
LIBYE – La société pétrolière Sirte Oil Company a révélé qu’une prospection sismique sur une surface de plus de 3 500 km2 dans les bassins de Ghadamès et de Syrte a “montré des résultats prometteurs”, indique le site de Sky News dans sa version arabe, relayé par Courrier International.
Dans un communiqué rendu public le 8 octobre, la compagnie régionale, relevant de la compagnie nationale de pétrole, a expliqué que ces opérations ont été menées en dépit de conditions sécuritaires et logistiques difficiles.
Il faudra cependant plusieurs mois d’études supplémentaires pour connaître le véritable potentiel de cette région. La prospection sismique n’est en effet “qu’un début”, note Riadh Hedi, professeur à la faculté de génie pétrolier à l’université de la Zaouïa. Au cours des prochains mois, il faudra élaborer des études de faisabilité et calculer les budgets nécessaires au développement de ces gisements.
S’étalant sur une surface de 390 000 km2, le bassin de Ghadamès se trouve dans le nord-ouest de la Libye et frôle les frontières tunisienne et algérienne, avec un potentiel de 3,5 milliards de barils de pétrole brut. Quant au bassin de Syrte, il renferme à lui seul 80 % des réserves pétrolières de l’État, estimées à 41,5 milliards de barils.
À l’heure où le prix du pétrole pourrait repartir à la hausse, ces découvertes pourraient renforcer la place de Libye sur le marché mondial et permettre au pays de bénéficier de revenus dont le pays a grandement besoin.
IRAN – Les manifestations continuent en Iran. Hier, jeudi 13 octobre, des étudiants se sont rassemblés à l’université de Téhéran et ont insulté un garde de sécurité qui pointait son arme dans leur direction. Une scène que l’on peut voir dans une vidéo qui circule sur internet. Le régime des mollahs ne semble en tout cas pas décidé à baisser la garde. L’ordre a même été donné à la justice de ne pas faire preuve de clémence à l’égard des manifestants arrêtés.
Selon le site du pouvoir judiciaire, Mizan Online, les juges ont reçu pour consigne de ne pas prononcer de peines faibles contre les principaux éléments des émeutes. Mais, dans le même temps, le pouvoir judiciaire a affirmé que la justice ferait preuve de clémence à l’égard des manifestants qui n’étaient pas impliqués dans les actes de sabotage.
Ce sont environ 1 700 manifestants qui ont été libérés ces derniers jours, selon un responsable de la justice iranienne, alors qu’on peut estimer le nombre des arrestations à plusieurs milliers de personnes au cours des quatre dernières semaines.
Le pouvoir iranien semble déterminé à confronter les manifestants, même si des voix s’élèvent pour affirmer que les autorités devaient composer avec la jeune génération. Ainsi l’ancien président du Parlement iranien, le conservateur Ali Larijani, a affirmé que « lorsque 50% des femmes étaient opposées à l’obligation du port du voile, le pouvoir devait changer son attitude ».

IRAN-ETATS-UNIS – L’homme d’affaires irano-américain, Siamak Namazi, qui avait été libéré temporairement de prison en Iran après la libération de son père, a été réincarcéré, a-t-on appris auprès de ses proches.
Siamak, le fils, s’était vu accorder une permission de sortie le 1er octobre, qui a été renouvelée le 8 octobre dernier, après que son père, l’ancien fonctionnaire de l’Unicef Baquer Namazi, 85 ans, a été autorisé à quitter l’Iran pour se rendre à Abu Dhabi et y recevoir un traitement. Siamak Namazi avait été arrêté en octobre 2015 sur des accusations d’espionnage qu’il continue de nier.
Interrogé à ce sujet, le porte-parole du département d’État américain, Ned Price, a parlé d’un «énorme revers» et indiqué que les États-Unis «faisaient tout ce qu’ils pouvaient» pour obtenir la libération des citoyens américains détenus en Iran et assurer leur retour «auprès de leurs proches».
Au moins deux autres citoyens américains sont actuellement retenus en Iran: Emad Sharqi, un investisseur condamné à dix ans de prison pour espionnage, et Morad Tahbaz, qui a également la nationalité britannique, et a été remis en liberté provisoire.
IRAN NUCLEAIRE – « Nous ne sommes pas dans une situation où (un retour à l’accord sur le nucléaire iranien) est un scénario probable à court terme », a dit jeudi un porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.
