
SYRIE – Human Rights Watch a dénoncé ce jeudi le retard pris dans le rapatriement de plus de 42 400 étrangers accusés de liens avec le groupe djihadiste État islamique et détenus dans des camps et des prisons du nord de la Syrie.
L’organisation a déclaré que les autorités dirigées par les Kurdes détiennent les détenus, pour la plupart des enfants, ainsi que des milliers de Syriens dans des conditions inhumaines, dont la situation a empiré à la suite des récentes attaques turques dans le cadre de l’opération « Griffe d’épée ».
« Les attaques de la Turquie soulignent l’urgente nécessité pour tous les gouvernements de contribuer à mettre fin à la détention illégale de leurs citoyens dans le nord-est de la Syrie, en permettant à tous de rentrer chez eux et en poursuivant les adultes en conséquence », a déclaré la directrice adjointe de HRW pour les crises et les conflits, Letta Tayler.
Aucun des étrangers n’a été présenté à une autorité judiciaire dans le nord-est de la Syrie pour déterminer la nécessité et la légalité de leur détention, ce qui rend leur captivité arbitraire et illégale. La détention fondée uniquement sur les liens familiaux équivaut à une punition collective, un crime de guerre, dénonce l’ONG, qui a critiqué les actions des gouvernements.
« Les gouvernements qui contribuent sciemment et de manière significative à cet enfermement abusif peuvent être complices de la détention illégale d’étrangers », indique une déclaration de l’organisation, qui avertit que la détention illégale systématique pourrait constituer un crime contre l’humanité.
TURQUIE – Des milliers de personnes se sont rassemblées ce jeudi à Istanbul en présence des chefs de l’opposition turque, au lendemain de la condamnation du maire Ekrem Imamoglu qui le prive de ses droits politiques.
M. Imamoglu, condamné à deux ans et sept mois de prison et à la suspension de ses activités politiques pour une durée équivalente, s’est adressé à la foule massée sous la pluie devant le siège de la municipalité.
« Ils ont effacé vos votes! » a-t-il lancé devant une marée de drapeaux rouges de la Turquie.
« Ce n’est pas mon procès mais le procès de la justice et de l’équité », a-t-il poursuivi, ajoutant n’avoir « absolument pas peur de cette décision illégitime ».
« Je n’ai pas de juges pour me protéger mais j’ai 16 millions de Stambouliotes et notre nation derrière moi. Ensemble, nous allons chasser cet ordre défectueux », a-t-il enchainé, avant de conclure « Tout ira bien! » – le slogan de sa campagne victorieuse pour la mairie en 2019.
C’est la première fois que les six partis d’opposition se retrouvent ainsi en meeting public depuis le lancement de leur plateforme commune pour affronter le président Recep Tayyip Erdogan lors des élections présidentielle et parlementaires en 2023.

IRAN – L’Iran a fustigé ce jeudi les États-Unis après son expulsion d’une commission de l’ONU sur les droits des femmes pour sa gestion des manifestations déclenchées par la mort, en septembre, de Mahsa Amini.
Le Conseil économique et social des Nations unies (Ecosoc) a voté mercredi, sous l’impulsion des États-Unis, l’expulsion « immédiate » de l’Iran de la Commission de la condition de la femme (CSW) pour le reste de son mandat (2022-2026).
« Cette action unilatérale des États-Unis contre la République islamique d’Iran est une tentative d’imposer des exigences politiques unilatérales et d’ignorer la procédure électorale dans les institutions internationales », a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, dans un communiqué.
Il a fermement condamné les efforts du gouvernement américain visant à obtenir le retrait de l’Iran de cette commission, créée exclusivement pour la promotion de l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et dans laquelle Téhéran avait été élu en avril.
Il a estimé que cette décision manquait de « justification légale », dénonçant « une hérésie politique qui discrédite cette organisation internationale et crée également un précédent pour les futurs abus des institutions internationales ».
Une majorité simple était nécessaire pour adopter la décision, qui a été approuvée après que 29 membres de l’Ecosoc ont voté pour, huit pays dont la Russie et la Chine ont voté contre et 16 se sont abstenus.
Le texte affirme que les autorités iraniennes « sapent continuellement et répriment de plus en plus les droits humains des femmes et des filles, y compris le droit à la liberté d’expression et d’opinion, souvent en recourant à une force excessive ».
