ALGERIE – L’avant-projet de loi sur le statut des magistrats va être à nouveau examiné à la demande du président Tebboune, qui souhaite y ajouter certaines dispositions. Censé mieux garantir l’indépendance des juges, ce texte suscite l’inquiétude au sein de la profession, relève Jeune Afrique.
Le nouveau statut prévoit l’amélioration de la condition des magistrats à travers des cycles de formation. Mais aussi la révision de la grille des salaires et la mise à disposition de logements de fonction afin, dit-il, « de les protéger de toute tentation extérieure ». Le président a aussi exigé des rédacteurs du texte de loi que celui-ci privilégie le recours aux tribunaux spécialisés « dans le but de protéger le citoyen et de préserver les intérêts de l’État ».
Le texte propose de confier au CSM la supervision exclusive des nominations et mutations, et évoque les garanties accordées aux juges qui seraient amenés à être traduits en conseil de discipline, dont le droit à la défense, au recours et à l’appel devant le Conseil d’État. Plus largement, le texte prévoit que le juge pourra saisir le CSM chaque fois qu’il estimera qu’il y a atteinte à son indépendance.
L’avant-projet de loi organique introduit aussi une nouvelle liste de fautes graves susceptibles d’entraîner la révocation. Parmi ces fautes, celle qui provoque le plus de réactions négatives au sein de la corporation est la « participation à une action de nature à arrêter ou à entraver l’activité judiciaire ». Certains magistrats craignent qu’une telle disposition ne revienne, dans les faits, à remettre en question le droit de leur syndicat à appeler à des actions de protestation, tels que rassemblements ou arrêts du travail.
Sont également constitutifs de faute pouvant entraîner des sanctions disciplinaires : l’appartenance à un parti politique ou l’exercice d’une activité politique, la fausse déclaration de patrimoine, la non-déclaration de patrimoine après mise en demeure, la violation de l’obligation de réserve et du secret des délibérations.
Dernière inquiétude exprimée par les magistrats : le projet pourrait fixer l’âge de départ à la retraite à 60 ans révolus pour les hommes et à 55 ans pour les femmes.
MAROC – Le rappeur marocain ElGrande Toto, en garde à vue à la suite de propos controversés, a été remis en liberté sous caution mais il reste poursuivi pour « injures, diffamation et menaces », ont indiqué une source judiciaire et un proche de l’artiste à l’AFP.
Très populaire auprès de la jeunesse, Taha Fahssi, plus connu sous son nom de scène d’ElGrande Toto, a recouvré la liberté après le retrait de quatre des six plaintes déposées contre lui, a précisé la source qui a requis l’anonymat.
A l’issue de 48 heures de garde à vue, le rappeur de 26 ans a versé une caution de 20.000 dirhams (1.825 euros) et a de nouveau fait amende honorable, a-t-on indiqué de même source. Il faisait déjà l’objet d’une interdiction de quitter le Maroc.
Toutefois, si quatre plaignants, des artistes, se sont désisté, deux autres — un journaliste et un policier de la circulation — ont maintenu leurs plaintes, a confirmé à l’AFP un proche du rappeur.
Le journaliste, basé à Bruxelles et actif sur YouTube, a accusé ElGrande Toto d’« atteinte à la pudeur, apologie de l’alcool et du cannabis, diffamation et menaces ».
MAROC-ISRAËL – Le volume des exportations israéliennes vers le Maroc s’élève à environ un quart de milliard de dollars par an, sur la base d’une évaluation conjointe entre le ministère de la Coopération régionale et l’Institut israélien des exportations, indique le journal, « Israel Hayom ».
« Israel Hayom » ajoute sur la base du rapport préparé par les deux administrations que le commerce entre Israël et le Maroc ne dépasse pas des dizaines de millions de dollars par an, alors que le nombre de touristes israéliens qui visitent le Maroc varie entre 30.000 et 45.000 touristes par an.
Le rapport évoque l’importance de la reprise des relations entre les deux pays, des relations culturelles fortes, notant que les domaines qui permettront à Israël d’accroître ses exportations vers le Maroc sont principalement les intrants agricoles, le traitement de l’eau, la numérisation, les industries intelligentes, la cybersécurité, les systèmes de santé numériques et les systèmes de villes intelligentes.
Le rapport souligne qu’un autre avantage du développement du commerce avec le Maroc est l’entrée en vigueur de l’accord de libre-échange africain, il y a plusieurs mois, et ainsi, le Maroc deviendra une porte d’entrée vers les marchés africains.
TERRITOIRES OCCUPES – La France, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie se sont dit mercredi soir « vivement préoccupés par les tensions dans les Territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est », appelant les parties à éviter toute provocation et toute escalade de la violence.