Le président Joe Biden « croit toujours que la voie diplomatique est la meilleure » pour empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire, a affirmé John Kirby lors d’un entretien avec la presse.
Mais il a aussitôt ajouté: « Nous ne sommes pas proches d’assurer une remise en œuvre du JCPOA (acronyme désignant l’accord, ndlr). Les Iraniens sont revenus (aux discussions) avec des demandes qui ne sont pas raisonnables et qui, pour beaucoup, n’ont rien à voir avec l’accord lui-même ».
« Nous nous concentrons aujourd’hui sur la manière de faire rendre des comptes au régime pour ce qu’ils font à ces manifestants innocents », a encore dit John Kirby, faisant référence à la répression des manifestations déclenchées par la mort de Mahsa Amini.

LIBAN – La ministre française des Affaires étrangères a appelé ce vendredi lors d’une visite au Liban à l’élection rapide d’un successeur au président Michel Aoun, soulignant que le pays ne pouvait plus « prendre le risque d’une vacance du pouvoir ».
« Les dirigeants libanais doivent être à la hauteur de leurs responsabilités politiques et constitutionnelles », a souligné Catherine Colonna lors d’une conférence de presse à l’aéroport international de Beyrouth, au terme de sa courte visite.
« Le Liban ne peut plus aujourd’hui prendre le risque d’une vacance du pouvoir », a-t-elle martelé.
Les députés libanais ont une nouvelle fois échoué jeudi, en raison de leurs profondes divergences, à élire un successeur à M. Aoun, dont le mandat s’achève le 31 octobre.
« Le Liban est à bout de souffle, la gravité de la crise économique est sans précédent. Sans sursaut des dirigeants libanais, l’effondrement du Liban se poursuivra », a averti la cheffe de la diplomatique française.
Mme Colonna, qui a précisé s’exprimer également au nom des partenaires européens de la France, a estimé qu’il serait « dangereux de faire subir aux Libanais les conséquences d’une autre crise politique ».
La ministre s’est entretenue vendredi matin avec le président Aoun, le président du Parlement, Nabih Berri, et le Premier ministre, Najib Mikati.
Ce dernier, désigné à nouveau pour former un gouvernement après les législatives du printemps, n’arrive toujours pas à former son équipe en raison des conflits politiques, et reste à la tête d’un cabinet chargé uniquement d’expédier les affaires courantes.
ISRAËL – La police israélienne a indiqué ce vendredi avoir arrêté 18 Palestiniens lors d’échauffourées nocturnes avec les forces de l’ordre à Jérusalem-Est.
Les violences se sont concentrées dans le quartier Sheikh Jarrah où des émeutiers ont lancé des pierres et des cocktails Molotov sur les forces de sécurité. Les affrontements ont également opposé des groupes de jeunes palestiniens et juifs israéliens.
Deux Israéliens dont un adolescent de 17 ans touché à la tête par des jets de pierres ont été légèrement blessés durant les affrontements.
Le député d’extrême droite Itamar Ben-Gvir qui a établi l’un de ses bureaux dans le quartier il y a plusieurs mois, a également été la cible de jets de pierres jeudi soir. Il a alors sorti son arme mais sans en faire usage. Dans un tweet publié un peu plus tard, le parlementaire a accusé des « terroristes arabes de menacer sa vie et celle des résidents du quartier », et a reproché à la police israélienne d’avoir « peur de tirer ».
Jeudi, la ministre de l’Intérieur, Ayelet Shaked, a déclaré que les députés du parti majoritairement arabe Hadash-Ta’al étaient des « terroristes en costume ». Ce parti « incite les Arabes israéliens à s’opposer au gouvernement et à l’État », a écrit Ayelet Shaked dans une déclaration sur Twitter, ajoutant qu’ils « n’ont pas leur place à la Knesset ».
CISJORDANIE – Un Palestinien a été tué et un autre grièvement blessé dans une opération de l’armée israélienne menée ce vendredi à Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée, un secteur en proie à de vives tensions ces derniers mois, a annoncé le ministère palestinien de la Santé.

Après avoir fait état de « deux martyrs arrivés à l’hôpital gouvernemental de Jénine », le ministère a rectifié ce bilan et indiqué qu’une seule personne avait été tuée et six autres blessées, dont une grièvement, d’une balle dans la tête.
Sollicitée par l’AFP, l’armée israélienne n’a pas commenté ces informations dans l’immédiat mais avait auparavant indiqué mener une opération dans le camp de réfugiés de Jénine.
