disputé avec moi et m’a demandé pourquoi je l’avais encouragé à faire des études plutôt qu’à se concentrer sur la religion », a ajouté cette assistante d’éducation de 46 ans, également interprète arabe-anglais dans un lycée.
LIBAN-SYRIE- Le ministre sortant des Déplacés Issam Charafeddine s’est rendu à Damas lundi pour une visite officielle, initialement fixée à juillet, centrée sur un plan de retour progressif des réfugiés syriens (15.000 par mois) élaboré par un comité ministériel sous le parrainage du chef de l’État libanais. Un plan dont l’applicabilité laisse toutefois activistes et experts dubitatifs : il a été élaboré en dehors des canaux onusiens, sans garantie pour la sécurité des réfugiés hormis les réassurances verbales des responsables libanais et syriens. La volonté réelle du régime de Damas d’assurer le retour des réfugiés n’est du reste pas vérifiable, les précédents en la matière entre 2018 et 2019 ayant même renvoyé des signaux contraires.
Lors d’un point de presse, le ministre syrien Hussein Makhlouf a fait état d’une « concordance de visions entre les parties syrienne et libanaise en ce qui concerne le retour de tous les réfugiés et pas seulement des 15.000 réfugiés par mois tel que prévu dans le plan présenté par la partie libanaise ». Insistant ainsi sur la volonté du régime d’assurer le retour des réfugiés, Hussein Makhlouf a en même temps formulé les garanties d’un retour sûr, en évoquant notamment les décrets d’amnistie présidentiels « qui incluent tous les Syriens », ainsi que « la facilitation et la simplification des procédures aux frontières, et la mise à la disposition des réfugiés de services de transport, de secours, d’aides humanitaires, et de services médicaux et éducatifs visant à leur assurer un séjour sûr et confortable ». Issam Charafeddine a salué « la coopération dont a fait montre la partie syrienne » et remercié le président Assad. Les défenseurs des droits de l’homme sont loin d’être convaincus.
ISRAËL-GAZA – Selon Haaretz, les cinq enfants palestiniens auraient bien été tués par des frappes israéliennes le 7 août
Les responsables de l’armée examinent des allégations selon lesquelles les cinq enfants palestiniens tués le dernier jour de l’opération Aurore à Gaza l’auraient été accidentellement par des frappes aériennes israéliennes, et non par le Jihad islamique, a indiqué ce mardi un communiqué militaire. La mort des cinq enfants palestiniens tués le 7 août au cimetière d’Al-Faluja à l’est de Jabalya, une ville située à l’extrémité nord de la bande de Gaza, a fait l’objet d’une enquête, venait de révéler le quotidien Haaretz, citant des sources militaires, qui mettent en cause des tirs israéliens.
A l’annonce de leur mort, plusieurs officiers avaient affirmé que les cinq mineurs avaient très probablement été tués par une roquette tirée par le Jihad islamique qui aurait échoué à l’intérieur du territoire palestinien. Concernant l’incident au cimetière d’Al-Faluja, Tsahal n’a jamais commenté publiquement les circonstances des décès annoncés, a précisé Haaretz.
ISRAËL – Un soldat de 20 ans a été tué par un «tir ami» dans le nord de la Cisjordanie occupée, a annoncé l’armée israélienne ce mardi 16 août. Natan Fitoussi était arrivé de France en Israël en 2014 avec sa famille, a précisé à l’AFP un responsable de la mairie de la ville israélienne de Netanya (ouest) où il résidait.
Lundi soir, il a été tué par des tirs de l’armée israélienne près de la ville de Tulkarem, a indiqué l’armée dans un communiqué, sans détailler les circonstances de l’incident. Elle avait d’abord fait état lundi soir d’une fusillade près de Tulkarem, avant de se dédire et d’indiquer passer l’incident en revue, sans épiloguer.
Sergent, Natan Fitoussi a été promu sergent-chef à titre posthume, a dit l’armée, précisant avoir ouvert une enquête sur l’incident.
EGYPTE – Les proches du jeune homme étaient restés sans nouvelles depuis le 4 août 2021. L’étudiant parisien, rentré à Paris au début du mois, n’a pas souhaité s’exprimer sur les raisons de sa disparition.
Yann Bourdon, un étudiant parisien âgé de 27 ans, est arrivé en France, le 10 août dernier. Le jeune homme était parti depuis 2020 pour effectuer un road-trip en Europe puis en Égypte, avant de disparaître le 4 août 2021.
