MAURITANIE – BP a signé un accord avec la Mauritanie pour explorer les moyens de développer l’hydrogène à faible teneur en carbone à grande échelle dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, a déclaré mardi la compagnie énergétique britannique.
Le protocole d’accord, qui ne comporte pas de calendrier ni d’objectifs pour le projet, vise à tirer parti de la présence de BP dans un pays où il développe déjà une grande installation de gaz naturel liquéfié (GNL).
Dans le cadre de ce plan, BP étudiera d’abord la faisabilité de la construction de parcs éoliens et solaires terrestres nécessaires à la production d’hydrogène vert, qui est produit par électrolyse à l’aide d’énergie renouvelable.
Les études porteront sur la disponibilité et la qualité des ressources éoliennes et solaires dans de vastes zones du nord-ouest du pays, indique un communiqué du ministère mauritanien du pétrole.
La capacité de production potentielle visée par le projet pourrait atteindre jusqu’à 30 GW, pour la production de 2 millions de tonnes par an (mtpa) d’hydrogène vert, si les études sont concluantes, précise le communiqué.
« Il s’agit vraiment de la première phase de ce qui devrait être un programme de développement à assez long terme en Mauritanie », a déclaré à Reuters Felipe Arbelaez, responsable de l’hydrogène chez BP.
Les phases ultérieures se concentreront sur la construction d’une infrastructure d’électrolyse puis d’exportation d’hydrogène, a ajouté M. Arbelaez.
L’accord a été signé par le président mauritanien, Mohamed Ould Ghazouani, et le directeur général de BP, Bernard Looney, en marge des négociations climatiques COP27 dans la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh.
SYRIE – Un raid d’origine indéterminée a visé dans la nuit de mardi à mercredi un convoi de camions de milices pro-Iran chargés d’armes et de carburants en Syrie, près de la frontière avec l’Irak, faisant une quinzaine de morts, a rapporté une ONG syrienne.
L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a affirmé que la frappe avait visé « des camions d’armes et des camions-citernes » chargés de carburant, dans la région frontalière de Boukamal, dans l’est de la Syrie.
Interrogée par l’AFP, une porte-parole de la coalition internationale antijihadistes dirigée par les Etats-Unis a affirmé qu’il ne s’agissait pas d’un raid de l’armée américaine ou de cette coalition.
Ni l’OSDH ni un responsable des garde-frontières irakiens n’ont été en mesure de préciser dans l’immédiat la nature ou le responsable de l’attaque.
Le raid a fait « au moins 14 morts », d’après l’OSDH, basée au Royaume-Uni et qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie, pays en guerre depuis 2011.
Selon le responsable des garde-frontières irakiens, la frappe a visé en Syrie un convoi de « camions citernes chargés de carburant, venant d’Iran » qui a transité par l’Irak et se dirigeait vers le Liban.
Selon lui, 22 camions-citernes ont transité par l’Irak, et 10 des camions ont été la cible de l’attaque après leur passage en territoire syrien. Quatre camions-citernes ont « entièrement brûlé », a-t-il dit sans faire état de victime dans l’immédiat.
L’OSDH affirme qu’une position militaire des milices pro-iraniennes, fortement présentes dans la région, a également été visée par le raid.
Le journal pro-Hezbollah Al-Mayadeen rapporte qu’Israël est à l’origine de l’attaque.
Les groupes armés pro-iraniens jouissent d’une importante influence militaire dans la zone frontalière entre la Syrie et l’Irak, et sont déployés sur la rive ouest de l’Euphrate dans la province syrienne de Deir Ezzor. Dans le conflit en Syrie, l’Iran aide militaire le régime de Bachar al-Assad.
IRAN – Deux hommes ont été exécutés mardi 8 novembre dans le sud-est de l’Iran après avoir été reconnus coupables du meurtre de quatre policiers en 2016 dans une région du pays récemment touchée par une vague de violence, a annoncé l’organe du pouvoir judiciaire.
«Deux membres du groupe terroriste Jaish al-Adl (»l’armée de la justice«), Rashid Baloutch et Eshaq Askani, ont été exécutés hier (mardi) dans la prison de Zahedan», a indiqué Mizan Online. Le groupe a été formé en 2012 par d’anciens membres d’une organisation extrémiste sunnite ayant mené une rébellion sanglante dans la province du Sistan-Baloutchistan. La justice a accusé les deux hommes d’avoir «causé le martyre de quatre gardes-frontières et blessé plusieurs agents de police en 2016» au Sistan-Baloutchistan, selon le texte.