De nombreux soldats se sont déployés dans le camp à l’aube et des heurts ont éclaté, ont rapporté des témoins et l’agence de presse officielle palestinienne Wafa.
Les raids israéliens, souvent émaillés de heurts avec la population palestinienne, ont fait plus d’une centaine de morts côté palestinien, soit le bilan le plus lourd en Cisjordanie depuis près de sept ans, selon l’ONU.
Mercredi, un Palestinien de 18 ans a été tué par l’armée lors d’affrontements ayant éclaté dans le camp de réfugiés d’Al-Aroub, près de Hébron (sud), alors que des jeunes protestaient contre les opérations israéliennes.
Deux soldats israéliens ont également été tués ces derniers jours.
RDC – L’ONG de défense de l’environnement Greenpeace Afrique, qui s’oppose à l’exploitation des hydrocarbures en RD Congo, s’est inquiétée jeudi soir de la « précipitation » avec laquelle Kinshasa veut, selon elle, démarrer l’exploration du gaz du lac Kivu, dans l’est du pays.
Le gouvernement congolais a procédé mercredi au dépouillement des candidatures d’une dizaine de sociétés et consortiums qui ont manifesté leur intérêt pour trois blocs de gaz méthane identifiés dans ce lac, à la frontière entre la RDC et le Rwanda.
Le ministre des Hydrocarbures, Didier Budimbu (bien connu des autorités belges), a fait savoir qu’il visait une « signature des contrats de partage de production d’ici fin octobre ».
Ce délai « va à l’encontre de la procédure de vérification requise par la loi congolaise », a protesté Greenpeace Afrique dans un communiqué.
« La loi prévoit un long processus d’évaluation et de vérification après la réception des premières manifestations d’intérêt et le dépôt des offres », précise dans le texte Irène Wabiwa, responsable internationale de la campagne pour les forêts du Bassin du Congo chez Greenpeace Afrique.
« Exécuter correctement ces exigences en seulement deux semaines est une mission impossible », assure-t-elle.
Selon la responsable, « un processus précipité est une invitation ouverte à piller le peuple congolais et les écosystèmes dont il dépend, tout en enrichissant rapidement une élite écocide ».

MADAGASCAR – Une ONG suisse travaillant dans l’étude des crimes financiers publie tous les ans une évaluation des pays sur le risque de blanchiment d’argent et de financement de terrorisme. D’après le rapport, Madagascar fait partie des pays où le risque est le plus élevé. Au total, 128 pays ont été évalués et la Grande île se trouve au 5e rang.
La RDC occupe la première place du classement, talonné par l’Haïti (2e). Viennent ensuite le Myanmar et le Mozambique, classé au 3e et 4e rang. Comme ces deux pays, Madagascar se trouve dans la « zone orange ». La Guinée-Bissau arrive en 6e position, suivie du Cambodge (7e) et du Mali (8e). La Finlande, la Suède et l’Islande se trouvent dans la « zone verte », où le risque de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme est moins important.
L’étude a été basée sur 18 indicateurs, dont les rapports d’évaluation mutuelle (REM) du Groupe d’Actions financières (Gafi), qui analysent le cadre juridique d’un État et de sa mise en œuvre des mesures de lutte contre le blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme. La liste inclut également le Financial Secrecy Index (FSI) de l’ONG Tax Justice Network. Ce dernier mesure l’ampleur de l’activité bancaire offshore d’un pays, le niveau de secret bancaire et la taille de sa place financière.
ANGOLA – Le brut représente 95 % des exportations de l’Angola. La hausse des prix du pétrole en 2022 a permis au pays de réduire sa dette publique à 56,5 % du produit intérieur brut cette année, contre 79,7 % en 2021 et 123,8 % en 2020.
Le pays a gagné 2,1 milliards de dollars grâce aux ventes de brut au cours du seul mois de mai. Mais Luanda est déjà passé par là et sait que les bons moments ne durent jamais. En 2021, l’Angola est sorti d’une longue récession provoquée par près de cinq années de faibles prix du brut.
Un récent rapport de la Banque mondiale évalue la croissance à 3,1 % cette année. Il prévoit une légère baisse de régime en 2023, avant de se stabiliser à 2,9 % en 2024. Pour les dirigeants du pays, trouver de nouvelles sources de croissance et d’emplois est une nécessité, sinon un autre ralentissement économique devient inévitable. Depuis son arrivée au pouvoir en 2017, le gouvernement du président João Lourenço a commencé à promulguer des réformes pour promouvoir l’investissement et stimuler la compétitivité.