. »Le 9 août dernier, on a eu l’information que Yann s’était présenté au consulat français du Caire. Il a communiqué, par un appel téléphonique, avec sa sœur, en premier lieu, pour la prévenir qu’il était présent au consulat français, qu’il allait bien. Par la suite, il a appelé sa mère pour lui donner aussi de ses nouvelles », a expliqué son avocate Sarah Sakouti à BFM Paris Île-de-France.
L’agence de sécurité nationale égyptienne a pris un billet d’avion au jeune homme afin qu’il puisse regagner la France, jeudi dernier. Fin juillet 2021,il avait raconté à sa sœur avoir été pris en stop par un policier égyptien en direction du Caire et qu’il séjournait dans une auberge de jeunesse.
TCHAD-SOUDAN – Les commandants de la force mixte Tchad-Soudan, le général Ousman Barh Mahamat Itno et le général Djallal Bakhit Ibrahim ont fait une descente de terrain après les violences transfrontalières survenues le 4 août. Le drame a causé la mort de 18 personnes et fait 14 blessés côté Soudan, tandis qu’il a fait 9 morts et 22 blessés côté Tchad, selon l’état-major tchadien de la force mixte.
D’après les informations recueillies par les services de l’état-major, « la genèse du problème serait partie de l’enlèvement de cinq têtes de chameaux en territoire tchadien par des citoyens soudanais, ce qui a dégénéré en affrontements lors de la poursuite par les propriétaires ».
Les commandants de la force mixte ont mis en place une commission pour régler le conflit et trouver des solutions.
Les chameaux enlevés de part et d’autre ont été restitués aux propriétaires tandis que les deux parties ont signé un accord de non-agression.
« La commission de l’administration traditionnelle s’est fixée des objectifs afin de trouver des pistes de sortie favorable pour la résolution de ce conflit », a indiqué un responsable de la force mixte.
ETHIOPIE – Ce dimanche 14 août 2022, Abiy Ahmed, le Premier ministre éthiopien a procédé à l’inauguration de la zone de libre-échange à Dire Dawa, la première du pays.
«La zone de libre-échange que nous construisons est l’un des moyens mis en place pour nous intégrer à un monde en évolution rapide. Je suis convaincu que la zone facilitera non seulement le commerce et les investissements, mais renforcera également nos capacités technologiques», a déclaré le chef de gouvernement éthiopien.
Le dirigeant éthiopien estimant que «le développement des zones de libre-échange faciliterait le commerce d’import-export », a souligné la détermination de son gouvernement à construire des zones de libre-échange supplémentaires pour permettre à l’Ethiopie d’être compétitive au sein du système commercial mondial».
La zone de libre-échange inaugurée, c’est un parc industriel de Dire Dawa, un port sec et une gare située sur la voie ferrée Ethiopie-Djibouti, à quelque 445 km à l’Est d’Addis-Abeba.
La zone a été choisie pour accueillir la première zone de libre-échange du pays à cause «de sa proximité de plusieurs ports, de son potentiel de marché, de l’énorme quantité de fret qui y transite, et de son aptitude à accueillir des opérations de logistique et de transport multimodal».
SOMALIE – Les forces somaliennes et américaines ont tué dimanche plus de 13 combattants du groupe al-Shebab, y compris des dirigeants ciblés, au cours d’une frappe aérienne menée dans la région de Hiran, dans le centre de la Somalie.
La radio de l’Armée nationale somalienne (SNA) a rapporté que parmi les victimes des opérations antiterroristes en cours, on comptait de hauts commandants shebab.
« Plus de 13 terroristes shebab ont été tués, y compris leurs commandants, et leurs cachettes ont été détruites dans la frappe aérienne américaine en soutien aux opérations antiterroristes de l’SNA dans la région de Hiran », a indiqué la radio de l’SNA au sujet de la frappe menée aux alentours de 14H00.
La frappe de ce dimanche a eu lieu quelques heures après que l’SNA a déclaré que ses forces d’élite (Danab) étaient parvenues à déjouer sept explosions de mines placées par des terroristes shebab en périphérie de Kismayo, dans le sud de la Somalie.
Les forces somaliennes et leurs partenaires internationaux ont récemment intensifié les opérations de sécurité contre les extrémistes shebab dans les régions du sud et du centre du pays afin de libérer les villes sous contrôle des shebab.
