IRAN – La police iranienne a ouvert une enquête après la diffusion d’une vidéo montrant des policiers en train de frapper violemment un homme, alors que le pays est secoué par un mouvement de contestation déclenché par la mort en détention d’une jeune femme, a annoncé mardi soir un média officiel.
Une courte vidéo filmée dans la nuit par un téléphone portable et publiée sur les réseaux sociaux montre une brigade de la police anti-émeute à moto en train d’asséner des coups de matraque et des coups de pied à un homme allongé dans une ruelle. Entouré par une dizaine d’agents en uniforme et casquette, l’homme tente au début de couvrir sa tête avec ses mains ; les policiers continuent de le frapper pendant que leurs collègues regardent la scène.
On entend le bruit d’un tir quelques secondes plus tard et un policier écrase l’homme deux fois avec sa moto. La brigade abandonne finalement le corps inanimé. «Un ordre spécial a été immédiatement émis pour enquêter sur l’heure et le lieu exacts de l’incident et identifier les contrevenants», a annoncé la police dans un communiqué publié par l’agence officielle Irna.
LIBAN – Les autorités libanaises ont annoncé mardi avoir saisi plus de cinq millions de comprimés de Captagon, une drogue de la famille des amphétamines, destinées à l’exportation vers le Soudan via la Côte d’Ivoire. Les forces de sécurité ont saisi «une large quantité de Captagon, qui s’élève à 5,45 millions de comprimés», lors d’une perquisition dans un entrepôt à Ghazié, au Liban sud, a annoncé le ministre de l’Intérieur Bassam Mawlawi dans un communiqué. Les pilules étaient dissimulées dans des panneaux destinés à la construction, et devaient être envoyées au Soudan via Abidjan, selon le ministère.
Il n’a pas été possible de savoir si le Soudan était la destination finale de la cargaison. En janvier dernier, les forces de sécurité libanaises avaient saisi une cargaison de captagon destinée à l’Arabie saoudite via le Togo. La Syrie, suivie du Liban, sont considérés comme les principaux producteurs de captagon et l’Arabie saoudite en est le principal consommateur. Le captagon est à l’origine un médicament dont le principe actif est la fénétylline, une drogue de synthèse de la famille des amphétamines.
CISJORDANIE – L’armée israélienne a tué un Palestinien ayant grièvement blessé un soldat dans une attaque à la voiture bélier en Cisjordanie occupée ce mercredi, au lendemain des élections législatives en Israël, ont indiqué des responsables.
Dans un court communiqué, l’armée a indiqué qu’un assaillant était arrivé à bord de son véhicule au checkpoint de Maccabim, dans l’ouest de la Cisjordanie près de la ville israélienne de Modiin, et avait « roulé sur un soldat ».
« L’assaillant est sorti de son véhicule pour attaquer avec une hache l’officier, qui a tiré en direction de l’assaillant et l’a neutralisé », a indiqué l’armée, sans plus de précision sur son état. « L’officier a été sévèrement blessé et a été transporté à l’hôpital », a-t-elle ajouté.
Le ministère de la Santé palestinien a indiqué avoir été informé par l’Autorité palestinienne des affaires civiles de la mort « par des balles israéliennes » de Habas Rayan, 54 ans.
EGYPTE – Alaa Abdel Fattah, condamné fin 2021 à cinq ans de réclusion et emprisonné en Egypte, devait cesser ce mardi 1er novembre tout apport calorique et arrêter de boire de l’eau à partir du 6 novembre, à l’ouverture de la COP 27, a annoncé sa sœur.
Un geste politique avec le début de la COP 27 en Égypte. Alors qu’il a entamé une grève de la faim depuis six mois, Alaa Abdel Fattah, emprisonné depuis fin 2021, va restreindre un peu plus son alimentation, a annoncé sa sœur ce dimanche 31 octobre.
«A partir de demain, Alaa cessera complètement de s’alimenter et à partir du 6 novembre, à l’ouverture de la COP 27, il cessera de boire, si rien n’est fait, il va mourir», a déclaré sa sœur, Mona Seif, militante des droits humains en Egypte, sur Twitter.
Ses proches avaient également indiqué que l’opposant politique ne se nourrissait déjà plus que de «100 calories par jour, c’est-à-dire une cuillère de miel et un peu de lait dans le thé», ces six derniers mois.