LIBAN – Dans un communiqué, la Finul a indiqué qu’un Casque bleu a été tué et trois autres ont été blessés la nuit dernière dans un incident près du village d’Al-Aqbiya, juste à l’extérieur de la zone d’opérations de la Finul.
L’incident s’est produit tard mercredi soir hors de la zone d’opérations de la Finul dans le sud du Liban, région du pays où le puissant Hezbollah pro-iranien est très présent.
La Finul, déployée dans le sud du pays pour faire tampon entre le Liban et Israël, a indiqué avoir lancé une enquête pour déterminer ce qui s’est exactement produit.
Les victimes sont des Casques bleus irlandais, selon un communiqué du ministre irlandais des Affaires étrangères et de la Défense, Simon Coveney, qui a évoqué lui aussi un grave incident sans autre précision.
Sur Twitter, les forces armées irlandaises ont indiqué qu’un convoi formé de deux véhicules des Casques bleus qui transportait huit soldats avait quitté la zone d’opérations de la Finul et se dirigeait tard mercredi soir vers Beyrouth lorsqu’il a été la cible de tirs d’armes légères.
Selon des témoins interrogés par l’AFP, la voiture a été interceptée par des habitants alors qu’elle empruntait une voie côtière qui n’est pas habituellement utilisée par les Casques bleus.
Un haut responsable du Hezbollah a nié toute responsabilité du mouvement pro-iranien dans cet « incident involontaire », assurant qu’il s’agissait d’un différend entre villageois et soldats de l’Onu.

ISRAËL – Le président israélien, Isaac Herzog, a prononcé un discours ce jeudi, lors du congrès de l’Organisation sioniste mondiale qui se tenait au Musée du peuple juif de Tel-Aviv, pour faire face aux défis du boycott de l’État d’Israël sous ses aspects juridiques, économiques et sociaux. Il a défini le contexte du boycott en expliquant que depuis près de deux décennies, Israël est exposé à des tentatives de boycott et de délégitimation, phénomène en constante augmentation. « Le phénomène de délégitimation vise à isoler Israël de l’arène internationale et bafoue les fondements de son existence en tant qu’État juif et démocratique », a-t-il exposé.
Le président a estimé que le boycott et la délégitimation ont de graves conséquences économiques, politiques, académiques, ou sociales et que la combinaison de la haine d’Israël, de l’ignorance et de l’antisémitisme amène les opinions se retourner contre l’État hébreu. « Ne nous y trompons pas, ce ne sont pas des campagnes de recherche de paix, ce sont des campagnes qui encouragent la haine », a-t-il martelé.
« La comparaison entre l’État d’Israël et le régime de l’apartheid n’est pas une critique légitime, c’est un complot sanguinaire », a déclaré Isaac Herzog, insistant sur le fait que la politique de boycott n’est pas liée à la gauche ou la droite, mais que cela touche toute la population israélienne, présente et future.
ISRAËL – Des responsables israéliens et américains ont dénoncé mercredi les propos antisémites d’une rapporteuse de l’ONU sur les droits des Palestiniens, certains ayant exhorté qu’elle soit démise de ses fonctions. Francesca Albanese, rapporteuse spéciale du Conseil des droits de l’homme de l’ONU sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens depuis le mois de mars, a déclaré lors du conflit de 2014 entre Israël et des groupes terroristes de Gaza que le « lobby juif » avait pris le contrôle des États-Unis, que le « lobby israélien » contrôlait la BBC et qu’Israël avait déclenché la guerre par cupidité.
Ses propos ont été retrouvés dans l’historique des réseaux sociaux d’Albanese par le Times of Israel qui les a révélés mercredi. La rapporteuse, très critique à l’égard d’Israël, a affiché ses sympathies pour certains groupes terroristes, ignoré les problèmes de sécurité israéliens et accusé l’État juif de crimes de guerre potentiels.
Par le passé, Francesca Albanese a comparé Israël à l’Allemagne nazie, et décrit l’État hébreu comme une entreprise coloniale de peuplement et les Juifs d’Israël comme à des intrus étrangers subjuguant une population palestinienne indigène. Elle a, à plusieurs reprises, justifié la violence contre les Israéliens ou rejeté le droit d’Israël à l’autodéfense.