Les autorités ont essayé d’orienter les investissements vers des secteurs tels que l’agriculture et l’industrie manufacturière, dans le but de réduire la dépendance excessive de l’Angola au pétrole. L’Angola entreprend également un vaste processus de privatisation pour se débarrasser des entreprises parapubliques inefficaces et déficitaires. Premier producteur de pétrole en Afrique depuis juin, après avoir supplanté le Nigeria, l’Angola sait que la croissance durable ne viendra pas du pétrole, mais plutôt de la réduction de l’influence excessive de cette ressource sur l’économie.
MALAWI – Le Malawi a demandé aux Nations unies davantage de vaccins contre le choléra, pour tenter de contenir une épidémie qui a déjà tué 128 personnes et qui pourrait s’aggraver le mois prochain avec l’arrivée de pluies.

Ce pays pauvre d’Afrique australe a enregistré 4.420 cas depuis mars. « Nous avons demandé davantage de vaccins » à une équipe spéciale de lutte contre le choléra menée par l’ONU, a confirmé à l’AFP Storm Kabuluzi, directeur des services de prévention au ministère de la Santé mercredi soir.
Selon lui, les doses supplémentaires seraient en priorité affectées au centre et au nord du pays, où la maladie s’est propagée à partir de zones « traditionnellement sujettes au choléra » dans le sud. Les infections s’accélèrent et l’épidémie touche désormais 24 des 28 districts du Malawi. Le nombre de cas a presque triplé depuis août, selon le gouvernement.
L’OMS a averti fin septembre qu’elle observait une « recrudescence inquiétante » du choléra dans le monde, favorisée par les effets du changement climatique, après des années de déclin de la maladie. Sur les neuf premiers mois de l’année, 26 pays ont fait état d’épidémies, contre moins de 20 par an entre 2017 et 2021, selon l’OMS.
ZONE EURO – L’activité économique de la zone euro est susceptible d’entrer en récession en 2023 sur fond de guerre durable en Ukraine, ont déclaré vendredi deux hauts responsables de la Banque centrale européenne (BCE).
« Les perspectives de croissance sont principalement orientées à la baisse, notamment en raison des conséquences économiques de la guerre en Ukraine », a expliqué la présidente de la BCE Christine Lagarde dans un discours devant le Comité monétaire et financier international (IMFC), l’instance politique du FMI.
Si l’ancienne patronne du FMI ne prononce pas le mot de récession, elle souligne que « les perspectives se sont assombries » depuis cet été en raison d’une « inflation élevée », qui a atteint 10% en septembre en zone euro.
« La diminution des effets de réouverture (post crise du Covid-19) », « l’affaiblissement de la demande mondiale » et « la baisse de la confiance » pèsent également.
Ces facteurs « sont susceptibles de provoquer un ralentissement significatif de la croissance du PIB de la zone euro au second semestre et au début de 2023 », ajoute-t-elle.
Des soutiens à l’économie existent cependant, comme le niveau d’épargne accumulée des ménages, un marché du travail robuste et des soutiens budgétaires y compris le plan de relance européen, selon Mme Lagarde.
La BCE a établi en septembre plusieurs hypothèses pour la croissance de la zone euro en 2023 et « ce que nous considérions comme notre scénario baissier (…) se rapproche du scénario de base », a quant à lui déclaré le vice-président de la BCE Luis de Guindos ce vendredi dans une interview au quotidien lituanien Verslo Zinios.
Dans le scénario baissier, le produit intérieur brut de la zone euro se contracterait de près de 1% l’an prochain, tandis que celui de référence prévoit une croissance de 0,9%.

HAÏTI – Haïti fait face à une catastrophe humanitaire avec pas moins de 19.000 personnes à Cité Soleil, l’un des plus grands bidonvilles de Port au Prince, ayant atteint le niveau le plus élevé d’insécurité alimentaire, a averti le Programme alimentaire mondial (PAM) vendredi.
C’est « la première fois en Haïti » qu’il y a des personnes classées en phase cinq, la plus élevée de la classification sur la sécurité alimentaire (CIP), a relevé le directeur du PAM pour Haïti, Jean-Martin Bauer, en vidéoconférence.