Sa décision intervient pour dénoncer les agissements du régime du président Abdel Fattah al-Sissi, alors que l’Égypte va recevoir les délégations du monde entier pour la COP 27, ce dimanche 6 novembre. Le Caire avait été vivement critiqué par l’ONG Human Right Watch, pour qui l’attribution du sommet est une «récompense pour le pouvoir répressif».
PAPE – François souhaite se rendre en RDC et au Soudan du Sud, comme il l’a confirmé à des étudiants africains, mardi 1er novembre. Un voyage apostolique devait se tenir début juillet mais avait dû être reporté en raison d’un traitement au genou. Le souverain pontife a évoqué « début février » 2023.
Au début du mois de juillet, la République démocratique du Congo et le Soudan du Sud attendaient le souverain pontife. Mais trois semaines avant le voyage, le Vatican avait annoncé son report, suscitant une grande déception sur le continent africain. Les médecins du pape François l’avaient invité à ne pas compromettre une thérapie en cours, à savoir des infiltrations dans son genou droit douloureux.
Quelques mois plus tard, le traitement semble être efficace puisque le pape lui-même a fait part de son intention de visiter les deux pays « au début du mois de février » prochain. « Le médecin l’avait déconseillé. Maintenant, je peux marcher, avec une canne, je me débrouille » a confié François en dialoguant en visioconférence avec des étudiants africains.
À bientôt 86 ans, le pape argentin se sent donc encore prêt à effectuer des voyages apostoliques. Jeudi 3 novembre, il partira d’ailleurs à Bahreïn. En RDC comme au Soudan du Sud, le souverain pontife compte bien diffuser un message de paix, accompagner les processus de réconciliation en cours et rencontrer notamment les déplacés des violences. Un voyage qui doit encore être annoncé officiellement par le Vatican et qui aura comme étapes Juba, Kinshasa et Goma.
ETHIOPIE – Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed ne s’était pas exprimé depuis plusieurs semaines sur la guerre dans le Tigré qui endeuille de nouveau le nord de son pays depuis la fin du mois d’août. Mardi 1er novembre, au détour d’un reportage de la télévision publique chinoise, il a pour la première fois évoqué les négociations en cours en Afrique du Sud avec les autorités du Tigré, conduites par le parti TPLF.
« Nous essayons de convaincre le TPLF de respecter la loi du pays, de respecter la Constitution, d’agir selon la ligne d’un État éthiopien unitaire. S’ils pouvaient comprendre notre intérêt, s’ils pouvaient croire en leur propre Constitution et agir en conséquence, je pense que nous aurons la paix », a-t-il déclaré.
Mais Abiy Ahmed a voulu aussi faire de la guerre dans le Tigré une affaire entre Éthiopiens, dénonçant les ingérences de l’extérieur : « S’il y a beaucoup d’interventions de gauche et de droite, cela rend les choses difficiles. Les Éthiopiens devraient comprendre que nous pouvons résoudre nos problèmes par nous-mêmes. Et plutôt que d’écouter les choses venant de loin, il vaut mieux respecter nos propres lois, notre propre culture, nos propres coutumes. »
Tenus sous l’égide de l’Union africaine, les pourparlers de Pretoria sont toujours en cours, dans un strict huis-clos.
SOMALIE – Pour le président Hassan Cheikh Mohamoud, la guerre contre les shebabs ne doit pas être seulement militaire, elle doit également être « économique ». Et pour cause. En avril dernier, l’institut de recherche somalien Hiraal estimait à 100 millions de dollars par an le budget du groupe jihadiste. Selon cette même source, un quart de cette somme servirait à acheter des armes et équipements pour le combat.
Ce budget – supérieur à ce que rapporte l’import aux autorités somaliennes – proviendrait essentiellement des taxes prélevées de force par les shebabs auprès d’habitats et de commerçants somaliens dans les zones sous leur contrôle. Mais pas seulement. Plusieurs analystes affirment qu’une part importante de cette somme proviendrait directement des activités commerciales au port de Mogadiscio, officiellement sous le contrôle du gouvernement.
À la différence de son prédécesseur, le nouveau président reconnaît ce phénomène et se dit déterminé à s’attaquer à cet empire économique. Il s’adresse régulièrement aux commerçants pour les exhorter à refuser de payer ces taxes. Plusieurs études montrent aussi que les shebabs utilisent pour transférer leurs fonds le système bancaire traductionnel et les opérateurs de paiement mobile, profitant de la faiblesse du système de régulation.