KENYA – « C’est Ruto ! », affirmait mardi matin le quotidien People Daily, tandis que le Standard titrait « Ruto le 5e », le leader kalenjin devenant le cinquième président depuis l’indépendance en 1963.
Ruto, 55 ans, qui tenait dans cette élection le rôle de challenger, a assuré qu’il travaillerait avec « tous les leaders » politiques, promettant un pays « transparent, ouvert et démocratique ».
Après des manifestations violentes mais localisées survenues lundi soir dans des bastions d’Odinga, dans des quartiers populaires de Nairobi et dans la grande ville de l’Ouest, fief luo, de Kisumu, le calme était revenu mardi matin. Plusieurs pays voisins, dont l’Ethiopie et la Somalie, ont félicité le président élu de ce pays considéré comme un poids-lourd démocratique régional, bien que son histoire ait été plusieurs fois marquée par des contestations et des violences post-électorales.
Les Kényanes ont réalisé une percée historique lors de ces élections : 26 députées, contre 23 en 2017, sept gouverneures, contre trois en 2017, et trois sénatrices. La Constitution de 2010 requiert un équilibre de deux tiers/un tiers entre les hommes et les femmes au Parlement. Mais les deux chambres, dominées par des hommes, n’ont jamais voté de loi en ce sens, malgré des recours en justice pour leur forcer la main. Il y a 290 députés, 47 sénateurs et 47 gouverneurs de comté.
Raila Odinga a affirmé qu’il poursuivrait «toutes les options légales» possibles pour contester les résultats de l’élection qu’il qualifie de « parodie et de mépris évident de la Constitution»,
RDC – Un contingent de l’armée burundaise est déployé dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) pour traquer des groupes armés locaux et étrangers récalcitrants au processus de paix voulu par des chefs d’Etats de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EAC), a annoncé, lundi 15 août, l’armée congolaise.
« Depuis ce lundi 15 août 2022, le contingent des forces de défense du Burundi est entré officiellement en RDC (…) dans le cadre de la mutualisation des forces prônée par les chefs d’Etats de l’EAC », a annoncé à l’AFP le lieutenant Marc Elongo, porte-parole de l’armée au Sud-Kivu (est). « Le contingent burundais est le premier qui s’est déployé dans le cadre de la force régionale de l’EAC », a précisé l’officier.
Constitué d’« un nombre important des militaires », il est placé sous le commandement des forces armées de la RDC (FARDC) et est cantonné actuellement dans un centre d’instruction de la région d’Uvira en RDC, a expliqué l’officier, frontalière du Burundi : avec leurs homologues congolais, ces soldats ont « pour mission de traquer tous les groupes armés étrangers et locaux afin de restaurer la paix promise »
En début d’année, des responsables locaux et la société civile avaient dénoncé l’entrée des militaires burundais sur le sol congolais, exigeant des explications aux autorités.
L’armée congolaise a toujours démenti une entrée des militaires burundais en RDC, estimant qu’il s’agissait des combattants de groupes armés habillés de manière semblable à l’armée burundaise dans le but de provoquer la confusion.
MOZAMBIQUE – UE – L’Union européenne prévoit de quintupler son soutien financier à une mission militaire africaine au Mozambique, selon un document interne de l’UE, alors que des attaques islamistes menacent les projets gaziers destinés à réduire la dépendance de l’UE vis-à-vis de l’énergie russe.
La pénurie d’énergie due à la guerre en Ukraine a donné un nouvel élan à la ruée de l’Europe vers le gaz au large de la côte nord du Mozambique, où les sociétés pétrolières occidentales prévoient de construire un énorme terminal de gaz naturel liquéfié (GNL).
Cette décision intervient également alors que l’Occident cherche à contrer l’influence russe et chinoise dans ce pays d’Afrique australe, trois ans après que la société militaire privée russe Wagner a retiré la plupart de ses forces à la suite d’une série de défaites par les militants islamistes.
Depuis 2017, le Mozambique est aux prises avec des militants liés à l’État islamique dans sa province septentrionale de Cabo Delgado, riche en gaz, à proximité de projets de GNL valant des milliards de dollars.
Une mission militaire d’Afrique australe et une intervention distincte de troupes du Rwanda ont à elles deux réussi à contenir la propagation des militants depuis leur déploiement l’an dernier.