« En 2022, plus de 120 Palestiniens et de 20 Israéliens ont été tués, et beaucoup d’autres blessés. Nous sommes également très préoccupés par la montée des violences, y compris de la part des colons » israéliens, ont fait savoir les quatre pays par le biais d’un communiqué commun de leurs ministères des Affaires étrangères.
« Dans ce contexte, il est désormais crucial d’éviter toute nouvelle escalade. Nous exhortons toutes les parties à s’abstenir de toute provocation ou de toute action unilatérale, à réduire activement les tensions et à rétablir le calme », poursuit le communiqué.
Tout en reconnaissante à Israël « le droit de se défendre contre des agressions armées et de demander des comptes à leurs auteurs », les quatre pays estime que le pays « doit le faire dans le respect du droit international et du droit international humanitaire. Le contrôle sécuritaire palestinien dans la zone A doit être facilité et une coordination de sécurité effective rétablie », est-il ajouté.
« Les tensions actuelles nous rappellent le besoin impérieux de reprendre les efforts politiques pour concrétiser la solution des deux Etats, seule solution à même de garantir de manière permanente aux Israéliens et aux Palestiniens la possibilité de vivre dans la paix et la sécurité », affirment encore les quatre pays
Dans une tribune parue dans Le Monde, cinq anciens ministres, dont Mogens Lykketoft, président de l’Assemblée générale des Nations unies, et Hubert Védrine, appellent la communauté internationale à demander des comptes au gouvernement israélien. Selon eux, « il faut reconnaître que les politiques et pratiques d’Israël à l’encontre des Palestiniens équivalent au crime d’apartheid »
SENEGAL – Le Sénégal a fait son entrée mardi 25 octobre au sein du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), parfois appelé « l’Opep du gaz », lors de la réunion de son conseil ministériel au Caire. Le pays sera un membre observateur pendant un an avant d’en devenir le 20e membre de plein droit dès 2023 et l’entrée en production du gisement Grand Tortue Ahmeyim (GTA), un méga-projet d’exploitation gazier à cheval sur la frontière maritime entre le Sénégal et la Mauritanie. Au total, 500 milliards de mètres cubes de gaz ont été découverts en 2016.
Le GECF, moins connu que l’organisation des pays producteurs de pétrole pèse tout de même 70 % des réserves mondiales de gaz et 43 % de la production.
Le Sénégal a récemment découvert des ressources pétrolières et gazières et nourrit grâce à elles l’espoir de richesse et d’industrialisation. Dakar ne veut en aucun cas y renoncer, malgré la pression des pays occidentaux et l’arrêt par ces derniers du financement des projets d’exploitation des énergies fossiles à l’étranger au nom de la lutte contre le réchauffement climatique.
Le président sénégalais Macky Sall dénonce régulièrement « une injustice » et déploie une diplomatie active pour justifier le début de l’exploitation à partir de 2023. « N’étant pas les plus grands pollueurs puisque n’étant pas industrialisés, il serait injuste dans la recherche de solution (au réchauffement) qu’on veuille interdire à l’Afrique d’utiliser les ressources naturelles qui sont dans son sous-sol », avait-il martelé en mai lors de la visite du chancelier allemand Olaf Scholz.
Au Sénégal, les champs pétroliers et gaziers ne représentent respectivement que 0,07 % et 0,5 % des réserves mondiales, mais « elles sont assez importantes à l’échelle de notre pays pour changer radicalement son économie, son tissu industriel et donc ses perspectives d’avenir », a dit à l’AFP la ministre du Pétrole Sophie Gladima.
LIBYE-ITALIE – Alors que Rome entend durcir sa position sur l’immigration, les ONG tirent la sonnette d’alarme. Quarante organisations humanitaires, dont Save the Children et Amnesty International, ont exhorté mercredi 26 octobre l’Italie à abroger un accord controversé signé avec la Libye pour empêcher les traversées de bateaux de migrants vers l’Europe. Cet appel a été passé via un communiqué commun cité notamment par le média spécialisé Infomigrants sur son site.
En vertu de l’accord de 2017 signé avec le soutien de l’Union européenne, l’Italie contribue au financement, à la formation et à l’équipement des garde-côtes libyens, qui interceptent ensuite les migrants en Méditerranée et les renvoient de force vers la Libye.
Les militants affirment que près de 100 000 personnes ont été interceptées de cette manière en cinq ans. Beaucoup se seraient retrouvées dans des centres de détention libyens, comparés par le pape François à des camps de concentration. Les critiques déplorent un manque de responsabilité, sans transparence sur les bénéficiaires des fonds européens, tandis que les ONG dénoncent une situation de « Far West », avec des milices armées se faisant passer pour les garde-côtes libyens.