La ville de Zahedan, chef-lieu de la province, a été touchée par des violences le 30 septembre ayant fait des dizaines de morts, dont six membres des forces de sécurité selon les autorités. Les autorités avaient d’abord parlé d’affrontements entre forces de l’ordre et des «terroristes» à Zahedan, précisant que trois commissariats avaient été attaqués. Et d’après des médias locaux, le groupe Jaish al-Adl avait revendiqué une attaque contre un commissariat. Ce qui avait été démenti ^par un leader sunnite. Le chef de la police de Zahedan avait été limogé.
IRAN – Le rial iranien a encore dévissé, atteignant cette semaine un nouveau plus bas historique, sur fond de contestation historique et de manque de perspectives concernant l’accord sur le nucléaire iranien avec les puissances occidentales.
Le dollar américain s’échange depuis samedi 5 novembre à plus de 360 000 rials, un niveau jamais atteint, rapporte le site Al-Jazeera.
En juin dernier, la monnaie nationale avait déjà atteint un plus bas, le billet vert s’échangeant à plus de 330 000 rials.
Cette forte dépréciation monétaire a déjà provoqué une inflation galopante, entraînant une importante baisse du pouvoir d’achat des Iraniens et précipitant des pans entiers de la population sous le seuil de pauvreté. Imputant cette chute aux sanctions occidentales, les autorités iraniennes refusent d’ajuster le taux officiel, le maintenant à 42 000 rials pour 1 dollar.
ISRAËL – Le président de l’Etat d’Israël, Isaac Herzog, a reçu mercredi les résultats officiels des élections à la 25ème Knesset, 6 jours après le scrutin qui a vu la victoire du bloc de droite de Benjamin Netanyahou, avec 64 mandats.
« Je me tourne vers les élus et je leur dis : je connais le débat politique animé et nécessaire, je connais les décisions difficiles, l’envie de ne pas renoncer à sa vision du monde, mais nous ne devons en aucun cas renoncer à notre unité. Quel que soit son camp », a déclaré le président Herzog.
« Dans ce contexte, je voudrais faire référence à la tentative de glisser vers les luttes politiques de la formation du gouvernement, et de souligner : les résultats des élections sont clairs. Ce n’est pas un secret mais j’ai toujours cru et que je crois encore à l’unité. J’ai l’intention de terminer le processus de consultation d’ici vendredi, et de confier la tâche de constituer le gouvernement dimanche prochain. Je vous remercie tous », a-t-il dit.
CISJORDANIE – Deux Palestiniens ont été tués ce mercredi en Cisjordanie dont un adolescent lors d’une opération de l’armée israélienne qui cherchait à sécuriser une visite de politiciens israéliens sur un site religieux en Cisjordanie occupée.
Mahdi Hashash, 15 ans, a succombé à des « blessures infligées par des éclats d’obus lors d’une incursion à l’aube des forces de l’occupation (israélienne) à Naplouse », dans le nord de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, a indiqué le ministère de la Santé palestinien.
Quelques heures plus tard, le ministère a annoncé le décès de Rafaat Abdallah Issa, 29 ans, « tué par des balles israéliennes à l’ouest de Jénine », dans un autre incident.
Selon l’agence palestinienne Wafa, il a été tué près de la barrière construite par Israël, qui sépare Israël de la Cisjordanie occupée.
Les Brigades des martyrs d’Al-Aqsa, branche armée du mouvement laïc Fatah, ont déclaré dans un communiqué que Mahdi Hashash était l’un de leurs « combattants ».
L’armée israélienne a indiqué avoir mené une opération à Naplouse pour « sécuriser l’entrée de fidèles sur la tombe de Joseph », lieu de tension révéré par les juifs comme abritant la dépouille de Joseph, l’un des fils du patriarche Jacob. Le site est aussi considéré par les Palestiniens comme la tombe d’une figure religieuse musulmane locale.
Les visites de juifs y sont limitées et soumises à autorisation et coordination préalables avec l’armée israélienne.
Des députés et des politiciens de droite et d’extrême droite élus au Parlement à l’issue des législatives israéliennes de la semaine dernière faisaient partie de la visite ce mercredi, a indiqué à l’AFP une organisation de colons israéliens.
L’armée a précisé que lors de son « opération, des tirs ont été entendus. Un soldat a tiré en direction d’un homme ayant placé une bombe dans le secteur », a précisé l’armée, disant avoir identifié « une personne touchée ».