Haïti, pays tourmenté par des années d’instabilité politique, gangrené par les bandes criminelles, est désormais également frappé du choléra. Le pays est également en proie à une inflation élevée. Et depuis qu’Haïti a annoncé en septembre une hausse du prix de l’essence, le pays a connu des émeutes, des pillages et des manifestations contre le Premier ministre Ariel Henry. Le 9 octobre, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a réclamé l’envoi par la communauté internationale de troupes pour soutenir Haïti, qui a appelé à l’aide pour lutter contre les bandes criminelles. Des milliers de Haïtiens ont manifesté le lendemain à Port-au-Prince pour protester contre le gouvernement et son appel à l’aide étrangère afin de faire face à l’insécurité endémique, à la crise humanitaire et à une épidémie naissante de choléra.
Le rapport du PAM indique que 4,7 millions de personnes en Haïti sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë, dont « 1,8 million sont confrontées à des niveaux d’insécurité alimentaire d’urgence », a spécifié le responsable du PAM.
Ces chiffres ont progressé au cours des six derniers mois.
« Nous avons observé une augmentation de 200.000 personnes en situation d’insécurité alimentaire aiguë et une augmentation d’un demi-million de personnes en situation d’insécurité alimentaire d’urgence », a détaillé M. Bauer.
SUEDE – Les trois partis de la droite suédoise se sont mis d’accord pour former un gouvernement, avec l’appui inédit de l’extrême droite des Démocrates de Suède (SD) au Parlement, a annoncé vendredi le Premier ministre pressenti Ulf Kristersson.
« Les Modérés (conservateurs), les Chrétiens-Démocrates et les Libéraux vont former un gouvernement et coopérer avec les Démocrates de Suède au Parlement », a déclaré le chef du parti conservateur des Modérés, lors d’une conférence de presse. Un vote pour le désigner Premier ministre doit avoir lieu lundi.
Le nouveau gouvernement a immédiatement annoncé un plan pour la construction de nouveaux réacteurs nucléaire pour faire face aux besoins grandissants en électricité de la Suède.
« De nouveaux réacteurs nucléaires seront construits », a déclaré la cheffe du parti chrétien-démocrate, Ebba Busch, lors de la présentation de la nouvelle équipe.
Ces dernières années, le royaume scandinave a fermé six de ses 12 réacteurs.
Ceux encore en activité produisent environ 30% de l’électricité utilisée dans le pays aujourd’hui.
Après huit ans de gouvernement social-démocrate, la droite revient ainsi aux commandes en Suède au terme d’un rapprochement sans précédent avec les Démocrates de Suède (SD), grands vainqueurs des élections du 11 septembre avec un score record de 20,5% des voix.
S’il n’entre pas au gouvernement – une option rejetée par les autres partis de droite – , le parti mené depuis 17 ans par Jimmie Åkesson est la principale force parlementaire de la nouvelle majorité et la deuxième du pays, avec 73 sièges.
En ajoutant les Modérés (68 fauteuils), les Chrétiens-démocrates (19) et les Libéraux (16), la « constellation » des droites compte une majorité absolue étriquée de 176 sièges.
Désormais menée par les sociaux-démocrates (107 fauteuils) de la Première ministre sortante Magdalena Andersson, l’opposition compte pour sa part 173 sièges.

ETATS-UNIS – Un tireur a tué cinq personnes dont un policier qui n’était pas en service, jeudi à Raleigh, dans le sud-est des Etats-Unis, a annoncé dans la soirée la maire de cette ville.
Plusieurs personnes ont également été blessées. Un suspect a été placé en détention.
Parmi les blessés, dont les autorités n’ont pas donné le nombre, figure un policer cynophile dont le pronostic vital n’est pas engagé, selon la maire Mary-Ann Baldwin.
Les Etats-Unis paient un très lourd tribut à la dissémination des armes à feu sur leur territoire et à la facilité avec laquelle les Américains y ont accès.
Environ 49.000 personnes sont mortes par balle en 2021, contre 45.000 en 2020, qui était déjà une année record. Cela représente plus de 130 décès par jour, dont plus de la moitié sont des suicides.
Par ailleurs, Nikolas Cruz, qui encourait la peine de mort pour le meurtre de 17 lycéens lors d’une fusillade perpétrée en 2018 dans le lycée de Parkland en Floride, a été condamné à la prison à perpétuité jeudi 13 octobre.