Mme Meloni aimerait que l’UE paie Tripoli pour empêcher tout départ, pas seulement pour intercepter les migrants.
SYRIE – Quatre combattants pro-iraniens ont été tués lors de frappes israéliennes sur des dépôts d’armes et de munitions près de Damas dans la nuit, a indiqué ce jeudi une ONG, dans le troisième raid de ce type en Syrie moins d’une semaine. Le ministère syrien de la Défense avait indiqué dans un communiqué durant la nuit que «l’ennemi israélien a mené une agression aérienne depuis les Territoires palestiniens occupés visant plusieurs sites dans les environs de Damas».
IRAN – Le président Ebrahim Raïssi a estimé ce jeudi que les « émeutes » déclenchées par la mort de Mahsa Amini ouvraient la voie à des attaques « terroristes », au lendemain d’un attentat qui a fait 15 morts dans un important sanctuaire musulman, dont il a accusé les « ennemis de l’Iran ».
Les dirigeants iraniens accusent principalement les Etats-Unis, ennemi juré de l’Iran, d’être derrière ces protestations qu’ils qualifient d' »émeutes ».
« L’intention de l’ennemi est de perturber les progrès du pays, et ces émeutes ouvrent la voie à des actes terroristes », a déclaré jeudi M. Raïssi lors d’une visite dans la ville de Zanjan (nord-ouest). M. Raïssi avait déjà accusé mercredi « les ennemis de l’Iran » qui cherchent « à diviser les rangs unis de la nation (…) par la violence et la terreur », et promis une réponse sévère des forces de sécurité.
Le président iranien parlait au lendemain de l’attaque revendiquée par le groupe jihadiste Etat islamique (EI), qui a fait, selon les médias officiels, au moins 15 morts et 19 blessés à Chiraz, dans le sud de l’Iran.
A Washington, lors d’une conférence de presse, le porte-parole du Conseil à la sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby, a déclaré que la Russie pourrait «envisager une forme de soutien aux capacités de l’Iran à sévir contre les manifestants ».
LIBAN-ISRAËL – Après de longs mois de négociations, le Liban et Israël – deux États pourtant officiellement en guerre – ont signé ce jeudi un accord délimitant leur frontière maritime. « Il s’agit d’un accomplissement politique, ce n’est pas tous les jours qu’un État ennemi reconnaît l’État d’Israël dans un accord écrit, et ce, devant l’ensemble de la communauté internationale », a déclaré Yaïr Lapid, le Premier ministre israélien. « L’État d’Israël a gagné aujourd’hui en termes de sécurité, d’économie, de diplomatie et d’énergie », a-t-il ajouté. Pour Michel Aoun, le président libanais, l’accord en question » est un acte technique qui n’a aucune portée politique ou des retombées qui seraient en contradiction avec la politique étrangère du Liban ou ses relations extérieures « .
L’accord a été formellement signé au siège de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), dans la localité frontalière libanaise de Naqoura, en présence du médiateur américain Amos Hochstein et de la coordinatrice spéciale de l’ONU au Liban Joanna Wronecka. Toutefois, le Liban refuse que sa délégation se retrouve dans la même salle que celle d’Israël et qu’ils signent le même texte.
Cet accord va permettre aux deux pays d’exploiter des gisements gaziers en Méditerranée orientale. En vertu de l’accord, le champ offshore de Karish se situe entièrement dans les eaux israéliennes. Le Liban pour sa part aura tous les droits d’exploration et d’exploitation du champ de Cana, situé plus au nord-est, dont une partie se situe dans les eaux territoriales d’Israël. Mais « Israël sera rémunéré » par la firme exploitant Cana « pour ses droits sur d’éventuels gisements », selon le texte.
EGYPTE – Le Fonds monétaire international (FMI) a accordé trois milliards de dollars de prêt à l’Égypte, a annoncé le gouvernement ce jeudi alors que la livre venait de perdre 15% comme le réclamait l’institution internationale pour accorder cette rallonge au pays où l’inflation est galopante. L’Égypte fait partie, selon l’agence Moody’s, des cinq pays du monde les plus à risque de ne pas pouvoir rembourser leur dette extérieure, actuellement de plus de 150 milliards d’euros.
En août, Goldman Sachs estimait qu’il faudrait 14,9 milliards d’euros à l’Égypte pour qu’elle puisse rembourser ses dettes. Outre les trois milliards de dollars (2,99 milliards d’euros) du FMI, l’Égypte a également obtenu un milliard d’euros d’aide d’un fond dédié par le FMI aux pays en développement, a indiqué le Premier ministre Mostafa al-Madbouly. Ainsi que cinq milliards de dollars «d’organisations internationales et régionales», qui n’ont pas été identifiées.