Dans son premier rapport officiel aux Nations unies cette année, elle a appelé à rejeter le paradigme du conflit, décrivant Israël uniquement comme un oppresseur et légitimant la « résistance » palestinienne.

EGYPTE – Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a requis mercredi l’aide américaine en vue d’accroître la pression sur l’Ethiopie afin de trouver un accord quant au mégabarrage sur le Nil-bleu, vu comme une menace existentielle pour l’Egypte.
En visite à Washington pour un sommet Etats-Unis-Afrique, le président égyptien a soulevé cette question auprès du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, qui s’était entretenu la veille avec le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed.
« C’est une question cruciale et existentielle pour nous. Et nous remercions les Etats-Unis pour leur soutien », a déclaré Abdel Fattah al-Sissi.
« Trouver un accord juridiquement contraignant peut réaliser quelque chose de bon conformément au droit international. Nous ne demandons rien d’autre », a-t-il dit.
« Nous avons besoin de votre soutien sur cette question ».
Le chef de la diplomatie américaine a pour sa part « insisté sur l’importance d’un règlement diplomatique qui protégerait les intérêts de toutes les parties », selon un communiqué du département d’Etat diffusé à l’issue de la réunion.
M. Blinken a également abordé lors de cet entretien, le respect des droits humains en Egypte, affirmant que « la relation bilatérale sort renforcée par des progrès tangibles » en la matière, selon la même source.
Le projet de mégabarrage, lancé en 2011 pour un coût de quatre milliards de dollars, doit permettre de doubler l’actuelle production éthiopienne d’électricité, à laquelle environ la moitié seulement des quelque 120 millions d’habitants ont accès.
L’Ethiopie estime que le barrage est essentiel à son développement, tandis que l’Egypte le considère comme une menace « existentielle » et que le Soudan a mis en garde contre des « grands risques » pour la vie de millions de personnes.
Abiy Ahmed a promis de poursuivre les négociations pour un accord tripartite, mais son pays a par ailleurs commencé à remplir le réservoir et démarré deux des 13 turbines.
SOUDAN DU SUD – Au moins 166 personnes ont été tuées et 237 autres blessées en quatre mois dans des affrontements entre milices armées dans le nord-ouest du Soudan du Sud, a affirmé mercredi le Haut-Commissaire des droits de l’Homme de l’ONU.
Plus jeune pays du monde, le Soudan du Sud est en proie à des violences à caractère politico-ethnique et à une instabilité chronique depuis son indépendance du Soudan en 2011.
Les affrontements entre bandes armées et milices rivales dans l’Etat du Nil Supérieur au Soudan du Sud ont tué « au moins 166 civils et 237 ont été blessés ces quatre derniers mois », et 20.000 personnes ont également fui les violences, a déclaré Volker Türk dans un communiqué.
« Ces meurtres, ainsi que les informations faisant état de violences sexistes, d’enlèvements, de destructions de biens et de pillages constituent de graves atteintes aux droits humains et doivent cesser », a-t-il affirmé, demandant aux autorités et aux chefs communautaires « d’agir rapidement pour mettre fin à l’effusion de sang ».
« Il est important que le gouvernement du Soudan du Sud conduise une enquête rapide, complète et impartiale sur ces violences et qu’il traduise les responsables devant la justice, conformément au droit international », a-t-il ajouté.
Un accord de paix signé en 2018 prévoit le principe d’un partage du pouvoir au sein d’un gouvernement d’union nationale, avec M. Kiir au poste de président et M. Machar à celui de vice-président. Mais il reste largement inappliqué, en raison des querelles persistantes entre les deux rivaux, laissant le pays en proie à la violence à l’instabilité chronique.

ETHIOPIE – Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a affirmé mercredi 14 décembre que son oncle avait été «assassiné» par les troupes érythréennes dans la région éthiopienne du Tigré, où un accord de paix a été signé pour mettre fin à une guerre sanglante.