KENYA – Une éléphante considérée comme la plus grande femelle du Kenya est morte de vieillesse, a annoncé ce mardi le Kenya Wildlife Service (KWS). Dida, connue pour ses longues défenses, était âgée de 60 à 65 ans selon les estimations.
Dida vivait dans le vaste parc national de Tsavo, dans le sud-est du Kenya. « Elle est morte de causes naturelles dues à son grand âge », a annoncé le service national de la faune sur Twitter. « [Elle] a conduit son troupeau à travers de nombreuses saisons et des moments difficiles. »
KENYA – Le Kenya a déployé ce mercredi des troupes en République démocratique du Congo (RDC) dans le cadre d’une intervention militaire régionale visant à soutenir le régime congolais face aux rébellions actives dans l’est de la RDC, a annoncé le président kenyan William Ruto.
«En tant que voisins, le destin de la RDC est lié au nôtre», a lancé le président Ruto à Nairobi lors d’une cérémonie, en rappelant que le contingent régional comporte également des militaires du Burundi, d’Ouganda et du Sud-Soudan, envoyés «en mission pour protéger l’humanité».
Le contingent fera partie de la force de maintien de la paix des pays de la communauté d’Afrique de l’Est déployée dans l’est de la République démocratique du Congo. Selon les informations disponibles, les unités kényanes ont pour but de libérer la ville de Bunagana (située à la frontière entre la RDC et l’Ouganda), qui a été prise par des rebelles l’été dernier.
RDC – Un convoi de la Mission des Nations-Unies pour la stabilisation de la RD Congo (Monusco) a été pris à partie en début de soirée de mardi 1er novembre à Kanyaruchinya au nord de Goma, dans le territoire de Nyiragongo (Nord-Kivu). Selon nos sources dans la région, un porte char qui transportait un tracteur a été incendié par plusieurs habitants en colère, en majorité des déplacés de la guerre du M23.
« Il y a le véhicule de la Monusco qui se dirigeait vers la ville de Goma. Ici à Kanyaruchinya, la population qui voulait savoir pourquoi la Monusco passe seulement la nuit et non pendant la journée. Pour cette population, la Monusco transportait des suspects en provenance des zones occupées par le M23. La population voulait donc vérifier qui est-ce que le véhicule transportait. C’est en voulant forcer le passage que les habitants ont jeté des projectiles sur ce véhicule jusqu’à l’incendie. C’est un porte char qui transportait un autre véhicule. Les deux ont donc été brûlés », témoigne Éric Kitalyaboshi, acteur de la société civile locale.
La tension ne cesse de monter au sein de la population à Goma et environ après la récente avancée du M23 dans le territoire de Rutshuru. Une grève a même été décrétée par la société civile en vue de protester contre l’agression de la RDC par le Rwanda sous couvert du M23. Ce qui fait que les activités socio-économiques tournent au ralenti notamment au Nord de Goma.
TANZANIE – Un contingent militaire a été mobilisé mardi 1er novembre pour prêter main forte aux pompiers civils et aux volontaires engagés face à un incendie sur le mont Kilimandjaro, qui dure depuis le 21 octobre. Aucun blessé n’a été recensé à ce jour, et le tourisme n’a pas été affecté, a par ailleurs déclaré le gouvernement.
Un feu s’est d’abord déclaré près du camp de Karanga, à environ 4 000 mètres d’altitude, un point de passage privilégié pour les alpinistes lors de leur ascension du sommet le plus élevé du continent, surnommé le « toit de l’Afrique » avec ses 5 895 mètres d’altitude. L’origine du sinistre n’a pas encore fait l’objet d’une déclaration officielle.
Comme ont pu le filmer des randonneurs, les flammes se sont ensuite propagées sur d’autres sites, prenant de court les quelque 600 personnes de l’équipe combattant le feu, dont certaines utilisaient des branches pour l’éteindre. Les soldats sont « déjà arrivés sur la montagne et sont prêts à éteindre le feu », ont indiqué les forces de défense de Tanzanie (TPDF), sans précisions sur le nombre exact de soldats dépêchés sur place.
D’une superficie totale de plus de 750 km2, le parc du Kilimandjaro abrite un écosystème remarquable, avec une flore riche et une faune composée d’éléphants, buffles, antilopes…
AFRIQUE DU SUD – La question des violences faites aux femmes fait l’objet d’un deuxième sommet présidentiel pour faire le point sur ce qui a été accompli depuis le premier rassemblement de ce type, il y a quatre ans.