Le Croissant rouge palestinien a fait état de trois autres blessés.
SOMALIE – Au moins 10 soldats ont été tués lundi lors de l’attaque d’une base militaire à Qayib, dans la région centrale de Galguduud, par des Shebabs, djihadistes affiliés à Al-Qaïda, a déclaré un officier.
Le major Mohamed Farah, un officier présent dans la ville voisine de Bahdo, a déclaré que 10 soldats somaliens et 20 assaillants avaient été tués.
L’armée est parvenue à repousser les Shebabs de ce village qu’elle avait reconquis la semaine dernière, a précisé à l’agence SONNA un porte-parole du ministère de la Défense.
« Nos forces poursuivent maintenant les combattants shebabs dans la jungle. Il y a eu des coups de feu sporadiques », a dit le major Farah.
Un porte-parole des Shebabs a déclaré dans un communiqué que le groupe avait tué 37 soldats et volé des armes et des véhicules militaires.
OUGANDA – Les déchets déversés dans le Nil, par des usines, situées dans la ville de Jinja, dans le sud-ouest de l’Ouganda, où ce fleuve entame son périple vers la méditerranée constituent une sérieuse menace pour les ressources halieutiques, rapporte Africanews.
« Les produits chimiques déversés par les usines tuent les petits poissons. Les usines libèrent toujours ces produits chimiques lorsqu’il pleut provoquant la mort de beaucoup de poissons. », explique Jowali Kitegenda, pêcheur ougandais.
Les communautés riveraines du Nil en paient le prix. Pour les pécheurs par exemple, les prises s’amenuisent. Les 300 000 habitants de la ville ougandaise de Jinja s’inquiètent pour leurs moyens de subsistance.
« J’imagine qu’un jour viendra où les gens ne viendront plus pêcher ici, parce qu’ils n’auront plus de raison de le faire. Ils perdront du temps. Par exemple, trois jours sans prises et rentreront chez eux bredouille. On nous a donné des forages par ce qu’on ne pouvait plus utiliser l’eau du fleuve pour faire la cuisine et se laver. Car après la douche, votre peau vous démangeait. Et il n’y a pas que les produits chimiques qui polluent l’eau, d’autres types de déchets et d’ordures se retrouvent également dans la rivière.’’, souligne Ali Tabo, ancien pêcheur.
Outre les produits chimiques, d’autre types de déchets menacent aussi le plus long fleuve d’Afrique.
Un rapport de l’Initiative du bassin du Nil a averti que « les riches ressources naturelles et la biodiversité exceptionnelle du bassin du plus long fleuve du continent sont confrontées à des menaces sans précédent ».
KENYA – Les pilotes de la Kenya Airways ont mis fin mercredi à un mouvement de grève, au lendemain d’une décision d’un tribunal ayant ordonné la reprise de l’activité après l’annulation de centaines de vols, a déclaré à l’AFP un porte-parole syndical.
Cette grève, qui a débuté le 5 novembre, a affecté des dizaines de milliers de passagers, notamment au départ de l’aéroport international Jomo Kenyatta de Nairobi, et menacé de plomber la situation économique de Kenya Airways, régulièrement en déficit ces dernières années.
Plusieurs heures après qu’un tribunal de Nairobi eut ordonné mardi aux pilotes d’arrêter la grève, l’Association des pilotes de ligne du Kenya (Kalpa) avait annoncé que leurs membres allaient « reprendre leurs fonctions » mercredi à 06H00 (03H00 GMT).
Les pilotes de Kenya Airways réclamaient le rétablissement de leur plan d’épargne-retraite suspendu par la direction, qui a cessé depuis 2020 de verser des cotisations à un fonds de prévoyance.
La compagnie a estimé que la grève causait des pertes de 2,5 millions de dollars par jour, venant aggraver une situation économique déjà compliquée.
Elle a annoncé en août une perte semestrielle de 81,5 millions de dollars en raison des coûts élevés du carburant, en dépit de 520 millions de dollars injectés par l’Etat.
Kenya Airways, propriété de l’Etat kényan et du groupe Air France-KLM, est une des plus grandes compagnies aériennes d’Afrique, reliant plusieurs pays à l’Europe et à l’Asie.
RDC – Les avions de l’armée congolaise ont effectué leurs premières frappes ce mardi, ciblant des zones occupées et contrôlées par les rebelles du M23. Aucun bilan n’est encore disponible.