Le Dr Tedros, originaire du Tigré, a révélé à la fin d’une conférence de presse avec l’association des correspondants des Nations unies qu’il avait été sur le point d’annuler la rencontre «car c’était un moment difficile pour moi». «J’ai appris que mon oncle avait été assassiné par l’armée érythréenne», a-t-il déclaré aux journalistes. «J’ai parlé à ma mère et elle était vraiment dévastée, parce que c’était le plus jeune de leur famille et qu’il avait presque le même âge que moi», a-t-il poursuivi. «Je n’étais donc pas en forme».
«Il n’était pas seul. Dans le village, lorsqu’ils l’ont tué chez lui, plus de cinquante personnes dans le même village ont été tuées. Arbitrairement», a-t-il dénoncé. «J’espère que l’accord de paix va tenir et que cette folie va cesser», a ajouté le chef de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), âgé de 57 ans.
OUGANDA – L’équipe nationale de football de l’Ouganda renonce à participer au prochain Championnat d’Afrique des nations (CHAN) en raison d’un manque de financement, a déclaré mercredi à l’AFP le président de la fédération ougandaise de foot.
Ce tournoi – qui réunit 18 équipes nationales africaines évoluant sans leurs stars jouant hors du continent – se tiendra entre le 13 janvier et le 4 février 2023 en Algérie.
« Une décision difficile a été prise de retirer les Grues (le surnom de l’équipe nationale, Ndlr) du CHAN parce qu’en l’absence de fonds, il n’y a pas d’autre option », a déploré Moses Magogo, président de la fédération.
« C’est une situation vraiment triste, surtout pour les joueurs, les entraîneurs qui ont conduit l’équipe (au CHAN), ainsi que pour les fans, mais c’est une décision que nous avons pris douloureusement », a-t-il ajouté.
En phase de poule, l’équipe nationale de l’Ouganda devait affronter la République démocratique du Congo, la Côte-d’Ivoire et le Sénégal.
Le ministre des Finances n’a pas répondu aux sollicitations de l’AFP.
Ce n’est pas la première fois que des sélections ougandaises doivent se retirer des compétitions sportives en raison d’un manque de financement.
En octobre, l’équipe masculine de football des moins de 23 ans s’était retirée pour cette raison de la coupe d’Afrique des Nations.
En septembre 2021, l’équipe nationale de basket avait failli être éliminée du championnat AfroBasket au Rwanda après ne pas avoir initialement réglé une note d’hôtel.

RDC – Le mouvement du 23 mars, connu sous le nom de M23, a tenu une conférence de presse le 14 décembre à Bunagana, une ville de la province du Nord-Kivu qu’ils occupent depuis plus de sept mois maintenant. C’est la première fois que le président de ce mouvement politico-militaire s’exprime au cours d’une conférence de presse depuis la résurgence de la rébellion en novembre 2021.
Bertrand Bisimwa le président du mouvement est revenu sur les grands dossiers qui touchent son mouvement, accusé de massacres et de plusieurs autres violations graves des droits de l’homme dans le territoire de Rutshuru.
Fin novembre, les autorités congolaises et la communauté internationale ont accusé le M23 d’être responsable du massacre de plus de 100 civils dans le village de Kishishe en territoire de Rutshuru. Le mouvement rebelle rejette ces accusations.
Selon Bertrand Bisimwa « le rapport de Kishishe est loin de refléter la qualité et le professionnalisme traditionnellement exigés d’une mission de l’ONU en RDC ». Il assure que ce rapport est « le fruit d’une propagande » pour ternir l’image de son mouvement.
Le chef du M23 dit faire fi des sanctions imposées par l’UE : « Quand on vous impose des sanctions, n’ayez pas peur, cela montre que vous êtes sur la bonne voie pour libérer votre peuple. N’en faites pas un problème, car nous n’en faisons pas un problème ».
Parlant du M23 à Washington lors du sommet Etats-Unis – Afrique, le président Kagamé a déclaré que « le problème n’a pas été créé par le Rwanda et n’est pas le problème du Rwanda. C’est le problème du Congo.
MADAGASCAR – Dans le Grand Sud de Madagascar, la filiale malgache QMM du géant minier Rio Tinto, invoque la « force majeure » et a annoncé ne plus être en mesure d’approvisionner en électricité en continu la ville de Fort Dauphin. Depuis mercredi 14 décembre, les 70 000 habitants sont donc soumis à un délestage 8h par jour (de midi à 20h), et ce pour une durée indéterminée. Une décision qui fait suite à la recrudescence des tensions avec une frange de la population alentour qui s’estime victime, en autres, d’expropriation foncière. Depuis le 1er décembre, en effet, environ 200 manifestants bloquent nuit et jour la route permettant aux camions et aux employés de se rendre sur le site d’extraction minier.