Alors que le nombre de féminicides est cinq fois plus élevé dans le pays par rapport à la moyenne mondiale, le président Cyril Ramaphosa n’hésite pas à parler véritable « pandémie ». Un plan national a été développé depuis 2020, mais les associations et militants rassemblés mardi n’ont pas hésité à faire entendre leurs déceptions et leur mécontentement face au manque d’action.
Dans la salle, la colère et les frustrations sont palpables et les représentants de la société civile n’hésitent pas à bombarder de questions et de reproches les ministres du gouvernement présents sur scène. « Je suis contente de voir que des gens prennent la parole. Mais j’ai été dans je ne sais combien de consultations et sans une volonté et un engagement politique, sans que le secteur privé se sente responsable de financer la lutte contre les féminicides et les violences, je ne vois pas comment cela peut avancer », estime Thando Gumede, avocate et militante.
En 2019, de grandes manifestations avaient été organisées suite à l’assassinat d’une étudiante de 19 ans qui avait choqué le pays. Mais depuis, la pandémie de Covid-19 a mis un coup d’arrêt aux efforts, selon Mandisa Khanyile, à la tête de Rise Up against Gender Based Violence, une association de défense des droits des femmes.
Lors de sa prise de parole devant la foule, le président Cyril Ramaphosa a reconnu les retards pris dans l’exécution de ses promesses : « Vous avez raison d’être en colère. Et je le dis en toute humilité : nous pourrions, et nous devrions faire bien mieux ». Le président a également appelé les hommes à se joindre à ce combat et à changer la culture de la masculinité.
ETATS-UNIS – Au Texas, Cindy Scott apprend aux femmes à manier une arme à l’aide de cibles multicolores et d’étuis décorés de licornes, convaincue que les armes ne sont pas seulement un moyen de se défendre, mais aussi un symbole d’émancipation féminine.
« J’ai commencé par recevoir beaucoup d’appels de femmes qui avaient divorcé ou qui étaient devenues veuves », raconte à l’AFP cette sexagénaire.
La législation sur les armes à feu est l’un des sujets les plus polémiques aux Etats-Unis, notamment à l’approche des élections de mi-mandat, le 8 novembre.
Certains estiment que faciliter l’accès aux armes à feu alimente le nombre d’homicides et de suicides aux Etats-Unis, en hausse avec plus de 37.000 décès depuis le début de l’année, selon l’organisation Gun Violence Archive.
D’autres, comme Cindy Scott, considèrent les armes à feu comme « un outil d’autodéfense ».
Au Texas, l’un des 23 Etats qui autorisent le port d’armes sans restriction, ce droit, fondé sur le deuxième amendement de la Constitution, est ancré dans les mœurs: « Le deuxième amendement est pour tout le monde », souligne-t-elle.
« La majorité des personnes en faveur (d’un accès aux armes à feu mieux contrôlé) ont de l’argent et des gardes du corps », assure-t-elle. « Ils vivent dans des zones protégées. Ils ne peuvent pas comprendre ce qu’un citoyen lambda ressent. »
TRUMP – Donald Trump, qui se bat depuis des années pour garder ses déclarations d’impôts confidentielles, a obtenu mardi un énième répit auprès de la Cour suprême des Etats-Unis.
Une commission de la Chambre des représentants, aux mains des démocrates, réclame depuis 2019 les documents transmis au fisc par l’ancien président républicain entre 2015 et 2020.
Mais, contrairement à tous les locataires de la Maison Blanche depuis les années 1970, Donald Trump a toujours refusé de publier ses déclarations fiscales et s’est battu férocement dans les tribunaux pour bloquer la requête du Congrès.
Après de nombreux épisodes, une cour fédérale d’appel a finalement autorisé la semaine dernière les services du fisc à transmettre ces documents à la commission, ce qui aurait pu avoir lieu juste avant les élections de mi-mandat du 8 novembre.
Le magnat de l’immobilier a alors adressé un ultime recours en urgence à la Cour suprême des Etats-Unis.
Conformément à ses usages, celle-ci a suspendu mardi le transfert en attendant d’avoir les éléments pour se prononcer sur le fond. Elle a demandé à la commission de lui fournir ses arguments d’ici au 10 novembre et devrait rendre sa décision dans la foulée.
Bien qu’elle ait été profondément remaniée par Donald Trump, la haute Cour lui a infligé plusieurs revers en la matière, et a notamment autorisé en 2020 le transfert de documents financiers à la justice new-yorkaise qui enquête sur ses affaires.
