IRAK – Le leader chiite irakien Moqtada al-Sadr, pilier de la scène politique, a annoncé, lundi 29 août, son « retrait définitif » de la politique et la fermeture de toutes les institutions liées à son mouvement, alors que l’Irak est plongé dans une grave crise.
« J’avais décidé de ne pas m’immiscer dans les affaires politiques. J’annonce donc maintenant mon retrait définitif et la fermeture de toutes les institutions à l’exception du Mausolée sacré (de son père Mohammed al-Sadr mort en 1999), du Musée d’honneur et de l’Autorité du patrimoine Al-Sadr », a écrit Moqtada al-Sadr sur Twitter.
Le clerc chiite, habitué des coups d’éclat, a fait cette annonce au moment où l’Irak est embourbé dans une profonde crise politique depuis les législatives d’octobre 2021.
Depuis des semaines, Moqtada al-Sadr, auquel des dizaines de milliers d’Irakiens obéissent au doigt et à l’œil, réclamait la dissolution du Parlement et de nouvelles législatives anticipées pour tenter de dénouer la crise. Plus généralement, il exige la « réforme » de fond en comble du système politique irakien et la fin de la « corruption ».
Suite à cette annonce, les sympathisants du chef religieux et politique « sont entrés dans le palais de la République », situé dans l’ultra-sécurisée Zone Verte dont les accès ont été fermés, a indiqué une source de sécurité sous couvert de l’anonymat.
Selon un photographe de l’AFP, les manifestants ont pris place dans des fauteuils d’une salle de réunion, certains brandissant des drapeaux irakiens, d’autres prenant des selfies. D’autres encore se baignaient dans un bassin dans le jardin.
Par crainte de débordements, l’armée irakienne a décrété un « couvre-feu complet dans la capitale Bagdad ». Il « concerne tous les véhicules et tous les citoyens à partir de 15h30 lundi », soit 12h30 GMT, a indiqué le Commandement des Opérations conjointes dans un communiqué.
IRAN NUCLEAIRE – Relancer l’accord sur le nucléaire n’aura «pas de sens» sans la clôture de l’enquête de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) sur les sites non déclarés de l’Iran, a estimé lundi 29 août le président iranien Ebrahim Raïssi.
«Nous avons souligné dans les négociations que toutes les questions [liées à l’AIEA] doivent être résolues», a-t-il dit lors d’une conférence de presse, car «sans le règlement de ces questions, parler d’accord n’a pas de sens». Lors des discussions de Vienne pour relancer l’accord dit JCPOA, Téhéran avait déjà réclamé que l’AIEA achève son enquête concernant des traces d’uranium enrichi retrouvées sur trois sites non déclarés. Le président a réaffirmé que les capacités nucléaires pacifiques sont un « droit fondamental » de son pays, soulignant qu’aucune partie ne pourrait le priver de ce droit.
Ebrahim Raïssi a rejeté l’idée d’une rencontre avec le président américain Joe Biden lors de l’Assemblée générale des Nations unies qui s’ouvrira le 13 septembre à New York. «Il n’y a aucun avantage à une rencontre entre moi et lui (…) il n’y a pas de plan pour une telle rencontre et il n’y en aura pas», a lancé Ebrahim Raïssi.
ISRAËL-IRAN – L’ancien chef du Mossad, Yossi Cohen, a affirmé lundi qu’Israël a mené « d’innombrables opérations » contre le programme nucléaire iranien lorsqu’il dirigeait l’agence d’espionnage, et a dénoncé l’accord nucléaire naissant entre l’Iran et les puissances mondiales, lors d’un événement à Bâle, en Suisse, marquant les 125 ans du premier congrès sioniste.
« Sans entrer dans trop de détails, je peux vous dire que le Mossad a eu de nombreux succès dans la lutte contre le programme nucléaire iranien », a affirmé Yossi Cohen. « Nous avons opéré dans le monde entier et sur le sol iranien lui-même. Dans le cœur même du pays des ayatollahs ».
L’ancien chef du Mossad a notamment mentionné l’opération qui a permis de dérober des dossiers iraniens qui, selon lui, montre que Téhéran a menti sur les dimensions militaires de son programme nucléaire.
Evoquant les négociations en cours pour la reprise de l’accord sur le nucléaire iranien à Vienne, Yossi Cohen a affirmé qu’Israël « continuera à faire tout ce qui doit être fait » pour empêcher l’Iran d’acquérir des armes nucléaires si un accord devait être signé.