«Ce programme va courir sur quatre ans» et «il sera soumis à l’accord du conseil d’administration du FMI en décembre pour être approuvé», a précisé Mostafa al-Madbouly. Ces derniers mois, plusieurs monarchies pétrolières du Golfe avaient déjà déposé des milliards de dollars dans les banques égyptiennes ou promis des milliards de dollars d’investissement.
Avec la nouvelle dévaluation de jeudi, elle a plongé en sept mois de 45%, passant de 15,6 à 22,6 livres pour un dollar.
Avec une monnaie locale aussi faible face au dollar, de nombreux importateurs ont cessé de faire venir des biens et les étals des magasins et des centres commerciaux rutilants qui ont fleuri dans les nouveaux faubourgs chics du Caire s’en ressentent.
SOUDAN – Environ 150 Soudanais ont manifesté ce jeudi 27 octobre devant la délégation de l’ONU à Khartoum pour dénoncer les violences tribales qui ont fait mi-octobre environ 250 morts dans l’État du Nil Bleu, frontalier de l’Éthiopie et du Soudan du Sud, a constaté un journaliste de l’AFP.
«Non aux tueries», «on veut vivre en paix», proclamaient leurs banderoles alors que les conflits entre tribus, pour l’accès à la terre et à l’eau, ont fait depuis le début de l’année plus de 600 morts et plus de 210.000 déplacés, selon l’ONU.
«Aujourd’hui, on manifeste pour dire à la communauté internationale de faire cesser les violences au Nil Bleu parce que les autorités soudanaises restent sans rien faire», affirme à l’AFP une manifestante, Mawaheb Ibrahim. Le ministre de la Santé de l’État du Nil Bleu a déclaré jeudi à l’AFP que le décompte officiel des violences entre la tribu des Haoussas, une ethnie africaine, et des clans rivaux à Wad al-Mahi, à 500 kilomètres au sud de Khartoum, faisait «actuellement état de 237 morts».
Par ailleurs, des milliers de Soudanais ont défilé également ce jeudi dans plusieurs quartiers de Khartoum pour dénoncer le pouvoir militaire installé par un putsch il y a un an et réclamer justice pour les victimes de la répression,
OUGANDA- Ebola, qui sévit dans la région des Grands Lacs depuis septembre, réapparaît à Kampala, la capitale ougandaise d’1,5 million d’habitants. Les autorités se veulent rassurantes. Les habitants s’inquiètent d’une maladie très contagieuse qu’ils ont déjà vue à l’œuvre en 2019. On dénombre une dizaine de cas dans la ville. Cependant , le principal organisme de santé publique d’Afrique a déclaré ce jeudi que l’épidémie d’Ebola en Ouganda « ne devenait pas incontrôlable » et qu’elle était toujours sous contrôle, malgré une augmentation des cas qui se sont propagés à Kampala.
KENYA – Le gouvernement du nouveau président kényan William Ruto a prêté serment jeudi, deux mois après un scrutin présidentiel serré mais qui s’est déroulé dans le calme. Les 22 membres de l’équipe gouvernementale auront notamment pour tâche de s’attaquer à la hausse du coût de la vie dans ce pays d’Afrique de l’Est, un des principaux thèmes de campagne de M. Ruto.
« Vous aurez mon soutien parce que vous n’avez pas d’autre option que de réussir. L’échec n’est pas une option, nous avons un pays dont il faut nous occuper », a déclaré le chef de l’État devant ses nouveaux ministres à Nairobi.
« Nous n’avons rien à cacher. Nous voulons servir les Kényans », a-t-il déclaré.
Mais le chef de l’État n’a pas respecté sa promesse de campagne d’instaurer la parité dans son cabinet: seules sept femmes en font partie.
Musalia Mudavadi, ancien vice-président qui a rompu avec Raila Odinga, figure de l’opposition battue par M. Ruto lors de la présidentielle, assumera la charge nouvellement créée de premier secrétaire du cabinet.
Mudavadi, 62 ans, sera le ministre le plus âgé et répondra directement au chef de l’État et au vice-président.
En septembre, M. Ruto, vendeur de poulets parti de rien avant de devenir l’un des hommes les plus riches du pays, a promis d’engager une réforme de la fiscalité, pour la rendre plus progressive, et de s’attaquer à la dette qui atteint 70 milliards de dollars.
Le chef de l’État a déclaré avoir hérité d’une économie en mauvais état après les deux mandats – soit plus de neuf ans – de son prédécesseur Uhuru Kenyatta, dont il était pourtant le vice-président.