Mais « la situation reste très volatile et des attaques violentes de moindre envergure se sont poursuivies dans divers districts », indique le document de l’UE daté du 10 août. Le document préparé par le Service européen d’action extérieure (SEAE), le ministère des affaires étrangères de facto de l’UE, recommande un financement européen de 15 millions d’euros (15,3 millions de dollars) jusqu’en 2024 pour la mission de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), un bloc de 16 nations africaines dont une demi-douzaine a envoyé des troupes au Mozambique.
La mission devrait être prolongée de six ou douze mois lors d’un sommet de la SADC qui se tiendra à Kinshasa à partir de mercredi, selon le document, qui ajoute que le soutien de l’UE à la mission rwandaise sera également proposé dans les mois à venir.
Un porte-parole de l’UE a confirmé qu’un soutien financier supplémentaire à la mission de la SADC avait été proposé, mais a refusé de faire d’autres commentaires, la question étant toujours en cours de discussion au sein des gouvernements de l’UE.
VACCINS – Cinq chefs d’Etat et de gouvernement d’Europe et d’Afrique, dont Emmanuel Macron et Paul Kagame, ont plaidé mardi pour un « partage des technologies » et un « soutien à l’innovation » afin de produire plus de vaccins localement dans le monde face aux pandémies.
« Il ne s’agit pas de savoir « si+ une nouvelle pandémie se déclarera, mais +quand » », écrivent les présidents français, rwandais, sud-africain Cyril Ramaphosa et sénégalais Macky Sall, le chancelier allemand Olaf Scholz et le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus dans une tribune parue dans Le Monde.
« Il est grand temps d’intensifier la collaboration, de favoriser la production locale et de renforcer la confiance dans les produits fabriqués localement, afin de mieux se préparer à la prochaine crise », insistent-ils.
L’Afrique est le continent le moins vacciné au monde contre le Covid-19, avec moins de 20% de ses 1,2 milliard d’habitants ayant reçu deux doses de vaccin.
La première usine de vaccins à ARN messager d’Afrique a été inaugurée en juin au Rwanda, avec pour objectif de fabriquer d’ici début 2024 des traitements contre le Covid-19 et d’autres maladies à destination de millions d’habitants du continent.
L’Afrique du Sud a aussi ouvert une usine de vaccins contre le Covid en janvier. Le Sénégal doit également devenir un hub régional pour la fabrication de vaccins.
« Il est difficile de construire une unité de production de vaccins, mais il est encore plus difficile d’en assurer la pérennité », soulignent les signataires de la tribune. L’usine sud-africaine est en manque de commandes.
BIRMANIE – L’émissaire des Nations unies pour la Birmanie, Noeleen Heyzer, effectue mardi sa première visite dans le pays en crise depuis le putsch militaire de février 2021, a annoncé l’organisation internationale.
L’envoyée spéciale du Secrétaire général « va aborder la situation qui se dégrade et les préoccupations immédiates, aussi bien que d’autres enjeux prioritaires de son mandat », selon l’ONU lundi, sans autres précisions.
Elle a atterri à Naypyidaw ce mardi dans l’après-midi, a indiqué à l’AFP des responsables de la sécurité qui veulent rester anonymes.
Son programme comporte des réunions dans la capitale bâtie par les militaires, d’après une source diplomatique.
La visite de la diplomate singapourienne, nommée en octobre 2021, intervient au lendemain de la nouvelle condamnation de l’ancienne dirigeante Aung San Suu Kyi, au cours de son procès fleuve dénoncé comme politique par la communauté internationale.
La prix Nobel de la paix, déjà condamnée à onze ans de prison, a écopé lundi d’une peine supplémentaire de six ans de détention pour corruption. A 77 ans, elle vit à l’isolement dans une prison de Naypyidaw.
Les Nations unies et l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean) ont mandaté chacun un émissaire pour trouver une solution diplomatique à la crise qui ravage la Birmanie depuis le coup d’Etat du 1er février 2021.
Aujourd’hui, leurs progrès sont minces. « Je crois que même Superman ne peut résoudre le problème de la Birmanie », a soufflé l’envoyé spécial de l’Asean, Prak Sokohnn, début août.
SRI LANKA – Un navire de recherche chinois est arrivé mardi dans le port srilankais de Hambantota, sous gestion chinoise, ont annoncé les autorités, malgré les inquiétudes de l’Inde et des Etats-Unis qui craignent des actes d’espionnage.