« Nous ne pourrons jamais permettre à un régime qui appelle à notre destruction de mettre le doigt sur la gâchette nucléaire », a-t-il martelé.
LIBAN – L’ancienne ambassadrice du Liban en Jordanie, Tracy Chamoun, a annoncé ce lundi sa candidature à l’élection présidentielle prévue en novembre, un poste rarement convoité par une femme dans ce pays frappé par la pire crise économique de son histoire.
Mme Chamoun, née en octobre 1960, est la fille du leader chrétien Dany Chamoun, assassiné en 1990, et la petite-fille de l’ancien président Camille Chamoun (1952-1958).
« J’annonce au peuple libanais et à ses élus ma candidature en vue de la prochaine élection présidentielle », a dit l’ancienne diplomate lors d’une conférence de presse à Beyrouth.
« J’ai une nouvelle vision pour la République, qui offre des solutions aux problèmes économiques et sociopolitiques » qui gangrènent le pays, a-t-elle ajouté, se présentant comme un rempart contre la classe dirigeante, inchangée depuis des décennies et accusée de corruption par une grande partie de la population.
Le Liban connaît l’une des pires crises économiques du monde depuis 1850, selon la Banque mondiale, marquée par une flambée vertigineuse des prix, une dégringolade historique de la monnaie nationale, une paupérisation inédite de la population et de graves pénuries.
La prochaine élection présidentielle libanaise est prévue en novembre, à l’expiration du mandat de six ans de l’ex-général Michel Aoun, 87 ans, mais plusieurs experts prédisent un report du scrutin en raison de fortes divergences politiques.
M. Aoun, qui préside le Liban depuis janvier 2016, a été élu au 46e tour de l’élection présidentielle, la classe politique n’ayant pas été capable de s’entendre sur un nom pendant plus de deux ans.
KENYA – Une adolescente de 15 ans aurait avoué avoir tué quatre membres de sa famille dans le comté de Kiambu au Kenya, en un an. Les victimes étaient âgées respectivement de 15 mois, 5 ans, 7 ans et 20 mois.
La Direction des enquêtes criminelles du Kenya (DCI), qui vient d’ouvrir une enquête, a déclaré que l’affaire avait été signalée par le père de la suspecte au poste de police de Kikuyu.
Après avoir été interrogée, l’adolescente et collégienne de 15 ans a avoué aux détectives comment elle avait commis les actes odieux. Elle a révélé que son dernier meurtre avait eu lieu le mois dernier lorsqu’elle avait noyé son cousin, âgé de 20 mois, dans un puits de leur maison du village de Gathiga, dans le sous-comté de Kabete.
Selon les enquêteurs, « la suspecte a avoué aux détectives comment elle avait assassiné ses proches entre février et juillet 2021. Elle a également avoué avoir assassiné son cousin âgé de 20 mois, en le noyant dans un puits de leur demeure le mois dernier. La mineure a admis avoir commis les meurtres, devant l’officier des enfants du sous-comté de Kikuyu. »
Elle est toujours détenue au poste de police de Kikuyu en attendant d’être traduite en justice.
ANGOLA – Le parti historique au pouvoir en Angola a remporté les élections législatives, donnant un second mandat au président sortant, Joao Lourenço, selon les résultats officiels annoncés lundi.
A la tête du pays depuis l’indépendance du Portugal en 1975, le Mouvement populaire pour la libération de l’Angola (MPLA) a recueilli 51,17% des voix, selon les résultats définitifs annoncés lundi par la commission nationale électorale (CNE), lors d’une conférence de presse.
Le premier parti d’opposition, l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (Unita), remporte 43,95%.
Le parti d’Adalberto Costa Junior, 60 ans, avait contesté les résultats préliminaires, qui donnaient déjà l’avance au MPLA. Cinq membres de la CNE ont par ailleurs menacé de ne pas signer les résultats finaux.
En Angola, il n’y a pas d’élection présidentielle. La tête de liste du parti vainqueur aux législatives est automatiquement investie chef de l’Etat.
Le MPLA, qui l’avait remporté haut la main en 2017 avec 61% des suffrages, enregistre ainsi son plus bas score. En 2012, il avait rassemblé 71,84% des votes.
Il conserve la majorité au Parlement avec 124 sièges sur 220. Mais il perd la majorité des deux tiers qui lui permettait jusqu’ici de passer des lois sans le soutien d’un autre parti.
Portée par un désir croissant de « changement » dans un pays riche en ressources naturelles mais plongé dans de graves difficultés économiques, l’opposition est plus forte que jamais.