KENYA – Alors que la hausse des cours du blé à cause de la guerre en Ukraine , couplée à la sècheresse dans la région, plonge des millions de Kenyans dans l’insécurité alimentaire, la presse du pays s’inquiète de « l’absentéisme des écoliers à cause de la faim ». Le quotidien The Nation s’alarme notamment de la situation dans le nord du pays.
Dans certaines écoles, seulement 10% des élèves sont revenus en classe après les vacances scolaires car ils n’y trouvent plus de quoi manger le midi. Pourtant, pour beaucoup d’entre eux, l’école leur offrait leur seul repas de la journée, apprend-on.
Le journal The Standard donne la parole aux enseignants qui pressent le gouvernement kenyan de mettre en place un programme alimentaire d’urgence. Des dizaines d’écoles sont sur le point de fermer par manque d’élèves, alerte le quotidien. Mais la situation pourrait encore s’aggraver, car c’est toute la corne de l’Afrique qui est touchée par le manque d’eau. Les ONG estiment ainsi qu’entre 40 et 50 millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire dans cette région du monde.
RWANDA-BURUNDI – Le Burundi déclare la frontière rouverte avec le Rwanda. C’est ce que le ministre burundais des Affaires étrangères a indiqué mardi 25 octobre lors d’une conférence de presse. Les relations se normalisent entre Bujumbura et Kigali. Reste un contentieux de taille, a estimé Albert Shingiro : le Rwanda n’a pas expulsé les opposants burundais accusés d’être les auteurs d’une tentative de putsch en 2015 contre l’ancien président Pierre Nkurunziza. Les frontières étaient fermées depuis cette époque. Le commerce va reprendre.
TANZANIE – Les pompiers pensaient avoir réussi à étouffer définitivement les flammes, mais le feu a repris et ils poursuivent leurs efforts pour éteindre un incendie qui consume la forêt luxuriante sur les flancs du mont Kilimandjaro, le plus haut sommet d’Afrique.
Le feu s’est déclaré vendredi soir à proximité du camp Karanga, halte pour randonneurs et alpinistes située à environ 4.000 mètres d’altitude sur une des voies d’ascension les plus fréquentées menant au « toit de l’Afrique » (5.895 mètres). Les autorités n’ont pas communiqué sur l’ampleur des destructions causées par le feu, dont l’origine n’a pas été formellement identifiée.
ZAMBIE – La Banque mondiale a déclaré qu’elle avait approuvé une subvention de 275 millions de dollars à la Zambie pour aider la nation d’Afrique australe à se remettre des effets de la pandémie de COVID-19, des retombées de la guerre en Ukraine et à sortir de la crise de la dette.
La Zambie a été le premier pays africain à faire défaut pendant l’ère COVID-19 alors qu’elle se débattait avec une dette extérieure croissante.
Fin août, le Fonds monétaire international a approuvé un prêt de 1,3 milliard de dollars sur trois ans à la Zambie, une étape cruciale dans la quête du pays pour restructurer ses dettes.
« Alors que la Zambie cherche à obtenir un allègement de sa dette au titre du Cadre commun du G20, j’exhorte les créanciers officiels bilatéraux et du secteur privé à convenir rapidement d’une profonde réduction de la dette qui… ramène la dette publique à des niveaux durables », a déclaré le président du Groupe de la Banque mondiale, David Malpass, dans un communiqué.
MADAGASCAR – Plus de neuf millions d’enfants, soit 73% des enfants du pays, vivent avec le double impact de la pauvreté et de l’urgence climatique, montre une nouvelle étude rendue publique ce jeudi par Save the Children, une organisation non gouvernementale internationale.
Ils font partie des plus de 150 millions d’enfants d’Afrique de l’Est et d’Afrique australe confrontés à la fois à la pauvreté extrême et aux effets du changement climatique, selon un communiqué de l’ONG. Le Soudan du Sud est en tête de la liste des pays de la région les plus susceptibles d’être confrontés à cette « double menace », avec 87% des enfants du pays touchés, suivi du Mozambique (80%) et de Madagascar (73%).
Les enfants nés en 2020 seront en moyenne confrontés à sept fois plus de vagues de chaleur au cours de leur vie que leurs grands-parents, indique l’organisation dans un autre rapport. En outre, elle ajoute que les nouveau-nés du monde entier vivront en moyenne 2,6 fois plus de sécheresses.
Le document montre également comment ces risques multiples et imbriqués sont liés à la crise alimentaire, nutritionnelle et au coût de la vie. L’urgence climatique et les questions d’inégalité sont « profondément liées, et ne peuvent être traitées séparément les unes des autres », a déclaré Tatiana Dasy, directrice pays de Save the Children à Madagascar.
La sécheresse dévastatrice dans le sud de Madagascar depuis plusieurs années affecte des milliers d’enfants et de familles et les rend encore plus vulnérables à la prochaine inondation ou sécheresse, a ajouté Mme Dasy.