DAESH – Une djihadiste américaine, qui a été l’une des rares cheffes d’un bataillon féminin du groupe Daesh, a été condamnée mardi à 20 ans de réclusion criminelle par la justice des Etats-Unis.
Allison Fluke-Ekren, 42 ans, avait plaidé coupable en juin de « soutien matériel à une entreprise terroriste » et a écopé de la peine maximale pour ce crime lors d’une audience dans un tribunal fédéral à Alexandria, près de Washington.
« Je regrette profondément mes choix », a assuré cette mère de famille, en demandant « pardon à tous ceux ayant souffert de (ses) actes ». Mais « je n’ai jamais combattu moi-même », « je n’ai pas tiré une seule balle », a-t-elle insisté, les cheveux couverts d’un voile noir.
« Oum Mohammed al-Amiriki » était « devenue une impératrice de Daesh », a rétorqué le procureur Raj Parekh. Elle a « lavé le cerveau de jeunes filles qu’elle a entraînées à tuer », a-t-il ajouté.
Entre 2012 et 2019, Allison Fluke-Ekren a soutenu des organisations djihadistes en Libye, Irak et Syrie, où elle a fourni un entraînement militaire à plus de 100 femmes. En juin, elle a reconnu avoir appris à ses comparses, dont certaines n’avaient que 10 ou 11 ans, à manier des fusils d’assaut ou des ceintures d’explosifs. Ses propres enfants ont beaucoup souffert de sa dérive radicale.
Une de ses filles, forcée à « épouser » un combattant de Daesh alors qu’elle n’avait que 13 ans, a expliqué lors de l’audience que sa mère était motivée par « un désir de contrôle et de pouvoir ». Son fils Gabriel a jugé que sa mère était « un monstre » « inexcusable ».
EQUATEUR – Au moins 13 attentats perpétrés par des gangs de la drogue ont fait cinq morts et deux blessés parmi les policiers en Équateur mardi, ce qui a entraîné l’instauration de l’état d’urgence dans les deux provinces les plus touchées par la violence liée à ce fléau. Le ministère de l’Intérieur a indiqué que les attaques ont fait « cinq morts parmi les policiers » à Guayaquil, poumon économique du pays et capitale du Guayas (sud-ouest) et la ville voisine de Duran.
Auparavant, le ministre de l’Intérieur, Juan Zapata, avait fait état de la mort de deux policiers à Guayaquil, ainsi que de deux autres blessés. Les deux policiers ont été tués par balle à bord de leur véhicule et les deux autres ont été blessés dans un attentat contre un commissariat mardi à l’aube, avait alors précisé la police.
De son côté, l’administration pénitentiaire avait annoncé que huit gardiens de prison avaient été brièvement pris en otage mardi à Esmeraldas (nord-ouest de l’Équateur). Mercredi, le ministère de l’Éducation a suspendu les classes à Esmeraldas, capitale de la province du même nom, limitrophe de la Colombie.
Des bandes de trafiquants de drogues ont attaqué des locaux de la police et des stations-service avec des explosifs et des armes à feu en réponse au transfèrement de détenus de la prison Guayas 1 à Guayaquil. Les autorités précisent que 61 policiers sont morts cette année en raison des violences.
Les narcotrafiquants, dont certains sont liés aux cartels mexicains, mènent une guerre dans les rues et dans les prisons du pays, où des massacres ont fait près de 400 morts depuis février 2021.
Situé entre la Colombie et le Pérou, les plus grands producteurs mondiaux de cocaïne, l’Equateur est passé du statut de pays de transit de drogue à celui d’important centre de distribution vers l’Europe et les Etats-Unis.
En 2021, les autorités ont saisi un nombre record de 210 tonnes de drogues, principalement de la cocaïne. Depuis le début de l’année, les saisies totalisent 160 tonnes.
DANEMARK – Le bloc de gauche mené par la Première ministre sociale-démocrate Mette Frederiksen a remporté une majorité d’un seul siège au terme des législatives de mardi au Danemark.
A l’issue d’une longue soirée électorale, le bloc de gauche a obtenu 87 sièges, selon les résultats complets en métropole, auxquels doivent s’ajouter trois sièges du Groenland et des îles Féroé formant une majorité de 90 sièges.
Au pouvoir depuis quatre ans, les sociaux-démocrates ont remporté 50 mandats sur les 179 que compte le Folketing, augmentant de 1,6 point leur score de 2019 avec 27,5% des voix.