Le Yuan Wang 5 a été autorisé à accoster à condition qu’il n’effectue aucune recherche pendant qu’il se trouve dans les eaux srilankaises, ont déclaré les responsables du port, après des consultations avec l’Inde, les États-Unis et la Chine.
Le navire devait arriver la semaine dernière, mais Colombo a demandé à Pékin de différer cette venue face aux protestations de l’Inde, qui s’inquiète des activités de la Chine dans la région.
Mais samedi, après d’intenses négociations, Colombo a annoncé avoir autorisé le bateau à accoster à Hambantota et à y séjourner six jours.
Les sites internet d’analyse du transport maritime décrivent le Yuan Wang 5 comme un bateau de recherche et de surveillance, mais selon la chaîne indienne CNN-News18, il s’agit d’un navire d’espionnage. Le bateau chinois a été autorisé à entrer dans le port à condition qu’il garde son système d’identification automatique (AIS) allumé lorsqu’il se trouve dans les eaux sri-lankaises et qu’il ne soit pas autorisé à effectuer des recherches scientifiques.
New Delhi s’inquiète de la présence croissante de la Chine dans l’océan Indien et de son influence au Sri Lanka, que l’Inde considère comme sa zone d’influence.
TRUMP – Le ministère américain de la Justice s’est opposé lundi à la publication d’un document judiciaire censé donner les raisons qui ont poussé les enquêteurs fédéraux à mener une perquisition inédite chez l’ancien président Donald Trump la semaine dernière.
L’opération de la police fédérale dans sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride – une première pour un ex-président – a provoqué une tempête politique, M. Trump et ses partisans dénonçant une « chasse aux sorcières ».
Plusieurs organisations, dont des médias, avaient demandé à un juge de publier un document judiciaire dans lequel les enquêteurs expliquent habituellement pourquoi la perquisition était nécessaire.
Le ministère de la Justice a assuré lundi qu’une telle publication « nuirait de manière irréparable à l’enquête pénale en cours », selon un document judiciaire.
Vendredi, à la demande des procureurs cette fois-ci, un juge avait rendu publics le mandat autorisant la perquisition et une liste des documents saisis.
Mais, à l’inverse des premiers, le document dont la publication était cette fois demandée contient « des informations très sensibles sur des témoins », des techniques utilisées par la police et des faits « extrêmement importants sur l’enquête », a estimé le ministère.
Sa publication pourrait révéler la stratégie des enquêteurs et « compromettre (la réussite) de prochaines étapes de l’investigation », a-t-il ajouté.
Selon les documents révélés vendredi, la justice soupçonne le républicain d’avoir violé une loi américaine sur l’espionnage qui encadre très strictement la détention de documents confidentiels.
WIKILEAKS – Des avocates américaines du fondateur de WikiLeaks Julian Assange ont annoncé lundi porter plainte contre la CIA et son ancien directeur Mike Pompeo, qu’ils accusent d’avoir enregistré leurs conversations et copié le contenu de leurs téléphones et ordinateurs.
Les avocates et deux journalistes qui se sont joints à la plainte sont tous américains et affirment que le service de renseignement a violé leur droit constitutionnel à la protection des conversations privées, en l’occurrence avec Julian Assange, qui est australien.
Ils assurent que la CIA a travaillé avec une entreprise de sécurité engagée par l’ambassade de l’Equateur à Londres, où Julian Assange s’était alors réfugié, pour espionner le fondateur de WikiLeaks, ses avocats, des journalistes et les autres personnes qu’il rencontrait.
Julian Assange risque l’extradition de la Grande-Bretagne vers les Etats-Unis, où il est accusé d’avoir publié en 2010 des câbles diplomatiques portant sur les guerres en Afghanistan et en Irak.
Selon l’avocat Robert Boyle, qui représente les plaignants, ces faits supposés d’espionnage signifient que le droit de M. Assange à un procès équitable a « été entaché, sinon réduit à néant » car « le gouvernement connaît désormais le contenu de ces échanges » a-t-il dit à des journalistes.
ONU CLIMAT – Simon Stiell, ancien ministre de la Grenade, a été nommé lundi à la tête de l’ONU-Climat, alors que les « pertes et dommages » des pays en première ligne face aux impacts du réchauffement, comme le sien, sont désormais un enjeu clé des négociations climat.
Ce défenseur de longue date de la lutte contre le changement climatique succédera à la Mexicaine Patricia Espinosa comme secrétaire exécutif de la de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), au sein de laquelle se déroulent toutes les négociations sur le climat, y compris dans le cadre de l’accord de Paris.
