ETATS-UNIS – « Boulder a subi une horrible et terrible tuerie de masse, aujourd’hui » : Dix personnes, dont un policier, ont trouvé la mort après des tirs lundi après-midi, heure américaine, dans un supermarché de cette ville de Boulder du Colorado. Des images diffusées en direct lors de la vaste opération de police ont montré une personne, un homme blanc seulement vêtu d’un short de sport, en train d’être escorté par des policiers hors du magasin. L’homme avait les mains menottées dans le dos et semblait blessé à la jambe, avec des traces de sang. Le policier tué, Eric Talley, 51 ans, « a été le premier à arriver » sur place. Selon des médias américains, l’homme était équipé d’un fusil d’assaut de type AR-15, arme très populaire aux Etats-Unis, qui a souvent été utilisée par des auteurs de tueries de masse par le passé. A la mi-février, le président Joe Biden avait appelé le Congrès à agir « maintenant » pour limiter la circulation des armes à feu dans le pays. « Ce Sénat doit faire avancer la législation pour contribuer à stopper l’épidémie de violence par armes à feu, et il le fera », a assuré sur Twitter le chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer.
AUSTRALIE – Lundi soir, deux chaînes de télévision ont diffusé des vidéos montrant des employés du gouvernement se livrant à ses actes sexuels dans le Parlement, dont une salle de prières. Ces images où l’on voit notamment un homme se masturber sur le bureau d’une députée ont été apportées aux chaînes par un lanceur d’alerte qui affirme que des prostituées ont pu être amenées dans le bâtiment « pour le plaisir de députés de la coalition ». Cette diffusion fragilise un peu plus l’exécutif, de plus en plus mis en cause pour le sexisme de la classe politique.
Le Premier ministre conservateur Scott Morrison, dont la position était déjà ébranlée par sa gestion de plusieurs affaires, parmi lesquelles celle d’une employée accusant un ex-collègue de viol, a dénoncé des comportements « scandaleux ». La ministre des Femmes Marise Payne, qui est aussi la ministre des Affaires étrangères, a déclaré aux médias que ces révélations étaient « plus que consternantes » et qu’elles renforçaient la nécessité de l’enquête qui a été ordonnée par le gouvernement sur la culture de travail au Parlement.
BIRMANIE – Les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne ont approuvé des sanctions contre le chef de la junte, le général Min Aung Hlaing, ainsi que neuf des plus hauts gradés des forces armées et le président de la Commission électorale. Ils se voient interdire de se rendre dans l’UE ou d’y transiter et d’imposer un gel de leurs avoirs ou de leurs ressources dans l’Union. Les violences atteignent un niveau « absolument inacceptable », a estimé le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas. Il s’agit des premières sanctions depuis le putsch décidées par l’UE, qui avait déjà, en 2019, sanctionné 14 militaires et policiers pour les persécutions contre la minorité musulmane des Rohingyas. Les Etats-Unis ont quant à eux sanctionné Than Hlaing, chef de la police, et Aung Soe, un responsable de l’armée, pour leur participation à la « la campagne de violence et d’intimidation » menée « contre les manifestants pacifiques et la société civile ». Aujourd’hui à Mandalay, une fillette de sept ans a été tuée chez elle, atteinte par une balle.
INSOLITE – Un panda, c’est gentil, calme, ça ne mange que des bambous et la Chine a fait de cet animal que tout le monde aime un instrument de sa diplomatie. Oui, mais il y a panda et… panda: si le roux appartient en fait au groupe des mustélidés, au même titre que la belette ou la moufette, le géant est bel et bien un ursidé, autrement dit un ours comme ceux qui font du kung-fu dans les dessins animés. Samedi, dans un parc zoologique des environs de Bruxelles, l’un d’eux a gravement blessé au niveau d’un bras et d’une jambe un soigneur qu’il côtoyait tous les jours. Tian Bao, 4 ans, n’a pas apprécié, semble-t-il, une intrusion sur son territoire. Comme tous les ours. En 1981, l’un de ses ursidés, Yen Yen, offert par Pékin au président français Pompidou a sauté sur son successeur, Valéry Giscard d’Estaing qui avait eu l’imprudence de vouloir entrer dans sa cage « pour prouver le courage du président de la République ». Un gardien l’avait tiré de ses griffes…
NIGER – Les assaillants sont arrivés à moto et ont ouvert le feu directement sur les villageois. Ils ont fait 137 morts. C’était dimanche, pas loin du Mali, dans la zone dite des trois frontières. Des témoins affirment aussi que du bétail a été volé. Pour les autorités, il s’agit d’une évolution du monde opératoire. C’est en tous les cas ce qu’affirme le ministre Zakaria Abdourahamane, porte-parole du gouvernement. Il s’agit en effet la quatrième attaque dans le pays qui cible exclusivement des civils depuis le début de l’année. Des attaques commises il y a une semaine, le 15 mars, avaient déjà fait 67 morts. Le même jour, une attaque revendiquée par l’EI contre l’armée malienne dans cette zone « des trois frontières » avait tué 33 soldats. Le défi est grand pour le nouveau chef d’État Mohamed Bazoum qui prendra officiellement ses fonctions le 2 avril. Un deuil de trois jours a été décrété.