« Merci », a écrit Mme Frederiksen en publiant une photo d’elle souriante sur Instagram, son moyen de communication préféré. « Je suis très, très heureuse », a-t-elle dit à la presse en arrivant au Parlement avec son mari, au terme d’une longue soirée électorale.
Le bloc rassemblant la droite et l’extrême droite réunit 72 sièges, plus un siège aux îles Féroé.
« Les résultats des élections montrent qu’il y a à nouveau une majorité rouge au parlement », a constaté le leader du parti libéral Jakob Ellemann-Jensen, dont le parti recule de dix points.
Avec 16 sièges, le parti centriste des Modérés de l’ancien Premier ministre Lars Løkke Rasmussen, qui espérait jouer un rôle décisif d’arbitre, fait son entrée au Parlement.
PAYS-BAS – CHINE- Le gouvernement néerlandais a exigé mardi la fermeture de « postes de police » clandestins effectuant des tâches aux Pays-Bas au nom du gouvernement chinois, après des informations selon lesquelles ils sont utilisés pour surveiller des dissidents.
« Comme aucune autorisation n’a été demandée aux Pays-Bas », pour l’installation de ces « postes de police », « le ministère a informé l’ambassadeur [de Chine] que les postes devaient fermer immédiatement », a déclaré sur Twitter le ministre néerlandais des Affaires étrangères Wopke Hoekstra.
Il a précisé que son ministère a demandé à l’ambassadeur des éclaircissements sur ces « postes de police », et mène des recherches pour connaître leurs activités exactes.
Les médias néerlandais ont indiqué la semaine dernière que deux « postes » chinois, l’un à Amsterdam et l’autre à Rotterdam, prétendent offrir une assistance diplomatique aux ressortissants chinois.
Les deux « postes de police », établis depuis 2018, sont en fait utilisés pour faire taire les opposants politiques, selon la chaîne de télévision RTL et le site d’investigation Follow the Money citant un dissident chinois vivant aux Pays-Bas.
Les Affaires étrangères ont également fait état la semaine dernière de « signaux réguliers » provenant de la communauté sino-néerlandaise à propos de messages d’« intimidation et de menaces » et promis une permanence téléphonique.
Wang Wenbin, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a qualifié la semaine dernière ces informations de « complètement fausses », assurant que Pékin respectait « pleinement » la souveraineté des autres pays.
ALLEMAGNE – Le bouclier tarifaire allemand sur les prix de l’énergie, annoncé par le chancelier Olaf Scholz pour atténuer l’impact de l’inflation, entrera en vigueur début 2023, selon la feuille de route présentée mercredi par le gouvernement.
Le plafonnement des prix du gaz et de l’électricité est le principal volet du «bazooka» énergétique controversé de 200 milliards d’euros annoncé fin septembre par Berlin. Le plafonnement du gaz est prévu dès «le 1er janvier» pour les grosses entreprises, et au «1er mars» pour les ménages et les PME, indique un projet définitif publié par le gouvernement allemand. Concernant l’électricité, le mécanisme sera mis en place au «1er janvier».
COREES – La Corée du Nord a lancé ce mercredi au moins 23 missiles dont l’un est tombé près des eaux territoriales sud-coréennes, provoquant une brutale hausse des tensions avec son voisin du Sud qui a riposté en lançant trois missiles vers la mer.
Le président sud-coréen Yoon Suk-yeol a fustigé la « provocation » de Pyongyang, dénonçant une « invasion territoriale de fait ».
La Russie a appelé « tout le monde à garder son calme », selon le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov. « Toutes les parties de ce conflit doivent éviter de prendre des mesures quelconques susceptibles de provoquer une montée des tensions », a-t-il dit, soulignant que la « situation sur la péninsule est déjà assez tendue ».
L’armée nord-coréenne a également procédé à plus d’une centaine de tirs d’artillerie dans la « zone tampon » maritime entre les deux pays, au moment où la Corée du Sud et les Etats-Unis effectuent dans la région d’importantes manœuvres aériennes dénoncées par Pyongyang.
Un des missiles lancés ce mercredi matin a terminé sa course en mer à seulement 57 kilomètres de la ville sud-coréenne de Sokcho, dans le Nord-Est de la Corée du Sud, a indiqué l’armée sud-coréenne qui a qualifié de « très rare et intolérable » cette salve inédite.