PEROU – Le président du Pérou, Pedro Castillo, accusé par le bureau du procureur d’être à la tête d’une organisation criminelle de corruption, a affirmé jeudi que la justice entendait favoriser la perpétration d’« un coup d’Etat » .
« On ne peut pas favoriser un coup d’Etat en manipulant ou en politisant un autre pouvoir, comme le ministère public », a déclaré M. Castillo à la télévision lors d’un déplacement dans le pays.
« Ce que nous refusons (au bureau du procureur), c’est de créer des témoins, d’orchestrer (une plainte) en disant que Pedro Castillo est à la tête d’un réseau criminel », a-t-il ajouté.
M. Castillo a décrit le recours constitutionnel déposé mardi par la procureure générale Patricia Benavide comme étant une « erreur » qui peut selon lui être encore rectifiée.
Selon Mme Benavide, « il existe des preuves sérieuses de l’existence présumée d’une organisation criminelle au sein du palais présidentiel ayant pour objectif de capter, contrôler et diriger des processus de passation de marchés afin d’obtenir des gains illicites ».
C’est la première fois qu’un président en exercice est visé par un tel recours.
C’est désormais au Parlement de se prononcer et sa décision pourrait conduire à l’ouverture d’un procès contre M. Castillo et deux de ses anciens ministres.

TURQUIE – Le Parlement turc a adopté jeudi soir une loi sur la désinformation à l’approche des élections générales de juin 2023, prévoyant jusqu’à trois ans de prison pour la divulgation « d’informations fausses ou trompeuses ».
Outre les journaux, radios, télévisions, la loi vise les réseaux sociaux et les sites internet auxquels il sera demandé de dénoncer et de livrer les informations personnelles de leurs usagers accusés de propagation de fausses nouvelles.
Débattus depuis début octobre, les 40 articles du texte adoptés jeudi soir, officiellement baptisé « loi sur la presse », ont fait l’objet de nombreux amendements déposés (en vain) par l’opposition qui dénonce pour sa part une « loi de censure ».
L’article 29, en particulier, prévoit des peines de prison de un à trois ans pour « propagation d’informations fausses ou trompeuses contraires à la sécurité intérieure et extérieure du pays et susceptibles de porter atteinte à la santé publique, de troubler l’ordre public, de répandre la peur ou la panique au sein de la population ».
Ce texte avait été déposé en mai par les députés AKP, Parti de la justice et du développement du président Recep Tayyip Erdogan, qui briguera un nouveau mandat en juin 2023.
HAUT KARABAKH – Vladimir Poutine a jugé ce vendredi qu’Emmanuel Macron ne comprenait pas le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan au Haut-Karabakh, en réponse à des déclarations du président français qui a accusé Moscou de chercher « à créer le désordre » dans le Caucase « pour tous nous affaiblir et nous diviser ».
« La Russie s’est immiscée dans ce conflit, a expliqué le président de la République mercredi soir. Elle a manifestement joué le jeu de l’Azerbaïdjan, avec une complicité turque, et elle est revenue là pour affaiblir l’Arménie, qui pourtant naguère était un pays dont elle était proche. »
« Je pense qu’il y a une absence de compréhension du déroulement du conflit dans ces déclarations, et visiblement, d’informations de la France sur la position des parties », a affirmé le dirigeant russe lors d’un sommet de pays d’ex-URSS au Kazakhstan.
Il a ainsi estimé que les propos d’Emmanuel Macron étaient « incorrects » et « inacceptables », tout en affirmant qu’il reparlera du sujet avec le président français « si l’occasion se présente ».
ITALIE – Amateur de reliques fascistes, Ignazio La Russa, le « Raspoutine » de l’extrême droite italienne, a été élu ce jeudi 13 octobre à la présidence du Sénat, devenant ainsi le second personnage de l’État après le président de la République.

L’analogie avec le célèbre guérisseur mystique russe, proche de la famille du dernier tsar russe Nicolas II, lui vient de ses jeunes années lorsqu’il arborait cheveux longs et barbe noire.
De tous les combats de la droite nationaliste italienne depuis la fin des années 1960, cet habile tacticien rompu aux rouages et roueries de la politique est un proche de la future Première ministre, avec qui il a créé le parti Fratelli d’Italia.
« Le Sénat a élu un patriote (…) Pour Fratelli d’Italia, c’est un ami et un frère », s’est félicitée Giorgia Meloni.