Cette situation a provoqué de nouveaux déplacements de populations, et des dizaines de civils sont arrivés dans l’après-midi dans la localité de Matebe. Selon leurs témoignages, ils ont fui suite aux fortes détonations entendues le matin dans la région.
Les Forces armées de la RDC (FARDC) n’ont pas voulu commenter l’évolution de la situation. « Nous sommes en guerre et nous sommes en opération. Il y a des choses qui ne se disent pas », a brièvement déclaré à RFI un officier de haut rang de l’armée congolaise. Lundi, les habitants de Kiwanja et Rutshuru avaient rapporté avoir vu un avion militaire survoler à haute altitude leur zone.
Selon une source militaire, il s’agissait d’un vol de reconnaissance.
D’autre part, la journaliste française Sonia Rolley, travaillant pour Reuters, a été expulsée mardi 8 novembre de Kinshasa par les autorités de la République démocratique du Congo qui ne lui avaient pas accordé d’accréditation, a annoncé l’agence de presse.
TANZANIE – Les autorités tanzaniennes ont annoncé que l’épave de l’ avion qui s’était abîmé dimanche dans le lac Victoria, a été extraite de l’eau, après l’une des catastrophes aériennes les plus meurtrières de l’histoire du pays.
Dix-neuf personnes sont mortes lorsque l’avion de Precision Air a plongé dans les eaux du plus grand lac d’Afrique, à une centaine de mètres de l’aéroport de Bukoba, dans le nord-ouest du pays, déclenchant des opérations de sauvetage intensives de secouristes, pêcheurs et habitants pour tenter de récupérer des survivants.
Le vol PW494 de la compagnie Precision Air, en provenance de la capitale économique Dar es Salaam, s’est écrasé avec 43 personnes à son bord. L’accident est dû au mauvais temps, selon la police.
MADAGASCAR – L’Assemblée Nationale est sur le point de se mettre d’accord sur un nouveau code de la nationalité. C’est un sujet hautement sensible dans la grande île.
« Il n’est surtout pas question de rendre plus facile l’accès à la nationalité malgache » précise un député pour rassurer les tenants purs et durs du droit du sang. Le texte permettra cependant d’octroyer la nationalité à plusieurs milliers de personnes d’origine indienne ou chinoise présentes à Madagascar depuis plusieurs générations. Ils sont actuellement considérés comme apatrides.
Madagascar se pliera ainsi aux conventions internationales qu’elle a ratifiées. En revanche, de nombreuses barrières restent érigées pour conserver le droit du sang. On ne deviendra pas malgache parce que né à Madagascar.
Les demandeurs devront avoir 18 ans, avoir résidé pendant au moins 10 ans dans le pays, et avoir un casier judiciaire vierge.
La naturalisation est distribuée avec une parcimonie plus qu’extrême : de 1997 à aujourd’hui, depuis 25 ans, sur des milliers de demandes, un seul dossier a été accepté ! Les autres sont refusés ou s’éternisent dans les tiroirs de l’administration.
AFRIQUE DU SUD – Un tribunal sud-africain a condamné mardi un homme pour plus de 90 viols, dont certains concernaient des enfants, dans une affaire qui a profondément choqué le pays.
Le tribunal de Palm Ridge, près de Johannesburg, a condamné Nkosinathi Phakathi, 38 ans, qui a ciblé des écolières et forcé aussi des enfants à le regarder commettre des viols pendant neuf ans, entre 2012 et 2021.
« Il s’en prenait à ses victimes alors qu’elles allaient ou revenaient de l’école ou du travail, le matin ou le soir (…) Il s’en prenait à certaines d’entre elles à leur propre domicile », a détaillé Lumka Mahanjana, porte-parole du parquet (NPA) dans un communiqué.
« Il prétendait être un électricien venu réparer un chauffe-eau ou d’autres appareils ménagers et les violait (…) Dans certains cas, lorsqu’il violait plusieurs personnes à la fois, il obligeait l’autre personne à regarder », ajoute-t-elle. La majorité de ses victimes étaient des enfants scolarisés, la plus jeune avait neuf ans et la plus âgée 44 ans, selon le parquet.
Nkosinathi Phakathi a commis ses crimes dans ou autour d’Ekurhuleni, à l’est de Johannesburg, entre 2012 et 2021. Il a été arrêté en mars l’an dernier, après avoir tenté de retourner au domicile de l’une de ses victimes, a précisé le parquet. La police lui a tiré une balle dans une jambe, qui a depuis été amputée.