Le 1er décembre, en réponse au blocage de la route reliant la mine à Fort Dauphin par des manifestants, QMM avait déjà annoncé stopper l’ensemble des opérations d’extraction pour des raisons de sécurité de son personnel, et ne maintenir que le service minimum pour la production d’électricité de la ville.
La situation a perduré. Les rotations des équipes sont désormais impossibles à effectuer. Les réserves de fioul diminuent. « Les circonstances nous contraignent à ce programme de délestage » a donc expliqué le géant minier, par voie de communiqué ce 13 décembre.
Afin d’éviter la paralysie des services de santé, l’entreprise a fourni générateur de secours et carburant à l’hôpital régional ainsi qu’à un dispensaire.
QMM en appelle désormais au gouvernement pour que soit trouvée une solution avec les manifestants et qu’ils quittent les lieux, sans violence, pour permettre le redémarrage des activités.

AFRIQUE DU SUD – Le directeur général d’Eskom, la compagnie d’électricité sud-africaine en difficulté, a démissionné alors que les pannes d’électricité atteignent des niveaux élevés dans tout le pays, jusqu’à 10 heures par jour.
La démission d’Andre de Ruyter intervient dans un contexte de pression de la part du public et de diverses parties prenantes, alors qu’Eskom n’a pas réussi à maintenir les lumières allumées, plongeant l’Afrique du Sud, le pays le plus développé du continent, dans une crise de l’électricité qui semble s’aggraver.
L’entreprise publique Eskom a confirmé la démission de M. De Ruyter mercredi. Il restera en poste jusqu’au 31 mars « pour assurer la continuité pendant que nous nous lançons de toute urgence dans la recherche de son successeur », a déclaré Mpho Makwana, président du conseil d’administration d’Eskom.
Eskom n’est pas en mesure de produire une quantité d’électricité suffisante pour la consommation de l’Afrique du Sud et le pays connaît des coupures de courant continuelles depuis des années. Cependant, ces dernières semaines, la situation s’est considérablement aggravée avec des coupures de courant pouvant atteindre dix heures par jour.
Les experts préviennent que les pannes mécaniques en cours dans les centrales électriques au charbon vieillissantes et les retards dans leur maintenance pourraient entraîner des coupures de courant encore plus longues, pouvant durer de 12 à 14 heures par jour.
INSOLITE – Une boule en acier, d’un poids de 800 kg, remplie de gin, a disparu du fond du lac de Constance, où une entreprise de restauration l’avait placée. Le spiritueux y repose d’habitude durant 100 jours pour y obtenir son goût particulier. Le propriétaire dénonce un vol.
« Il est pour nous inconcevable qu’une chose pareille arrive et qu’il existe des personnes aussi téméraires pour faire une chose pareille », déplore sur son site en ligne l’entreprise Fishgroup, sise à Romanshorn (TG). Cette dernière a déposé plainte, confirme la police thurgovienne. Des policiers se sont rendus sur place pour se faire une idée.
Chaque année, l’entreprise de restauration, spécialisée dans l’événementiel, produit son propre gin qu’elle fait reposer durant 100 jours au fond du lac de Constance. Lorsque les plongeurs ont voulu la localiser, ces derniers jours, pour la faire remonter avec une grue, ils n’ont trouvé que son empreinte dans le lit du lac, a révélé mercredi l’agence de presse allemande dpa.
Selon ses propriétaires, des voleurs ont dû s’en emparer avec un équipement conséquent. La boule de 800 kg, en acier inoxydable, peut contenir un volume de 230 litres. La plupart des bouteilles d’un prix de 99 francs ont été précommandées.

CENTRAFRIQUE – Les derniers militaires français déployés en Centrafrique ont quitté Bangui, la capitale, ce jeudi à la mi-journée, a constaté une journaliste de l’AFP, alors que le pays, en proie à une guerre civile depuis 2013, a recours à la milice russe Wagner.