Elle a annoncé dans la foulée avoir tiré, pour sa part, trois missiles air-sol près de la frontière maritime intercoréenne.
Séoul et Washington organisent actuellement le plus grand exercice aérien conjoint de leur histoire, baptisé « Tempête vigilante » (Vigilant Storm), auquel participent des centaines d’avions de guerre des deux armées.
Pak Jong Chon, maréchal et secrétaire du Parti des travailleurs au pouvoir en Corée du Nord, a qualifié ces exercices d’agressifs et provocants, a rapporté mercredi la presse officielle nord-coréenne.
Selon lui, le nom de ces manœuvres fait écho à l’opération « Tempête du désert », nom donné aux opérations militaires de la coalition conduite par les Etats-Unis contre l’Irak en 1991 après l’invasion du Koweït.
Les missiles tirés mercredi par la Corée du Nord constituent « la plus agressive et menaçante démonstration (de force) contre le Sud depuis 2010 », a déclaré à l’AFP Cheong Seong-chang, chercheur à l’institut Sejong. « Il s’agit d’une situation dangereuse et instable qui pourrait mener à des (affrontements) armés », a-t-il ajouté.
En mars 2010, un sous-marin nord-coréen avait torpillé une corvette sud-coréenne, tuant 46 marins. En novembre de la même année, le Nord avait bombardé une île frontalière sud-coréenne, causant la mort de quatre personnes, deux civils et deux militaires.
CANADA – « Le Canada a besoin de plus de monde », a lancé Sean Fraser le ministre de l’Immigration ce mardi. Le pays a rehaussé ses seuils d’immigration avec comme objectif d’accueillir presque 500 000 nouveaux arrivants chaque année d’ici 2025 afin de compenser un manque de main-d’œuvre.
Plus de 900 000 postes sont actuellement à pourvoir dans de nombreux secteurs du pays. Le chômage a également atteint des niveaux historiquement bas au cours des derniers mois, s’établissant à 5,2 % en septembre. Afin d’y pallier, Ottawa prévoit donc d’accorder la résidence permanente à 465 000 personnes en 2023 (soit 18 000 de plus que précédemment), 485 000 en 2024 (soit 34 000 de plus) et 500 000 en 2025.
Le gouvernement fédéral compte notamment améliorer ses programmes de sélection pour répondre au mieux « aux pénuries criantes de main-d’œuvre » dans des secteurs « tels que les soins de santé, les emplois spécialisés, le secteur manufacturier et les STEM (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques) ».
D’ici 2025, l’objectif est que plus de 60 % des admissions totales soient des migrants économiques, a déclaré Sean Fraser. Le Canada vise également à réunir plus rapidement les familles dont certains membres se trouvent à l’étranger, mais à accueillir un peu moins de réfugiés.
En 2021, le pays a accepté plus de 405 000 immigrants, soit « le plus grand nombre que nous ayons jamais accueilli en une seule année », a souligné le ministère de l’Immigration dans un communiqué.
GRECE MIGRANTS – Les deux naufrages survenus lundi et mardi en mer Egée ont fait jusqu’ici au moins 14 morts tandis que plus d’une cinquantaine de personnes sont présumées portées disparues, a-t-on appris mercredi auprès des garde-côtes grecs.
« Treize corps ont été repêchés par les patrouilleurs de la police portuaire mercredi au large de l’île d’Eubée » où un voilier a coulé mardi à l’aube avec 68 personnes à bord, selon des déclarations de dix migrants rescapés, a indiqué à l’AFP un porte-parole des garde-côtes.
Par ailleurs, le naufrage d’un bateau gonflable au large de l’île de Samos dans l’Est de l’Egée lundi soir a fait jusqu’ici un mort et sept présumés portés disparus selon les déclarations des cinq rescapés, ont indiqué les garde-côtes.
Les autorités portuaires vont poursuivre leurs recherches pour retrouver d’éventuels rescapés, selon la même source.
Les deux embarcations en difficulté dans une mer très agitée dans cette zone de la Méditerranée orientale, avaient appareillé des côtes turques proches, l’une de portes d’entrée des personnes fuyant guerres et pauvreté et tentant de gagner l’Europe.
QATAR – Le Qatar rejette les appels d’ONG à la création d’un fonds d’indemnisation pour les travailleurs migrants tués ou blessés sur les chantiers de la Coupe du monde de football dans ce riche pays du Golfe, a déclaré son ministre du Travail à l’AFP.