Mardi, vêtu d’un sweat à capuche gris, le condamné, qui avait plaidé coupable la semaine dernière de 148 chefs d’accusation, s’est assis en regardant le sol, la tête affaissée entre ses avant-bras qui reposaient sur une paire de béquilles, alors que le juge passait en revue la longue liste de ses crimes.
Il a ensuite été reconnu coupable de 90 viols, d’avoir forcé sous la contrainte quatre autres personnes à violer, d’avoir contraint à trois reprises un enfant à assister à un acte sexuel, de 43 enlèvements, de deux agressions et de quatre vols. Sa sentence doit lui être signifiée début décembre. « L’État a l’intention de demander au tribunal d’imposer une peine qui enverra un message fort, à savoir que de telles infractions de violences sexuelles ne seront pas tolérées », a déclaré Mme Mahanjana. Cette peine sera connue le mois prochain.
Ce verdict intervient une semaine après une déclaration du président sud-africain Cyril Ramaphosa affirmant que les violences sexuelles doivent être considérées comme la principale « pandémie » affectant le pays, alors qu’il ne se passe pas un jour sans que de nouveaux rapports de crimes « horribles » soient signalés.
PHILIPPINES – Un Australien a été condamné à 129 ans d’emprisonnement aux Philippines dans le cadre d’une affaire de violences sexuelles sur des enfants dont la plus jeune était âgée de 18 mois, a déclaré ce mercredi le parquet.
« J’espère que cela envoie un message très fort à tous les agresseurs, tous les trafiquants d’êtres humains », a déclaré à l’AFP Merlynn Barola-Uy, procureure régionale de la ville de Cagayan de Oro (Sud).
Peter Gerard Scully purge déjà une peine de prison à vie pour viol et trafic d’êtres humains, en l’occurrence des jeunes filles.
Le tribunal de Cagayan de Oro a prononcé cette nouvelle condamnation suite à la conclusion d’une négociation de peine de M. Scully et de ses trois co-accusés.
Les Philippines sont devenues une plaque tournante mondiale de l’exploitation sexuelle des enfants, avertissent les experts, un phénomène renforcé par la pauvreté, la maîtrise de l’anglais et une forte utilisation d’internet dans le pays.
M. Scully et ses co-accusés avaient été inculpés de 60 infractions, notamment de traite d’êtres humains, de violences sexuelles sur des enfants, de viol et en lien avec la pédopornographie.
La compagne de M. Scully, Lovely Margallo, a été condamnée à 126 ans de prison. Deux autres personnes ont été condamnées à des peines supérieures à neuf ans de prison.
Parmi les victimes figuraient une petite fille âgée de 18 mois et un enfant dont le corps a été retrouvé enterré sous le sol d’une maison louée par M. Scully, a déclaré Mme Barola-Uy.
M. Scully avait été arrêté en 2015 à Malaybalay, une ville du Sud des Philippines, après avoir fui l’Australie en 2011 pour échapper à des accusations de fraude dans son pays d’origine.
Il a ensuite créé une entreprise de pornographie en ligne, filmant des adolescentes issues de familles démunies avec qui il avait des relations sexuelles ou sur lesquelles il utilisait des objets, ont indiqué précédemment les enquêteurs.
Les vidéos auraient été vendues à des clients en Allemagne, aux États-Unis et au Brésil.
INSOLITE – Des pratiques désormais belles et bien d’un autre âge. En plus d’élire leurs représentants à la Chambre, des sénateurs, et des gouverneurs, les Américains étaient appelés, ce mercredi 8 novembre, à se prononcer sur plusieurs législations. Dans la foulée des élections de mi-mandat, pas moins de 132 référendums locaux ont également eu lieu.
Dans le Tennessee, les votants se sont ainsi prononcés pour l’abolition des références à « l’esclavage » et à « la servitude volontaires », lesquelles permettaient de forcer des détenus dans des prisons à travailler gratuitement ou avec une rétribution très faible.
Cela était possible, comme le rappelle Le Monde, car les États-Unis ont laissé une brèche dans leur Constitution, l’article 13 du texte mentionnant que : « : « Ni esclavage ni servitude involontaire, si ce n’est en punition d’un crime dont le coupable aura été dûment condamné, n’existeront aux États-Unis ni dans aucun des lieux soumis à leur juridiction. »
Résultat, après ce scrutin, la Constitution de l’État du Tennessee précisera que « l’esclavage et la servitude volontaire sont pour toujours interdits dans cette État ». Sur cette question, Démocrates et Républicains s’étaient prononcés en faveur de cette modification. Selon les chiffres donnés par le Daily Memphian, 1,2 million de personnes ont voté pour entériner ces modifications quand 313 000 ont voté contre.