Les 47 derniers militaires français de la mission logistique (MISLOG-B) ont décollé de l’aéroport de Bangui vers 12H15 (11H15 GMT), à bord d’un avion-cargo C130. L’essentiel des 130 militaires qui composaient le contingent avait quitté la Centrafrique ces dernières semaines, a précisé l’armée française.
« En 2021, alors que la présence de la société militaire privée Wagner était de plus en plus intrusive dans le pays, la France a considéré que les conditions n’étaient plus réunies pour que nous continuions à travailler au profit des forces armées centrafricaines », a déclaré à l’AFP le général François-Xavier Mabin, commandant des forces françaises au Gabon.
A l’été 2021, Paris avait décidé de suspendre sa coopération militaire avec Bangui, jugé « complice » d’une campagne antifrançaise téléguidée par la Russie. La France accuse régulièrement ces paramilitaires de commettre des exactions contre les civils et d’avoir instauré un régime de « prédation » des ressources de la Centrafrique.
Pays parmi les plus pauvres au monde, la Centrafrique est déchirée par une énième guerre civile depuis 2013, quand une coalition de groupes armés à dominante musulmane, la Séléka, a renversé le président François Bozizé. Celui-ci a ensuite organisé et armé des milices dites anti-balakas, majoritairement chrétiennes et animistes, pour tenter de reprendre le pouvoir.
Ancienne puissance coloniale, la France avait déployé en 2013 plus d’un millier de soldats en Centrafrique dans le cadre de l’opération Sangaris, sur feu vert de l’ONU, pour y faire cesser les violences intercommunautaires. Sangaris, qui a compté jusqu’à 1.600 hommes, a duré jusqu’en 2016.
GRECE-PE – Le parquet financier d’Athènes a ouvert une enquête préliminaire sur l’eurodéputée grecque incarcérée en Belgique Eva Kaili pour « corruption » et « blanchiment d’argent », a-t-on appris ce jeudi de source judiciaire.
« Le procureur financier Nikos Bardakis a ordonné l’ouverture d’une enquête (sur Eva Kaili) pour avoir perçu des pots-de-vin et pour blanchiment d’argent », en coopération avec la justice belge qui enquête sur l’ex-vice-présidente du Parlement européen au cœur d’un retentissant scandale de corruption présumée en lien avec le Qatar, a précisé cette source judiciaire à l’AFP.
Le ministre grec de la Justice Kostas Tsiaras avait indiqué lundi qu’il était évident que « la Grèce allait aider les autorités belges » en cas de nécessité.
Dès lundi, l’Autorité grecque de lutte contre le blanchiment d’argent avait annoncé geler tous les avoirs de l’élue socialiste de 44 ans dont la comparution devant la justice belge a été reportée mercredi au 22 décembre.
Eva Kaili, soupçonnée d’avoir été payée par Doha pour défendre les intérêts de l’émirat qui accueille le Mondial de football, clame son innocence et son avocat à Athènes, Michalis Dimitrakopoulos, a affirmé qu’ « elle ne connaissait pas l’existence » d’importantes sommes d’argent retrouvées à son domicile bruxellois par les enquêteurs belges.
Réunis en session plénière à Strasbourg, les eurodéputés ont voté à la quasi-unanimité un texte dans lequel ils demandent « instamment la suspension des titres d’accès des représentants d’intérêts qatariens » le temps des enquêtes judiciaires. Cette décision doit ensuite être prise par la présidente du Parlement européen.
A Bruxelles, Roberta Metsola a déjà précisé que l’ONG « No Peace Without Justice », qui est « présumée liée à l’enquête en cours », avait vu son accès suspendu.

USA-UE – Le président français Emmanuel Macron a appelé ce jeudi l’UE à aller « beaucoup plus vite et plus fort » dans sa réponse au vaste plan américain de subventions, l’Inflation Reduction Act (IRA), afin de maintenir une « concurrence équitable ».
« Nous devons avoir une réponse pour maintenir une concurrence équitable et défendre des grands projets, en particulier sur les technologies vertes et les technologies d’avenir en Europe », a-t-il déclaré à son arrivée à Bruxelles pour un sommet européen.
« Ce qui suppose d’aller plus vite, de simplifier nos règles et d’avoir une réponse macroéconomique et un niveau d’aide qui, au niveau européen et national, permette de répondre, d’être l’équivalent de ce qu’ont fait les Américains », a-t-il ajouté.