NAMIBIE – La Namibie a annoncé ce jeudi qu’elle avait demandé à l’Allemagne de renégocier l’accord sur le génocide des Hereros et Namas conclu en 2021 entre les deux gouvernements, sans préciser quelles modifications avaient été demandées. L’an dernier, l’Allemagne a reconnu avoir commis un génocide en Namibie à l’époque coloniale et a promis plus d’un milliard d’euros de soutien financier aux descendants des victimes.
Mais le gouvernement a été mis sous pression par l’opposition qui trouve l’accord insatisfaisant.
La demande de révision de l’accord a été faite en juillet à la suite de discussions au Parlement namibien, a annoncé jeudi le vice-président Nangolo Mbumba.
« Les comités techniques de la Namibie et de l’Allemagne ont discuté de la question et ont proposé que des modifications soient apportées à la déclaration conjointe sous la forme d’un addendum qui a été soumis au gouvernement allemand », a déclaré M. Mbumba lors d’une réunion des chefs traditionnels dans la capitale Windhoek.
« Le gouvernement namibien attend une réponse de la partie allemande sur ce que nous avons proposé », a-t-il ajouté.
En Namibie, l’Allemagne fut responsable de massacres des peuples indigènes Herero et Nama, ce que de nombreux historiens considèrent comme le premier génocide du XXe siècle.
En mai 2021, après plus de cinq ans d’âpres négociations, l’Allemagne a annoncé qu’elle reconnaissait avoir commis un « génocide » dans ce territoire d’Afrique australe qu’elle a colonisé entre 1884 et 1915 et a promis une aide au développement de 1,1 milliard d’euros sur trente ans qui doit profiter aux descendants des deux tribus.
AFRIQUE DU SUD – Craignant une attaque ce week-end à Johannesburg, l’ambassade des États-Unis en Afrique du Sud a formellement demandé à ses ressortissants d’éviter les lieux de rassemblement, rapporte Jounaldemalabo.com. Dans un avis publié hier mercredi, l’ambassade des États-Unis a déclaré avoir « reçu des informations selon lesquelles des terroristes pourraient planifier, le 29 octobre prochain, une attaque visant de grands rassemblements de personnes dans un lieu non spécifié à Sandton, un quartier de Johannesburg ». Elle a souligné qu’« il n’y a pas d’autres informations concernant le moment, la méthode ou la cible de l’attaque potentielle ».
C’est pourquoi l’ambassade des États-Unis en Afrique du Sud a conseillé à son personnel et à ses ressortissants dans le pays de Nelson Mandela « d’éviter les foules et autres grands rassemblements publics dans le quartier de Sandton, à Johannesburg du 29 au 30 octobre ».
En réponse, le gouvernement sud-africain a déclaré « avoir pris note de l’alerte terroriste émise par l’ambassade des États-Unis » et précisé que la démarche fait partie de la « communication normale du gouvernement américain à ses citoyens ».
Le porte-parole de la Présidence sud-africaine, Vincent Magwenya, a assuré que « les menaces sont évaluées en permanence et des mesures prises pour assurer la sécurité de tous. » Mais le président Ramaphosa a regretté cette alerte, la jugeant « malencontreuse ».
AFRIQUE DU SUD – La ville du Cap abritera bientôt le yacht d’Alexeï Mordachov, un milliardaire russe visé par des sanctions internationales. Le luxueux bateau devrait arriver vers le 9 novembre, non sans faire de vagues, relate RFI. Car la mairie du Cap est dirigée par le parti d’opposition de l’Alliance démocratique, qui soutient l’Ukraine face à l’invasion russe, tandis que le gouvernement sud-africain continue d’afficher sa neutralité. Le maire a demandé au gouvernement d’empêcher le bateau d’accoster, sans succès.
« Dans notre ville, il n’y a pas de place pour les complices de la guerre de Poutine » s’est ému, dans un tweet, Geordin Hill-Lewis, le maire du Cap. Il a écrit à Naledi Pandor, la ministre des Relations internationales, pour lui demander de bloquer l’accès au yacht baptisé « Nord », un bateau de 142 mètres de long dont le prix exorbitant s’élève à 500 millions de dollars.
Il appartient à Alexeï Mordachov, troisième homme le plus riche de Russie. Suite à l’invasion de l’Ukraine, cet homme d’affaires a été sanctionné par l’Union européenne, les États-Unis et le Royaume-Uni. Mais ces sanctions n’obligent pas, a réagi le porte-parole de la présidence sud-africaine. Pretoria défend une position de neutralité dans le conflit entre la Russie et l’Ukraine, avec un petit penchant pour Moscou, qui est un allié de longue date du Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir.