Outre le Tennessee, les électeurs de l’Alabama, de la Louisiane, de l’Oregon, et du Vermont ont également été appelés à se prononcer sur un texte similaire. Dans le fief de Bernie Sanders, les électeurs ont également voté pour la suppression de ces références , et la Constitution de l’État stipule désormais que « l’esclavage et la servitude sous contrat sous quelque forme que ce soit sont interdits ». Comme pour Le Tennessee, les habitants du Vermont ont voté très largement en faveur de cette modification, à 82 % pour et 11 % contre.
Dans un rapport, l’American Civil Liberties Union (ACLU) estimait à environ 800 000, le nombre des prisonniers dans les prisons fédérales contraints de travailler sans ou pour un salaire très faible.
UE – La Commission européenne a proposé ce mercredi une modernisation de ses règles budgétaires qui permettrait de mieux adapter l’évolution des dépenses des Etats membres selon leur niveau d’endettement, tout en prévoyant un système de sanctions plus crédible.
Le projet de réforme des règles du « Pacte de stabilité et de croissance » maintient les ratios de référence emblématiques : un déficit des administrations publiques limité à 3% du PIB national et une dette publique plafonnée à 60% du PIB. Mais, afin de promouvoir l’investissement, la Commission souhaite donner aux Etats plus de marges de manœuvre dans la politique à mettre en œuvre pour corriger les excès d’endettement.
Les règles actuelles, irréalistes, n’étaient pas respectées. Elles prévoyaient des trajectoires correctives tellement sévères qu’elles auraient imposé aux pays les plus mal lotis une cure d’austérité destructrice. Une procédure pour déficit excessif peut théoriquement aboutir à des amendes qui, dans les faits, n’ont jamais été mises en œuvre.
Concrètement, la Commission propose à l’avenir de définir pour chaque Etat membre une trajectoire budgétaire de référence sur une période de quatre ans, adaptée à sa situation financière afin d’atteindre « de façon crédible un déficit qui resterait sous 3% du PIB ».
Chaque pays présenterait ensuite son plan budgétaire, qui incluerait aussi des propositions de réformes et d’investissements, sur le modèle des plans de relance financés par l’endettement commun européen considéré comme un succès.
BANGLADESH – Le Fonds monétaire international a annoncé ce mercredi être parvenu à un accord préliminaire avec le Bangladesh pour lui fournir une aide d’une valeur de 4,5 milliards de dollars.
Une délégation du FMI et des représentants de Dacca « ont conclu un accord au niveau des services pour soutenir les politiques économiques du Bangladesh » portant sur un total de 4,5 milliards de dollars d’aide, a indiqué l’institution internationale dans un communiqué, ajoutant que l’accord devait encore être soumis à l’approbation de la direction du FMI.
Ce train de mesures « vise à rétablir la stabilité macroéconomique (…) afin de protéger les personnes vulnérables, tout en favorisant les changements structurels pour soutenir une croissance forte, inclusive et verte », est-il précisé dans le communiqué.
Il doit permettre également « d’élargir la marge de manœuvre budgétaire pour financer les priorités climatiques identifiées dans les plans des autorités », a ajouté le FMI.
À l’instar d’autres pays pauvres, le Bangladesh a été durement touché par la forte hausse des cours mondiaux des denrées alimentaires et de l’énergie à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février.
Le Bangladesh a demandé l’aide du FMI au début de l’année. Ces derniers mois, ce pays d’Asie du Sud a connu de longues coupures de courant, les services publics peinant à s’approvisionner en diesel et en gaz pour répondre à la demande.
COREE DU NORD – La Corée du Nord a tiré ce mercredi au moins un missile balistique, a indiqué l’armée sud-coréenne, dernier lancement en date de Pyongyang après une série record d’essais d’armement au début du mois.
« La Corée du Nord (a tiré) un missile balistique non identifié en direction de la mer de l’Est », aussi connue sous le nom de mer du Japon, a rapporté l’état-major interarmées de Séoul.
Aucune information supplémentaire n’a été apportée par l’armée sud-coréenne.