Ignazio La Russa, qui a pour second prénom celui de Mussolini, Benito, est né le 18 juillet 1947 à Paternò, près de Catane en Sicile, dans une famille de propriétaires terriens. Son père a été député et sénateur du MSI.
Ministre de la Défense de 200à 2011, il est crédité d’avoir convaincu Berlusconi de participer à la guerre en Libye, qui mit fin au règne de Kadhafi.
Tout en réfutant la voie autocratique du régime mussolinien, Ignazio La Russa demeure systématiquement dans l’ambiguïté. Son frère Romano, responsable de la Sécurité de la Région Lombardie, déclenche une polémique pendant la campagne électorale en faisant le salut « romain », apparenté à un rituel fasciste, aux funérailles d’un militant néo-fasciste.
GRANDE BRETAGNE – Jeremy Hunt a été nommé ce vendredi ministre des Finances par la Première ministre Liz Truss peu après le limogeage de l’ancien Chancelier de l’Échiquier Kwasi Kwarteng sur fond de crise économique et politique, a annoncé Downing Street.
Ancien ministre des Affaires étrangères et de la Santé, Jeremy Hunt, 55 ans, était candidat cet été pour succéder à Boris Johnson comme Premier ministre, avant de se rallier à Rishi Sunak face à Liz Truss.
Camarade de Boris Johnson et de David Cameron à l’Université d’Oxford, M. Hunt, jugé peu charismatique, est l’une des rares personnalités à avoir ouvertement défié l’ex-Premier ministre lors du vote de confiance en juin.
En 2019, il avait perdu face à Boris Johnson lors de l’élection pour la direction du parti.
Outre le départ de M. Kwarteng, Downing Street a aussi annoncé vendredi d’autres mouvements au sein de l’équipe en charge des Finances, dans l’espoir de rassurer les conservateurs et les marchés après les remous créés par sa politique économique. Liz Truss a notamment indiqué renoncer à son projet de ne pas augmenter l’impôt sur les sociétés
Le « mini-budget » annoncé le 23 septembre, incluant d’importantes dépenses et baisses d’impôts au financement flou, avaient fait plonger la livre et tourmenté le marché de la dette.
Kwasi Kwarteng un ami de longue date de Liz Truss. Tous deux sont voisins à Greenwich, au sud-est de Londres. Et ils partagent la même vision de l’économie.
AUSTRALIE – Les autorités ont demandé, ce vendredi 14 octobre, à plusieurs milliers d’Australiens d’évacuer leurs domicile dans le sud-est du pays pour échapper aux inondations qui menacent les localités de trois Etats différents.

La montée rapide des eaux a submergé Maribyrnong, en banlieue de Melbourne, dans l’Etat de Victoria. Le gouvernement de cet Etat, le plus touché et le deuxième plus peuplé d’Australie, se prépare à rouvrir un centre de quarantaine du Covid-19 pour abriter les personnes dont les maisons étaient inhabitables.
Le nord de la Tasmanie, un Etat insulaire situé dans le sud du pays, se préparait également à des inondations majeures. Des ordres d’évacuation ont été émis et les fortes pluies ont forcé la fermeture de quelque 120 routes.
En Nouvelle-Galles du Sud, l’Etat le plus peuplé du pays, un centre d’évacuation a été mis en place après d’intenses précipitations jeudi soir à Forbes, une ville de l’intérieur du pays située à environ cinq heures de route à l’est de Sydney.
L’Australie est en première ligne face aux conséquences du dérèglement climatique, avec des inondations, des feux de brousse, des cyclones et des sécheresses qui deviennent plus fréquents et plus intenses à mesure que la planète se réchauffe.
COREES – Les essais et tirs réels s’intensifient. La Corée du Nord a tiré un nouveau missile balistique, a rapporté l’agence de presse Yonhap, citant l’armée sud-coréenne, jeudi 13 octobre.
Selon l’état-major sud-coréen, dix avions de combat ont été détectés volant à 25 kilomètres au nord de la frontière entre les deux Etats entre 23 h 30 jeudi et 00 h 20 vendredi, heures locales. Les avions nord-coréens ont franchi une « ligne de reconnaissance », déclenchant une réponse automatique de la part de Séoul, qui a alors envoyé des avions de combat, y compris des F-35A.