CLIMAT – Les objectifs de neutralité carbone « ne valent rien » sans des actions pour les honorer, a insisté jeudi le secrétaire général de l’ONU, soulignant que le monde « ne peut plus se permettre de faire du greenwashing ».
« Nous avons besoin d’action climatique sur tous les fronts et nous en avons besoin maintenant », a déclaré Antonio Guterres à l’occasion de la publication de l’évaluation annuelle par l’ONU-Environnement des engagements des signataires de l’accord de Paris.
Selon le PNUE, ces engagements placent la Terre sur une trajectoire de réchauffement de 2,6°C d’ici la fin du siècle, bien au-delà des objectifs de l’accord de Paris, soit un réchauffement contenu « nettement » sous 2°C, et 1,5°C si possible.
Des engagements qui « ne sont pitoyablement pas à la hauteur », a commenté le secrétaire général dans un message vidéo. « Nous nous dirigeons vers une catastrophe mondiale ».
A moins de deux semaines du début de la conférence climat de l’ONU COP27 En Egypte, il a ainsi appelé à « combler l’écart » entre ces engagements et ce qui serait nécessaire pour respecter les objectifs de l’accord de Paris de limiter le réchauffement nettement en dessous de « 2°C par rapport l’ère préindustrielle, si possible « 1,5°C.
Un appel adressé aux gouvernements, notamment ceux des Etats du G20, mais aussi aux acteurs privés et aux institutions financières.
« Les engagements à la neutralité carbone ne valent rien sans des plans, des politiques et des actions pour les soutenir », a-t-il déclaré, alors que de plus en plus de gouvernements, d’entreprises, de villes mettent en avant cet objectif, le plus souvent à l’horizon 2050.
« Notre monde ne peut plus se permettre de faire du greenwashing, d’avoir de faux-semblants, de retardataires », a-t-il ajouté.
Le groupe d’experts mis en place par le secrétaire général pour élaborer des normes et une évaluation des engagements de neutralité carbone des acteurs non étatiques (entreprises, villes, régions, investisseurs) doit rendre ses conclusions lors de la COP27.
RUSSIE – Les députés russes ont voté en première lecture ce jeudi un durcissement de la loi controversée réprimant la « propagande LGBT », nouveau signe du renforcement de la ligne conservatrice dans le pays en pleine offensive en Ukraine.
« Lors de la session plénière, les députés de la Douma d’État ont adopté à l’unanimité la première lecture des amendements à la législation interdisant la promotion des relations sexuelles non traditionnelles », a indiqué le Parlement sur son site internet.
Deux lectures sont encore prévues, avant que la chambre haute du Parlement, le Conseil de la Fédération, l’étudie et qu’elle puisse être soumise pour signature au président Vladimir Poutine, ce qui constitue en règle générale une simple formalité.
La loi de 2013 punissant la « propagande LGBT » auprès des mineurs se voit ainsi renforcée par une interdiction du « déni des valeurs familiales » et de la « promotion des orientations sexuelles non traditionnelles » auprès des adultes également.
Ces interdictions concernent « les médias, l’internet, la littérature et le cinéma » ou encore la publicité. « Les films faisant la promotion de relations sexuelles non traditionnelles ne recevront pas de certificat de distribution », a averti la Douma.
Le texte interdit aussi les « informations susceptibles d’induire le désir de changer de sexe » pour les enfants.
« Nous devons protéger nos citoyens et la Russie de la dégradation et de l’extinction, des ténèbres répandues par les Etats-Unis et les Etats européens », a déclaré le président de la Douma Viatcheslav Volodine, cité dans le communiqué.
ESPAGNE – Le taux de chômage a légèrement progressé au troisième trimestre en Espagne pour atteindre 12,67% de la population active, contre 12,48% fin juin, selon des données officielles publiées jeudi qui font par ailleurs état d’une hausse du nombre d’emplois en CDI.
Au total, 2,98 millions de personnes étaient inscrites au chômage fin septembre dans la quatrième économie de la zone euro, soit 60.800 personnes de plus que fin juin, selon l’Institut national de la statistique (INE).
Cette progression s’explique par une hausse du nombre de chômeurs dans les services (+85.700), l’agriculture (+14.400) et l’industrie (+6.400). Le nombre de demandeurs d’emploi a en revanche reculé dans le secteur du bâtiment (-14.900).
La détérioration a été particulièrement marquée chez les moins de 25 ans (71.500 demandeurs d’emploi supplémentaires) et chez les femmes (+79.300) La situation s’est à l’inverse améliorée chez les hommes (-18.500 chômeurs) et chez les plus de 55 ans (-52.800).
Sur un an, le taux de chômage reste par ailleurs sur une tendance positive, avec une baisse de 1,90 point.