Le gouvernement japonais a également confirmé le lancement en écrivant sur Twitter que Pyongyang « a lancé un missile balistique présumé ».
Au début du mois, la Corée du Nord a procédé à une rafale de lancements, dont celui d’un missile balistique intercontinental qui a apparemment échoué selon Séoul.
Pyongyang a également tiré un missile balistique qui a franchi la ligne servant de frontière maritime de fait entre les deux pays et est tombé près des eaux territoriales de la Corée du Sud.
Le président sud-coréen Yoon Suk-yeol avait alors qualifié le tir d’« invasion territoriale de fait ».
RUSSIE – ETATS-UNIS – La championne américaine de basket Brittney Griner a été extraite le 4 novembre de sa prison en Russie et est « en route pour une colonie pénitentiaire », selon un communiqué mercredi de ses avocats.
Ces derniers précisent n’avoir « pas d’information sur l’endroit où elle se trouve exactement » désormais ni sur sa « destination finale ».
Elle était emprisonnée jusqu’ici près de Moscou.
Le président américain Joe Biden réclame que Moscou « améliore le traitement et les conditions qu’elle sera peut-être forcée de subir » dans cette colonie, a réagi la porte-parole de la Maison Blanche Karine Jean-Pierre.
« Chaque minute que Brittney Griner doit subir une détention injustifiée en Russie est une minute de trop », a-t-elle ajouté.
Elle a rappelé que Washington avait soumis à la Russie une « offre significative » pour la libération de la sportive, et d’un autre Américain détenu, l’ancien militaire Paul Whelan.
La justice russe avait rejeté le 25 octobre l’appel de la basketteuse américaine, condamnée en Russie à neuf ans de prison pour trafic de cannabis.
Selon des sources diplomatiques russes, un possible échange de prisonniers pourrait notamment concerner Brittney Griner et un trafiquant d’armes russe détenu aux Etats-Unis, Viktor Bout.
M. Bout a été arrêté en Thaïlande en 2008 et purge actuellement une peine de 25 ans de prison aux Etats-Unis.
Par ailleurs, le porte-parole du Kremlin a déclaré que les relations entre Moscou et Washington resteront mauvaises quels que soient les résultats des élections de mi-mandat aux États-Unis.
NEPAL – Six personnes ont été tuées dans un séisme de magnitude 5,6 qui a secoué l’ouest du Népal ce mercredi, envoyant des ondes de choc jusqu’à New Delhi, a annoncé l’Institut de géophysique américain (USGS).
Son épicentre se situait près de Dipayal (Népal), à 340 km à l’ouest de Katmandou, à une profondeur de 15 km, selon l’USGS.
Le tremblement de terre a frappé à 02H00 mercredi (20H30 GMT mardi) et a été ressenti dans le nord de l’Inde.
Six personnes sont mortes dans le district occidental de Doti, dont trois membres d’une même famille, a déclaré le chef de la police locale, Rajendra Dhamala.
Cinq autres personnes ont été blessées et sont soignées dans un hôpital local.
Des habitations ont été endommagées et les autorités locales évaluent encore l’étendue des dégâts.
Des habitants de la capitale indienne New Dehli ont posté des vidéos sur les réseaux sociaux montrant des lampes qui se balançaient et des palissades secouées par le séisme.
Le Centre national indien de sismologie a rapporté un tremblement de terre de magnitude 6,3.
L’ouest du Népal avait déjà été secoué par un séisme de magnitude 4,8 à une profondeur de 10 km quelques heures plus tôt, vers 21H00 (15H30 GMT).
CHINE – Les prix à la production en Chine ont connu en octobre leur premier repli depuis 2020, en raison notamment d’une faible demande liée aux restrictions sanitaires dans la deuxième économie mondiale, selon des chiffres officiels.
L’indice PPI, qui mesure le coût des marchandises sorties d’usine, était le mois dernier en baisse de 1,3% sur un an, a indiqué mercredi le Bureau national des statistiques (BNS).
Les prix avaient encore progressé de +0,9% en septembre, mais déjà à leur rythme le plus faible en un an.
Lorsque cet indice est dans le rouge, cela traduit généralement une faible demande et un poids sur le bénéfice des entreprises.
La Chine poursuit une stricte politique sanitaire contre le Covid, avec des dépistages quasi quotidiens pour la population, des quarantaines obligatoires pour les personnes testées positives ou encore des confinements dès l’apparition de cas.
Ces mesures, qui génèrent beaucoup d’incertitudes, sont un frein à l’activité et à la consommation.