Emmanuel Macron a insisté sur la nécessité d’apporter cette réponse au « début d’année 2023 ». « Pour moi les bases sont là mais nous devons maintenant clarifier les choses et aller beaucoup plus vite et plus fort », a-t-il martelé.
Ce plan de 420 milliards de dollars du président américain Joe Biden, largement consacré au climat, favorise les entreprises implantées aux Etats-Unis, notamment dans les secteurs des véhicules électriques, des batteries, de la tech, des énergies renouvelables ou encore de l’hydrogène.
Le niveau et la nature des financements européens à mobiliser pour y face risquent de créer des dissensions au sein de l’UE, où certains pays comme l’Allemagne sont peu favorables notamment à la mutualisation de dettes.
Ces financements peuvent être « des garanties, des prêts, des subventions », a relevé Emmanuel Macron sans entrer dans les détails. Mais « on ne doit pas laisser l’Europe se fragmenter d’un point de vue financier », a-t-il mis en garde.
ETATS-UNIS – Un ancien Marine américain, qui a avoué avoir violé et tué une adolescente de 16 ans en 2000, a été exécuté mercredi dans l’Etat du Mississippi.
Thomas Edwin Loden, 58 ans, a reçu une injection létale à 18H00 (00H00 GMT) au pénitencier Parchman, prison surpeuplée de cet Etat conservateur du sud des Etats-Unis.
M. Loden avait plaidé coupable de l’enlèvement de Leesa Gray en 2000, qui s’était retrouvée isolée sur une route de campagne, sa voiture ayant subi une crevaison.
Ex-Marine et recruteur pour ce corps de l’armée, il avait avoué l’avoir violée plusieurs fois dans sa fourgonnette avant de l’étouffer puis de l’étrangler.
Loden avait été découvert le lendemain sur le côté d’une route avec les mots « Je suis désolé » gravés sur sa poitrine, selon des documents judiciaires.
Il a été condamné à la peine capitale en 2001.
Sa mise à mort mercredi est la première au Mississippi cette année et la seconde depuis 2013, l’Etat ayant récemment eu du mal à se procurer les substances létales nécessaires aux exécutions.
Il devient le 18e détenu exécuté aux Etats-Unis en 2022.
La peine de mort est légale dans près de la moitié des 50 Etats américains mais n’avait jusqu’alors été appliquée que dans cinq Etats cette année: Alabama, Arizona, Missouri, Oklahoma et Texas.

SENEGAL – Le journaliste Pape Alé Niang, critique du pouvoir, dont la détention depuis plus d’un mois a mobilisé la profession et les défenseurs des droits de l’homme, a été remis en liberté mercredi, selon l’un de ses avocats.
Pape Alé Niang « a quitté la prison après la notification par l’administration pénitentiaire de la décision du juge », ordonnant sa libération sous contrôle judiciaire, a indiqué Me Ciré Clédor Ly dans un message transmis à l’AFP.
M. Niang a entamé une grève de la faim le 2 décembre pour protester contre son emprisonnement. Il y a mis fin mercredi après sa mise en liberté, « mais il est affaibli », a assuré son avocat.
M. Niang avait été évacué dans une clinique privée de Dakar dans la nuit du 9 au 10 décembre à la suite d’une dégradation de sa santé, selon sa défense. Il en était ressorti mardi pour être à nouveau conduit en prison, selon la presse locale.
Patron du site d’informations en ligne Dakar Matin, le journaliste a été arrêté le 6 novembre puis inculpé le 9 novembre pour « divulgation d’informations de nature à nuire à la défense nationale », « recel de documents administratifs et militaires » et « diffusion de fausses nouvelles de nature à jeter le discrédit sur les institutions publiques ».
Selon les syndicats de la presse, les autorités reprochent à M. Niang d’avoir diffusé des messages confidentiels sur le dispositif sécuritaire autour de l’interrogatoire du principal opposant politique, Ousmane Sonko, le 3 novembre dans une affaire de viols présumés, et d’avoir appelé à descendre dans la rue.
De tels messages ont été largement partagés par d’autres sur les réseaux sociaux autour de cette convocation.