Le nombre de chômeurs, historiquement élevé en Espagne, était passé sous la barre des trois millions au deuxième trimestre, pour la première fois depuis 2008.
Cette dynamique avait été attribuée à la reprise de l’activité touristique et à l’entrée en vigueur en janvier d’une réforme du marché du travail ayant dopé les embauches en contrats à durée indéterminée (CDI).
ETATS-UNIS – Ohio, Iowa, Floride, Pennsylvanie: Donald Trump a annoncé mercredi pas moins de quatre meetings pour soutenir les candidats républicains aux élections américaines de mi-mandat dans les dernières heures de la campagne.
L’ancien président, cerné par les enquêtes, s’est jeté à corps perdu dans la campagne pour ce scrutin lors duquel les Américains renouvellent l’ensemble des 435 sièges de la Chambre américaine des représentants et un tiers du Sénat.
Organisées deux ans après la prochaine présidentielle, ces élections, prévues le 8 novembre, se convertissent de fait en référendum sur l’occupant de la Maison Blanche, Joe Biden.
Mais ce scrutin fait aussi office de test grandeur nature pour l’avenir politique du milliardaire républicain, qui flirte ouvertement avec une candidature en 2024.
Concrètement, la bataille pour le contrôle du Congrès se joue dans une poignée d’Etats-clés — les mêmes qui étaient déjà en jeu lors de l’élection présidentielle de 2020, et que Donald Trump visitera fin octobre et début novembre.
Quelques heures seulement avant l’ouverture des bureaux de vote, l’ex-homme d’affaires sera ainsi dans l’Etat très disputé de l’Ohio, où son poulain J.D. Vance, est opposé à l’élu démocrate Tim Ryan.
Le président démocrate Joe Biden alterne quant à lui meetings avec la classe ouvrière et rencontres avec des riches sympathisants pour remplir les caisses de son parti, qui espère au moins maintenir son contrôle sur le Sénat.
PAYS-BAS- CHINE – La police chinoise a ouvert au moins deux bureaux aux Pays-Bas depuis 2018, sans en informer le gouvernement néerlandais. En outre, il y a de fortes indications que ces installations sont utilisées pour faire pression sur les Chinois critiques, même aux Pays-Bas, ont découvert RTL Nieuws et la plateforme de journalisme d’investigation Follow the Money.
Sous l’appellation « station de service à l’étranger », au moins deux corps de police chinois ont ouvert une succursale aux Pays-Bas. Les ressortissants chinois des Pays-Bas peuvent y renouveler leur permis de conduire chinois et effectuer des changements d’état civil. Cependant, les enquêtes montrent que la Chine n’a jamais informé le gouvernement néerlandais à ce sujet.
Selon le récit de Wang Jingyu, un jeune dissident traqué par la police chinoise depuis trois ans pour avoir critiqué le régime sur les médias sociaux, les services de police cherchent également à entrer en contact avec des critiques chinois en fuite pour les réduire au silence aux Pays-Bas également.
« Ces bureaux sont illégaux », a indiqué un porte-parole des Affaires étrangères dans un commentaire. « Nous allons enquêter sur ce qu’ils font exactement ici et prendre les mesures appropriées. »
TOTALENERGIES – TotalEnergies estime à un milliard d’euros le montant de la nouvelle contribution européenne de solidarité sur les profits des groupes énergétiques qu’il aurait à payer dans six pays de l’Union européenne en 2022 si elle était mise en application partout.
« Nous estimons à un milliard d’euros l’impact de la taxe de solidarité européenne » en 2022, a déclaré le directeur financier du groupe Jean-Pierre Sbraire au cours d’une rencontre avec des analystes à l’issue de la publication des résultats du groupe au 3e trimestre.
« Nous serons impactés par cette taxe de solidarité européenne dans six pays en Europe: la France, l’Allemagne, la Belgique, le Luxembourg, principalement sur nos activités de raffinage, ainsi que les Pays-Bas et le Danemark » pour les activités d’exploration et production, a dit le responsable.
Le groupe pétrolier TotalEnergies a annoncé jeudi un bénéfice net de 6,6 milliards de dollars au 3e trimestre, en hausse de 43% par rapport à celui du 3e trimestre 2021 grâce notamment aux résultats records des activités de gaz et de GNL, dont les prix se sont envolés.
TotalEnergies a déjà engrangé en neuf mois 17,3 milliards de dollars de bénéfices, plus que sur la totalité de l’année dernière (16 milliards).
Le pétrole et le gaz, notamment le gaz naturel liquéfié (GNL) dont les prix se sont envolés alors que l’Europe cherchait à remplir ses réserves pour l’hiver, ont largement dopé les profits du groupe.