Parallèlement, la Chine traverse une crise sans précédent dans l’immobilier, historiquement un moteur de la croissance.
De son côté, l’indice des prix à la consommation, principale jauge de l’inflation, s’est inscrit en octobre en hausse de 2,1% sur un an, après 2,8% un mois plus tôt.
Cette tendance s’explique en partie par la hausse du prix des produits alimentaires, notamment celle du porc qui a bondi en octobre de 51,8% sur un an.
D’un mois à l’autre, le prix de la viande la plus consommée de Chine prend encore 9,4%, malgré une intervention des autorités sur le marché pour enrayer cette flambée.
GRECE – Des échauffourées ont eu lieu entre la police grecque et des manifestants alors que 20.000 personnes protestaient à Athènes contre la flambée des prix ce mercredi à l’occasion d’une grève générale dans toute la Grèce.
Un groupe de manifestants a lancé des cocktails Molotov en queue d’un cortège sur la place Syntagma, en bas du Parlement grec. La police a répondu en tirant des gaz lacrymogènes, a constaté une photographe de l’AFP.
Au total, 20.000 personnes ont manifesté contre le coût de la vie et la hausse des prix de l’énergie dans la capitale grecque, soit deux fois plus de manifestants que lors d’une mobilisation en avril, selon des chiffres de la police.
Devant le ministère des Finances, un petit groupe de protestataires a lancé des objets incendiaires pour tenter de mettre le feu à un véhicule tandis que d’autres projetaient de la peinture rouge sur l’entrée de la Banque centrale de Grèce, selon un autre journaliste de l’AFP.
Le cortège du syndicat communiste Pame était le plus important avec 14.000 personnes, selon la police. « La cherté de la vie est intolérable », était inscrit sur une de ses banderoles.
A Thessalonique, deuxième ville du pays, des incidents limités ont eu lieu à la fin d’une manifestation de 8.000 personnes. La police a également tiré des gaz lacrymogènes après des cocktails Molotov lancés contre les forces anti-émeutes, selon un journaliste de l’AFP.
MALI – El Hadj Ag Gamou, général de l’armée malienne et figure importante du Groupe d’autodéfense touareg de la tribu des Imghmad et alliés (Gatia) appelle les jeunes Touaregs du Mali et de l’extérieur se rendre rapidement à Gao pour protéger la ville contre les jihadistes du groupe État islamique dans le Grand Sahara (EIGS).
« C’est un message qui est partagé par l’ensemble des acteurs importants du Nord, qu’ils soient issus du mouvement ou même d’autres leaders traditionnels et politiques, parce qu’il y a un monstre qui est en train de naître dans cette région-là qui risque sur son passage d’emporter beaucoup de choses », explique Moussa Acharatoumane, le leader du Mouvement pour le Salut de l’Azawad (MSA), un allié du général Gamou sur le terrain.
Pour lui, pour l’auteur de l’appel et pour d’autres, le monstre, est le groupe jihadiste de l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS).
TCHAD – Les deux leaders des principaux mouvements d’opposition politique au Tchad, Succès Masra et Max Loalngar ont annoncé ce mercredi à l’AFP devoir se cacher, le premier à l’étranger, par crainte pour leur sécurité trois semaines après une manifestation de leurs mouvements réprimée dans le sang.
M. Masra, président du parti les Transformateurs, a assuré par téléphone à l’AFP avoir dû « traverser » clandestinement la frontière terrestre vers un « autre pays » car recherché par « la garde présidentielle ».
M Loalngar, coordinateur et porte-parole de la principale plateforme d’opposition Wakit Tamma, a assuré « être entré en clandestinité quelque part dans le pays » pour échapper à une arrestation.
Le 20 octobre, une cinquantaine de personnes, selon les autorités, mais bien plus selon l’opposition, avaient été tuées par balles et plus de 300 autres blessées à N’Djamena et dans quelques autres villes, quand les forces de l’ordre ont violemment réprimé ces rassemblements.
Les manifestations étaient organisées par les Transformateurs et Wakit Tamma pour protester contre la prolongation de deux ans de la présidence à la tête du pays du général Mahamat Idriss Déby Itno.
Le 20 avril 2021, à l’annonce de la mort du maréchal Déby, tué par des rebelles en se rendant au front, l’armée avait proclamé son fils Mahamat Déby, général alors âgé de 37 ans, président de la République à la tête d’une junte de 15 généraux, pour une période de transition de 18 mois.