Il devrait prendre ses fonctions « bientôt », a précisé le porte-parole du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, laissant ainsi entendre qu’il serait en poste pour la prochaine conférence climat de l’ONU, la COP27, en Egypte en novembre.
Cette nomination par le secrétaire général a été approuvée par le bureau de la CCNUCC, qui comprend des représentants de tous les groupes régionaux.
GRANDE BRETAGNE – Tandis que Boris Johnson est toujours le Premier ministre britannique en exercice en attendant que le Parti conservateur lui trouve un successeur, son second départ en vacances en l’espace de quinze jours suscite la polémique au Royaume-Uni.
Après la Slovénie, la Grèce. Au moment où le Royaume-Uni subit plusieurs crises, dont une inflation et une sécheresse historiques, le Premier ministre sortant Boris Johnson a entamé ses deuxièmes vacances en quinze jours, de quoi alimenter les accusations de vide du pouvoir en attendant son successeur.
Ces dernières semaines, le dirigeant conservateur, poussé au départ par son parti après une série de scandales, a manqué des réunions d’urgence sur les vagues de chaleur, est resté à l’écart des célébrations de l’équipe d’Angleterre à l’Euro féminin de foot et a passé début août quelques jours de lune de miel dans les montagnes de Slovénie.
Ce week-end, il a été photographié et filmé dans un supermarché d’une banlieue d’Athènes avec son épouse Carrie, tandis qu’un camion de déménagement était stationné lundi devant sa résidence du 10 Downing Street.
ARMENIE – Le bilan de l’explosion d’origine indéterminée qui s’est produite dans une zone commerciale à Erevan, la capitale de l’Arménie, dimanche, s’est alourdi à seize morts, a annoncé le ministère des situations d’urgence arménien, mardi 16 août. Lundi, les autorités avaient fait état de cinq morts et de dix-neuf personnes portées disparues
« Seize corps ont été découverts lors des travaux de recherches et de sauvetage », a précisé le ministère dans un communiqué, ajoutant que dix-huit personnes étaient portées disparues. Les autorités ont également fait état de plus de soixante blessés et dépêché quelque trois cent cinquante secouristes sur les lieux.
L’explosion s’est produite dimanche, en début d’après-midi, sur le marché de gros de Surmalu, à Erevan. Ce lieu est traditionnellement très fréquenté le dimanche. La déflagration a provoqué l’effondrement d’un bâtiment et des secouristes déblayaient les décombres avec des pelleteuses pour tenter de retrouver des survivants.
Certains médias, citant des témoins, ont rapporté que l’explosion était survenue dans un lieu où étaient entreposés des feux d’artifice. Les autorités ont exclu la piste d’un attentat, en annonçant l’ouverture d’une enquête pour « violation des règles de stockage des produits facilement inflammables » et « violation des règles anti-incendie ».
CHINE – Pékin rationne l’électricité pour les professionnels dans le sud-ouest du pays en raison des fortes chaleurs qui tirent sur la demande, au moment où les installations hydroélectriques sont affectées par la faiblesse des cours d’eau, ont rapporté les médias d’Etat.
Dans la province du Sichuan (sud-ouest), les températures dépassent régulièrement les 40°C ces derniers jours, ce qui entraîne un recours quasi systématique à la climatisation pour rafraîchir les quelque 84 millions d’habitants.
Pour produire son électricité, le Sichuan dépend à 80% des barrages hydrauliques. Mais les cours d’eau de la région sont asséchés, selon le ministère chinois des Ressources en eau.
Pour économiser l’électricité, 19 villes de la province ont ordonné aux usines et entreprises de suspendre leur activité, d’après un avis publié dimanche et relayé par les médias officiels.
En vigueur jusqu’à samedi, la mesure ne concerne pas les particuliers.
Certaines entreprises peuvent néanmoins fonctionner à capacité limitée pour des besoins particuliers.
Le Sichuan est une région clé en Chine pour la fabrication de lithium, un métal présent dans les batteries électriques.
Une usine exploitée par le géant taïwanais de l’électronique Foxconn, principal fournisseur de l’américain Apple, a notamment suspendu sa production.
Conséquence des restrictions: la production de lithium devrait être réduite d’au moins 1.200 tonnes, ce qui fait bondir les cours du carbonate de lithium, souligne auprès de l’AFP l’analyste Susan Zou, du cabinet spécialisé Rystad Energy.