RDC – Les enfants soldats sont estimés à des dizaines des milliers en RDC selon l’UNICEF. Mais des efforts visant à libérer ces enfants des groupes armés s’intensifient dans l’Est de la RDC. Et selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance UNICEF, plus de 17.000 enfants ont été sauvés des mouvements rebelles depuis 2017.
C’est dans ce contexte que l’Académie de football a été créée dans le parc de Virunga comme : » Il est vrai que beaucoup de personnes ne voient que des groupes armés quand on parle de l’est de la RDC », a pour commencer indiqué Emmanuel Lukoo Bahati. Le directeur de la zone sud du parc de Virunga souligne par la suite que cette école aura un impact positif sur l’avenir des enfants pris en otage souvent par les miliciens.
Implantée dans une zone de conflit, dans le parc des Virunga (est de la RDC), cette toute première école de football est néanmoins une occupation positive pour les jeunes anciens enfants soldats. L’ avis que partage Gloire Gashagi. Il espère devenir footballeur professionnel plutôt que milicien qui pille et tue les populations :
» L’ idée d’intégrer les milices ne me préoccupe plus », a-t-il fait savoir. Et de poursuivre : « J’aime suivre les choses légales, par exemple jouer au football. Devenir grands footballeurs à l’image de Cristiano Ronaldo », conclut cet ancien enfant soldat.
Gloire Gashagi fait partie d’une cinquantaine de jeunes de 10 à 16 ans, venus des villages environnants du parc de Virunga, sélectionnés pour intégrer la toute nouvelle école de football.
ZIMBABWE – Un hôpital privé au Zimbabwe a proposé de payer le traitement d’une patiente zimbabwéenne qui s’est rendu en Afrique du Sud pour une intervention chirurgicale et a été réprimandé par un responsable dans une diatribe qui a été enregistrée et est devenue virale.
La femme, qui n’a pas pu être vue dans la vidéo, avait eu un accident de voiture au Zimbabwe, mais s’est rendue dans un hôpital gouvernemental de la province sud-africaine du Limpopo pour se faire soigner – au grand dam du ministre provincial de la Santé qui a blâmé les ressortissants étrangers pour le système de santé en difficulté du pays.
Penchée au-dessus du lit de la patiente, la Dr Phophi Ramathuba a déclaré que le président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, ne contribuait pas au budget de la santé de l’Afrique du Sud et que le système de santé de son pays n’était pas une « charité ».
Aujourd’hui, l’hôpital Arundel dans la capitale du Zimbabwe, Harare – qui sur Twitter a déclaré avoir suivi une politique philanthropique consistant à offrir « une assistance médicale gratuite aux personnes de tous horizons », a déclaré qu’il réglerait toutes les factures impayées pour la femme – bien qu’il bien qu’il tente de la localiser.
MADAGASCAR – Quatorze personnes ont été tuées et 28 blessées lundi à Madagascar après que les gendarmes ont ouvert le feu sur des habitants en colère, autour d’une sombre affaire d’enlèvement, selon des sources locale et médicale à l’AFP.
« Les gendarmes (…) ont tiré sur la foule », a déclaré Jean Brunelle Razafintsiandraofa, député du district d’Ikongo (est), où s’est déroulé l’incident.
« Neuf personnes sont mortes sur le coup », a affirmé Tango Oscar Toky, médecin en chef de l’hôpital local. Et sur 33 blessés reçus dans la matinée, cinq sont décédés à l’hôpital, ajoute-t-il.
Aux alentours de 08H00 GMT, des tirs ont retenti à Ikongo. Depuis la semaine dernière, la petite ville est sous le choc: un enfant, albinos, a disparu et les autorités suspectent un enlèvement.
Sur la grande île de l’océan Indien, les personnes atteintes d’albinisme sont régulièrement la cible de violences. Plus d’une douzaine d’enlèvements, d’attaques et de meurtres ont été signalés au cours des deux dernières années, selon les Nations Unies.
Quatre suspects ont été arrêtés par les gendarmes. Mais les habitants sont décidés à faire justice eux-mêmes.
Dans la matinée, ils se sont rendus devant la caserne de gendarmerie et ont demandé qu’on leur remette les quatre suspects, selon M. Razafintsiandraofa.
D’après une source de la gendarmerie à l’AFP, au moins 500 personnes ont débarqué, certaines munies d’« armes blanches » et de « machettes ».
« Il y a eu négociations, les villageois ont insisté », raconte la source. Les gendarmes ont alors décidé de lancer des fumigènes pour disperser la foule, et tiré quelques coups de feu en l’air.