La détention du journaliste a suscité une vague de critiques de la presse et de la société civile contre les autorités. De nombreuses organisations de défense des droits humains et l’opposition ont réclamé sa libération.
Le Sénégal est 73e sur 180 au dernier classement sur la liberté de la presse établi par RSF. Le pays a perdu 24 places par rapport à 2021.
Ce jeudi, le Parlement a rejeté une motion de censure déposée contre le nouveau gouvernement par une coalition opposée au président Macky Sall, qui s’est fissurée lors du vote à un peu plus d’un an de la présidentielle.
PEROU – L’état d’urgence a été déclaré mercredi dans tout le pays face aux violences qui ont fait sept morts depuis la destitution du président Pedro Castillo, maintenu en détention.
Les manifestations violentes qui sont allées crescendo depuis la destitution de Pedro Castillo le 7 décembre, ont également fait plus de 200 blessées. Outre la libération de l’ancien chef de l’Etat, les manifestants exigent la démission de la présidente Dina Boluarte, issue du même parti radical de gauche que son prédécesseur, et la dissolution du Parlement.
« L’état d’urgence est décrété dans tout le pays pour trente jours (…) Il faut une réponse énergique avec autorité » face aux violences, a affirmé le ministre de la Défense Alberto Otarola, soulignant que la mesure comprend « la suspension de la liberté de circuler et de réunion » avec « possibilité de couvre-feu ». « La police avec le soutien des forces armées aura le contrôle de tout le territoire », a-t-il précisé, l’état d’urgence permettant notamment à l’armée d’intervenir dans le maintien de l’ordre.
La partie sud du pays, notamment la zone touristique de Cuzco, et celle au nord restent les zones les plus touchées. Le train reliant Cuzco et la citadelle inca du Machu Picchu est d’ailleurs suspendu depuis mardi en raison des troubles. De nombreux touristes étaient bloqués sur le site ce jeudi.

RUSSIE – Deux personnes sont mortes ce jeudi 15 décembre à la suite d’un vaste incendie survenu dans une raffinerie en Sibérie, dans l’est de la Russie, ont annoncé les autorités. Le feu s’est déclaré dans une raffinerie de la localité d’Angarsk à 06H00 du matin.
Deux personnes ont été tuées et cinq autres blessées, l’une d’elle étant hospitalisée, a précisé Igor Kobzev, le gouverneur de la région d’Irkoutsk. Citant les services d’urgence, le gouverneur a précisé que le sinistre aurait été causé par une fuite de gaz.
Une enquête a été ouverte afin de vérifier une éventuelle infraction aux normes de sécurité. Les incendies accidentels sont fréquents en Russie, souvent dus à la vétusté des équipements ou au non-respect des normes.
TENNIS – L’ex-N.1 mondial de tennis Boris Becker a été libéré ce jeudi de la prison britannique où il purgeait une peine pour des infractions financières en vue d’être expulsé, a rapporté l’agence de presse PA, sans préciser la destination du champion allemand.
Le sextuple vainqueur de tournois du Grand Chelem de 55 ans, qui vivait au Royaume-Uni depuis 2012, avait été reconnu coupable en avril d’avoir dissimulé ou transféré illicitement des centaines de milliers d’euros et de livres sterling pour ne pas régler ses dettes après avoir été déclaré en faillite.
Il avait été condamné à deux ans et demi de prison par un tribunal londonien mais n’a purgé que huit mois.
Il lui était notamment reproché d’avoir transféré des centaines de milliers de livres sterling d’un compte professionnel sur d’autres comptes, notamment de ses ex-épouses, de ne pas avoir déclaré une propriété en Allemagne et d’avoir caché un emprunt de 825.000 euros et des parts dans une société.
Boris Becker, qui contestait l’intégralité des charges, avait en revanche été acquitté de certains autres chefs d’accusation, y compris ceux qui concernaient la disparition de ses trophées. Il avait assuré à l’audience qu’il ignorait où ceux-ci se trouvaient.
Il avait déjà vendu aux enchères une partie de ses récompenses pour 700.000 livres (840.000 euros) afin d’éponger une partie de ses dettes.
À l’époque de sa banqueroute, ses dettes étaient estimées jusqu’à 50 millions de livres sterling (59 millions d’euros).