LIBAN – Il y avait un espoir. Il est déçu. Le président Aoun et le Premier ministre désigné Hariri se sont bien rencontrés lundi comme prévu, mais cela s’est très mal passé sur fond de guerre de prérogatives et d’accusations mutuelles. Rafic Hariri a dévoilé le nom des 18 ministres technocrates qui formeraient son gouvernement accepté par la communauté internationale et affirmé que le président réclamait, au contraire, une équipe sur une base confessionnelle et partisane et qu’il tenait à son tiers de blocage. Ce n’est pas, a-t-il dit, au président de former le gouvernement. La présidence de la République a aussitôt démenti dans un communiqué toute velléité de « minorité de blocage » et exprimé son « étonnement » quant aux « propos » et au ton de M. Hariri. Le Hezbollah, allié chiite du chrétien Michel Aoun, refuse la formule de Rafic Hariri et veut un gouvernement « technopolitique » car, explique son chef Hassan Nasrallah, « un gouvernement de technocrates qui ne serait pas protégé par les forces politiques ne pourra ni sauver le pays ni prendre des décisions » majeures. Le blocage semble total et la livre qui s’était un peu relevée a replongé face au dollar. Hassan Diab continue d’expédier les affaires courantes. Paris brandit la menace de sanctions internationales.
CHINE – L’ambassadeur en France Shaye Lu qui n’avait pas répondu à une première convocation s’est finalement rendu ce matin au ministère des Affaires étrangères où il s’est vu signifier tous les griefs que la France a à son encontre. Il avait notamment traité un chercheur de « petite frappe » et de « hyène folle ». Plus globalement, Pékin entend faire savoir à l’Occident, et surtout à l’Europe, plus faible que les États-Unis, que l’empire du milieu est une puissance dominante qui ne se laissera plus jamais faire. Sanctions contre sanctions. Et la Chine sait que l’Europe ne parle pas de la même voix. Ainsi, pour des raisons commerciales, l’Allemagne et l’Italie sont plus conciliantes que la France… Après l’annonce lundi des premières sanctions européennes pour la persécution des musulmans Ouïghours, Pékin a riposté en interdisant de son territoire une dizaine de personnalités européennes, dont l’eurodéputé français Raphaël Glucksmann. Elles sont accusées « de porter gravement atteinte à la souveraineté et aux intérêts de la Chine et de propager des mensonges et de la désinformation ». « C’est ma légion d’honneur » a réagi avec humour et fierté le compagnon de la journaliste Léa Salamé.
FRANCE – Dimanche soir, Canal+ a diffusé un documentaire intitulé « je ne suis pas une salope, je suis un journaliste » qui donnait la parole à des femmes qui racontaient comment elles avaient pu être victimes de sexisme, de paroles ou de gestes déplacés de la part de leurs confrères masculins, dont les interviews ont été coupées au montage. Pierre Ménès de Canal Football Club y était interrogé par Marie Portolano, journaliste et réalisatrice de ce documentaire, sur deux gestes commis en 2011: il avait embrassé sur la bouche par surprise sa consœur Isabelle Moreau lors de la centième de l’émission, et, une autre fois soulevé en public la jupe de Marie Portolano qui lui avait retourné une gifle. Pierre Ménès, qui a fait l’objet de plaintes auprès de la direction de Canal pour son comportement envers les femmes, répondait qu’il ne se souvenait pas d’avoir eu ce geste envers elle… Pas de censure, estimait Canal, mais le lendemain, Cyril Hanouna diffusait la séquence supprimée dans Touche pas à mon poste et Pierre Ménès s’expliquait: « Tout ce qu’on me reproche, comme le baiser à Isabelle Moreau, je ne referai plus ça aujourd’hui. Le monde a changé. On ne peut plus rien faire. Mais ce que je maintiens, c’est qu’un mec et une fille c’est pareil. Ne pas chambrer c’est insupportable » On se demande quand même si le chroniqueur de 57 ans a compris: dans la séquence non diffusée, il faisait remarquer à Marie Portolano son absence de décolleté…
COVID – Le patron de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, dénonce à nouveau l’inégalité d’accès aux vaccins anti-Covid entre pays riches et pauvres. Cette inégalité « se creuse » et devient « grotesque », a-t-il affirmé, avertissant que de la sorte le virus peut prendre le monde en otage pendant encore plusieurs années. Covax a permis à ce jour de distribuer plus de 31 millions de doses dans 57 pays. « Les pays qui vaccinent actuellement des personnes plus jeunes, en bonne santé et à faible risque de contracter le Covid-19 le font au détriment de la vie des personnels de santé, des personnes âgées et d’autres groupes à risque dans d’autres pays », a souligné le chef de l’OMS.