Mais les habitants ont continué à tenter de forcer le passage pour entrer dans la caserne. « On a eu pas eu d’autres choix que de se défendre… » dit la même source.
COLOMBIE – Une quinzaine de personnes ont été assassinées ces deux derniers jours en Colombie au cours de divers incidents, signe de la violence persistante dans le pays, a-t-on appris lundi de sources concordantes.
Selon notamment l’ONG Indepaz et des médias nationaux, trois hommes ont été tués par balles par des assaillants circulant à motos dans la ville de Baranquilla (nord), sur la côte caraïbe.
Dans le département de Narino (sud-ouest), deux hommes et une femme indigènes ont été assassinés par des inconnus et leurs corps retrouvés près d’une route dans une zone rurale, selon les mêmes sources.
A Cucuta (nord-est), ville frontalière du Venezuela, ce sont quatre autres hommes qui ont été tués par balles alors qu’ils se trouvaient dans un commerce de la ville. Dans le département de Cauca, trois jeunes indigènes, membres d’une même famille, dont deux frères, ont été tués par des inconnus.
Dimanche, ce sont deux journalistes, un homme et une femme de respectivement 37 et 39 ans travaillant pour un média digital, qui ont été tués par balles dans le nord du pays par des personnes circulant à moto, alors qu’ils revenaient d’un reportage sur une fête populaire.
Réagissant lundi matin sur Twitter, le président Gustavo Petro a « condamné avec véhémence » l’assassinat des deux journalistes, et a demandé par ailleurs « au ministre de la Défense de garantir la protection de la vie des Colombiens sur tout le territoire ».
SUEDE – Une vaste opération de sauvetage était en cours lundi au large des côtes suédoises où un car-ferry avec 300 personnes à bord était en feu, ont indiqué les autorités maritimes.
« Il y a un incendie sur le pont-garage », a déclaré à l’AFP Jonas Franzen, porte-parole de l’administration maritime suédoise, ajoutant que trois hélicoptères et sept navires avaient été dépêchés sur les lieux et qu’une évacuation du navire avait commencé.
Aucun blessé n’a été signalé dans l’immédiat et la cause de l’incendie n’était pas encore connue.
« L’incendie est sous contrôle », a déclaré à l’AFP une autre porte-parole, Lisa Mjorning.
Le navire, le Stena Scandica, se trouvait au large de l’île de Gotska Sandön, au sud-est des côtes suédoises.
ETATS-UNIS – L’auteur d’une fusillade ayant fait trois morts et un blessé dimanche à Détroit a été arrêté, a annoncé la police de cette ville du nord des Etats-Unis, tandis qu’au Texas trois autres personnes ont été tuées dans une autre fusillade.
James White, le chef de la police de Détroit, dans le Michigan, a déclaré aux médias que les trois premières victimes –deux femmes et un homme– avaient été abattues à différents endroits de la ville aux premières heures de la matinée.
Après avoir aperçu le suspect scrutant l’intérieur de voitures, un quatrième homme lui a demandé d’arrêter avant d’être visé à son tour par un tir, a expliqué le policier.
Trois des victimes sont mortes et une a survécu, a indiqué la police aux médias locaux.
Des photographies du suspect ont été diffusées et les autorités ont appelé quiconque le reconnaîtrait à joindre les services de police.
Les tirs semblent avoir été exécutés « tout à fait au hasard », a indiqué le chef de la police lors d’une conférence de presse.
Une victime « attendait le bus, une autre promenait son chien et une autre se trouvait simplement dans la rue », a-t-il décrit. Vers 21 heures (0H100 GMT), le maire de Détroit Mike Duggan a annoncé que le suspect avait été retrouvé et arrêté.
« Nous le tenons », a écrit le maire sur Twitter. Il a précisé que grâce à des « informations cruciales de la communauté » et du « soutien solide » des forces de l’ordre, le tireur avait été mis en garde à vue sans incident.
Dimanche également, les autorités de la ville de Houston au Texas ont annoncé que trois personnes y avaient tuées par balle par un homme qui avait d’abord incendié leur maison.
« Ce suspect a malheureusement (..) incendié plusieurs résidences, attendu que les résidents en sortent et a tiré sur eux », a déclaré le chef de la police de Houston, Troy Finner, lors d’une conférence de presse.
Il a ajouté que les pompiers qui combattaient les incendies devaient en même temps se mettre à l’abri du tireur.
La police est finalement intervenue et a abattu l’homme.