La Corée du Nord a accusé Séoul de se livrer à des « actions provocatrices » près de leur frontière commune, reprochant à l’armée sud-coréenne d’« inciter à la tension militaire », ont rapporté les médias d’État. Un porte-parole de l’armée nord-coréenne a déclaré que l’armée sud-coréenne avait effectué, jeudi, « des tirs d’artillerie pendant environ dix heures près de la zone de défense avancée du 5e corps de l’Armée populaire de Corée », selon un communiqué diffusé par l’agence de presse officielle KCNA.
MALI – Au moins onze personnes ont été tuées et 53 autres blessées jeudi 13 octobre dans le centre du Mali quand le car qui les transportait a explosé sur un engin explosif, ont indiqué un responsable policier et un représentant d’une association locale.

Le policier s’exprimant sous le couvert de l’anonymat a fait état de dix morts et de nombreux blessés graves. Il a précisé qu’il s’agissait d’un bilan provisoire.
Le centre du Mali est un des foyers des violences et de l’activité djihadiste qui se sont propagées à partir du nord en 2012 et qui ont gagné le Burkina Faso et le Niger voisins. Les mines et les engins explosifs improvisés (EEI) sont une des armes de prédilection des djihadistes. Ils explosent au contact d’une roue ou sont actionnés à distance.
Un rapport de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) arrêté au 31 août dénombrait 245 attaques aux EEI et aux mines en 2021 et 134 en 2022. Les mines et les EEI ont fait 103 morts en 2021 et 72 en 2022, dit le rapport. Elles touchent principalement l’armée malienne et la Minusma. Mais un quart des victimes sont des civils, selon le rapport.
AFRIQUE-FRANCE – Un « Haut-commissariat » qui représente les principales diasporas africaines de France a été présenté vendredi en banlieue parisienne, avec l’objectif de « faire bouger les choses sur le plan politique », notamment en matière de lutte contre les discriminations et de resserrement des liens avec l’Afrique.
Ce « Haut-commissariat des diasporas africaines de France » (HCDAF) est « la première organisation qui fédère toutes les diasporas les plus représentées » pour « passer à l’action » sur le sujet du « vivre ensemble », a expliqué sa présidente Rachida Kaaout lors d’une conférence de presse.
Jusqu’alors, les immigrés et descendants d’immigrés étaient « très bien structurés, mais au sein de leurs propres communautés », a plaidé la fondatrice du HCDAF.
« Il faut faire bouger les choses sur le plan politique (…) en France mais aussi dans les pays d’origine en Afrique, qui se détournent de la France », a prôné Rachida Kaaout, élue de la majorité présidentielle à Ivry-sur-Seine, en région parisienne.
Ce HCDAF entend s’appuyer « sur ce que le gouvernement français a mis en place », multipliant les références à la volonté de « rapprochement » initiée par le président français Emmanuel Macron avec l’Afrique.
Le « premier chantier » du « Haut-commissariat » sera de pousser pour l’ouverture du droit de vote aux étrangers lors des prochaines élections municipales, en 2026.
Ce droit de vote, déjà offert aux Européens pour les municipales, fait l’objet d’une « forte demande » et d’un « sentiment de discrimination », d’autant que nombre d’Africains vivant en France « sont des contribuables », explique Rachida Kaaout.
La fédération d’associations se donne également pour objectif de favoriser la participation des diasporas au développement du continent africain.
FRANCE – Alors que la CGT a refusé de signer un accord salarial chez TotalEnergies qui prévoit une hausse globale de salaires de 7% au 1er novembre et une prime de 3 à 6 000 euros, plusieurs syndicats ont annoncé une grève interprofessionnelle pour le mardi 18 octobre. Les salariés sont appelés à manifester pour «les salaires et la défense du droit de grève».

La CGT, FO, Solidaires, la FSU et les organisations de jeunesse Fidl, Unef, MNL et la Vie lycéenne ont appelé à une journée de grève et de manifestations interprofessionnelles mardi 18 octobre, selon un communiqué lu lors d’une conférence de presse au siège de la CGT.
La décision du gouvernement de recourir à des réquisitions pour permettre la distribution de carburants, «a été un détonateur», avait déclaré Simon Duteil, codélégué général de Solidaires. «C’est une rupture du contrat démocratique», avait-il ajouté.
Outre l’appel à la grève de mardi, Solidaires souhaite proposer à ses structures adhérentes d’organiser «des assemblées générales de reconduction».
Ce mouvement de mardi devrait également toucher la SNCF et la RATP, la CGT-Cheminots et Sud-Rail ayant appelé à la grève pour l’augmentation des salaires.