Dans un entretien exclusif, Ali Ben Samikh Al-Marri qualifie ces appels d’ONG de « coup de communication ».
Human Rights Watch et Amnesty International mènent une campagne visant à obtenir des compensations pour les travailleurs victimes d’« abus » (décès, blessures, salaires impayés, etc.) de la part de l’instance dirigeante du football mondial, la Fifa, et le pays hôte du Mondial-2022, qui débute le 20 novembre.
« Chaque mort est une tragédie (mais) il n’y a pas de critères pour établir ce fonds » d’indemnisation, avance le ministre. « Où sont les victimes ? avez-vous les noms ? ».
Le ministre a rappelé que son pays avait mis en place en 2018 un fonds d’indemnisation pour les travailleurs ne percevant pas leur salaire, avançant le chiffre de 320 millions d’euros versés rien qu’en 2022.
« Si une personne ayant droit à une indemnisation ne l’a pas reçue, qu’elle se manifeste et nous l’aiderons », a-t-il insisté, ajoutant que le Qatar est prêt à examiner des cas remontant à plus de dix ans.
Alors que les critiques s’intensifient à l’approche de l’événement, des organisations et des pays tentent de « discréditer le Qatar avec des affirmations délibérément trompeuses », a estimé également M. Marri. Selon lui, certains hommes politiques étrangers font du pays du Golfe « une arène pour résoudre leurs propres problèmes politiques ».
RUSSIE-FRANCE – La Russie a envoyé mardi vers la France un des six aimants géants prévus pour mettre en œuvre le programme Iter sur la fusion nucléaire, l’un des grands projets scientifiques internationaux auquel Moscou participe toujours malgré les sanctions.
Sous un ciel gris d’automne, le bateau transportant la «bobine de champ poloïdal» fabriquée en Russie sous la direction de l’agence atomique Rosatom, a pris le large à Saint-Pétersbourg (nord-ouest), ont constaté des journalistes de l’AFP. L’imposant aimant de 9 mètres de diamètre pour 200 tonnes a été empaquetée pour le trajet qui doit durer une quinzaine de jours et passer par Amsterdam pour atteindre Marseille, dans le sud de la France.
Cette bobine, en forme d’anneau, doit former la partie haute de la structure du «tokamak», cette machine expérimentale en construction dans le sud de la France qui vise à maîtriser la production d’énergie à partir de la fusion de l’hydrogène, comme au cœur du Soleil.
«Sans la bobine PF1, le tokamak ne peut pas fonctionner», a résumé auprès de l’AFP Léonid Khimtchenko, directeur adjoint pour les questions techniques au Centre-Iter en Russie, qui se félicite de cette réalisation «unique» après plus de huit ans de travail.
Sur les six bobines prévues avant la première production de plasma espérée en 2026, quatre sont réalisées en Europe de l’Ouest et une autre a été construite en Chine, sous responsabilité européenne.
FRANCE PRISONS – Le nombre de détenus en France se rapproche de son plus haut historique avec 72 350 personnes incarcérées au 1er octobre, contre 71 669 le mois précédent, selon les données statistiques du ministère français de la Justice publiées le 31 octobre.
Les établissements pénitentiaires français comptaient au 1er octobre 72 350 détenus pour 60 709 places opérationnelles, soit une densité carcérale de 119,2% contre 114,5% il y un an.
Ces chiffres sont quasiment au niveau du record absolu enregistré en mars 2020 (72 575 détenus), à la veille du confinement décidé pour lutter contre la pandémie de Covid-19 et qui avait entraîné une chute drastique du nombre de prisonniers.
Sur une année, on dénombre 3 177 prisonniers en plus – ils étaient 69 173 au 1er octobre 2021 – soit une hausse de 4,6%.
Selon les chiffres officiels du ministère, 14 937 détenus sont actuellement en surnombre par rapport aux places disponibles dans les établissements pénitentiaires.
La densité carcérale s’établit à 141,5% dans les maisons d’arrêt, où sont incarcérés les détenus en attente de jugement – et donc présumés innocents – et ceux condamnés à de courtes peines.
Cinquante-sept prisons françaises affichent une densité supérieure à 150%. Cette densité dépasse même 200% dans trois établissements: 220,3% à Carcassonne, 215% à Nîmes et 207,7% à Bordeaux-Gradignan.
En raison de cette surpopulation, 2.053 prisonniers sont contraints en France de dormir sur des matelas posés à même le sol.